Suis-je amoureuse ?
Ecrit par Laabrune
Suis - je amoureuse ?
Il sonnait 17h 45, j'avais le ventre satisfait par un plat d'Akassa au poisson braisé, accompagné d'un bon vin de Bordeaux. Je mangeai avec le plus grand appétit du monde. La bouche qui mange ne parle pas dit- on, mais nos regards timides et angéliques ne cessaient de communiquer dans un silence bouillant. Je sentais le coeur de Julio qui battait si fort que je n'ai pas de mots pour le décrire. Ses yeux n'arrêtèrent de briller. J'avais l'impression d'être dans un espace où nous d'eux seulement avaient l'accès. Ce fut une rencontre parfaite et sublime. Je ne cessais de jouer avec mon verre, histoire de camoufler mes émotions. J'étais impatiente de savoir les raisons de la rencontre, alors que lui prenait tout son temps à manger, à boire et à m'observer avec admiration. Nos regards clandestins me mettaient plus mal à l'aise, jamais je n'ai été aussi considérée par "un intrus". Il était encore plus mignon quand il mangeait avec sa bouche séduisante. Il finit son plat et se mit à sourire après avoir siflé une gorgée de vin. Avec un long sourire, il commença à me charger de questions, histoire de faire plus ma connaissance. Julio a vingt ans et est le cadet d'une famille de quatre enfants, dont deux filles et deux garçons. Son père est insepcteur des eaux et forêt et sa mère est institutrice à l’école centre de Péka. Ses deux grandes soeurs, Mireille et Carole, étaient toutes deux mariées et travaillaient aussi déjà. Rony leur benjamin est en classe de première. Je remarquai dans son discours qu'il tenait bien à sa famille et aimait parler de sa mère avec beaucoup d'attention. Il m'a un peu parlé de sa famille et de ses études. Et moi pareillement. Il changea ensuite de sujet en me demandant si j'avais aimé la rencontre. D'un coup de tête je répondit oui avec une timidité honteuse. Il sourit de nouveau et dit : “Je suis content que tu aies pu répondre à mon invitation sans aucune agitation. Et plus content encore je le suis en te voyant manger sans complaisance. Je crois avoir passé mon plus bel après-midi de cette année”. Il finit ses mots avec un long sourire et me regarda comme quelqu'un qui me passait la parole. Alors je le remerciai à mon tour pour m'avoir honorée d'une rencontre aussi magnifique. Il regarda sa montre et dit: il est 18h 10 ! Je crois qu'on doit rentrer et une fois encore, merci pour le temps passé ensemble. J'étais surprise de n'avoir pas été soumise à un coup de déclaration d'amour façon coutumière. Quelques secondes avant ma séparation avec ma chaise, je ne cessais de m'interroger. Je cherchais une signification à cette invitation qui a été assez simple et amicale que ce que je pensais. Je faisais attention à chacun de ses gestes et mouvements. Il y a-t'il un nom qui décrit ce qui m'arrivait ? En tout cas, je ne saurais me l'expliquer. Suis-je entrain de tomber amoureuse ? À peine sortie de mes multiples interrogations profondes, j'entendis Julio qui disait : “Manoella, allons chercher ma moto au Parking et je te dépose à la maison. Tout ceci se passait dans le restaurant "Saveur Plus", situé à quelques mètres de l'université. C'est le restaurant le plus fréquenté des étudiants de la médecine. Après cinquante mètres de marche, nous voilà au parking. Il prit sa moto, je montai puis on en était parti. J'étais dans un état de parfaite satisfaction et de surplus de joie. Sur la voie, je repassais la bande dans ma tête, je criais de bonheur au dedans de moi. Quant à Julio, il était concentré et parlait à peine. Après deux virages nous nous retrouvions devant mon portail. Le parcours fut vraiment court pour moi. J'ai rapidement pris un coup de malheur car je sentai une brusque separation qui se dessinait. Il gara la moto et me fit une bise amicale et me souhaita une bonne soirée. Je restai encore quelques minutes debout et je dis cette phrase : si c'est déjà l'amour qui tend la main, en tout cas, ce n'est pas du tout mauvais, je n'hésiterai pas à la saisir. Avec un air satisfait et un sourire gentil, je rentrai dans la chambre.