Mon ninja des temps modernes

Ecrit par Ibiki

-Djanéa-

Je suis vraiment étonnée qu’au jour d’aujourd’hui ils se comportent tous comme des personnes à qui on a effacé une partie de la mémoire.

J’aurais bien aimé qu’ils soient à un moment qu’à un moment donné les choses se passent autrement. Ils sont là tous autour de moi et ils sourient. C’est drôle à quel point les gens ont la mémoire courte. Oui ces gens. Cette fois je les regarde juste.

  • Hé ! pourquoi tu es dans ton coin ? tu peux venir au moins te mêler au reste  de la famille ? dit Thomas.

Lol. Me mêler au reste de la famille ?

  • Je suis bien ou je suis…
  • Tu sais c’est un peu bizarre… on dirait que tu es là malgré toi.
  • Euh… sans vouloir te vexer Thomas… c’est un peu le cas.
  • On dirait qu’il y a un problème entre toi…et ..
  • Non. Mais en même temps depuis que j’ai compris de façon très claire ne plus être la bienvenue dans votre humble demeure. Quoi tu l’as oublié ?

De quoi il parle, pourquoi il insiste ? Je sais pas mais thomas ne cessera jamais de m’étonner. Il ouvre ses yeux un peu étonné. Il pense que j’ai oublié ? Sérieux. Je vois sa mère lui faire un signe de la main. Il se dirige vers elle avec timidité. Puff. Il a oublié ce jour où je me suis faite traitée de tous les noms par les siens ? C’est bien drôle. J’ai appris et j’ai compris où était ma place. Il faut vivre pour voir des choses, quand on te chasse, tu fais comment ?

Si ce n’était pas cette stupide fête je ne serais jamais venue ici. Tsuip. Un baptême. J’ai même déjà envie de partir. Non il faut que la famille voie Hiari. Tsuip. Ça m’énervait mais j’avais le choix ? c’est son fils. A d’égards je dois ravaler ma rage, je ne veux pas que mon fils me déteste pour une histoire aussi basse…

  • Mince ! Donc tu ne voulais pas nous montrer notre enfant ? Toi qui devais épouser notre fils ? Tu as fui avec notre enfant. Dit une voix derrière moi.

Je me retourne, et hop ! Qui je vois ? Un des oncles de thomas que je trouvais assez sympathique. Tonton Léo. Toujours aussi bien conservé. Toujours aussi élégant. Je lui fais naturellement la bise. La gêne totale. 

  • C’est pas ça… tonton.
  • C’est donc quoi ? la photocopie de notre fils ? En tout cas cette fois-ci il va t’épouser. Tu ne peux plus le fuir. 
  • Euh… tonton. 

Subitement des éclats de voix à ma gauche, nous interrompent. Je vois une jeune fille qui se dirige vers moi avec une rage dans les yeux. 

  • Espèce de sorcière ! c’est de ta faute. C’est à cause de toi qu’il m’a quittée ! Qu’est-ce que tu lui as fait comme sorcellerie ?

Je prends quelques secondes pour me rendre compte qu’elle s’adresse à moi. Ah elle a un gros ventre, je vois un peu à qui j’ai affaire. Je refuse de me laisser encore insulter gratuitement. Je vois thomas qui court vers moi.

  • Qui t’a invité ? qui t’a permis de venir ici ? c’est pour la famille
  • Parce que cette pute fait partie de la famille maintenant ? Cette bordelle couche avec tous les hommes de Yaoundé et c’est elle que tu amènes ici ? pourquoi tu ne me respectes ? elle crie pratiquement.
  • Je t’interdire de dire ce genre de choses à son endroit !

Ce n’est pas mon combat. Je me déplace, vers mon fils qui jouait avec ses cousins. Je lui tends la main.

  • Aller poussin on s’en va…

De l’eau sale atterrit  sans prévenir sur mon fils. Je me retourne et je vois cette naine avec un seau en main. J’avance vers elle avec toute la colère, elle fait des pas en arrière. Je la tiens par sa robe.

  • Si d’aventure, un jour tu répètes ça je vais te briser les deux pieds.
  • Ce n’est même pas son fils…

Je laisse sa robe. Elle me fait pitié cette fille. Je repars vers Hiari, le pauvre il ne sait pas ce qui se passe. Je vois certains membres de la famille de Thomas qui kui enlève ses vêtements.

  • Arrêtez ! je vais m’en occuper…
  • On peut lui mettre de nouveaux vêtements… dit une voix derrière que je reconnais.
  • Non ... ça va, on s’en va.

Que je vous laisse toucher mon fils. Je le serre contre moi… je quitte cet endroit où je ne voulais pas même pas venir…


-Mama Bernadette -

Je suis surprise qu’elle soit venue. Et comme elle aime se faire remarquer, elle va rester dans un coin. Question de nous faire savoir qu’elle ne veut pas être là. Cette enfant ne va pas changer. Le principal c’est qu’elle soit venue avec le petit. J’ai un peu forcé la main à Thomas. Il pensait qu’elle aurait refusé. 

  • Thomas va demander de venir avec le reste de la famille. Elle connait tout le monde. Elle n’a pas besoin de se mettre à l’écart. 
  • Euh… ok

Il a peur de ses réactions, toujours sur la défensive. Il échange un peu avec elle. Je suppose qu’elle lui dit non. Il se gratte la tête. Psst. Au fond je la comprends. Elle a peur qu’on lui enlève son fils. Si seulement elle pouvait savoir que ce n’est pas le cas. Je souhaite juste qu’il connaisse son père, le reste c’est entre thomas et elle. Je ne peux pas intervenir. 

Il s’intègre très bien le petit. Il est juste réservé, c’est drôle on dirait son père à son âge. Ça ne souffre de rien, c’est son enfant, même dans la façon de se comporter. Il est poli, je dois l’admettre il est bien élevé. Surprenant. Mais je n’aime vraiment pas son prénom. En passant il faut que je lui dise qu’on va entamer une procédure pour le changement de nom de mon petit-fils. Il doit porter le nom de son père.

  • Espèce de sorcière ! c’est de ta faute. C’est à cause de toi qu’il m’a quittée ! Qu’est-ce que tu lui as fait comme sorcellerie ?

Je vois Carole qui crie sur Djanéa. Encore un scandale, la connaissant elle ne va réagir. Thomas les rejoint :

  • Qui t’a invité ? qui t’a permis de venir ici ? c’est pour la famille
  • Parce que cette pute fait partie de la famille maintenant ? Cette bordelle couche avec tous les hommes de Yaoundé et c’est elle que tu amènes ici ? pourquoi tu ne me respectes ? elle crie pratiquement.
  • Je t’interdire de dire ce genre de choses à son endroit !

C’est n’importe quoi ! Un scandale devant tous mes amis ? Ils vont tous me sentir. Je me lance vers eux. Une main me saisit. Mon mari, qui me retient.

  • Qu’il gère ça, au fond c’est lui qui a crée tout ça.

Je suis assez surprise du calme de Djanéa. Elle reste calme et regarde Carole. 

  • Attends Carole est enceinte ?

Il me regarde perplexe. Je suis aussi plus étonnée que lui… thomas, ne va jamais cesser de nous surprendre. Djanéa se dirige vers Hiari, j’imagine qu’elle va rentrer. Elle a une bonne raison de partir.

  • Carole, tu fais quoi ? crie Thomas.

Elle est comme une folle, elle prend un seau, le remplit d’eau sale et le verse sur Hiari. Je préfère ne pas parler. Je me retourne, je préfère aller m’asseoir au salon, loin de ce scandale. Non contente de crier, elle pose cet acte d’une imbécilité sans pareille. je pensais qu’elle avait une raison pour s’en aller ? Eh bien elle a maintenant une meilleure raison pour ne plus nous laisser approcher Hiari. 


-Djanéa-


Thomas ne fait que m’appeler. Je ne veux pas décrocher, c’était trop violent. Je suis encore très énervée par cette affaire. Donc c’est comme ça que mon fils va subir des attaques de cette folle ? Qui sait de quoi elle est capable ? en tout cas, mon fils pour le voir maintenant hein.. tsuip. Mon poussin, la seule chose sur cette terre pour laquelle je serai prête à mourir. C’est son ventre qui l’a sauvée.

J’ai besoin de respirer. Je sors un peu, je vais même acheter du pain. J’en ai pas envie mais ça peut me permettre de respirer. En plus sélecte n’est pas loin…

A cette heure, il dort, je vais y aller rapidement. La chance c’est que la peste est là, du coup elle va veiller sur lui.

  • Je vais rapidement à la boulangerie. 

Hum toi là hein, tu es sure que tu n’as pas tes rendez-vous bizarroïdes là ?

  • Je ne suis pas comme toi.. et même je suis célibataire noor
  • Hahaha ! ok, vieille after..

En quelques minutes je suis à Selecte. Encore heureux, il n’y a pas trop de monde. Et si je me faisais une petite gâterie ? Ok. J’achète lequel ? Chocolat ou vanille ?

  • Dure journée ?

J’ai même pas envie de regarder. Encore un débile qui veut draguer une femme seule. Puff. Je tourne la tête vers lui et là… je reste bouche bée. Grand, des lunettes, le crâne rasé, et la barbe. Il me sourit, et là je vois un sourire, qui me fait du coup sourire. Il a un joli teint noir. Les manches de la chemise repliées. Dieu seul sait à quel point je trouve ça sexy.

  • Non, en fait si, mais lè actuellement j’hésite entre un gateau à la vanille et un chocolat pour moi mon fils, non c’est pas vraiment pour lui, il n’en raffole pas vraiment…

Je termine avec un rire nerveux… pourquoi je lui parle de mon fils ?

  • Ooh ! Tu as un fils ? je peux te tutoyer ? ça dérange pas..  J’espère. ..
  • Non ça va.
  • Ok. Et si je t’offrais les deux… ?

  • Je ne dirais pas non. J’aime la bouffe..
  • Je trouve ça sexy une femme qui aime manger…

Et il l’a dit avec ce sourire, qui me déstabilise. C’est fou ce qu’il est sexy ce gars. Il fait signe à un jeune hommeNous allons prendre les deux… 

Le jeune homme s’en va prendre les cartons pour l’emballage.

  • Au fait je m’appelle Fadjil…
  • Djanéa …



Avant j'étais quelqu...