New deal
Ecrit par Farida IB
Nahia…
Je me lève de mon tapis de prière et le plie avant de le ranger à son endroit habituel. Je sors de la chambre et me dirige vers la cuisine en prenant au passage mon téléphone sur la table de chevet. À la cuisine, je tourne en rond quelques minutes avant de me saisir de mon téléphone dans l'intention d'appeler mon livreur de viennoiseries pour commander deux lots de pains, de croissants et de brioches. Ceci fait, j’envoie un message à Khalil pour le prévenir qu’il recevra des viennoiseries pour son petit-déjeuner sous peu. Je sais qu'il est déjà debout, c'est d'ailleurs lui que j'ai suivi pour prier. Il répond au bout de cinq minutes pendant que je remplissais la carafe d’eau chaude.
Khalil : « Bonjour princesse, merci pour cette délicate attention. Quoiqu’il me faille en plus des viennoiseries, du café et du jus d’orange pour un petit-déjeuner, petit déjeuner. Enfin, tu comprends ».
Je souris.
Moi : « Tu as tout ce qu’il faut dans ta cuisine pour faire le reste ».
Khalil : « Flemme, la nuit a été longue »
Moi : « Et la journée aussi s’annonce fastidieuse donc il vaut mieux pour toi de ne pas flemmarder ».
Khalil : « C’est pour ça que j’ai besoin de ton café nommé désir et de ton jus d’orange vitaality pour reprendre vie »
Moi : « Si patelin alors que le soleil ne s’est même pas encore levé ».
Khalil : « Khalil s’est déjà levé donc la vie peut reprendre son cours. »
Moi : « Non mais quel prétentieux ! »
Khalil : « Active-toi princesse, je m’apprête et te rejoins. Enfin, je vous rejoins. J’espère ne pas avoir à distribuer des coups-de-poing ce matin, je sais me défendre, tu sais ? »
Moi riant : « Lol, je veux trop voir ça, comment tu vas te faire rosser un lundi matin de bonne heure »
Khalil : « J’aimerais aussi voir comment tu vas chialer parce que j’ai mis ton petit copain K.O. »
Moi : « Le deal est scellé. »
Khalil : « I’m really anxious to see this ».
Moi : « lol »
Manaar (déboulant dans la cuisine) : tu échanges avec qui ce beau matin (fixant son téléphone) il n’est même pas encore 7 h.
Je lève ma tête et lui fais un large sourire avant de mentir effrontément.
Moi : Tina, j’ai besoin d’elle pour choisir ma tenue du jour.
Manaar fronçant les sourcils : et moi, je compte pour du beurre ?
Je me rapproche et prends son visage entre mes mains avant de l’embrasser à pleine bouche. Baiser auquel il répond fougueusement puis d’un geste subtil, je me détache le laissant quelque peu insatisfait.
Moi l’enlaçant : bae on ne se fâche pas le matin, tu sais, il me faut du temps pour que je puisse me débarrasser de ces habitudes de célibataire. (ajoutant) Tu vois comme je suis longtemps restée célibataire, ensuite dans une relation compliquée.
Manaar : c’est bon, pas besoin de me le rappeler à chaque arrêt.
Moi : pourtant, c’est la vérité (me détachant de lui) bref notre instant câlin vient de prendre fin, il faut que je m’active si je ne veux pas être en retard au boulot.
Manaar (s’adossant au plan de travail) : tu veux faire quoi pou pour le petit-déjeuner ?
Moi : du thé, du café, des céréales, tout ce que tu voudras mon chéri.
Manaar : parfait pour le thé.
Moi posture de gendarme : à vos ordres chef !
Manaar regard appuyé : qu’est-ce qui te rend si heureuse ce matin ?
Moi : j’enjoy simplement la life.
Manaar : ça fait du bien de te voir ainsi.
Je lui souris et retourne à mes casseroles. Je verse les œufs dans un plat, ensuite, je coupe les oranges et les presse avant de rajouter la touche de mamie Catherine (un soupçon de miel et de cannelle). Tout ceci fait, je mets la table puis me dirige tout droit dans la chambre où je me déshabille et finis ma course dans la salle de bain en ayant prévenu Manaar de réceptionner ma commande au préalable. Je m’asperge d’eau avec le pommeau de douche lorsque j’entends la porte de la salle de bain s’ouvrir. Je le sens qui vient se coller étroitement à moi et je soupire d’agacement.
Moi : bébé pas ce matin s’il te plaît.
Il ne l’entend pas de cette oreille, tout ce qui l’intéresse, ce sont mes seins qu’il malmène à sa guise. Sauf que ça ne marche pas cette fois, ça ne peut même pas marcher, je suis dans ma zone de turbulences. Une grossesse est si vite arrivée alors qu'où je suis là, une grossesse ? Nan, trop peu pour moi. Il exploite tout ce qu’il a comme technique, mais c’est caillou. Au bout de moment, il soupire d’exaspération.
Manaar : qu’est-ce qui se passe ?
Moi l’air de rien : il ne se passe rien, pourquoi tu demandes ?
Manaar : non-content d'avoir dormi en shorty en pointant tes fesses vers moi toute la nuit après avoir refusé de libérer le truc tu te plais à faire le robot à présent.
Bro il y a des jours comme ça.
Moi faisant genre : oh, je t’ai repoussé cette nuit ? J’étais morte de fatigue et je ne m’en suis même pas rendue compte.
Manaar : sauf que là tu es plus que réveillée, revigorée, donc nous pouvons rattraper…
Il parle il parle je passe furtivement ma main de son visage à ses pectoraux puis m’abaisse au niveau de son giron puis le happe dans ma bouche. Il frémit comme un frisson d’eau sur la mousse. Fin, comme le dit la chanson.
Manaar serrant les dents : Nahia arrête !
Je l’avale en entier en le fixant dans le blanc des yeux puis après une courte série de va-et-vient, je m’en prends voracement à sa verge que je lèche en alternant les deux sens tout en malaxant ses boules. Là, le gars me fait...
Manaar : woyo je vais mourir, woyoo Nahia tu vas me tuer.
En attendant sa mort proéminente, je ralentis la cadence et le serre entre mes doigts en appliquant de légères caresses une vingtaine de secondes avant de me mettre à lui sucer le gland encouragée par ses grognements et soupirs qui devenaient graduellement forts. Je fais durer le manège autant que possible entrecoupé par des œillades et quand je le sens prêt à flanquer, je le pompe fiévreusement en glissant sensuellement un doigt entre ses burnes jusqu’à l’enfoncer dans son grand trou. Il écarte un peu plus ses jambes et prend ma tête entre ses mains pour m’inciter à aller plus vite. Au bout d'un moment, il lâche un long râle, signe qu’il vient donc je me décale à temps pour lui laisser le soin de faire le reste du corvée.
Manaar reprenant son souffle : futur madame Haroun, tu prends le temps de terminer ce que tu as commencé ou je considère le travail nul.
Là, monsieur est encore dans la brume du plaisir, je souris et comme si de rien était, je finis de prendre mon bain et sors de là alors qu’il me remplace sous la douche. Il sort à son tour et finit de s’apprêter pendant que je me cherche encore dans mes chaussures.
Manaar : je ne pense plus pouvoir prendre le petit-déjeuner, je dois être sur le chantier dans trente minutes.
Moi : je te fais un paquet à emporté ?
Manaar : oui, s’il te plaît.
Je suspends ma recherche et mets des tongs puis on se retrouve tous les deux dans la cuisine. Je lui emballe un peu de tout et le raccompagne à la porte où on s’embrasse pour se dire au revoir.
Manaar : je t’appelle dans la journée.
Moi : ok, fructueuse semaine à toi.
Manaar bisou sur le front : merci, tu vas me manquer.
Moi lui souriant : tu me manques déjà.
Il répond à mon sourire et ouvre la porte que je referme. Je fais juste quatre pas vers la chambre que j’entends des coups frappés contre la porte. Je fronce les sourcils.
Moi ouvrant : tu as… Lol tu es arrivé trop tard pour le combat du siècle.
Khalil : sa chance que je devais être impeccable avant de sortir de chez moi.
Moi le détaillant du regard : impeccable, c’est peu dire. Akieee, c’est qui tu veux achever comme ça dans mon agence ? Je suis certaine que c’est Nina.
Je lui cède le passage et referme la porte.
Khalil moue de dégoût : grand Dieu m’en préserve, miss croquemitaine, never !!
J'eclate de rire en voyant sa mine dégoûtée. On trace à la cuisine et il prend place sur un tabouret haut avant de déposer sa commande devant lui. Je les prends, et les ajoute aux autres sur le plateau.
Moi reprenant : tu n'aimes pas Nina, mais elle a jeté son dévolu sur toi. Elle est plus efficace depuis que tu es là comme si elle voulait t'impressionner.
Khalil : normalement, elle ne doit pas chercher à m'impressionner moi, mais sa patronne.
Moi haussant l'épaule : il faut d'abord qu'elle me considère comme telle.
Khalil : c’est pour cela que tu la renvoies aujourd’hui même.
Moi écarquillant les yeux : un lundi ?
Khalil : et ça fait quoi si nous sommes lundi ?
Je pose une tasse de café devant lui avant de le fixer.
Moi : mais c’est méchant toi aussi, se faire virer un lundi matin.
Khalil : ok demain alors.
Moi faisant la moue : disons dans la semaine.
Il mord dans une brioche et bois une rasade au moment où je me fais une tartine.
Khalil : c’est toi qui vois, anyway j’ai initié une réunion avec tout les employés pour leur faire part des nouvelles mesures que tu as prises.
Moi plissant le front : je n’ai pris aucune mesure.
Khalil : ne fuis pas tes responsabilités demoiselle.
J’égrène un sourit espiègle.
Moi : je suis vraiment obligée ?
Khalil : mouais, t’inquiètes, je vais te guider en cours de route. J’ai également fait appel à un expert en RH qui sera là dans la semaine pour t’apprendre certaines techniques managériales pour t’en sortir facilement.
Moi agréablement surpris : dis-donc, tu le prends vraiment à cœur cette histoire.
Khalil : il le faut bien.
Moi : je ne te remercie jamais assez.
Khalil : je le fais avec grand plaisir princesse, bon, il faut qu’on y aille maintenant.
Moi : mais je n'ai pas fini de manger.
Khalil : dépêche toi alors de finir, j'ai hâte d’être à cette réunion.
Moi : moi pas du tout.
Khalil brusque : comme si tu avais le choix.
Je porte finalement la première paire de talons sur laquelle mes yeux tombent et nous sortons de l’appartement en abordant les points clé de la réunion. Nous tirons dessus jusqu’à l’agence et à 9 h 00 tout le staff s'est réunis dans mon bureau pour en être informé. J’aborde les quelques problèmes qu’il m’a énuméré en plus de ceux dont j’avais connaissance avant de passer aux dispositions prises et les restrictions qui les accompagnent désormais. Ensuite, les discussions tournent autour des feuilles de route et le délai de rendement de chacun. La réunion se conclut sur cette note et ils retournent tous à leurs postes sans autres formes de procès. Je peux dire que j'ai assuré, mais grave, je balisais pour rien. En revanche Khalil n’a émis aucun commentaire durant tout le temps que ça a duré, remarque que je me suis empressée de lui faire dès que le dernier employé a refermé la porte derrière lui.
Khalil répondant : c’est ton agence, c’est à toi de les remettre en ordre. Ça ne me gêne absolument pas de le faire, mais tu devrais apprendre à gérer dès maintenant parce qu’un jour, je ne serai plus là. À moins que tonton Sharif ait d’autres contrats avec toi et que ma présence s'avère nécessaire, je ne suis pas certain de revenir dans cette ville donc toi mademoiselle tu devras apprendre à manager tes employés et ton entreprise dans la foulée.
Moi blême : tu le feras à distance.
Khalil hochant la tête : j’avais presque oublié ce détail.
Moi : cool, et si on passait maintenant aux choses sérieuses ?
Il sort les notes par rapport à notre dossier que je relis minutieusement en espérant trouver de nouveaux éléments. Dix minutes plus tard, je suis déçue de ne rien voir d’autres que ce que j’avais moi-même fait avant mes congés improvisés.
Moi le fixant : ça, c’est ce qu’on avait fait ensemble.
Khalil : oui
Moi fronçant les sourcils : tu n’as rien fait pendant mon absence ?
Khalil : si, j’ai fait ma part de travail qui consiste à joindre mes contacts pour la diffusion internationale.
Moi consternée : tu as passé deux semaines rien qu’à passer des coups de fil ? Nous n’avons pas avancé d’un iota, c’est dire que nous avons perdu deux longues semaines.
Cette dernière phrase, je l’ai dit sur un ton un peu plus élevé sans m’en rendre compte.
Khalil posément : calme-toi, je t’explique.
Moi commençant à me chauffer : il y a quoi à expliquer là là ? Tu n'as rien fait, c'est tout.
Khalil : Nahia calme-toi s’il te plaît.
Je le regarde juste.
Khalil (se passant la main dans les cheveux) : n’oublie pas qu’il a d’abord fallu que je m’occupe de tes employés.
Moi : et ça t’a pris deux semaines ça ?
Khalil levant la main pour me faire taire : tu me laisses finir !
Je croise la main sur ma poitrine la moue boudeuse.
Khalil : je disais tantôt que j’avais fait appel à un gestionnaire de carrière pour évaluer le staff, ensuite, il a fallu qu’Annie et moi organisions leur formation qui a duré trois jours. Certes, j'avais jeté un coup d’œil à notre dossier, mais j'ai estimé qu'à l’étape où nous sommes, je ne peux pas intervenir parce que c’est plus ton domaine d’intervention. Du coup, je me suis occupé de ma part de domaine d’intervention que je n’ai plus besoin d’exposer. Cependant, puisque je ne suis pas désœuvré, j’ai finalisé le dossier de ta copine avec le concours de ton assistante, peut-être que ta copine t’en a parlé. (je hoche la tête avec une petite mine.) Voilà ! J’ai également profité pour lancer sa campagne au niveau des grandes chaînes mondiales, d’ici la semaine prochaine nous auront une suite. Et ce n’est pas tout, il y a également tes rendez-vous à la clientèle qui se sont proliférés. Nous avons dû former une équipe spéciale pour ça et pour les plus importants selon Annie, j’ai dû les rencontrer à ta place afin de réceptionner les nouveaux contrats.
Il se lève et ouvre le tiroir réservé pour les nouveaux dossiers et j’en vois une tonne, mais dans tout ça, je suis restée bloquer à la partie où la campagne de Tina atterrirait sur les grandes chaînes mondiales. Vous avez entendu comme moi hein.
Khalil : Adja tu ne m’écoutes pas.
Moi riant : et c'est vrai en plus ! (sérieuse) Wait, tu as dit que la campagne de Tina va se retrouver sur les chaînes internationales.
Khalil : oui oui, je voulais que tu le découvres toi-même du moins que le projet prenne vie avant de te l’annoncer.
Moi interloquée : toi, tu as fait ça ? Décidément, je vais finir par croire que tu es gentil.
C’est à son tour de me fixer pantois.
Moi hilare : la tronche que tu fais !!!
Il lève les yeux au ciel.
Moi narquoise : et voilà que tu recommences à faire tes yeux de merlan frit.
Il me regarde avec un sourcil interrogateur.
Moi : bah, quand tu lèves tes yeux au ciel, c’est ridicule en fait.
Khalil (plissant les yeux) : ah bon ?
Moi : mouais !!
Khalil : merci pour la remarque (pause) donc tout le monde se contentait de me regarder faire ça ? Je vais les étriper, leur race.
Moi : lol ! (au tac) Dis, tu pouvais me faire le compte-rendu de tout ça pendant que j'étais à la maison. Me voilà déjà en train de te tuer dans ma tête.
Khalil riant : j'allais te tuer avant que ça ne te traverse même l'esprit. (je rigole) Je ne voulais pas t'importuner avec la paperasse alors que l'objectif, c'était de t'en éloigner un tant soit peu.
Moi sourire contrit : je pense que des excuses s’imposent, j’ai failli douter de vos engagements monsieur Ben Zayid. Laissez-moi vous dire que vous êtes d’une efficacité incomparable.
Khalil faisant le fier : mouais, c’est vrai que je suis doué.
Moi : ne te prends pas la grosse tête non plus hein, je dois encore vérifier tout ça.
Khalil : tu es toujours aussi rabat-joie ?
Moi le ton rieur : yass ça fait parti de mes qualités.
Khalil : pufff !!
Moi (faisant abstraction de son humeur) : bon, il faut qu’on bosse maintenant.
Il passe son regard de la montre murale à moi.
Khalil : c’est l’heure du déjeuné, ça te dit…
Moi l’interrompant d’un ton enjoué : va pour le déjeuné.
Il sourit.
Eddie…
Les frères Ben Zayid et moi, nous sommes séparer sur le palier de ma porte et je rentre dans mon appartement pour me diriger droit vers ma chambre. C’est le troisième jour des épreuves et ça fait trois jours qu’Ussama nous escorte à l’école. Il passe son temps à la bibliothèque durant les heures de composition et après ça nous rentrons tous ensemble. C’est sa manière à lui de rassurer sa sœur en même temps que ça lui évite de s’ennuyer tout seul à la maison. Il faut dire que sa méthode fonctionne parce que Yumna est vraiment radieuse en ce moment, ça, il faut le dire. Je pense que son passage chez le psychiatre en est pour beaucoup également.
Je pose mes affaires et vais chercher mon téléphone dans la commode pour le rallumer en même temps qu’il se met à sonner. C’est Armel, ce qui me fait froncer les sourcils.
Moi décrochant : petit, tu me guettais ?
Armel (de sa grosse voix) : s’lut.
De nous tous il a la voix plus grave, j’avoue que ça fait flipper parfois.
Moi encore plus intrigué : tu m’appelles auto auto comme ça et si relaxe ?
Armel : lol détends-toi man, je viens aux nouvelles. Parait-il que tu avais décidé de passer à l’action.
Moi : qui t’a raconté cette sornette ?
Armel : ton frère, je dois comprendre par sornette que tu ne veux toujours pas te bouger le cul ? Non mais tu n’es pas percutant bro, laisse-moi venir gérer ce cas pour toi.
Moi : pas besoin, et puis tu passeras par où pour venir au State ? Tu oublies que tu es en prison là où t’es ?
Armel : mais si Bradley et toi négociez bien papa cédera, maman est déjà dans la confidence.
Moi riant doucement : ah, je vois, tu as envie de passer tes vacances ici.
Armel la voix aiguë : oui. (lancé) Un pote m'a décrit l'ambiance là-bas et c'est tout ce qu'il me faut en ce moment. Imagine les latinas sur les plages d'Hawaï, les petites Américaines (soupir d'aise) de purs instants de bonheur.
Moi : et tu as le gain pour ton projet débile ?
Armel : ouais, vous allez vous cotiser.
Moi : weh, c'est ça ! Compte sur moi !
Armel : t'inquiètes pour le gain, dis simplement oui.
Moi : pardon, je ne veux être le mouton qui sera jeter en pâture. J’ai moi-même tracé un plan que je sais que le vieux abhorrera, mais je suis déter donc met le tien au frigo en attendant que j'agisse.
Armel : raconte, si ça vaut la peine, je te soutiendrai. C’est si rare que tu te rebelles, j’y pense, tu ne l'as jamais fait depuis que le monde est monde.
Moi : han han, on se connaît, vos bouches ne portent pas caleçon. Je vous mettrai tous devant le fait accompli.
Armel narquois : ah ouais, tu es vraiment déter ! Rien que pour être au premier plan de ce foutage de gueule, je te soutiens un frère.
Moi : arrête de me parler tes langages de ghetto.
Armel avec un rire de gorge : dis le malheureux qui veut défier Fulbert Elli. Qu’est-ce que je ne donnerai pas pour voir ce massacre Kiakiakia…
Moi : Armel dégage !
Armel : peace and love frérot, sinon oublie le plan du State. Je concentre mon énergie et toutes mes prières sur ta vie. Quel way frère Eddie ? Si jeune et pourtant, il veut déjà reposer en paix. (soupire triste.) Ça fait rien en tout cas, je vais garder de bons souvenirs de toi. Tu seras et resteras le poltron de la famille, je parlerai de toi à mes enfants pour qu’il ait plus de couilles dans leur vie que leur feu oncle.
Moi : Armel odoumi gba doumi Kéééé (injures) ta large bouche et ton gros nez, on dirait le trou dans la faille d’Aledjo.
Armel trop zen : c’est normal pour le black que je suis et c’est ça qui fait mon charme.
Moi : indobi, couillon, imbébo…
Click !!
Il raccroche dans un fou rire. Je pose le téléphone sur la table basse avant d’aller me servir un verre d’eau. Cette andouille d’Armel ne va pas réussir à saper ma bonne humeur ce midi tchiipp !!! Je sais qu’ils auront tous cette réaction et je sais d'avance quel affront ça sera vis-à-vis de mon père, néanmoins ça ne m’empêchera guère d’exécuter mon plan. Je ne vois pas en quoi ce serait utile pour moi d’arriver à ce niveau d’études ici et rentrer faire le reste au pays. C’était compréhensible pour moi s’il s’agissait de rentrer exercer, ce que j’ai prévu faire d’ailleurs. Ça, c’est pour m’éloigner de ma Yumna ! Je suis conscient qu'elle en a encore pour trois ans tout au plus dans ce pays alors que j'en écumerai six au total, mais je suis certain que nous aurons le temps de profiter de notre amour avant qu’elle retourne dans son pays. En espérant que ça aboutisse au mariage, parce que oui, je suis prêt à donner vie à notre histoire comme me l’a suggéré son frère. Il a raison sur toute la ligne et je dois dire que discuter avec lui m’a encore plus boosté que Bradley l’autre fois. J'ai repris confiance en moi. C’est pour cela que j’ai pris la décision de lui avouer mes sentiments après demain à la fameuse fête. Je ne sais même pas d’où m’est venue cette idée saugrenue, néanmoins ce n'est pas pour me déplaire parce que finalement, ce serait à notre avantage à Ussama et à moi.
Pendant que nous y sommes, je dois avouer que jusque là je suis submergé par des sentiments de honte, de lâcheté mêlée à la culpabilité quand je pense que j’ai failli abandonner Yumna au moment où elle avait le plus besoin de moi. Le fait est que j’avais besoin de prendre du recul pour assimiler la conversation entre son frère et elle que j'ai surpris par le plus grand des hasards. Entendre de sa propre voix qu’il n’aurait jamais une possibilité de relation entre nous m’a fait l’effet d’un coup de couteau en plein cœur. Ça été un véritable coup de massue, dormir le jour là était carrément impossible tellement mon cœur était meurtri. C'est pour ça qu'au lendemain de ce jour, je me suis résolu à l’oublier et pour le faire, je devais au prime abord m’éloigner d’elle. C’est ce que j’allais continuer à faire si son frère n’était pas intervenu dans l’histoire. Parlant de lui je n’ai pas été surpris que ça lorsqu’il m’a ouvertement confronté par rapport à mes sentiments pour sa sœur. Ce n’est pas un secret pour notre entourage, il n’y a qu’elle qui est aveugle. Avec cela, j’ai compris qu'il suffirait pour moi de me jeter à l'eau pour que ça bouge entre nous. Son frère n'a pas tout à fait tort, elle en pince également pour moi donc magne-toi Eddie. (sourire) Hâte d’être vendredi.
C’est le bip d’un message qui me sort de mes pensées, je reviens prendre mon téléphone et le consulte. C’est Bradley, il a promis me faire le rapport de sa discussion avec papa du coup, je le rappelle d'aussitôt.
Bradley directe : ça va frangin ?
Moi : oui et toi ?
Bradley : ça va, ça va. On va faire ça vite, mon audience reprend dans dix minutes.
Moi : ok ça m’arrange, je dois également réviser pour la pratique demain.
Bradley : en parlant de ça, tu t’en sors ? Bon, je pose la réponse donc passons. (enchaînant) En ce qui concerne l'affaire de ta chérie, papa m’a donné le contact de l’un de ses amis procureurs dans l’Etat du Michigan. Je t'ai envoyé ses coordonnées.
Moi ravi : super !
Bradley : laisse moi finir petit ! (au tac) Et donc il va lui prendre une ordonnance restrictive pour la protéger de l'agresseur et ses éventuels complices le temps de l’envoyer en taule. Il a aussi promis de suivre pointutement l’enquête policière pour prévenir les magouilles.
Moi : trop top !
Bradley : et comment se porte-t-elle ? Tu ne m’as plus donné de ses nouvelles.
Moi : au mieux de sa forme, elle a entamé des séances chez un psy.
Bradley : c’est super ça, ça fait un grand pas pour l’avancée de l’affaire.
Moi : ça, tu l’as dit.
Bradley : va lui annoncer la nouvelle et profiter lui glisser ce que tu sais.
Moi : tu auras bientôt de mes nouvelles.
Bradley : alors là, mon petit est décidé, j’espère que ça franchira le cap de décision pour une fois.
Moi : wait and see.
Bradley : je n’attends que ça, bon ce n'est pas tout, mais il faut que j'y aille.
Moi : à toute frangin, merci encore.
Bradley : c’est la famille.