Maya

Ecrit par Aura

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On l’a fait ! Oui nous y sommes arrivés, comme une équipe, comme des partenaires, comme le couple solide que nous formons. Nous avons pu ensemble le hisser au plus haut niveau de la société. Et pour cela j’en suis fière. Désormais son nom sera compté parmi ceux qui pratiquent le droit avec ferveur et justice, ceux qui n’hésitent pas à défendre la cause des plus faibles sans en attendre quelque chose en retour, ceux qui se donnent entièrement pour défendre les opprimés. Voilà à quelle catégorie appartient mon époux. 

Je regarde l’homme qui partage ma vie et mon cœur se gonfle de joie. Je suis fière de lui, encore plus en ce moment. Ce prix, il le mérite bel et bien. La palme d’or qui lui est décernée n’est que la récompense pour ce pourquoi il se bat. Cependant, dix ans en arrière, tout ceci n’était encore qu’un rêve lointain à nos yeux, une utopie. On en riait encore chaque fois que le sujet était évoqué, tellement la chose nous paraissait irréalisable. Mais aujourd’hui c’est une réalité, que nous vivons. Comme il le dit chaque fois, seul le travail finit par aboutir à la réussite. Et aujourd’hui, je lui donne parfaitement raison. 

Je me demandais auparavant comment se sentaient ces femmes qui partageaient leur vie avec ces grands hommes, comment agissaient ces femmes qui bâtissaient des héros. Aujourd’hui j’ai ma réponse : je suis comme un poisson dans l’eau. Je me sens fière, heureuse et chanceuse d’avoir réussi avec lui à bâtir ce rêve, à le voir se concrétiser au jour le jour. 

Je suis toujours plongée dans ma rêverie quand Marc me ramène sur terre en me plaquant un baiser surprise devant tous ceux qui nous entourent. Le baiser est lent, passionnant, profond. Il suffit de sentir comment sa langue s’infiltre tout doucement dans ma bouche à la recherche de la mienne, comment ses lèvres se mélangent et s’entrecroisent avec les miennes, comment son souffle chaud s’empare de moi, comment ses légers gémissements me parviennent à l’oreille, comment son désir grandit au fur et à mesure, pour me faire tourner la tête. Dans ce baiser, il exprime son désir, sa joie et surtout sa reconnaissance à mon égard. Comment ne pas fondre au soleil face à telles déclarations. 

Les applaudissements du public nous ramènent sur terre et nous poussent à mettre un terme au baiser. Mais avant de se détacher de moi, Marc me souffle : merci pour tout Maya. Je n’y serai pas arrivé sans toi. Je te dois tout : mon cœur, ma vie, mon honneur. Tu es une femme exceptionnelle, une perle précieuse que j’ai réussi à dénicher et à garder près de moi. Merci mon amour. Tu es l’unique. 

Devant ces mots, mon cœur se brise et sans le remarquer, des larmes s’échappent tout doucement de mes yeux. Des larmes qu’il vient lui-même essuyer. 

- Non je ne veux pas gâcher ton maquillage. Tu es trop resplendissante pour en verser. Aujourd’hui est un jour de fête, alors on rit, on sourit, on festoie, on danse, on chante. Bref tout ce que tu veux, mais surtout pas de larmes, encore moins sur ton beau visage. Ok ? 

- D’accord mon cœur. 

Cette fois, nos princesses nous rejoignent pour prendre des photos et plus tard c’est au tour de nos amis et connaissances de se joindre à nous. Chacun nous félicite à sa manière, avant de retourner à nos places pour poursuivre la soirée qui s’annonce vraiment dansante.

A vingt-deux heures, Marc me chuchote qu’il doit retourner au bureau, parce qu’il a une urgence. Il s’agirait d’un cas pro-bono, comme quoi un homme aurait été licencié injustement de son entreprise sans préavis car ayant suggéré une révision des statuts de gestion de la compagnie. Et lui en homme de loi au flair aiguisé, il ne peut pas laisser passer une telle injustice. Bref, il nous quitte avant la fin de la cérémonie et moi je ressens un pincement au cœur de ne pas l’avoir pour moi. De toutes façons, il faut accepter chaque médaille et son revers. Mon mari est un battant que je dois partager avec son travail. Travail qui nous permet de vivre dans de bonnes conditions et surtout d’être à l’abris du besoin. Bref, la vie est une suite interminable de choix et il nous faut les assumer. 

Autour de minuit, nous quittons la soirée les filles et moi, escortées par Philippe, notre chauffeur depuis cinq ans. Nous laissant derrière nous, un orchestre complètement déchainé, des pas de rock and roll sur la piste et des férus d’alcool en train de s’empiffrer comme il se doit. Comme j’aimerai que Marc y soit. C’est avec un pincement au cœur que nous rentrons, les filles à moitié endormies. 

A la maison, je me dirige vers la chambre des petites pour les mettre au lit avant de rejoindre la mienne où par surprise je tombe sur Marc et….une chambre entièrement décorée. Sur le plancher il s’y trouve je ne sais combien de pétales de roses qui trainent jusqu’au lit formant un cœur. Lui-même, l’auteur de cette infraction est debout avec une chemise dont les manches ont été retroussées et son pantalon noir, une rose à la main. Je suppose que la veste et la cravate ont trouvé leur refuge à la buanderie. Bof, ce qui m’importe c’est cet instant et cet homme. Il me dévisage avec ce regard qui me déshabille totalement. Tous mes poils sont dressés et je crois avoir mouillé ma petite culotte. Seigneur, je crois que je ne vais pas m’en sortir cette fois. 

Marc s’approche de moi, sans un mot me tend la fleur, et m’embrasse sur la joue. Il se place derrière moi et me chuchote je ne sais combien de mots doux qui attisent le feu dans mon antre. Au fur et à mesure, il ouvre ma fermeture éclair, laisse tomber ma robe pour me retrouver en sous-vêtements. Ce qu’il trouve le ravi car il suffit de voir son air surpris sur le visage pour le constater. Ah oui, je sais aussi créer cet effet, il n’est pas le seul à jouer. Plus tard, après s’être dépouillé de nos frontières vestimentaires, nous allons chacun à la découverte des particules de nos deux corps qui sont incroyablement en accord. Ce soir, nous faisons l’amour trois fois de suite toujours avec passion, avec amour, chaque fois avec le même entrain comme si nos deux corps perdus se retrouvaient enfin. C’est magique, divin, explosif. 

Au petit matin, nous finissons par nous endormir, l’un dans les bras de l’autre. Lui en renflant et moi en remerciant le Bon Dieu de m’avoir donné un foyer si heureux. Quelle femme ne rêverait pas de ce bonheur ? Moi je l’ai et le vis au quotidien et je peux avouer que c’est une saveur indescriptible. 


Entre deux