MA FEMME FAIT DE MOI UN GIGOLO
Ecrit par Clay story
En parcourant le trajet habituel de leur promenade du samedi matin, mammy Sophie ne put s’empêcher d’être remplie de tristesse. Ce trajet elle le faisait chaque samedi matin avec son mari main dans la main. Elle le connaissait par cœur et pouvait le faire les yeux fermés. Il était vraiment difficile de se retrouver seule alors que toute sa vie on avait été accompagné. Depuis ses 17 ans elle n’avait plus été seule. Elle avait été très tôt mariée à Ben, contre sa volonté qui plus est. Ce souvenir la fit sourire. Si quelqu’un lui avait dit à ce moment qu’elle finirait par l’aimer, qu’elle vivrait autant heureuse à ces côtés, elle lui aurait ri au nez. Elle le détestait. Oui, elle l’avait détesté de n’avoir rien fait pour empêché ce mariage, de l’avoir ainsi forcé à unir sa vie à la sienne. Lui était déjà amoureux d’elle à cette époque. Mais elle du haut de ses 17 ans en pinçait pour Gabriel, un des ouvriers de son père. C’était un bel jeune homme timide et mystérieux un peu plus âgé qu’elle, qui la dévorait aussi du regard. Elle se souvint qu’elle inventait chaque fois des prétextes pour aller chez son père à l’atelier rien que pour le voir. Mais c’était sans compter sur la perspicacité du vieux. Dès qu’il l’a compris il a précipité son mariage avec Ben. Elle avait été promise à Ben dès les premières années de sa vie. Le père de Ben aurait sauvé son père d’une situation difficile et ce dernier lui avait promis la main de sa fille pour son fils. Peu de temps après, il avait quitté Bohicon pour le nord, mais avait toujours gardé contact avec son père. Et quand Ben a été affecté à Bohicon des années plus tard, pour son premier boulot, naturellement son père avait contacté son ami pour qu’il l’aide à s’installer et lui rappela aussi sa promesse. Mammy Sophie était en ce moment dans sa seizième année et son père avait jugé qu’elle était encore jeune. Mais quand un an plus tard, il s’est rendu compte de son manège avec son ouvrier Gabriel, il a aussitôt lancé les préparatifs du mariage.
Mammy Sophie n’avait alors rencontré celui avec qui on voulait la lier pour la vie, qu’une fois ou deux plus précisément. La première fois, c’était à l’atelier de son père qui le lui avait présenté avec pleins de sous-entendus, comme le fils de son ami qui allait devenir bientôt le sien. Elle en avait été étonnée mais avait préféré ne pas y penser. Elle l’avait croisé de nouveau quelques semaines plus tard en revenant du marché et il l’avait raccompagné à la maison. Elle ne l’avait même pas reconnu avant qu’il ne se présente à elle. Sur le chemin, il n’avait cessé de lui posé des questions et de lui raconter des anecdotes drôles sur sa vie dans le nord. Elle avait aimé sa compagnie, mais pas plus, tant elle était éprise de son Gabriel.
Alors quand son père lui annonça qu’elle allait épouser Ben, elle s’y opposa de toutes se forces. Mais c’était sans compter sur l’intransigeance du vieux. « Si tu ne l’épouse pas, tu sors de ma maison ; et tu vas retrouver celui qui est alors ton père ! Car jamais je n’ai désobéi au mien pour que ma fille se permette de me désobéir. »
Désespérée elle alla même supplier Ben de renoncer à elle, de dire à ses parents qu’il ne l’aimait pas. Mais c’est alors qu’il lui dit simplement :
- « Mais moi je t’aime Sophie. Je veux te marier ».
Elle en fût étonnée. Comment pouvait ‘il l’aimer alors qu’il ne l’avait vu en tout que deux fois ?
- « Mais moi je ne t’aime pas », avait ‘elle fini par lui dire. « Si tu me forces à t’épouser, tu seras malheureux toute ta vie, car jamais je ne t’aimerai ! J’en aime déjà un autre ! »
Elle pensait le faire renoncer avec ses propos ; mais après un long silence ; Ben finit pas dire :
- « Mon père m’a toujours dit qu’il fallait se battre dans la vie pour ses rêves et ne jamais renoncer. Tu es mon rêve Sophie. Depuis que je t’ai rencontré il y a un an dans l’atelier de ton père, tu es devenu mon rêve le plus cher. Je suis resté loin de toi et je ne t’ai pas dérangé parce que je savais que tu n’étais pas encore prête pour moi. Mais si ton père juge aujourd’hui que tu l’es, crois-moi que je ne renoncerais à toi pour rien au monde. »
-« Mais tu es fou ? » lui avait ‘elle crié. « Je ne t’aime pas, ne l’entend tu pas ? Ne le vois-tu pas ? »
-« Tu m’aimeras Sophie », lui avait ‘il répliqué. « Tu m’aimeras. Je ne renoncerai pas à ma chance de t’avoir. Et quand on sera marié, je ne te forcerai pas à être mienne tant que tu ne le voudras pas. Je te demande juste de me donner ma chance en acceptant ce mariage. Si au bout d’un an, tu ne m’aimes toujours pas, je te libèrerai. »
A croire qu’il avait un don de voyance. Tant son assurance l’avait horripilé en ce moment, tant il lui paraissait adorable aujourd’hui.
Ayant compris qu’elle ne pouvait compter sur lui, elle s’en était allée en courant, encore lus désespérée. Au fur et à mesure que s’approchait la date du mariage, son désespoir augmentait, mais ce fût la colère qui prit le dessus. La colère face à l’impuissance de ne pouvoir soi même décider de son sort. La colère n’ayant jamais été bonne conseillère, engendra en elle un désir de vengeance. Puisque Ben refusait de renoncer à ce mariage stupide, elle ne lui ferait pas le plaisir d’être le premier homme dans sa vie, s’était ‘elle dit. Une vengeance puérile certes, mais elle ne s’en rendait pas compte en ce moment. Elle alla trouver Gabriel chez lui, le séduisit et l’encouragea à la faire sienne. Mais aussitôt l’acte accompli qu’elle le regretta, s’en voulût à elle-même et encore plus à Gabriel qui n’avait pas été assez responsable pour la protéger de sa propre folie. Mais il était trop tard, le mal ayant déjà été fait. Elle retourna chez elle ce jour là, honteuse et confuse en se demandant comment elle allait pouvoir encore regarder ses parents dans les yeux et encore moins Ben après ce qu’elle venait de faire.
Un bruit de klaxon la ramena à l’instant présent ; Apparemment perdue dans ses pensées elle commençait à dévier du sentier piéton. Elle s’arrêta un moment pour reprendre ses esprits et consulta sa montre. Elle devait presser les pas si elle ne voulait pas venir en retard à son rendez-vous avec le couple AHO….
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Quarante cinq minutes plus tard elle était à la fondation. Elle eut juste le temps de prier et de mettre un peu de l’ordre dans son bureau que le couple se présenta. Carole, la femme était une belle femme de taille moyenne, toute en rondeur dans un boubou en Bazin riche légèrement brodé. Son mari Gildas un peu plus grand, était aussi bel homme. Il portait aussi un Bazin mais de couleur différente. La première chose qui la frappa en les voyant, était l’assurance de la femme. A côté d’elle, l’homme semblait plus en retrait, moins sûr de lui. Ce que confirmait par ailleurs leur courrier respectif.
Après les salutations d’usage, elle leur fit prendre place et introduisit la séance.
-Alors Mr et Mme AHO ; vous êtes ici suite à l’appel de monsieur Gildas que j’ai reçu il y a une semaine, et qui se plaignait d’un certain nombre de problèmes. Suite à cet appel j’ai aussi discuté avec vous Madame Carole au téléphone et vous m’avez aussi exposé brièvement votre point de vue. Suite à cela, je vous ai demandé à tous les deux de m’adresser chacun un courrier dans lequel vous mettrez vos problèmes tels que vous les vivez. Ils acquiescèrent de la tête et elle continua. Nous commencerons donc par la lecture de ces courriers. Carole, vous lirez celui de votre mari et lui lira le vôtre. Elle tendit alors à Carole la lettre de son mari.
Celle-ci sourit, se doutant déjà de ce qu’elle pourrait y trouver. Elle la déplia et commença la lecture :
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Chère Madame Sophie,
Je suis fatigué de ma femme. Elle ne me donne pas ma place dans ce mariage. Quel genre de femme préfère avoir un mari gigolo ? Et pourtant c’et le rôle qu’elle se plaît à me donner dans ce mariage. Elle préfère m’entretenir et sabote derrière mon dos toutes mes tentatives pour trouver un emploi. Je ne l’ai jamais su. Mais Dieu l’a enfin mise à nu. Pour le dernier poste auquel j’ai postulé, on m’a avoué que je correspondais parfaitement au profil, mais qu’il y avait une dame très influente qui a demandé qu’on ne me prenne pas. Intrigué, j’ai voulu en savoir plus et découvrir qui était cette femme. Après avoir un peu amadoué la secrétaire particulière du Directeur, j’ai fini par avoir le numéro de la dame en question. Imaginez ma surprise quand je me suis rendu compte qu’il s’agissait de ma femme. J’étais en colère, j’avais la rage. Oui elle est influente ma femme ! En cinq ans, elle a réussi à se faire un nom dans l’immobilier ainsi que dans la mode avec sa société immobilière et sa marque de vêtements. Je suis le premier à être fière d’elle. Mais est-ce une raison pour me faire ça ? Je me suis directement rendu à son bureau pour la confronter et vous savez quoi ? Elle s’est contentée de sourire. Rien de plus, aucune explication. Et depuis elle fait comme si de rien n’était. Cette femme ne me considère pas et j’en ai assez ! J’ai essayé dans ma tête d’imaginer ses raisons, mais je n’en trouve aucune valable. Je l’aime, mais si rien ne change, si elle ne s’explique pas, je la quitte. Je n’en peux plus qu’elle fasse de moi la risée de tous ; l’homme entretenu !
Voilà mon problème !
Gildas.
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A la fin de la lecture, Carole ne souriait plus. Gildas prenait ce problème apparemment trop au sérieux. Elle le regarda un instant, mais il ne prit pas la peine de lui accorder un regard. Elle reporta son attention sur Mammy Sophie et lui dit calmement.
-Madame, je constate que mon mari fait une tempête dans un verre d'eau. Je n'ai rien écrit de sérieux dans ma lettre comme vous avez dû le constater. Donc pas la peine qu'il la lise, les explications qu'il attend, ne s'y trouvent pas. Avant de m'expliquer, j'ai quand même une question.
Mammy Sophie l'encouragea à la poser. Elle continua alors.
-Est 'il interdit que dans un mariage, l'homme travaille avec sa femme ? Qu'ils dirigent ensemble une société ?
-Non, pas du tout ; lui répondit mammy Sophie.
Elle reprit alors.
-Demandez alors à mon mari pourquoi, il ne veut pas diriger l'entreprise immobilière avec moi.
Mammy Sophie sourit en regardant Gildas qui avait toujours la mine renfrognée.
-Alors Mr Gildas ; il y aurait 'il une raison particulière pour laquelle vous ne souhaiteriez pas travailler ensemble avec votre femme ?
-Ce n'est pas comme si elle débutait madame. Elle y ait déjà arrivée toute seule. Et tout son personnel, ses collaborateurs le savent. De quoi aurais-je l'air moi à venir profiter de tout ça, sous prétexte que je suis son mari ?
-Mais je ne te demande pas de venir profiter de mon travail, mais de travailler avec moi. Et je suis loin d'y être arrivée figure-toi ; car mes objectifs sont grands; répliqua t'elle en levant un peu le ton. Je......
-Du calme, je vous en prie. Il ne sert à rien de s'énerver. C'est normal que vous vouliez avoir votre mari à vos côtés. Mais il a aussi le droit de ne pas le vouloir. Cela ne veut pas dire qu'il n'est pas prêt à vous soutenir. Il l'a dit dans sa lettre ; il est fier de vous. Mais vous devez comprendre qu'il n'est pas facile pour un homme qui n'y arrive pas encore professionnellement de vivre avec une femme comme vous, chef d'entreprise à qui tout réussi. Il a besoin d'y arriver lui aussi par ses propres moyens, atteindre ses objectifs à lui. Et vous n'arriverez pas à le convaincre en sabotant derrière son dos toutes ses chances de trouver d'autres emplois. Mais en discutant, en communiquant, oui. Car je suis persuadée que ça ne vous gêne pas vraiment le fait qu'il ne veuille pas travailler avec vous. Le vrai problème est ailleurs n'est-ce pas ? lui demanda-t-elle.
Carole s'adossa au canapé et se tût un instant avant d'acquiescer de la tête. Elle jeta un coup d'œil à son mari, avant de commencer.
-Pendant les dix années de notre mariage, ceux durant lesquelles nous avons été heureux, du moins où moi j'ai vraiment été heureuse, où je me suis sentie aimée par mon mari, sont celles où il était au chômage.
Gildas se tourna vers elle ahurie ; mais elle continua.
-Quand on s'est marié, il venait d'avoir son diplôme et n'avait pas encore d'emploi stable. Il trouvait quelques jobs et stages de temps en temps mais on vivait surtout de mon petit commerce. Pourtant nous étions très heureux. Cela a duré deux ans et finalement il a eu un bon boulot. Il était bien payé et donc notre situation a changé. On a déménagé dans un nouvel appartement et il ne voulait plus que je continue mon petit commerce de charbon qu'il trouvait salissant. Il a promis de m'ouvrir une boutique de pagne et d'articles pour femme. Environ six mois plus tard, il a commencé par changer. Il ne me parlait plus affectueusement, il s'énervait pour un rien et rentrait tard. J'avais commencé par le soupçonner de voir d'autres femmes au dehors. Je l'ai confronté et il a nié au début. Mais après quelques temps, il ne s'en cachait plus. Ses copines l'appelaient à des heures indues pendant qu'on dormait déjà et il décrochait et allait au salon discuter avec elles. Quand je m'en plaignais, c'était des disputes à n'en plus finir.....Alors j'ai décidé de ne plus en parler. Sa promesse de m'ouvrir une boutique a été reléguée aux oubliettes. Je me sentais vraiment seule et je l'étais vraiment car il n'était presque jamais là. Il quittait très tôt et rentrait tard. En ce moment, il y avait une styliste qui avait son atelier juste en face de nous. Nous avons sympathisé et je passais mes journées chez elle. A force d'être tout le temps avec elle et de l'aider, j'ai appris les rudiments de ce métier qui m'a toujours passionné. Mon mari a finalement perdu son emploi. La société qui l'employait a eu des problèmes et ils ont dû licencier certains de leurs employés. Il est rentré ce jour là complètement défait et j'ai fait la seule chose qu'une épouse pouvait faire dans ces circonstances : le soutenir. Au fil des jours et des semaines, il a fini par se faire à sa nouvelle situation et moi je commençais à retrouver mon mari. Il redevenait doux et aimant et les appels en pleine nuit avaient cessé. Bref on filait à nouveau le parfait amour malgré la précarité de notre situation. N'ayant pas pu faire d'économie à cause de toutes les maîtresses qu'il avait entretenu pendant ces deux ans de travail, nous avons dû à nouveau déménager dans un appartement plus modeste. J'ai alors repris ce que je savais faire de mieux : mon commerce de charbon avec mes économies que je n'avais pas touché. En plus de cela avec mes nouvelles connaissances en couture, je me suis achetée une machine à coudre de seconde main et quelques mètres de wax. C'est ainsi que j'ai démarré mon entreprise de mode.... Bref, on a vécu ces conditions difficiles pendant huit mois et on vivait de mes petites activités. Mais on était à nouveau heureux ensemble ; bien plus que pendant ces deux dernières années. Finalement, il a trouvé un nouveau boulot. A peine un an et le même cirque recommençait. Il rentrait tard, me parlait méchamment et j'en passe.... Cette fois-ci au lieu de me morfondre, je me suis investie corps et âme dans mes activités. Et cela a commencé par payer. Lui par contre a commencé à avoir des soucis au travail et a été contraint de démissionner. Et je retrouve à nouveau mon mari. J'ai alors compris que mon bonheur, notre bonheur ensemble dépendait de son chômage. J'ai donc œuvré pour qu'il le demeure. La seule alternative acceptable serait qu'il travaille avec moi. Trois ans presque maintenant qu'il est à la maison et mon couple se porte on ne peut plus bien.
Voilà mes raisons madame. Ai-je tort d'œuvrer pour mon bonheur ?
- Bien sûr que non, lui répondit mammy Sophie amusée.
Tout au long de son récit, elle avait observé son mari qui était passé de la surprise à la confusion, de la confusion au remord qui fit rapidement place à la colère. Ce dernier se leva d'un bond.
- Vous voyez madame, cette femme ne pense qu'à elle. Elle n'avait aucun droit quoique j'ai pu faire d'empiéter sur ma carrière professionnelle de la sorte. Est-ce que je l'ai trompé oui! L'ai-je fait souffrir je m'en rend compte. Suis-je désolé? Oui!
Mais si elle pense que ces dernières années, je ne l'ai pas trompé, c'est là qu'elle se trompe lourdement.
Sa femme le regarda choquée. Mais il le lui répéta.
- Oui, tu as bien entendu. Et je demande le divorce.
Se tournant vers mammy Sophie, il lui dit
- Ne vous gênez plus pour nous madame. Je veux divorcer. Je ne veux plus d'elle dans ma vie.
Et sur ce, il sortit de la pièce.
S'installa alors un moment de silence dans la pièce. Carole sous le choc de ce que venait de dire son mari, n'arrivait pas à articuler un mot. Mammy Sophie quant à elle se contenta de l'observer en silence, lui donnant le temps de se reprendre.
Après un moment, elle finit par dire:
- Je ne comprend pas, je ne comprend plus rien. Ces dernieres années où il a chômé, ont été parfaites pour notre couple. On s'entendait bien et il était toujours au petits soins pour moi, il n'y avait aucun souci. Rien ne m'avait laissé croire, ni même soupçonner qu'il me trompait à nouveau.
Mammy Sophie prit alors la parole et lui dit.
- Ma chérie, vous ne pouvez et ne devez en aucun cas essayer de contrôler, encore moins régenter la vie de votre homme. Cela ne constitue pas votre devoir. L'homme est un être orgeuilleux et la pire des choses qu'une femme peut faire à son homme, c'est de le blesser dans son orgueil. Car dans ce cas, quelques soient vos raisons, devant lui vous aurez toujours tort. Je ne dis en aucun cas qu'il a raison de vous être infidèle, mais vous avez eu tort de vouloir le contrôler de cette manière. Non seulement vous avez eu tord, mais vous avez échoué, car malgré vos efforts, malgré le fait que vous l'ayez empêché de travailler, il n'a apparemment pas cessé de le faire.....
Alors selon vous, pourquoi quand il vous trompait avant, il devenait désagréable alors que maintenant il le faisait tout en étant irréprochable à la maison? Qu'est ce qui a changé? Lui demanda t'elle.
Dépassée, encore sous le choc des propos de son mari, Carole ne sut quoi répondre.
Mammy Sophie reprit alors après un instant.
- Ce qui a changé, c'est le respect qu'il a pour vous. Qu'un homme soit infidèle, c'est pour moi, la chose du monde la mieux partagée, mais un homme qui respecte sa femme s'en cachera toujours; tant qu'il n'a pas été pris sur le fait, il le niera avec force et vigueur; il saura faire la part des choses pour préserver sa femme et pour le maintien de son foyer. Et un homme ne respecte qu'une femme sur qui, il sait qu'il peut compter, une femme qui constitue une aide pour lui, une femme qui s'affirme indépendamment de lui. C'est pourquoi toute femme doit chercher à s'affirmer, à être financièrement indépendante de son homme. Pas forcément plus riche que lui, mais financièrement indépendante de lui. Et c'est ce que vous avez fait. Vous vous êtes investie corps et âme dans votre travail et vous avez réussi. Et par ricochet vous avez gagné son respect. Et dans votre cas, la vie même s'est chargée de prendre vengeance pour vous en vous élevant au dessus de lui. Vous n'aviez plus besoin de faire quoi que ce soit.
Maintenant vous venez à nouveau de perdre son respect. Car une chose est de réussir à s'affirmer en tant que femme, mais s'en prévaloir et chercher à dominer son homme est un suicide conjugale. Je vous poserais une question et de votre réponse dépendra la suite.
Carole hocha la tête, l'incitant à la poser.
Mammy Sophie lui demanda alors:
-Désirez-vous encore sauver votre mariage en dépit des nombreuses infidélités de votre mari?
Carole posa un reguard étonné sur mammy Sophie. Bien qu'elle fût toujours sur le choc des propos de son mari, elle ne voulait en aucun cas divorcer. Elle aimait toujours son mari.
Elle répondit alors:
- Oui madame. Je l'aime toujours.
Mammy Sophie hocha machinalement la tête et lui dit: - Alors soyez prête à faire preuve d'humilité. Tout à l'heure il a eu une réaction sous le coup de la colère. Ne vous y fiez pas. Dans sa lettre, il a écrit qu'il vous aimait toujours. Alors gardez cela en tête. Mettez d'abord de côté vos ressentiments pour ses infidélidés; nous y reviendrons plus tard. Cherchez son pardon, prouvez lui que vous regretter sincèrement ce que vous avez fait et aidez-le dans sa quête d'un nouvel emploi; mais n'intervenez pas pour favoriser son recrutement, même si vous le pouvez. Cela ne le blesserait que plus dans son orgueil. Il a besoin d'y arriver seul. Pensez-vous pouvoir y arriver?
Elle hésita un instant mais finit par répondre.
- Oui madame, je ferai de mon mieux.
Mammy Sophie sourit et lui dit:
- Le Seigneur vous aidera à le faire. Soyez sûre que quand vous y parviendrez, il reconnaîtra aussi qu'il vous a offensé par ses infidélités. Alors vous pourrez revenir me voir ensemble. Ne pensez pas qu'il ne se sent pas coupable. Je l'ai vu dans son reguard quand vous racontiez votre histoire. Seulement il est trop blessé pour le reconnaître. N'hésitez pas à m'appeler à la moindre inquiétude.
- D'accord madame. Merci beaucoup pour vos conseils et votre soutien. On garde le contact.
Après son départ, mammy Sophie se promit quand même de passer un coup de fil à Gildas afin de lui rendre la tâche un peu plus facile.....
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C'est la fin de cet épisode II. Mais pas la fin de l'histoire de Carole et Gildas. Leur histoire étant un peu complexe. Il reviendront deux mois plus tard chez mammy Sophie pour un nouvel épisode de leur histoire. Ce sera l'épisode 5 de la série. En attendant vous aurez droit la semaine prochaine à une nouvelle histoire pour l'épisode 3.
N'oubliez pas de me laisser vos impressions en commentaire! Bisous!