Neuvième Feuillet
Ecrit par Amaral Dongo
72 heures après les résultats des élections…
20 Décembre, les résultats des élections étaient enfin sortis et on n’avait pas besoin d’être mathématicien pour comprendre que des magouilles ont été faites. A notre grande surprise le peuple ne nous était pas favorable et c’est la minorité de l’opposition qui risquait de remporter ces élections ce qu’il ne fallait pas permettre. Alors, il fallait faire pression sur le Président de la Cour Constitutionnel. Mais les gars ne comptaient pas se laisser faire ! Quelques minutes seulement avant la fin du délai légal, l’opposition a finalement déposé un recours devant la Cour constitutionnelle afin de contester les résultats des élections avec un dossier solide.
Il fallait préparer le terrain ! C’est ainsi que les Préfets des trois grandes régions du pays pouvant renverser la balance ont été convoqué à la Présidence dans la plus grande discrétion. Pour mieux les convaincre, à leur arrivée ils ont été conduits directement dans les sous-sols de la Présidence et gardé dans une atmosphère de frayeur. Cette rencontre a été dirigée par moi et le chef des services de Renseignements. On leur a remis juste un discours à tenir au cas où les résultats seront controversés et 50 millions de francs à se partager!
Sans se faire prier et vue la frayeur dont ils ont fait objets, ils ont obéi à la lettre. C’est alors qu’une commission indépendante fut mis en place et demanda la vérification de PV originaux ce qui était prévisible ! Le jour j du convoi des PV, les véhicules ont été escortés par les forces de l’ordre et les observateurs des différents partis. Mais ce que l’opposition ignorait c’est que les sages de la Cour censé rapporté les PV ont été grassement payé pour les échanger en cours de routes !
Avec les observateurs internationaux et les ceux des partis en présence, on a pu valider la victoire de la Mouvance. On avait gagné les élections !
Ce soir au Palais on a organisé une grande fête, comme d’habitude dans les couloirs de la Présidence il manquait une silhouette : celle de Nadia ! Où bien peut-elle être ? Mon père ne me dit rien de concret et la chercher attirerait l’attention et risquerait de la mettre en danger.
Quelques jours après !
J’étais dans un bar huppé de la capital avec des amies histoires de me détendre quand j’appris ma nomination en conseil de ministre en tant que Ambassadeur du Burkina à Washington !le message est passé c’est claire que mon père m’éloignait !
Quelques heures Avant mon départ vu que je devais prendre service quelques jours plus départ, j’ai diné avec mon père et il me faisait comprendre qu’il était fière de moi. Ma mère qui était toujours en France me rejoindrait à Washington avec ma famille pour les fêtes de fin d’année ; pour ceux qui était de l’Entreprise que je pouvais toujours continuer à gérer et garder tous les fonds viré dans les comptes offshores de l’entreprise ; je pouvais en faire tout ce que je voulais. Ceci me donna une sueur froide : il s’agit de plusieurs milliards de francs. Ceci faisait de moi un milliardaire à 30 ans seulement. C’est 100 fois le budget moyen de notre pays…
Sur la route de l’aéroport je ne réfléchissais bien quoi en faire de tout cet argent qui au contraire augmentait de plus en plus. J’avais quelques appartements par ci et par là, mon parc auto était composé des véhicules de luxe ; alors j’ai décidé de m’offrir un jet privé au nom de l’entreprise. Ce qui fut fait car une semaine plus tard nous étions tous à Dubaï avec mes parents et ma famille pour célébrer les fêtes de fin d’année et l’achat de mon jet. En tant que modèle de réussite, j’ai décidé de jouer la carte du jeune qui ne se mêle pas vraiment à la politique et qui pensent à la jeunesse de son pays. Au niveau de ma représentation diplomatique j’ai fait nommer des jeunes sortis fraichement de l’Ecole d’Administration. J’ai commencé à donner des conférences sur l’Entreprenariat un peu partout où mon jet peut m’y conduire ; souvent accompagné de ma femme ! Trois mois après j’ai démissionné en laissant ma place à un autre jeune. Ceci augmentait ma cote de popularité et par ricochet celui de mon père qui se vantait d’avoir bien éduqué son fils.
Désormais tous les investisseurs passaient par moi pour avoir des rendez-vous au palais, j’étais invité à tous les diners et toutes les conférences ! J’ai décidé alors de m’installer en Afrique du Sud ou je me suis offert un manoir et acheté des parts dans une entreprise de Holdings ! Vu que jetais devenu une cible depuis que je me suis investi dans certaines affaires de mon père je sors toujours escorté par des gardes privés. Quand je ne suis pas en déplacement ou au boulot c’est que je suis au bord de la piscine avec ma famille. Parfois j’avais la visite de mes parents.
Mais il y avait toujours ce vide : Nadia ! C’est décidé je débarque ce week-end au pays pour en savoir plus. Mon assistante personnelle ni ma femme ne sont au courant de mon projet.