Melsi

Ecrit par Gioia

***Blair EHIVET***

Je m’habille aujourd’hui comme si j’allais à l’abattoir parce qu’une chose est certaine, monsieur Ehivet va en finir avec moi. J’ai passé le week-end à me torturer l’esprit avec ça. Pourquoi je ne peux pas contrôler mon tempérament et me retenir ? Voilà qu’à cause d’un simple mot comme connard, je vais me retrouver à la porte. Pourtant j’ai attendu une éternité limite pour l’avoir cette chance. Je me sens trop conne d’avoir tiré dans mon pied. Adieu les beaux rêves que je me permettais d’avoir depuis un moment. Je me suis regardée une dernière fois avant de rassembler mon courage et quitter la maison.

Je l’ai évité toute la journée. Quand je voyais ne serait-ce que le derrière de sa tête je changeais de couloir. Même durant les deux dernières heures de la journée, je restais dans l’ombre de Bill et me faisait toute petite. Vers dix minutes de la fin, je commençais à jubiler un peu pensant qu’il m’avait oublié mais c’est là qu’il m’a fait appeler. Mains et aisselles moites je me suis dirigée d’un pas lourd à son bureau.

-Ben assieds-toi non. Tu ne vas pas rester plantée là.

-Non, faites ce que vous avez à faire monsieur.

-Tiens, dit-il en déposant devant moi un porte document rouge sur la table. Voilà tes archives.

-Mes archives ? je répète confuse et il soulève un sourcil.

-N’as-tu pas dis que tu en avais besoin ?

-C’est que…je suis juste surprise. Vous aviez dit quatre jours.

-Et tu m’as grondé que tu le voulais en trois jours. Je ne voulais pas que me faire frapper.

-Lol, je n’allais pas faire ça toi aussi Ludo...euh pardon je veux dire Mr Ehivet.

-Je suis Mr Ehivet maintenant hein plus connard, dit-il sur un ton amusé.

-ça dépend des jours

-Ton insolence Blair, ton insolence dit-il en souriant. En tout cas, tu les as tes archives, ne dérange plus ma secrétaire concernant ça.

-Tu veux dire que je ne suis pas renvoyée ?

-Renvoyée ? il s’étonne. Quel genre d’homme penses-tu que je suis si je renvoie une femme à cause de son opinion sur ma personne ? Tu es Libre de penser ce que tu veux. connard, idiot, cancre, tant que ça n’empiète pas sur ton travail, fais-toi plaisir.

-ça t’amuse que je te voie ainsi ?

-Blair je m’en fous de ce que tu penses de moi.

-Bien Mr Ehivet. Je vais y aller.

***Melvin Ehivet***

J’attends ma petite pour qu’on déjeune ensemble. La 4 ème année de pharmacie la stresse depuis son début pourtant ils ne sont qu’au premier semestre. Dès qu’elle m’avertit, je sors de l’enceinte du CHU de Cocody où j’effectue mon externat.

-Tu vas développer une scoliose si tu continues si tu continues à trimballer ce gros sac chargé comme ceux des militaires, je lui dis dès qu’on se voit dans la cour.

-Est ce que J’ai le choix mon père ? J’ai tellement de choses à lire que j’en fais des cauchemars.

-Lol, tu vas réussir ma puce. Tu es stressée pour rien.

-Je sais que je vais réussir mais je veux bien le faire comme toi Melvin.

-Ok oh. Alors tu m’as fait mon eru ?

-Euh, désolée, elle commence d’une petite voix. Les cours m’ont tellement pris la tête que je ne m’en suis rappelé que ce matin.

-Ho on fait ça à quelqu’un qui en rêvait et te l’a plusieurs fois dit ? Je réplique un tantinet contrarié.

-Sorry non chéri je ne l’ai pas fait exprès, dit-elle en tordant la bouche.

-Hum c’est bon, je réponds en tordant la mienne aussi. Je vais nous acheter un truc à manger alors. Tu veux quoi ?

-En fait…tandan ! elle pousse un cri triomphal en sortant de son sac une boîte à lunch rempli de mon eru. Je saute comme un lapin pour la lui prendre et elle rigole tout en sortant la seconde boîte transparente qui contient le water fufu.

-Tu es même née comment ? J’allais déjà pleurer.

-La bouffe c’est ce qui te perdra un jour, ironise-t-elle.

Est-ce que j’ai le temps de lui répondre quand je salive devant les boîtes ouvertes ? Jamais. Je me lave direct les mains avec l’eau de bouteille qu’elle a sorti. Il y a une fourchette mais là là, je veux le goût direct donc c’est la main ou rien. Elle en revanche refuse ne me rejoint pas. Madame trouve ça trop lourd pour le midi et ne veut pas se mettre à somnoler alors qu’elle a du pain sur la planche.

-Tu es sûr que tu ne veux pas d’aide avec ton cours en déontologie ?

-No oh. Déjà qu’on raconte que tu fais tous mes devoirs pourtant je veille seule pour ça. Ça sera quoi si tu m’aides vraiment ? Je veux réussir avec mes propres moyens. Avec la même discipline que toi.

-Poussin ceux qui bavardent là sont les mêmes qui viennent me demander en douce de les aider aussi. Je me fais même payer parfois.

-Lol, je sais mais c’est pas une raison pour que j’emboîte leurs pas.

-Eux profitent plus que toi ma meuf. On a entendu ça où ?

-Bah c’est ça quand tu t’appelles Ehivet et que tu es si bon que tu es devenu la coqueluche de plusieurs profs.

-Tu me dragues hein. Tu veux que je te donne ta dose maintenant ma cochonne, dis-je en soulevant les sourcils.

-Laisse-moi travailler, elle dit en gloussant pourtant.

***Leslie Ejangue***

Après avoir démoli la bouffe, il a posé sa tête sur la table et facilement il s’est endormi. J’ai rangé les bols dans un sachet et câliné son front. Pauvre bébé, l’externat le pompe souvent, mais mon Melvin est un vrai bosseur. Un type que je prenais pour un vrai fanfaron au début lol. Je l’ai connu en club et vite catalogué, mais sans forcer, il s’est faufilé dans les fissures de mon armure par l’amitié au point que je tombe raide dingue de lui. J’ai encore en mémoire le jour où j’ai compris que je ne pourrais plus me passer de lui. C’était à mon 20ème anniversaire. Il m’a surpris avec une virée à Grand Bassam, un rêve secret qu’il a réalisé sans le savoir. J’ai lu comme beaucoup d’adolescentes des adoras en grandissant, et la description de Bassam s’est imprimée dans mon esprit comme un endroit féérique. Le séjour avec Melvin là-bas a excédé mes rêves. Et c’est en grande partie grâce à la dernière conversation qu’on a eu durant une marche tranquille sur la plage avant de regagner Abidjan.

-Merci pour la surprise Mel. Tu as réalisé un de mes rêves de gosse aujourd’hui c’est fou, je lui ai avoué la voix emplie d’émotions et il m’a servi ce sourire de garçonnet que j’ai toujours trouvé adorable.

-Je t’en prie. C’est la moindre des choses surtout après toute la bouffe que je viens manger chez toi et tu ne me chasses jamais.

-Lol, correction je te chasse mais tes grandes oreilles n’écoutent pas.

-Regarde bien ces grandes oreilles parce que Dieu voulant, je compte les donner à tes futurs enfants, il m’annonce sans crier gare.

-Tu cherches encore le mariage dis donc, dis-je en éclatant de rire comme une dingue. Maintenant que j’y pense, j’étais tellement pompette durant cette conversation, merci aux deux bouteilles de vin bon marché que je me suis empressée d’acheter pour le voyage quand Melvin m’a annoncé sa surprise.

-Leslie tu me plais beaucoup. Je pense que tu le sais. Je pense que tu sais aussi que ce jour allait arriver n’est-ce pas ? dit-il doucement.

-Je ne veux pas gâcher notre amitié Mel, je lui ai répondu parce qu’il avait raison. Il m’avait ouvertement dragué au début mais nous sommes devenus amis avec le temps, une superbe amitié qui m’a fait tant de bien.

 -Pourquoi ça doit gâcher ça ? En amour y’a aussi l’amitié.

-Enfin Mel on se connaît juste comme amis.  

-Pour moi l’amour se construit sur la base de beaucoup de choses. Et le mien pour toi a commencé par un regard, un mot, des échanges, des idées convergentes, divergentes. Il a mûri et aujourd’hui je le sens solide. C’est ce genre d’amour que j’ai découvert avec toi et je pense que tu ressens quelque chose pour moi aussi. Je pense que tu sais ce que sait et si tu me donnais une chance on pourrait découvrir ensemble ce qui se passe entre nous ?

-Je.....je.....l’amitié je pense c’est mieux.....s’il te plaît Mel, je rajoute et fuie son regard déçu.

-D’accord, sans soucis ma belle, il a quand même répondu d’un ton léger et n’a pas non plus commencé à me bouder à notre retour sur Abidjan.

Non, son attitude envers moi n’a pas changé mais ce sur quoi je n’avais pas misé, c’est que moi je change. C’est que moi, malgré mon refus de découvrir une relation, je ne pouvais m’empêcher de rêver de nous, d’une vie dans laquelle j’étais une personne libre d’explorer ce que je désirais. Et puisque je ne pouvais m’empêcher de rêver, je ne supportais pas de le voir en bon terme avec d’autres filles. Des remarques, des regards de travers quand certaines des meufs affichaient trop de familiarité avec lui bref, je posais plein d’actes qui pour moi passaient inaperçus, jusqu’à ce qu’il me confronte. Et il m’a en plus confronté de la manière la plus sèche possible. Avec le recul je pense aussi que c’était parce que j’étais au pied du mur que ses mots m’ont paru si secs.

-Leslie tu me dis une bonne fois pour toute ce que tu veux sinon tu arrêtes. Mais tes petites questions du style tu fais quoi ? C’est qui celle-là ? Elle n’a pas mieux à faire que de calquer ses gros yeux sur toi , et tout ça là, tu vas me stopper ça sur le champ !

-Mais mon cher, pas besoin de monter sur tes grands chevaux ni venir chez moi pour me parler comme si j’étais ton enfant ! Si en tant qu’amie je n’ai plus le droit de faire de remarques, on arrête seulement l’amitié non. Que c’est la force même ? j’ai répliqué piquée au vif et pourtant honteuse.

-Je serais ici si tu n’avais pas fait la gamine ce matin dans l’amphi ? Je parle avec une fille et tu lui barres la route sous prétexte que tu as à me dire. Qu’est-ce que tu as de si important qui ne pouvait pas attendre ?

-Tu as raison, c’est en fait ma faute. C’est moi qui t’ai donné…

-Ohr Ferme là un peu !

-Non MAIS TU....., je m’indigne et me fait encore rudement interrompre.

-Tu quoi ? Hein ? Tu allais me dire quoi au juste ce matin ? La fille à qui tu as barré la route c’est une sourde muette pour ta gouverne ! Une fille à qui je filais un coup de main tout comme je t’ai filé un coup de main un tas de fois. Alors c’est quoi ce que tu avais à me dire de si important ?

-Je....je.....

-OUI! il gueule en se rapprochant de mon visage.

Je recule instinctivement et il continue de s’approcher.

-Mel.....

-Mel quoi ? Tu veux pas de moi comme mec ? Je l’ai pris avec fairplay. Tu me vois m’imposer quand tu es en conversation avec d’autres ? Tu me sors ta jalouse pourquoi ?

-c’est...c’est...

-Ou tu prends ta place ou une autre la pendra à un moment donné et ce n’est pas en jouant la jalouse qu’on va rester amis ah ça non. Tu m’oublies si tu es lunatique.

Il m’a tellement secoué que je me sentais proche de la crise de larmes, mais je luttais fort et serrais les dents devant son expression dure.

-ALORS? il tonne cette fois et je me rue sur ses lèvres sans me faire prier.

On a fait que s’embrasser le jour là. Mais c’était le baiser le plus long que j’ai échangé avec quelqu’un. De brutale la tension a baissé jusqu’à la douceur. Juste des baisers. Même pas de caresses dépassant les épaules mais j’ai mouillé ma petite culotte comme si j’avais joui. Le jour là on est devenu officiel après des excuses de ma part et un discours rassurant de la sienne. Je ne vais pas mentir que mes craintes ont disparu. Mais on a fait un peu de chemin depuis. Ça fait deux ans maintenant. J’ai appris à connaître aussi Melvin le fils et le frère dans cette relation. Deux facettes de lui dont je suis également tombée amoureuse. Et Dieu merci je n’ai plus jamais eu de savon digne du celui qu’il m’a passé le jour là.

La sonnerie de son téléphone m’extirpa de ma rêverie.

-Ton cell Mel, murmurai-je en le secouant doucement.

-Répond pour moi s’il te plaît je suis épuisé.

-Ok, dis-je en vérifiant l’identité de l’appelant sur l’écran et un sourire radieux gracie mon visage. Allô Ludo ça va ?

-Salut Leslie. Ça va et toi ? Ça avance tes révisons ? On compte sur vous hein.

-ça avance grand. Je vais vous rendre fiers.

-C’est ce qu’on aime entendre. Dis à ton vilain copain de garder la voiture. Je vais me débrouiller ce soir.

-Tu es sûr ? Le temps a l’air un peu sombre hein. Il ne faut pas que la pluie te corrige.

-Non pas toi aussi tu ne vas pas me couver à mon âge, il se plaint et j’en rigole.

-Tu es notre grand c’est normal.

-T’inquiète, je vais prendre un taxi au besoin. Sortez un peu. Allez-vous détendre, après tout c’est vendredi et tu as mérité de souffler.

-Ah je vais peut-être te prendre au mot mais on viendra te déranger un peu. Tu ne vas pas te débarrasser de nous.

-Lol le principe c’était que tu déteignes sur Mel pas l’inverse. En tout cas je te laisse. Bonne fin de journée.

-Toi aussi. À plus, bisous.

L’autre chose que j’ai gagné avec Melvin c’est un chic grand frère en la personne de Ludovic. Au début j’étais intimidée par son air mystérieux complètement à l’opposé du naturel enjoué de Melvin. Je trouvais même incroyable que Melvin se permette de le chahuter si librement en l’appelant mon chéri alors que son frère gardait un visage fermé. Avec le temps j’ai fini par me faire à son caractère. Ludovic n’est pas quelqu’un qui exprime beaucoup de choses verbalement mais plutôt dans les actions. Quand j’avais besoin de me rendre quelque part en l’absence de Mel, il se proposait pour m’y emmener. Je suis tombée malade une fois et j’ai dû garder le lit pendant trois semaines. Melvin en ce temps était à l’intérieur du pays. Ludovic et sa maman se sont alternés à mon chevet jusqu’au retour de Mel. Et même à son retour ils ont continué à venir.  J’étais gênée de déranger Ludo qui prenait du temps de son travail et maman Yvette à son âge qui devait en plus s’occuper de papa Henri. Quand je l’ai dit à Melvin, il a répliqué de ne pas m’en faire pour ça et qu’ils ne font que prendre soin du trésor de leur trésor. Un grand vantard qui aime rappeler partout que sa famille l’aime trop mon Mel. Mais son attitude m’émeut tout le temps et le fait qu’il m’ait inclus en m’appelant trésor m’a fait me sentir aimée. Je pense avoir versé des larmes d’émotion pour cette affection délibérée que les Ehivet m’offraient alors que dans ma famille, on luttait pour tout. Mon père c’est le stéréotype qu’on se fait du papa africain. Il ne montre pas ses émotions, compare ses enfants entre eux et te corrige à la petite erreur. À lui se rajoute les affres de la polygamie que j’ai vécu aussi. Même pour un cheveu déplacé ma mère aimait nous rappeler que mes demi-sœurs se coiffent mieux et qu’on devait maintenir le standard pour ne pas se faire critiquer par mon père. Entre enfants on a grandi en s’aimant mais avec cette course à paraître la plus irréprochable devant le père nos mamans nous ont éloignés. J’ai compté les jours jusqu’au bac. Et quand je l’ai eu je n’ai pas hésité à rejoindre Abidjan dont je rêvais depuis l’adolescence grâce aux Adoras et mes chanteurs favoris. Mon grand frère a accepté de financer mes études et j’ai foncé tête baissée. C’était difficile la première année avec la solitude et surtout que j’ai eu mon cœur brisé par mon premier copain ici. Heureusement j’ai quitté cette relation après juste quatre mois et Je me suis focalisée sur les études. Tout ça c’était ma vie avant Melvin.

Bref, maintenant que je repense à Ludo, l’image de la belle fille qui m’est rentrée dedans me revient. J’ignore si quelque chose se passe entre eux mais c’était la première fois que je voyais quelqu’un lui répondre ainsi. Une fille à ça. Et je pense que ça peut donner quelque chose de bien. Je ne sais pas, l’idée me plaît énormément en tout cas. Melvin et moi on est en couple depuis bientôt deux ans et jamais je n’ai vu notre grand avec une fille à moins qu’il en ait une au Ghana où il se rend souvent. Mais à Abidjan, il passe la majeure partie de son temps au travail. La voiture qu’il a achetée, sert plus à Mel que le proprio lui-même. Et ce n’est pas parce que mon chéri quémande. La preuve étant l’appel de tantôt. La seule condition qu’il a posé à Mel c’est qu’elle soit disponible pour ma’a Yvette quand elle en a besoin.

 

On se demande donc pourquoi un homme si gentil n’a personne. Enfin c’est pas que c’est forcé d’avoir quelqu’un mais avouons que ça traverse l’esprit. En plus il est beau Ludovic, même s’il n’est pas aussi élancé ou musclé comme Melvin. Il n’en reste pas moins un bel homme qui a son charme en plus de cette aura de confiance autour de lui. Juste que le silence n’aide pas. Melvin le traîne en salle de sport et parfois en club quand il accepte mais quand on s’y rendait il ne faisait rien fait à part boire une bière. Même la fille que j’ai invité une fois pour lui a fini par se fâcher. Elle m’a dit par après qu’il est mal ennui et lui faisait la conversation comme s’il était un papa et elle sa fille. Melvin et moi tombions dans le désespoir mais la jolie fille là est notre solution je pense.

-Hoo, il baille en s’étirant après s’être levé. désolé bébé je t’ai laissé seule.

-On aurait pu me voler que tu n’allais pas remarquer.

-Lol c’est ton eru qui m’a assommé donc faut assumer. On dit quoi ? Tu as avancé un peu ?

-Oui pas mal. Je n’ai plus de cours pour le reste de la journée donc je vais rester dans les parages si ça te va.

-Alors viens dans notre bureau et tu étudies là. Je finis et on part chercher Ludo.

-Oh non je ne veux pas déranger tes collègues déjà que c’est pas vraiment permis de faire entrer du monde régulier dans vos salles de repos. D’ailleurs je t’ai dit de te méfier avec ça. Être brillant et aimé de beaucoup c’est pas une excuse pour ne pas respecter les règles.

-OK mum, il dit avec humour.

-Au fait c’était Ludo au téléphone. Il a dit de ne pas venir le chercher parce qu’il a à faire et rentrera à la marche.

-Je me demande des fois si mon frère n’est un descendant de Moïse avec son amour pour la marche.

-Je sais que quoi non mon frère. Il va te cogner s’il t’entend, je rigole.

-Bon on va se faire un petit tour en fin de journée alors. Une petite détente ça te ferait du bien. Les cahiers ont besoin de repos et mon visage veut que tu l’admires.

-Lol à comment tu batailles pour me convaincre alors que je n’allais même pas dire non. En fait j’allais même te proposer qu’on passe chercher la belle fille au groupe conception. Celle qui m’avait bousculé tu te rappelles ?

-Qui ça ? Blair ?

-Ah tu connais déjà son nom ?

-Je la connais bien, il dit et me raconte un peu leur histoire quand ils fréquentaient à Abidjan.

-Mais c’est parfait Melvin ! C’est la bonne.

-J’ai dit ça à Ludo, il commence amusé, mais entre nous je l’embêtais hein. Ce n’est pas possible entre ses les deux là. Ils se sont quittés en mauvais termes.

-Ekie, tout ça c’est le passé. Et tu ne vois pas les étincelles entre eux ? Ça chauffe tellement que les insultes pleuvent.

-Tu sors le romantisme là d’où et quand moi je te dis les mots doux c’est seulement Melvin tu aimes trop déranger que je reçois.

-Mais tu sais que ton nom même est un mot doux pour moi.

-Bien rattrapé.

-Tu ignores quoi mon frère. Bon on va la chercher alors ?

-Hum j’espère que tu vas faire le bouclier devant moi quand Ludo essaiera de me retourner dans le ventre de maman hein. Bon j’y retourne dit-il en me faisant un bisou sur la joue. Ne regarde pas les garçons.

-Dis aux infirmières du CHU de ne pas regarder tes fesses.

Il m’a fait un bye de la main avant de disparaître dans le bâtiment. Bon moi il faut que je peaufine notre plan pour attirer Blair ? C’est ça son nom hein. Ça donne déjà non ? Blair et Ludo.

Le destin et nos pla...