Les grandes douleurs sont muettes (9)

Ecrit par Amazona

Magnolia ne savait plus à quoi s'en tenir. Sa mère était-elle vraiment une sorcière ? Tous ça semblait quand-même tirer par les cheveux!


Elle préfèrerait remettre son questionnement à plus tard, pour l'instant elle profitait du bain que lui donnait la sirène pour la sublimée.


---Apprends désormais que laver physiquement son corps ne suffit pas, il faut aussi nettoyer son esprit en entreprenant des voyages réguliers dans le monde invisible afin d'enlever les sorts envoyés par nos ennemies par exemple. Dans ton cas, ta mère t'a lancé un sort de malchance en sorcellerie sous la forme d'un pagne noire déposer sur ton visage. 


Magnolia de plus en plus étonnée. D'où voyait-elle qu'il y avait un pagne sur sa face?


Comme si elle avait lu dans ses pensées.


---Il est invisible à l'œil nu bien entendu.


Remplit de rage.


---Pourquoi ma mère ferait-elle ça ?


---Parce-qu'elle est jalouse de toi bien sûr ! Elle ne veut pas que tu attires les regards des hommes et que tu lui fasses de l'ombre par la même occasion.


Magnolia s'était promit à son retour d'aller voir sa mère pour régler ses comptes avec elle, suite à toute ses révélations.


L'entité avait fait appel à sept autres de ses compères pour terminer la tâche qu'elle avait commencé avant de s'éclipser. 


Elles se mirent autour de Magnolia chacunes avec un gros morceau de savon, qu'elles frottèrent sensuellement sur sa peau en harmonie.


---Où habites tu?


---dans une île


---permet moi de venir avec toi,


Toutes en choeur.


---Moi, aussi! Moi, aussi !


---Ok.


Elle se réveilla à cet instant, l'initiation était terminé, elle était de retour de l'autre côté, il faisait nuit noire autour d'elle.


Pendant ce temps là dans plusieurs quartiers de la ville...


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Michel se retournait dans son lit, il essayait de s'endormir en vain, une image le hantait. Celle de Magnolia pleurant à chaudes larmes en le suppliant de ne pas la mettre à la porte lors de leur dernier rendez-vous. Il était soudain pris de remords, alors que jusqu'à présent il n'avait éprouvé que de la haine pour elle.


Pourquoi la haïssait--il d'abord?


Il ne s'en souvenait même plus.


C'est vrai qu'il c'était passé quelque chose d'étrange, une sensation qu'il ne saurait expliquer lorsqu'il l'avait pénétré pendant qu'il avait tenté de lui faire l'amour mais ce n'était peut-être pas de sa faute.


La pauvre, c'était sa première fois, il s'avait qu'elle était encore vierge et il s'était comporté comme un gougat!


Il n'en pouvait plus de lutter, il fallait qu'il l'appelle pour s'excuser...


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---Viens!


La petite fille joyeuse prend la main de sa mère, elles se promènent sur la plage en chantant une cantine. Tout à coup le ciel gronde, les flots de la mer se déchaînent, en une fraction de seconde la marée s'est levée, l'eau les à rejoint, elles sont pris au piège, elles ne peuvent plus s'échapper elles sont presqu'engloutis. Elles avaient gardées les mains jointes jusque-là, mais les vagues sont tellement fortes maintenant que la petite est entrain de lui glisser entre les doigts. Elle essaie tant bien que mal de la retenir.


---Non! Je vous en prie non! Au nom de Jésus !


Eliane se réveille sur son lit en sueur. Bien que ce ne soit qu'un rêve, elle sait qu'il est significatif. Elle est persuadé qu'il s'agit de Magnolia. Elle est entrain de perdre définitivement sa fille. Depuis qu'elle est partie de la maison, elle ne l'a pas cherché exprès, elle esperait secrètement qu'elle comprendrait ses erreurs une fois s'être cogné la tête dehors, et qu'elle reviendrait à la maison la queue entre les jambes. Mais contre toutes attentes, depuis plusieurs mois elle n'a eu aucunes nouvelles.


Eliane prend place au bord du lit, un coup d'œil rapide à sa montre lui confirme que le jour ne s'est pas encore levé. Elle devrait se recoucher mais elle est trop stréssé pour le faire. Elle préfère se laisser aller à penser.


La jeune maman aimait sa fille, Elle avait toujours eu de grandes ambitions pour sa progéniture, elle la savait intélligente, elle voulait qu'elle soit médecin, mais elle était consciente de n'avoir pas toujours su correctement l'exprimer.


Elle voulait l'encourager à faire quelque chose de sa vie contrairement à elle, qui n'avait pas eu cette chance avec sa mère Bitoli. Très jeune cette dernière, lui avait fait comprendre qu'elle n'était pas comme les autres, qu'elle était spéciale...


---Tu as le mérite d'être métisse, tu as ce qu'on appelle le "teint sauveur".


...Et ce qu'elle attendait d'elle,


Il fallait qu'elle soit celle qui userait de ses charmes pour financerer son train de vie exorbitant, celle qui ramènerait l'argent à la maison. Pour cela, elle ne devait pas perdre son temps sur les bancs de l'école mais plutôt en écumant les boîtes de nuit à la recherche de gros poissons.


---Des blancs de préférence! 

Lui disait-elle souvent, 

comme une recommandation qui sonnait plutôt comme un glas.


Éliane ne comprenait pas cette fixation pour les hommes aux visages pâles mais elle n'avait jamais osé lui en faire part.


Au début, elle l'avait écouté, elle avait abandonné ses études et suivit la voie qu'elle lui avait tracé. En somme, le même chemin que celle-ci auparavant, et elle avait été récompensé. Les hommes lui mangeait dans les mains, ils payaient cher pour obtenir ses faveurs. Bitoli était contente et elle aussi finalement, cette vie commençait à lui plaire jusqu'à ce qu'elle le rencontre lui.


Lui, c'était le père de Magnolia, un beau jeune homme, gentil, attentionné. Ils avaient entamés une relation voué à l'échec d'avance, car pour sa mère, il devait payer le péché d'être à la fois noir et pauvre.


D'un rire mauvais, elle lui dit un jour.


---Ma pauvre chérie, crois tu que l'amour sans argent existe ?


Peut lui importait l'avis de sa mère à cette instant. Elle aimait son petit ami et lui aussi il l'aimait. Il s'était battut pour l'extirper des griffes de Bitoli qui ne ratait pas une occasion de traiter sa fille d'ingrate quand elle avait arrêté sa vie de débauche.


---tu mérites le meilleur.

Lui avait--il dit.


Pendant plusieurs années, Eliane avait goûté sous le toit de Jean, à un bonheur qu'elle n'avait jamais connue auparavant, jusqu'à ce qu'elle éprouve des remords pour avoir abandonné sa mère et la fasse venir auprès d'elle au grand dam de son concubin. 


En quelques mois l'équilibre financier qu'il avait construit s'était éffondré au profit des exigences de sa belle mère qui en voulait toujours plus. Il fallait qu'elle mange des mets spéciaux, qu'elle s'habille en grande pompe, qu'elle voyage au bout du monde etc. Et tous ça au frais de Jean  qui n'en pouvait plus.


il exprima ses craintes à Éliane. 


---je t'aime mais je gagne juste assez pour nous deux. Si en plus je dois finnancer les folies de ta mère en puisant dans nos économies, on ne s'en sortira pas.


En réponse, elle se mit dans une colère noire, il ne l'avait jamais vu dans cette état, elle semblait posséder.


---Je t'interdis de parler de ma mère ainsi!


La prenant par les épaules en la secouant.


---reveille toi s'il-te-plaît avant qu'il ne soit trop tard. Ne vois tu pas que tu n'est que de la marchandise pour Bitoli!?


Elle l'assena une gifle.


---Cette fois-ci s'en est trop, tu dois choisir,

soit c'est ta mère, soit c'est moi!


Eliane avait choisit sa mère et s'était offusqué qu'il ne puisse pas la comprendre. Il avait quitté la pièce sous le regard de Bitoli qui observait la scène depuis le début de sa cachette. Elle avait attendu qu'il quitte définitivement de la maison pour aller consoler sa fille qui s'était éffondré en larmes, sans omettre de lui dire un...


---Je te l'avait bien dit!


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Les grandes douleurs...