mauvaise foi
Ecrit par RIIMDAMOUR
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PDV Amine Aïdir.
Je suis sur les nerfs,
j'attends comme idiot, dans ce restaurant paumé depuis une demi heure,
et cette fille pourrie gâtée n'arrive toujours pas.
Comme si j'avais son temps...
Pourtant j'avais dit à l'homme qui me sert de père que je n'ai pas de temps à perdre avec cette petite.
Je
n'aime pas juger les gens de par leur réputation ou de par leur
apparence, mais la réputation de cette fille la précède partout.
Je
ne suis pas non plus le genre de personne qui croit ce que raconte les
journaux à scandale, mais je me dis que tout dans ce qu'on raconte sur
elle, il y a une part de vérité.
Elle est décrite comme une petite fille frivole et sans éducation.
Oui, j'ai fait des recherches sur elle. Je vais me marier avec elle, tant qu'à en connaître le maximum sur son passé.
J'ai même lu quelque part qu'elle est violente avec sa belle mère.
J'avoue que cela n'a pas de sens.
La vieille arnaqueuse n'a pas l'air de quelqu'un qui se laisse faire.
Et la première fois que je l'ai ai vu c'est plutôt elle qui semblait malheureuse.
J'ai lu de la tristesse dans ses yeux, cette fois la dans le bureau de la vieille sorcière.
En fait je suis plutôt intriguée depuis Ce soir là.
Cette Safietou représentait une victime aux yeux de tous. Obligée de s'occuper de la fille de son défunt mari.
Moi Ce soir là j'ai vu une femme alcoolique et manipulatrice de surcroît.
Mais bon j'ai déjà assez de problèmes comme ça, je ne vais pas m'occuper des problèmes d'autrui.
Ce
qu'il y a c'est que je me sens mal de devoir recourir à ce genre de
pratiques pour trouver de l'argent. Toutes ces magouilles et
tractations, ça ne me ressemble pas
Profiter d'une fille, une fille à peine majeure qui plus est.
J'ai l'impression d'être un lâche.
Mais j'ai besoin de cet
argent. Sinon ma mère mourra. Mon père à les moyens de m'aider, mais il a
profité de ma faiblesse pour me faire du chantage.
Je ne peux m'empêcher de rien sentir une douleur cuisante dans ma poitrine quand je repense à tout ça.
Les banques ne peuvent pas me prêter l'intégralité de la somme dont j'ai besoin pour l'opération de ma mère.
Cette
année j'ai travaillé comme un forcené, j'ai fait tellement d'heures
supplémentaires... mais rien. Je suis encore très loin du compte.
Au moins en mettant en place toute cette mascarade, je pourrais nous mettre à l'abri des besoins maman et moi.
Tout ceci n'est que la faute de mon chèr père.
S'il
n'avait pas brisé le coeur ma pauvre mère, jamais elle n'aurait
besoin de cet opération à coeur ouvert. Et jamais je n'aurais eu besoin
de recourir à des méthodes aussi viles.
Il n'a jamais été présent dans ma vie, cela ne ma pas pourquoi particulièrement dérangé.
Malheureusement il a été mon dernier recours.
Et même si c'est malgré moi, je ferais ce qu'il faut pour que maman ailles mieux.
Un brusque silence plane dans le restaurant. Je remarque que tous les clients ont le regard fixé sur quelqu'un.
Une jeune fille avec une longue robe en wax.
Tiens, celle que j'attendais.
Elle marque un temps d'arrêt en remarquant tous les regards sur elle, puis elle lève le menton et me cherche des yeux.
Je la regarde sans ciller, peut-être dans le but de l'intimider, je ne sais pas.
Elle se dirige vers moi d'une démarche sûre.
Je n'ai jamais trouvé à mon goûts les filles qui se rasent la tête, je trouve que c'est d'un vulgaire ....
La première fois que je l'ai vu, cette Milouda , elle avait le crâne rasé. Bien sure cela ne ma pas fait bonne impression.
Mais maintenant ses cheveux ont un peu poussé, elle à l'air... différente.
-Bonjour! Dit-elle.
Je
hoche simplement la tête, je n'ai aucune envie de répondre à cette
fille qui va bientôt entrer dans ma vie sans que je ne l'y invite.
Elle reste debout, s'attendant sûrement à ce que je me lève par politesse.
Mais elle se prend pour qui?
Elle va attendre longtemps ma foi.
Au bout d'un temps qui me paraît très long, la petite princesse tire une chaise et s'assoit, l'air agacée.
Elle à les sourcils foncés et les lèvres pincées.
J'ai un rendez-vous dans une heure, j'ai assez perdu de temps comme ça.
J'appelle
le serveur sans attendre. Ça fait une heure que j'ai parcouru la carte
en attendant mademoiselle, j'ai fait mo choix depuis longtemps.
- Je prendrais du poulet à la moutarde.
La princesse semble vraiment interloquée mais ne dit rien.
Finalement elle prend la même chose que moi, il faut dire que le serveur montre des signes d'impatience.
J'attends qu'il se soit éloigné pour sortir de mon attaché-case les documents que j'avais préparé des jours à l'avance.
Dès que je les pose sur la table, elle est cette fois ci bien visiblement surprise.
- Le contrat de mariage. Je lui annonce.
Cette fois-ci elle me regarde avec des yeux exorbités.
Je lui explique les raisons de mon geste.
- Si nous sommes obligés de nous marier, tant qu'à faire les choses bien, non?
Apparemment elle a perdu sa langue.
Elle
me fixe, sans rien dire, comme si elle voulait me sonder. Je soutiens
son regard sans peine, si elle crois qu'elle peut m'avoir à ce jeu là...
Au moment où elle semble fléchir, je vois, je remarque, qu'elle à les même yeux que ma mère.
De grands yeux,d'un marrons presque imperceptible, et cette lueur de ce je ne sais quoi qui habite le regard de ma mère.
Elle baisse les yeux, elle a perdu à ce stupide jeu, c'était prévisible.
- Je ne peux pas lire l'intégralité du document maintenant. Dit-elle.
Je lui dis de prendre tout son temps.
- Je te donne 24h. Lui dis-je.
Elle est contrariée mais je m'en fous.
Quand on nous apporte nos plats,
Mademoiselle n'en prend qu'une bouchée et repose ses couverts, une moue de dégoût sur le visage.
Je comprends le pourquoi de cet air dès que la nourriture franchit mes lèvres. C'est infect.
Brr...
Affreux.
Pfff... J'ai perdu beaucoup de temps à attendre cette petite prétentieuse et la nourriture n'en vaut même pas la peine.
Journée de merde! Et je risque d'être en retard à mon rendez-vous à cause de cette petite inconsciente.
Je me lève et lui dit.
-Je t'appelerais pour parler du contrat.
Puis je m'en vais.
Oui, quoi?
Ça ne se fait pas? Je m'en fous.
Je suis assez en retard comme ça.
Cet entretien d'embauche est le plus important de toute ma carrière, je ne peut me permettre d'être à la bourre.
Quand je monte dans la petite Renaud que j'ai loué, je reçois un autre appel.
- Oui! Je réponds assez sèchement.p
- Mohammed! C'est ton père.
- Sans blague. Fais-je ironiquement.
Mon ton ne l'ébranle même pas.
Il n'a aucun scrupule cet homme.
- Tu as déjeuné avec elle? Demande t-il.
-Oui.
- Elle est toujours d'accord?
-Oui.
- Tant mieux! Dit-il soulagé.
Il a tellement peur que la fille annulé tout. Il a trop besoin du terrain de son père, Je me demande pourquoi.
- Quand est-ce que j'aurais l'argent?
- Dès que la fille aura signé les papiers de la propriété mon fils. Patiente. Conseillé t-il.
- Moi je peux patienter, mais pas Maman, son coeur peut cesser de battre à tout instant. Lui dis-je en hurlant presque.
- Mais non. Elle ira très bien. Ta mère est une battante. Fait- il.
Je
risque d'exploser de colère si je continue à écouter ce vieux Fou. Donc
je raccroche avant de dire quelque chose que je pourrais regretter.
Est t-il possible de haïr son propre père?
Si vous vous posiez la question laissez moi vous donner la réponse.
Oui.
Moi je déteste mon père, jusqu'à l'infini.
Il
na jamais été présent dans ma vie, il a abandonné ma mère, il l'a
détruite, il refuse de m'aider depuis ma naissance, alors que je suis
l'unique enfant issu de son premier mariage.
J'essaie de me calmer tant bien que mal, je conduis, pour s'emporter ce n'est pas le bon moment.
Grâce à Dieu j'arrive à mon rendez-vous avec seulement deux minutes de retard.
Je sais que ce n'est pas l'idéal mais...
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