***Accra***

***Manu***

Je me reposais devant un programme de télévision quand j'entends sonner au portail. Rapidement je défroisse ma robe en kita et me traîne jusqu'à la porte. J'ouvre et c'est comme si mes jambes s'étaient transformées en coton. Yann se tenait devant moi.

Yann : Bonjour chérie je....

Bam! Je venais de claquer le portail. Je ferme à clé et part en courant dans la maison. C'était un tumulte dans ma tête et mon cœur.

***Yann***

Waouh! Manu venait de me fermer la porte au nez. Bon les couleurs étaient annoncées. Je ne m'attendais pas du tout à cet accueil après tout ce que maman m'a dit, j'avoue que je suis déstabilisée. Je tambourine mais personne ne vient m'ouvrir, découragé je repars à l'hôtel. Quand je pense que je suis venu directement de l'aéroport! Le taximan me regarde avec pitié.

Le lendemain matin à 7 heures je me présente chez les Dabou, dès que je frappe la porte s'ouvre sur une dame qui a à peu près l'âge de ma mère, avec un beau teint noire. Je comprends tout de suite qu'il s'agit de la mère de Manu.

Moi : Bonjour maman...moi c'est Yann

Helen Dabou : Bonjour jeune homme

L’accueil n'était ni froid ni chaleureux...juste polie

Moi : Je voudrais voir Manu...

HD: Oh Manu? elle est partie travailler. Revenez la voir après-demain elle sera là.

Moi : Maman...J'étais là hier et Manu ne veut pas me voir...j'aurai besoin de vous...Je l'aime vous savez...J'ai juste été maladroit

HD : Je vous ferai entrer après demain...passez à 17h

***Manu***

Je descend claquée comme d'habitude. Je n'ai pas arrêté de penser à Yann depuis deux jours. Le savoir à Accra si près et en même temps si loin était...compliqué.

Moi : Hi mum!

Maman : Hi princess...ça a été le boulot?

Moi : Oui merci

Maman : Tu as de la visite chérie dit-elle en me regardant droit dans les yeux. Écoutes le s'il te plaît.

Moi : ...

J'entre au salon, Yann était confortablement installé. Dès qu'il me voit il se redresse. Il s'avance vers moi et je lève les mains. Il cherche mon regard mais je baisse les yeux.

Moi : Je suis fatiguée...donc si tu peux faire court

Yann : Manu!? Je suis venu de Cotonou te voir pour qu'on s'explique et toi tu me dire de faire court?

On sentait la peine, l'étonnement dans sa voix.

Moi : Yann tu aurais pu rester avec ta femme que je sache je ne t'ai pas appelé non?! Que me veux-tu? Qu'est-ce que tu cherches?

Yann : Je n'ai pas de femme et tu le sais...J'ai commis une erreur en ne te disant rien mais c'était pour ne pas gâcher mes chances avec toi. Je t'aime et tu le sais.

Moi : ...

Yann  : Bébé je te demande pardon...C'est fini entre elle et moi...Je suis venue te ramener

Moi : Je ne sais pas...je ne sais plus...Je n'ai plus confiance

Yann : S'il te plaît crois moi il n'y a que toi et c'est toi que je veux.

Il couvre l'espace qui nous sépare et m'embrasse, mon corps le traitre réagit automatiquement. Nous nous embrassons à en perdre l'haleine... J'entends maman qui fait tomber un bol à la cuisine et dans un effort je m'éloigne...

Moi : va -t'en s'il te plaît...laisse moi seule

Yann : Je t'aime

Moi : Non! L'amour ne ment pas et ne fais pas aussi mal dis-je dans un sanglot. Vas-t'en par pitié

Yann : Je pars mais je reviendrai crois moi...Nous n'avons pas fini cette conversation!

Je finissais mon service et Daniel accepte de me déposer. Daniel c'est un collègue, je sais aussi que je lui plais...mais je le vois comme un ami. Il m'a épaulé tout de suite quand je suis arrivée et depuis on ne s'est plus quitté. On sort de l'hôtel bras dessus bras dessous en rigolant comme des gamins. Quand j'entends quelqu'un m'appeler je me retourne et c'est Yann, instantanément je me fige. A sa mine on sentait qu'il était très en colère les poings serrés, la mâchoire serré, le regard noir, il s'avance vers nous. Tchineke!!!J'espère qu'il va pas tuer quelqu'un!