Le trouble des premiers sentiments

Les jours passaient, mais mon esprit semblait figé dans ce moment partagé avec Julio. Son sourire, sa voix, sa manière de parler… Tout cela se rejouait sans cesse dans ma tête comme une mélodie que je ne pouvais éteindre. Était-ce cela, tomber amoureuse ?

Un matin, alors que je terminais de préparer mon petit-déjeuner, mon téléphone vibra sur la table. C’était un message de Julio :

« Bonjour Manoella, j’espère que tu as bien dormi. J’aimerais te voir après tes cours aujourd’hui. On pourrait se retrouver au même endroit. Qu’en dis-tu ? »

Mon cœur bondit, mais une vague d’anxiété s’ensuivit. Que voulait-il me dire cette fois-ci ? J’hésitai un instant, puis répondis simplement :

« Bonjour Julio, d’accord. À tout à l’heure. »

Pendant la journée, je tentais de me concentrer sur mes cours, mais mes pensées revenaient toujours à ce rendez-vous. Je m’imaginais mille scénarios : peut-être voulait-il parler de ses sentiments, ou peut-être simplement me revoir comme une amie. Cette incertitude me rendait nerveuse.

À 16 heures, je quittai l’amphithéâtre et pris la direction du restaurant Saveur Plus. Julio était déjà là, assis à la même table que la dernière fois. Il portait une chemise bleu ciel qui faisait ressortir ses yeux brillants. En me voyant arriver, il se leva et tira la chaise pour m’inviter à m’asseoir.

– Merci d’être venue, dit-il avec un sourire chaleureux.

Je souris timidement en retour, essayant de cacher mon trouble. Après quelques échanges de politesse, il entra directement dans le vif du sujet :

– Manoella, je vais être direct avec toi. Depuis que je t’ai rencontrée, tu occupes mes pensées. Je ne sais pas comment expliquer ça, mais je ressens quelque chose de fort pour toi.

Mon cœur s’emballa. Les mots que j’attendais, ou redoutais, étaient enfin prononcés. Je restai muette, surprise par cette confession si honnête. Julio continua :

– Je ne veux pas te mettre mal à l’aise, mais j’avais besoin de te le dire. Je ne sais pas ce que tu ressens pour moi, mais j’espère qu’on pourra apprendre à se connaître encore mieux.

Ses mots résonnaient dans mon esprit, mêlant joie et confusion. Je levai les yeux vers lui, cherchant mes propres mots :

– Julio, je... je ne sais pas quoi dire. Je t’apprécie beaucoup, mais c’est nouveau pour moi. J’ai besoin de temps pour comprendre ce que je ressens vraiment.

Il sourit doucement, comme s’il comprenait.

– Je ne veux pas te presser, Manoella. Prends tout le temps qu’il te faudra. Je suis juste heureux de pouvoir te parler de ce que je ressens.

Cette réponse me rassura, et l’atmosphère devint plus légère. Nous continuâmes à discuter, mais cette fois, avec une complicité plus profonde. En quittant le restaurant ce soir-là, je savais que quelque chose avait changé.

Allongée dans mon lit, je repensais à ses paroles et à ce qu’elles signifiaient pour moi. Ce sentiment qui grandissait dans mon cœur, cette chaleur douce et réconfortante, était-ce de l’amour ?