Huitième Feuillet
Ecrit par Amaral Dongo
1er Novembre nous sommes 24h après notre retour du village, l’heure pressait et les élections législatives approchait. Le Président de la République convoqua une réunion avec les différents chefs politiques et opposants. Il fallait trouver un consensus pour avoir la majorité au parlement. Pour ceux qui connaissaient la force de persuasion et de nuisance de mon père ne se sont pas fait prier deux fois avant d’accepter son offre. Dans le lot il y avait un jeune opposant que j’aimais bien notamment par ces prises de position mais j’étais à une position où je ne pouvais plus avoir de cœur. Dans la foulée, il fut le seul à dire non ! A voir le regard de mon père, j’ai compris qu’il l’avait pris pour un affront.
A ma grande surprise il ne dit rien, les réunions nocturnes jusqu’au petit matin continuait d’avoir lieu au Palais, le dernier jour des rencontres j’ai entendu mon père soufflé à l’oreille de Kora le jeune opposant : vous finirez votre carrière en prison avant de lui serrer la main et de lui souhaiter beaucoup de courage pour la suite!
Le lendemain de cette rencontre mon père m’invita autour d’une bouteille de vin à discuter et enterrer la hache de guerre définitivement. Ce que je fis sans problème. Depuis notre dernière rencontre au village j’avais gagné plus en assurance face à lui.
A mon arrivée néanmoins la première chose que je fis c’est de voir Nadia, bizarrement elle était introuvable. Quand je demandai à mon père j’appris quelle était malade et ne pouvait pas vraiment se déplacer donc elle se reposait chez ses parents. Mon père me fit part de son envie de procéder à un remaniement ministérielle et de se débarrasser de certaines têtes de son gouvernement qui ne lui était plus indispensable. Ceux qui comprendraient se retireraient mais les plus obstinés ils leur réservaient autre chose. Il voulait se débarrasser de son porte-parole et ministre de la Défense car il commençait à l’embêter par son discours pacificateur ! Cela me surprit puisque c’était l’un de ses fidèles. Il me confia qu’il voulait donner ce poste au jeune Kora ! Il espérait selon lui qu’il changerait d’avis.
24h plus tard…
Le conseil des ministres a eu effectivement lieu, les ministres qui ont compris se sont retirés sans trop discuter sauf un : le ministre de la justice ! Il tentait de tenir tête au Président mentionnant qu’il est l’un de ses fidèles lieutenant qui a contribué à l’emmener au pouvoir et qu'il n’acceptait pas se retirer aussi facilement s’il n’avait pas la garantie d’un autre poste.
Le Président ne pipa mot et demanda à chacun de se retirer ! Tard dans la soirée le Président convoqua une nouvelle réunion ! Toujours une semaine sans nouvelle de Nadia et elle ne répondait pas à mes appels. Je conclu qu’elle avait vraiment tourné la page.
La rencontre de cette soirée c’était avec les anciens ministres qui venait d’être limogé et les membres de l’opposition ! Il a été convenu que certains devront rejoindre l’opposition histoire de faire croire qu’ils sont en désaccord avec le pouvoir en place. Le ministre de la justice a été maintenu à son poste.
Les élections approchaient à grands pas et il fallait donc faire basculer la chance de notre côté car les sondages n’étaient pas bons.
Le lendemain matin mon père me convoqua de nouveau et cette fois ci chez lui, je me suis présenté naturellement.il me faisait comprendre que Sophie s’est plein mais qu’il a réussi à la convaincre que le moment n’était pas propice à rentrer de même que ma mère aussi.
(Toujours pas de nouvelles de Nadia et elle ne répondait toujours pas à mes appels).
Mon père et ses fidèles ont convenu de truquer les élections, sauf un non dans l’assemblée qui a attiré l’attention ; celui du ministre de la justice. Décidément ce dernier a cru qu’il pouvait tout avoir par pression désormais. (Il fallait donc se débarrasser de lui) mon père l’écouta et ne dis rien ! Le lendemain il fut envoyé sur le campus afin de discuter avec les étudiants qui était en grève ! Ce qu’il ne savait pas c’était que les agents de renseignement avaient infiltré les groupes d’étudiant et lui préparait une surprise.
En pleine négociation, un mouvement de protestions se fit entendre et avec lui des actes de violences !les étudiants étaient motivés par les agents infiltrés qui se faisait passer pour des étudiants. On commença lancer des pierres au groupe du ministre. L’objectif était claire, éliminer le ministre en le blessant par les projectiles ce qui fut fait car il fut blessé à la tête. Paix à son âme mais il succomba au bloc opératoire. On se servit de cet évènement pour repousser les élections de deux semaines histoire de préparer le terrain.
Une autre mission a été confié aux agents de renseignement, motiver les syndicalistes à dire non au report des élections et à créer un foyer de tension dans une partie de la ville. Cette partie de la ville n’est rien d’autre celui du fief du jeune Kora qui continuait à tenir tête au Pouvoir !
72h après c’était fait !les conférences sur conférence de presse s’enchainaient.la majeur partie se réclamait du groupe de Kora ce qui était faux en vérité.il fit une annonce officiel disant qu’il n’était pour rien mais au moment où il le faisait, la Brigade d’intervention retrouvait le corps d’un des leur séquestré dans le QG de Kora et passé à tabac jusqu’à mort. Ceci envenima la situation, Pendant ce temps organisait la façon dont il fallait calmer la situation et en même temps marqué le peuple pour lui faire avaler la pilule.
Pendant ce temps dans la rue cela chauffait, toujours organisé par les agents de renseignement qui motivaient les jeunes. Bizarrement rien n’est fait pour arrêter Kora qui par contre multipliait ces sorties médiatiques.
Le plan pouvait donc être mis en place, voici ce qui s’est passé : Kora ne serait pas arrêté ni ses partisans afin de leur permettre de faire plus de dégâts au contraire sans le savoir il avait des soutiens venant de certaines têtes clés qui payaient même ces sorties médiatiques. Compte tenu des tensions dans la ville certains directeurs et parents d’élèves suggéraient qu’on met les enfants en congé anticipé vue que justement les congés de fêtes pointaient et cela dans une semaine : le gouvernement refusa ! Il fallait maintenir la tension quitte à les sacrifier s’il le faut ! Ce qui marcha en fait car des groupes de jeunes ont passé à tabac des collégiens. C’en était trop pour les parents !
Le matin du 1er décembre les forces républicaines bloquent les deux ponts principaux donnant accès à la ville et quadrille la résidence de Kora. Il fut arrêté avec certains de ces partisans, ceci fut salué par une partie de la population. Tôt le lendemain ils furent présentés au Procureur pour répondre des charges retenus contre lui à savoir corruption et atteinte à la sureté nationale ! En une journée tout est revenu en ordre, mais il faut reconnaitre que ceci a beaucoup effrayé les citoyens.
On allait pouvoir organiser les élections !