ma belle-fille : chapitre 7

Ecrit par Djiffa

AUTEUR : DJIFA BLESSINGS

- Mais pourquoi dois-je passer par de si grandes et dures épreuves ?

- Maman Rudy, n’as-tu jamais entendu dire que seul l’arbre qui a subi les assauts du vent est vraiment vigoureux car c’est dans ses luttes que ses racines mises à l’épreuve se fortifient ? Dans chaque épreuve, ne cherche pas l’ennemi, cherche l’enseignement ; dans le cas-ci, la vie veut t’enseigner de ne pas faire confiance aux autres à cause de l’image qu’ils projettent. Car c’est l’image que Mirabelle a projeté qui t’a poussé à l’aimer au point de pousser Rudy à l’épouser.

- Edmond, tu as raison, je constate qu’on ne finit jamais d’apprendre.

- Là, tu as raison, on ne finit jamais d’apprendre. Je vais te donner un recueil de chroniques que je lis dans mes temps libres ; c’est un auteur qui m’inspire. Elle s’appelle Djifa Blessings. Tu vas commencer par sa chronique « Le temps, ce second nom de Dieu » ; tu comprendras alors que dans cette situation, il te faut garder le silence et persévérer dans la prière. Notre fils nous reviendra, tu verras;

- C’est d’accord Edmond. Comme la vie est étrange : Rudy a toujours cru qu’il t’était arrivé malheur sinon tu ne m’aurais pas abandonné ; il a toujours souhaité te rencontrer un jour pour voir à quoi tu ressembles et pour bénéficier d’un amour paternel ; mais hélas ! Au moment où son vœu le plus cher se produit, il n’est pas lucide pour en profiter.

- C’est une question de temps, ma bien-aimée. Il aura de l’amour paternel à en revendre.

- Tu es vraiment un homme bien, Edmond.

Ayant retrouvé Edmond, je devrais avoir tout pour être heureuse. Malheureusement, la situation de Rudy pertube mon bonheur. A part prier, je ne pouvais rien d’autre. Des solutions mystiques nous sont proposés mais Edmond et moi ne voulons pas procéder par cette voie. On ne combat pas Satan par lui-même.
Edmond a fait suivre Mirabelle et dispose de preuves de ses fréquentations chez un marabout. Mais il refuse que nous envoyions les photos à Rudy.

- Mais pourquoi ne veux-tu pas que Rudy sache tout ceci ?

- S’il est sous l’effet du charme, voir ces photos ne lui diront rien, au contraire, il les montrera à sa femme qui saura que quelqu’un la suit. Elle prendra alors des dispositions conséquentes.

- Mais que ferons-nous alors avec ses photos ?

- Quand Rudy aurait retrouvé sa lucidité, il continuera d’aimer sa femme comme si de rien n’était. C’est alors que nous lui montrerons ses preuves alors qu’il est déjà dans son état normal. Cela aura plus d’effet.

Les jours se transforment progressivement en semaines puis en mois et la situation n’était toujours pas réglée ; mais je ne me permettais pas de désespérer. On dit que Dieu est souvent lent, mais au moins c’est certain qu’il règle toujours tout. La preuve, j’ai retrouvé Edmond après trente ans. Alors, je n’ai pas d’autre choix que d’attendre.

Edmond n’a pas cessé de filer Mirabelle. Par ce biais, nous avons découvert pleine d’autres facettes de cette femme. Elle trompait régulièrement Rudy. Pauvre enfant ! J’avais très mal pour lui. Il ne sait même plus que j’existe. Parfois, je me demande si je fais bien d’attendre rien qu’en priant car il ne faut pas que Mirabelle me tue mon seul enfant.

J’exprime mes inquiétudes à l’homme de Dieu qui me soutenait dans la prière.

- Tu dois avoir la foi ; il n’arrivera rien à ton fils. Quelque soit ce que tu endures, fais confiance à ton Dieu ; il sait ce qu’il fait ; la preuve, par les agissements de ton fils, tu as retrouvé son père. C’est pour te dire maman Rudy, tant que tu es dans la prière, ne crains rien. Patience et courage, c’est tout. Souviens-toi que la volonté de Dieu peut nous fait pleurer, mais son but finit toujours par nous faire sourire.

Je rentre à la maison, ragaillardi par les encouragements de l’homme de Dieu. Mais en tant que mère, c’est difficile. Je voulais voir mon fils. Il me manque. Cependant, je prends courage surtout qu’Edmond est là. C’est un grand réconfort pour moi.

Edmond reçoit des hommes d’affaires à dîner demain soir. Je devais l’aider à organiser cette réception. Edmond a préféré les affaires plutôt qu’être un simple fonctionnaire agronome.
Je devais surtout penser à mon habillement car Edmond m’a prévenu qu’il me présenterait comme sa femme. Je ne suis pas vraiment d’avis mais après tout, ne suis-je pas la mère de son unique enfant ?

J’entreprends de me rendre dans des magasins de vêtements de luxe. Pendant que j’admirais les diverses sortes de belles robes qui remplissaient le magasin, je pensais encore à Rudy ; oui, il ne se passe pas un seul instant sans que je ne pense à mon fils ; je me disais que c’est une bonne idée que de rassembler des preuves concernant la mauvaise vie de Mirabelle ; cela a été possible grâce à l’argent ; oui, car si Edmond n’avait pas de l’argent pour financer une telle activité, jamais nous n’aurons de preuve. Je fais rapidement une courte prière pour remercier Dieu de ce qu’il avait financièrement béni Edmond. L’argent est nécessaire dans notre vie ; sans argent, il est presque impossible de réaliser certaines choses, raison pour laquelle certaines personnes cherchent l’argent à tout prix ; mais ils ignorent que l’argent sale ne sert jamais à de bonnes choses, ne donnent pas la paix du cœur et cause la perte et la chute de bien de personnes..

Personne n’a jamais été heureuse avec une mauvaise fortune ; ce n’est qu’une impression que les gens donnent ; seul le bien, bien acquis profite. N'estimons l'argent ni plus ni moins qu'il ne vaut, c'est un bon serviteur et un mauvais maître. Prions juste que Dieu nous gratifie de l’argent qu’il nous faut pour bien vivre et résoudre nos problèmes.

Je sors de mes pensées lorsque mes yeux se portent sur une magnifique robe couleur mauve. Comment-vous décrire cette extraordinaire robe longue en lui donnant toute la beauté qu'elle mérite ? Je suis une femme et c’est normal que je sois attirée par les belles choses ; la femme est ainsi faite. La coquetterie fait partie de notre moi. Seulement, je pense que toutes les femmes sont naturellement belles. La simplicité a des attraits que tout le raffinement de la coquetterie ne peut remplacer.

J’admirais alors ma belle robe et je m’apprêtais à la prendre pour l’essayer quand je sens tout près de moi une personne m’appeler : « Maman Rudy ». Ne m’y attendant pas, je sursaute.

-oh ! Désolée de vous faire peur ;

Je regarde l’intéressée ; l’ayant reconnu, je lui souris et lui réponds.

- Ah ! c’est toi ! Bonjour

- Bonjour maman Rudy ; vous voulez prendre cette robe ? Elle est très jolie et elle vous ira à merveille.

- Merci Sandra ; j’allais l’essayer.

- Très bien, je vais attendre pour apprécier.

- Je reviens vite.

Je vais dans la cabine d’essayage ; j’enfile ma robe et je reviens la montrer à Sandra.

- Waoooh maman, vous êtes époustouflante ! On dirait que vous avez mon âge !

- Arrête d’exagérer Sandra ; moi la vieille peau-ci ?

- Non, pas du tout, d’ailleurs, je me suis toujours demandée à quel âge vous avez eu Rudy, tellement vous êtes jeune et belle !

Sandra me fait vraiment rire avec ses remarques ; c’est la première fois que je la vois me parler si ouvertement ; je la trouvais plutôt réservée à l’époque où elle fréquentait Rudy.

- Sandra, merci, tu me fais rougir comme une adolescente .

- Je ne dis que la vérité, maman Rudy;

- Merci ma fille ; alors que fais-tu par ici ?

- Je suis venue magasiner une robe à porter pour le mariage d’une amie.

- Et le tien, c’est déjà célébré ?

- Pas encore maman Rudy ; ce sera le mois prochain

J’eus comme un pincement au cœur. Comment ai-je pu préférer Mirabelle à cette fille si gentille ? Oui, gentille car si elle ne l’était pas, elle n’allait pas être si polie avec moi alors qu’elle n’a plus rien avoir avec Rudy et qu’elle le sait marié.

Je décide de prendre cette robe car Sandra m’a rassuré qu’elle m’allait bien ; pour passer le temps, je décide de l’aider également à faire son choix ; sans nous en rendre compte, nous passons deux bonnes heures dans le magasin.
Nous payons nos vêtements ; Sandra insista pour payer ma robe malgré mon opposition. Décidément ! Je m’étais méprise sur cette fille. Elle m’avait tellement contaminé avec sa bonne humeur qu’à notre séparation, je lui ai demandé son numéro de téléphone portable. Elle me le donna et prit le mien.

- Sandra, quand tu venais voir Rudy, je ne te trouvais pas si gaie !

- Ah maman, tu ne m’as pas laissé t’approcher ; et j’avais aussi du respect pour toi alors je restais sur mes gardes pour ne pas commettre une bêtise. Mais malgré tout, cela n’a pas marché avec Rudy. Et pourtant, je l’aimais bien.

- Il faut que tu me rendes visite par moments Sandra ; j’ai adoré discuter avec toi.

- Vous rendre visite ? Je ne pense pas que Rudy va apprécier, encore moins sa femme.

- Ne t’inquiète pas ; je ne vis pas avec eux. Alors, ils ne te verront même pas ; fais-moi juste savoir quand tu viendras par téléphone ; comme cela, tu me présenteras ton futur mari.

- C’est compris maman Rudy. Je vous dépose.

- Non, cette fois-ci, un chauffeur me conduit.
Nous nous faisons des bises et nous nous séparons.

Je dois avouer que Sandra m’a vraiment changé les idées par son humour. Dommage que je lui découvre ses qualités bien tard.

Tout est prêt pour la réception qu’organise Edmond. Je mets ma robe et j’enroule mes longs cheveux en un chignon. Sans grand enthousiasme, je mets à mon cou un collier très discret.

Lorsque je sors de ma chambre, Edmond poussa un cri d’admiration.

- Esther ! tu serais encore capable de séduire un jeune adolescent.

- Ne parle pas ainsi Edmond, je suis bien consciente que je suis vieille ; dès que Rudy aura un enfant, je serai grand-mère.

- En tout cas, tu es resplendissante ; que tu le veuilles ou non, tu es ma femme et je te présenterai comme telle ce soir à tous mes invités.

- C’est comme tu veux Edmond, je ne vais pas te contrarier ; d’abord, qui croira si je disais que c’est faux ? Surtout que je vis chez toi.

Ma remarque nous fit rire tous les deux. Les invités d’Edmond commencent par arriver. Il me présentait au fur et à mesure. Certains de ses amis s’étonnaient de me voir ; l’un d’eux lui avait demandé :

- Depuis quand t’es-tu marié Edmond ?

- Je n’ai pas encore célébré le mariage officiel ; mais c’est ma femme car elle est la mère de mon unique enfant.

- Enfant ? Quel enfant ?

- Ah mes chers amis ! Les voies de Dieu sont impénétrables. C’est une longue histoire ; mais vous aurez le temps de connaitre mon fils bientôt.

Les amis d’Edmond ne comprenaient pas très bien cette situation subite mais ils ne faisaient pas des commentaires autour. Tout le monde était là sauf un de ses convives qu’il avait l’habitude d’appeler Le Comte. Il allait accuser un retard car il revenait de voyage aujourd’hui.

- Au fait, j’ai toujours trouvé ce nom curieux ; comment ton Comte se nomme à l’état civil ?

- Ghislain est son prénom mais je l’ai tellement appelé Le Comte que je ne me rappelle pas de son nom complet ; il faut dire que je n’ai jamais fait affaire avec lui mais nous nous rencontrons souvent à des réceptions du genre ; il m’invite et je l’invite aussi. Nous ne sommes pas si amis. C’est un homme très riche. Il est veuf et change les femmes comme des chemises ; je suis certain qu’il viendra encore avec une nouvelle femme ce soir. Mais depuis un moment, le bruit court qu’il tient à celle de l’heure et veut même l’épouser.

- J’espère que comme les comtes historiques, il ne sera pas vêtu d’un uniforme de sacre et coiffé d’un chapeau !

Edmond s’esclaffe et me répond :

- Il tient tellement à cette appellation que je ne serai point surpris.

- J’ai alors hâte de voir à quoi il ressemble.

A suivre…………..

MA BELLE- FILLE