Nostalgie

Ecrit par YadRosa

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~Kenza Talbi~

Moi : Zahra tu vas me faire être en retard. Oh mais la fille ci ! 

Zahra : i'm coming Mom ! 


Je secoue la tête en l'entendant crier depuis sa chambre qu'elle arrive. Cette enfant vraiment... Je monte dans ma Rolls et je pose ma tête contre le dossier de mon siège. Ces deux mois à Rio de Janeiro m'ont fait un bien fou. J'avais besoin de vacances et prendre un peu de recul pour m'occuper un peu plus de ma fille, la prunelle de mes yeux. 

J'ai tellement travailler toutes ces années et fais tellement de sacrifices que maintenant c'est le temps de souffler un peu. Profiter de tout ce que j'ai amassé comme richesse... 

Je klaxonne une énième fois avant de voir mon rayon de soleil sortir de notre maison en courant. Je souris en la regardant s'installer, toute essoufflée.


Zahra : on y va ! 

Moi : tu es incorrigible toi. Combien de fois vais je te rappeler qu'il faut se réveiller tôt lorsque tu as cours ? 

Zahra : désolée maman. Je n'ai pas entendu le réveil...

Moi ( riant) : toujours la même excuse. Je me demande ce que je ferai si ta grand mère ne m'aidais pas avec toi. 

Zahra : hummm. 


On éclate de rire toutes les deux, comme de simple amies et je démarre. Je dois déposer Zahra à l'école avant d'aller à mon entreprise. Je dois urgemment m'entretenir avec mon assistante. Je l'ai laissé s'occuper de toutes mes fonctions pendant mes vacances et donc il faut qu'elle me fasse un compte rendu. Déjà qu'il parait que je suis devenue actionnaire principal d'une entreprise du coin... 


Ah oui. Vous ne comprenez pas ce qui se passe c'est ça ? Ce n'est que moi. Kenza Talbi. Mais sous un autre jour. La dernière fois qu'on s'est vu vous et moi, j'étais dans la voiture d'un certain Stanley Miller. C'est une époque que j'ai jugé bon de rayer de ma vie pour pouvoir avancer. 

Ça fait à présent dix ans que je n'ai plus revu cet être ignoble et je vis bien. 


Je descends Zahra à son école et elle me fait pleins de bisous avant de se diriger en hâte vers sa salle de classe. Je souris en regardant cet petit être qui est ma force, mon espérance. C'est pour elle que je me bats. Je remonte dans ma voiture.

En un rien de temps, je suis dans mon entreprise. La plus prestigieuse de Marrakech. Et oui. Je suis devenue une très grande femme d'affaires. J'ai du pouvoir, j'ai de l'argent. Beaucoup d'argent. Je me dirige vers mon bureau et saluant d'un bref signe de tête mes employés. Ici je suis Kenza Talbi : la patronne, la femme la plus crainte du monde des affaires. 

À peine je prends place dans mon fauteuil que mon assistante débarque dans mon bureau plusieurs documents en main. 


Moi : salut Selma. 

Selma : bonjour Madame. Bonne arrivée. J'espère que vous avez passé un bon séjour à Rio. 

Moi : oui. C'était bien. Alors, nouvelles ? 


Elle prend place et dépose les dossiers sur mon bureau. J'ouvre mon ordinateur et je l'écoute tout en vérifiant des choses là dessus. Je n'ai pas de temps à perdre et tout mon personnel le sait. Selma en particulier. 


Selma : ceci madame est le contrat dont je vous parlais.

Moi : celui que je t'ai dis de gérer ? 

Selma : oui. Compte tenu du fait que vous ne vouliez en aucun cas être dérangée au cours de ces deux mois, j'ai pris la liberté d'acheter les parts de cette entreprise. 

Moi : j'ai confiance en ton sens des affaires. Si tu as investi dans cette entreprise c'est que nous aurons notre part de bénéfice. 

Selma : en effet madame. Au fait il s'agit d'une entreprise qui risque de faire faillite et donc elle avait besoin des actionnaires. Elle avait fait l'appel d'offres depuis des mois mais personne ne voulait investir parce que c'est risquer. J'ai cependant revu tout les paramètres et j'ai rencontré à plusieurs reprises le cousin du propriétaire. Après analyse, j'ai déduis que ça sera très avantageux si nous sommes les actionnaires principaux. J'ai donc signé le contrat en votre nom et à présent l'entreprise vous appartient. Je ne sais pas si vous allez apprécier ce que j'ai fait... 

Moi : l'argent n'est pas un souci Selma, tu le sais. Et comme je le disais tantôt, j'ai confiance en toi. C'est parce que je suis consciente de tes capacités que je t'ai laissé toutes les responsabilités avant de partir. Maintenant que je suis là, tout doit rentrer dans l'ordre.

Selma : évidemment. Vous avez une réunion demain dans la dite entreprise pour rencontrer l'ex propriétaire et aussi tout le personnel. 

Moi : je ne m'intéresse pas trop à cette entreprise. Nous avons bien plus gros à gagner avec la holding des James. Nous devons à tout pris avoir ce contrat. Donc je vais envoyer Kurt s'occuper de ça. C'est quoi le nom déjà ? 

Selma : Miller Corporation. 

Je lève automatiquementla tête de mon ordinateur. 

Moi : quoi ? tu viens de dire Miller ? 

Selma : euuuh, oui madame. 


Mon coeur se met à battre la chamade. 


Moi : c'est qui le propriétaire ? 

Selma : Stanley Miller. Il est rentré des États-Unis il y'a quelques semaines. C'est l'un de ses cousins qui était à la tête de son entreprise avant que les choses commencent par aller mal dans la gestion. 

Moi : ok. J'irai à cette réunion. Envoie moi l'heure et le lieu par messagerie. Tu peux disposer.

Selma : ok. 

Elle sort et je ferme brusquement mon ordinateur, avant de me lever de mon fauteuil et faire quelques pas vers la fenêtre qui donne une vue resplendissante sur la mer. Mais comment est-ce possible ? Pourquoi ? Pourquoi ? Je le croyais parti pour toujours. Pourquoi est-ce qu'il est rentré ? Et dire que j'ai voué toutes ces années à l'effacer de ma mémoire... 

Je reviens m'asseoir dans mon fauteuil. Tous ces souvenirs que j'ai enfermé au fin fond d'un placard ressurgissent brusquement. 


Flash-back...


- On va où Stan ? 

- Dans un endroit que tu vas adorer. Fais moi confiance. 

- OK. Je te fais confiance. 


Je m'étais mieux ajuster dans le siège et nous nous sommes engouffrés dans la noirceur de la nuit, à vive allure. Je sentais Stan stressé, tendu. Il fallait que nous allions au bal mais le désir... Je ne pouvais pas essayer de le calmer parce que j'avais moi même affreusement peur de ce qui allait se passer. 

Nous sommes arrivés devant une petite villa. Il m'a aidé à descendre et nous sommes entrés à l'intérieur. Je n'ai pas cherché à savoir chez qui c'était ni comment les choses allaient se passer. Je me suis juste assise dans le fauteuil comme me l'avais dis Stan et j'ai croisé mes jambes tremblotantes.J'ai accepté le vin qu'il m'a offert et même lorsqu'en m'embrassant, il a fait glisser les bretelles de ma robe, je n'ai pas broncher. La curiosité ? L'excitation ? Je ne sais pas ce qui m'a poussé à me comporter de la sorte cette nuit. 

Et je me suis offerte à lui. Je lui ai donné mon honneur, ma dignité, ma confiance. Tout ce qui restait de cet être opprimé que j'étais. Stan m'a fait l'amour. Aussi fièvreusement que délicatement. J'ai eu mal, j'ai aimé, je me suis abandonnée, complètement. Il me regardait dans les yeux pendant que je fuyais les siens. Il allait et venait en moi tellement lentement que je me demandais si je n'allais pas fondre. Il m'a montré l'amour, me faisant gémir son nom, serrer les draps pour ne pas hurler tellement le plaisir était intense. Il m'a chuchoté à l'oreille qu'il m'aimait et j'ai été la jeune fille la plus heureuse du monde, pleurant contre son épaule, marquant son corps par mes griffures... 

C'était si romantique, si beau que je n'ai pas compris ce qui s'est passé ensuite. L'homme qui m'avait prise avec tant de passion, avait changé du jour au lendemain. Ne répondant plus à mes messages ni appels. C'était sa dernière année à l'université. Il n'y avait pas moyen qu'on se revoit. Je ne comprenais pas. C'était trop difficile à comprendre. Ce ne fut qu'un mois après ce long silence dans lequel je risquais de devenir folle que j'ai compris. Que j'ai compris que Stanley Miller n'étais qu'un sale profiteur. J'ai été idiote de penser à cette époque qu'il pouvait être amoureux de moi. Il avait laissé sa marque dans ma chair et s'était enfui comme un voleur. J'étais bouleversée...si jeune et maman... 

Ce jour là, je n'ai pas voulu croire à ce sms que j'ai reçu. Ça faisait deux mois que je n'avais plus aucun signe de Stan. Je souffrais en silence. J'ai pris mon courage à deux mains et je me suis rendue à la cathédrale. Je suis arrivée pile au moment où le prêtre disais le fameux : << Je vous déclare Mari et femme >>...



Selma : madame ? 

Moi : hun !? 

Selma : ça fait cinq minutes que je vous parles...


Je me redresse dans mon siège et secoue légèrement la tête pour reprenne mes esprits. Je ne sais même pas à quel moment elle est rentrée dans le bureau. Hors de question que mes souvenirs me rendent faible. 

Moi : écoute, annule tous mes rendez-vous d'aujourd'hui et je ne veux recevoir aucun appel. Je rentre. Que tout le monde rentre chez lui à 12h. 

Selma ( surprise) : mais... d'accord. 


Je prends mon sac et je sors à la hâte de mon bureau puis ensuite de l'entreprise. 


Quelques minutes de trajet plus tard, je suis chez Haranza. Ma psy et aussi ma meilleure amie. Dès qu'elle me voit arriver, tendue, je crois qu'elle comprend qu'il s'est passé un truc. Ecomprend qu'il s'est passé un truc. Elle me fait entrer et me sert un thé chaud avant de s'installer elle même, face à moi. 

Haranza : ça va maintenant ?  Tu peux me raconter ? 

Moi : il est de retour ! 

Haranza : il ? Lui

Moi : oui. Lui. Et tu n'imagines pas l'état dans lequel ça me mets. 

Haranza : roorrlàlà ! Je veux même pas imaginer. Où l'as tu croiser ? 

Moi : on ne s'est pas encore vu. Je viens d'apprendre par mon assistante que je suis la propriétaire d'une de ses entreprises ici à Marrakech. Je suis si stressée, si tu savais... 

Haranza : j'imagine mais tu dois essayer de te contrôler. Tu es passée par beaucoup de difficultés avant de devenir celle que tu es aujourd'hui. Ne laisse pas le passer détruire tous les efforts que tu as fait Kenz. Je suis sûr que Stanley sait que tu es celle qui a acheter son entreprise et il attend de voir si tu es toujours la même Kenza Talbi. Prouves lui le contraire. Ne te laisses pas démonter !


Ses paroles me font tellement de bien que je me sens reprendre de l'assurance. J'ai rencontré Haranza un an après la naissance de ma fille Zahra. J'étais anéantie, au bord de la dépression. J'avais encore plus pris du poids et je me morfondais tellement après ce que m'a fait Stanley que j'avais du mal à m'occuper de ma fille. 

  Haranza m'a aidé à surmonter cette étape si difficile. Elle m'a coaché et c'est grâce à elle si je suis différente aujourd'hui. Ma mère a aussi joué un grand rôle. Pour elles, et pour ma petite fille, je ne me laisserai pas faire. Je ne redeviendra pas la fille sans défense et timide d'il y'a dix ans. Maintenant je suis Kenza Talbi : la femme de fer....




Le pari