L'ÉVEIL DE KAMA – LES ÉLUS. Chapitre 9 : Peur

Ecrit par Le Kpetoulogue


L'ÉVEIL DE KAMA – LES ÉLUS

Chapitre 9 : Peur

Depuis la dernière fois, à chaque fois que Rahim voit les soldats tourner autour de Rokia, ou venir lui rendre visite il a le cœur serré. Il bout de haine et de rage envers eux. Mais qu’est-ce que peut faire un enfant face à des adultes soldats armés jusqu’à la dent ? Il est obligé de prendre sur lui, comme le font Eyamba et Kamperipa. Eux aussi sont au courant depuis bien longtemps. Ils n’ont pas d’autres choix. Il ne s’agit pas seulement de leurs vies, mais aussi de celles des enfants. Ils ne peuvent se permettre de les risquer.

Au fil des mois, les anniversaires de quasiment eux tous furent fêté, excepté celui de Rahim. Il ne savait pas quel jour il était né. Rokia a donc décidé de lui donner une date d’anniversaire. Ça serait le jour où ils se sont rencontrés. Et ce jour été bientôt proche, Rahim fêterait son premier anniversaire. Il est tout joyeux et excité à cette idée. Comme pour les anniversaires des autres, il n’y aura certainement pas grand-chose. Mais ce n’est pas grave. Simplement fêter son anniversaire, entendre les autres lui souhaiter joyeux anniversaire suffisait à le mettre dans tous ses états. Le jour J venu, ils n’ont pas à aller travailler aux champs. Aujourd’hui est leur jour de repos. Pendant que Rahim, Ketso et Nenkavu sont occupés à nettoyer la maison pour ce grand jour ainsi qu’à mettre quelques décorations faites de papier, les autres sont allés à la chasse. Dernièrement le petit gibier se faisait rare. L’usine polluait beaucoup la nature obligeant les animaux à s’en éloigner. Pour augmenter leurs chances, ils ont dû alors faire deux groupes. Eyamba et Sholanah, cette dernière qui a maintenant 14 ans, désire apprendre à chasser. Et le second groupe est composé de Rokia et Kamperipa.

Il fait quasiment soir, le groupe de Rokia a pu attraper un lièvre et deux oiseaux et se dirige vers la maison. Tandis que l’autre groupe a malheureusement loupé quasiment le peu de proie à leur portée. Cela en partie à cause de la maladresse de Sholanah, elle avait beaucoup de mal a visé avec la fronde et manquait de force pour lancer son projectile avec assez de puissance. Ils décident donc, eux aussi, de rentrer, en chemin, ils tombent sur des miliciens en patrouille. Ces derniers reconnaissent les petits frères de Rokia, et leur disent de passer. Alors qu'ils se hâtent de passer en baissant la tête, au moment où Sholanah est à leurs portées, l’un des miliciens la tient par le bras

Le milicien : << mais attend … cette petite la devient bonne hein. Tu dois être vierge. Regardez-moi ces petits seins qui poussent, ça se voit elle est déjà mure >>

Sholanah commence à paniquer, Eyamba essaie d’intervenir

Eyamba : << Chef s’il vous plaît, on veut juste rentrer à la maison >>

Le milicien : << Ta gueule toi, je ne t’ai pas adressé la parole >>

Le milicien tourne autour de Sholanah en ayant les mains baladeuses sur son corps. Il essaie de passer la main sous la robe qu’elle a portée, mais elle résiste. Il réessaie, elle résiste encore. Il se met alors à la menacer. Eyamba essaie de l’en dissuader comme il peut, mais le milicien lui donne un coup de cross de sa kalash en plein ventre. Sholanah se met à pleurer. Elle a peur, elle a très peur. Tandis que les trois autres miliciens regardent la scène en rigolant, L’autre plaque de force Sholanah a un arbre et tente de lui ôter ses vêtements. Il veut abuser d’elle, il veut être le 1er à la déflorer. Sholanah crie, pleure à chaudes larmes. 

Sholanah : << GRAND FRÈRE AIDE MOI, EYAAAAMBAA PITIÉ, VIENT M’AIDER >>

Sholanah ne cesse de supplier son frère de lui venir en aide. Eyamba, bien qu’ayant mal à cause du coup de cross finit par se lever. S’armant de courage, il fonce sur le milicien, le dégage d’Eyamba en le plaquant au sol. Aussitôt, il lui ordonne de courir

Eyamba en hurlant : << COUUUUURS, VAS T’EN, VIIIITEEE >>

Eyamba retient tant bien que mal le milicien qui se débat et qui essaie de le dégager à coup de cross. Rapidement, les 3 autres miliciens viennent l’aider à dégager Eyamba. Furieux d’avoir perdu sa proie, il se met à battre Eyamba. Il fait pleuvoir des coups sur lui, encore et encore. Dans sa fuite Sholanah finit par croiser Rokia et Kamperipa sur le chemin du retour. Rokia voyant son air apeuré et sa robe déchirée par endroit, lui demande ce qui s’est passé ? Les mots peinent à sortir de sa bouche tant elle est traumatisée. Kamperipa lui dit de se calmer et de leur expliqué. Elle finit par se reprendre, et leur explique.

Rokia : << Kamperipa, rentre immédiatement avec Sholanah à la maison>>

Sholanah : << Ou va tu ?? >>

Rokia : << Je vais chercher Eyamba, rentrez immédiatement>>

Rokia se met à courir pour rejoindre Eyamba avant qu’il ne soit trop tard. Alors qu’elle court vers le lieu que lui a indiqué sa petite sœur Sholanah, un bruit de coup de feu se fait entendre. Cela l’effraie, mais elle n’est pas effrayée pour sa vie, mais plutôt pour celle de son frère, pour Eyamba. Elle pleure et prie Dieu de veiller sur lui, de le garder en vie. Courant à pleine allure, elle arrive rapidement sur le lieu, mais une fois là son frère est méconnaissable. Tout son visage est en sang. Du sang aussi gicle de sa cuisse. Ils lui ont tiré dans la jambe. Mais les miliciens ne s’arrêtent pas et continuent de le battre alors qu’il semble inconscient.

L’un des miliciens en remarquant Rokia : << oh la salope est venue chercher son bâtard de frère >>

C’est en pleurs que Rokia s’approche d’eux, les suppliant de ne pas tuer son frère, de la laisser le ramener à la maison et le soigner.

Rokia en pleurs : << je vous en supplie, par pitié, je vous en supplie, laissez-moi le ramener à la maison pour le soigner, sinon il va mourir >>

Un autre milicien : << Et bien qu’il meurt, on s’en fout >>

Rokia en se mettant à genoux : << je vous en supplie, par pitié. Faites ce que vous voulez de moi, mais par pitié, laissez-moi sauvez mon frère >>

L’autre milicien qui voulait s’en prendre à Sholanah, s’approche de Rokia et lui met une gifle si forte qu’elle perd appui et se retrouve à terre. Eyamba qui n’avait pas complètement perdu connaissance en voyant cela, leur dit de ne pas toucher sa sœur. Mais sa voix est faible, à cause des coups qu’il a reçus. Il n’a plus de force dans la voix. L’un des miliciens s’approche de lui en se moquant

Le milicien : << haha... que dit le petit frère ? Hein ? Parle plus fort, on ne t’entend pas >>

Alors que le milicien rapproche sa tête du visage d’Eyamba, ce dernier puise dans ses dernières forces et lui envoie un coup de tête. Le milicien cri de douleur un instant, et ensuite se remet à se déchaîner sur Eyamba, en faisant encore pleuvoir sur lui des coups. Rokia se lève et essaie de courir l’arrêter, mais elle se fait attraper par les trois autres, qui se mettent à déchirer ses vêtements, en lui disant de rester tranquille. Mais comment le pourrait-elle ? Son frère est agonisant devant elle, et risque à tout moment de perdre la vie. Elle n’a qu’une seule chose en tête, le sauver. Elle se débat comme elle peut, leur crie dessus de la lâcher. Les miliciens veulent abuser d’elle. Ils essaient d’ôter ses vêtements, tandis que Rokia se débat du mieux qu’elle peut pour aller sauver son frère qui continue de se faire battre par l’autre milicien. Ce dernier, exaspéré par les cris de Rokia, sort son arme et le pointe sur la tête d’Eyamba

Le milicien : << alors tu veux sauver ton frère hein ? Tu veux le sauver ? baa sauve le de la mort >>

À peine finit-il de parler, qu’il tire. La balle éclate la tête d’Eyamba devant les yeux de Rokia.

Rokia : << AAAAAHHHHHHHH AAAAHHHHHHHHH NOOOOOOOOON EEEEEYAAAAAMBAAAAAAAA AAAAAAAAAAAAHHHHHH >>

Elle hurle, crie, se débat, et se dégage des 3 autres pour courir vers le corps de son frère. Elle continue de crier son nom, mais ce dernier ne répond pas. Sa cervelle est étalée le long de l’arbre, et par terre aussi. Rokia tente de recoller les morceaux de sa tête. Elle ne sait même pas ce qu’elle fait. Elle agit par désespoir. Son frère ne peut plus lui répondre, son corps est déjà sans vie.

Les miliciens ne font que ricaner. Dans un accès de colère, Rokia ramasse un morceau de caillou et le fracasse sur la tête du soldat à côté d’elle en criant sa rage.

Rokia : << SAAAALE CHIIEN, BATARD, ASSASSIN, MEUTRIER >>

Ce dernier réagit aussitôt en lui envoyant un poing dans le visage avec une telle force que le coup l’envoie de nouveau à terre.

Le milicien : << eeh les gars, venez me tenir cette pute. Je vais lui apprendre à respecter ses maîtres >>

Ils la plaquent au sol. Déchire complètement ses vêtements et lui écarte les jambes. Rokia n’arrête pas de se débattre, de crier, d’essayer de les mordre.

Rokia : << LÂCHEZ MOIII BANDE DE SOUS MERDE. ESPÈCE D’ENFANT DE DÉMONS. BANDE DE CHIENS GALEUX >>

Exaspéré, un de ces agresseurs lui plante un couteau dans le ventre

Le milicien : << Tu vas rester tranquille maintenant ? Sale pute, laisse-toi faire chienne >>

Le coup de couteau ne l’avait pas arrêté de se débattre. Elle a atrocement mal, mais elle ne veut pas laisser ces monstres abusés d’elle. La haine qu’elle éprouve envers eux à cet instant efface toute logique en elle. S’ensuit alors un second coup de couteau, puis un troisième. La perte de sang finit par l’affaiblir. À tour de rôle, les miliciens se mettent à la violer encore et encore.

Durant ce temps Kamperipa et Sholanah sont arrivés à la maison. Ne voyant pas Rokia et Eyamba avec eux, Rahim leur demande ou est-ce qu’ils sont ? Il remarque que Sholanah est pétrifiée. Elle semble traumatisée.

Rahim : << Sholanah qu’est-ce qu’il y a ? >>

Sholanah : << … >>

Rahim : << Sholanah ?? … Kamperipa qu’est-ce qu’il s’est passé ? >>

Kamperipa : << Rien d’important >>

Rahim : << Comment ça rien d’important ? Regarde comment Sholanah est tétanisée. Ou est Rokia ? Et Eyamba ? Ou sont-ils ? >>

Kamperipa reste sourd à ses questions, mais Rahim le harcèle tellement que ce dernier réponde finalement et leur explique

Rahim : << ou ?? OUUU ???? >>

Kamperipa : << qu’est-ce que tu veux faire ?? >>

Rahim : << RÉPONDS A MA QUESTION, J’AI DIT OU EST-CE QUE CA S’EST PASSÉ ?? >>

Sholanah voulant que les cris cessent lui dit ou est-ce que c’était. À peine a-t-il entendu le lieu que Rahim fonce vers la sortie. Kamperipa essaie de l’arrêter, mais a sa grande surprise, Rahim fait preuve d’une telle force qu’il le projette de l’autre côté de la pièce comme s'il était aussi léger qu’une plume. Comment un enfant d’à peine 15 ans peut-il le projeter ainsi ? Il n’a pas le temps de rester surpris, il se relève aussitôt et essaie de rattraper Rahim. Mais en essayant de sortir, les petits pris de peur l’agrippent. Kamperipa s’arrête et crie le nom de Rahim mais ce dernier est déjà loin.

L'éveil de Kama : To...