Nous deux

Ecrit par Farida IB


Elias…


Ding Dongg !!


Je fais un tour devant le miroir pour vérifier la position du Kufi sur ma tête et réajuste mon djellaba avant d’aller ouvrir. 


Moi tout sourire : assalam aleykoum.


Elle prend le temps de me sonder de la tête aux pieds avant de répliquer.


Yumna ton sarcastique : mâcha Allah El Hadj Elias Martins.


Cartia, qui se tient derrière elle, pouffe de rire.


Moi fier : n’est-ce pas ? J’ai fait un tour en ville et j’ai fait quelques achats au sock.


Yumna : on dit souk ! Tu nous laisses entrer ?


Moi m’écartant : faites mesdemoiselles.


Yumna me détaille en secouant la tête avant de passer la porte.


Yumna : on dirait Shrek.


Mon sourire se fige.


Cartia la suivant en riant : je dirai plutôt le génie de la lampe d'Aladin.


Moi : rhoo les filles vous n’êtes pas gentilles.


Je prends les deux sachets de course posés à terre que j’entreprends de ranger lorsque je les rejoins à la cuisine. 


Yumna (assise sur une chaise haute les mains jointes sous le menton) : tu devrais au moins t’assurer que ce soit la bonne taille, tous tes muscles sont dehors.


Moi : il n’y avait pas ma taille.


Cartia : je pense qu’il faut te faire confectionner un à ta taille.


Yumna faisant la moue : je n’en vois pas l’intérêt.


Moi : rhoo, ce sont mes souvenirs de voyage. C'est ça qui prouve mon passage dans un pays Arabe.


Cartia acquiesçant : il a raison.


Elle boit d'un trait le verre d'eau qu'elle s'est servie avant d'ajouter.


Cartia : bon ce n'est pas tout les namours, mais je vais devoir vous abandonner. (euphorique) J’ai rendez-vous !!


Yumna : cafteuse, je sais où tu vas.


Cartia (lui faisant un clin d’œil) : je fais comme toi.


Elle l’escorte à la porte et me retrouve encore dans ma besogne.


Yumna (m’enlaçant par derrière) : j’ai une grande nouvelle pour toi.


Moi : ah oui ?


Yumna : mon père et mon frère aîné, en gros les plus nerveux de la famille sont dans le nord. Ça nous laisse trois jours  que je compte te  consacrer entièrement.


Moi content : mais ça c'est plus qu'une grande nouvelle !


Yumna : en effet ! On en profitera largement parce que je ne pense pas qu'on ait d'autres occasions de se voir. Jai prévu une virée sur une presqu'île. Mes parents cachent une villa là-bas. Ensuite on passera une journée à l'héritage village et on fera du shopping pour tes souvenirs de voyage.


J’avoue que je ne suis plus inh, je regarde simplement ses lèvres bouger. À un moment, je succombe. Je lui prends la tête entre mes mains et l’embrasse, baiser auquel elle répond sans retenue. Quand ça devient hard, je la soulève et la renverse sur l’îlot central. Je plonge sur elle et l’embrasse ardemment. Ma main s’immisce sous sa robe et remonte sur sa cuisse alors que l’autre pince ses tétons à travers le tissu pendant qu’elle parcourt mon torse et mon dos de légères caresses. Je remonte ensuite sa robe jusqu’à la poitrine et me saisis d’un bout de sein que j’enroule entre mes doigts avant de les soupeser. Ah ouais, les abayas cachent les choses ! Enhardi par ses halètements, je laisse sa bouche pour son cou avant de descendre d’un coup de langue vers sa poitrine. Pendant que je roule ma langue sur le pourtour, l’idée me vient de glisser ma main sous sa culotte. Ce que j’entreprends de faire quand elle interrompt.


Yumna gémissant faiblement : on ne devrait pas faire ça.


Je ne m'arrête pas pour autant.


Yumna gesticulant : arrête s'il te plaît.


Moi bisou dans le cou : pourquoi ? Ce n’est pas ce que ton corps dit en ce moment.


Elle se redresse et s’appuie sur un coude.


Yumna : tu sais euh…


Moi me redressant à mon tour : aucun homme n'a jusqu'ici obtenu le précieux sésame ?


Elle remue la tête.


Moi étonné : sérieux ?


Yumna hochant la tête : et je veux qu'il en soit ainsi jusqu'à mon mariage. Par principe pour ma religion et par honneur pour mon mari et ma famille.


Moi : je préfère aussi et si ça ne tenait qu’à moi, ce serait chose faites.


Yumna riant : c’est si facile, tu crois ?


Je l’aide à se relever avant d’ajuster sa tenue.


Moi : on va trouver le moyen de rendre ça plus facile. Tu sais plus je te découvre, plus je suis fasciné et moins j’ai envie que cette histoire soit juste un essaie. 


Yumna : nous n’avons d’autres choix pour le moment.


Moi soupirant : et j’aurais aimé que ça soit autrement, mais bof ! 


Yumna (passant de coq à l'âne) : je peux te faire un câlin ?


Je secoue vigoureusement la tête.


Moi (pointant ma bosse) : il ne vaut mieux pas le retenter. Cette fois, il ne pourra pas résister.


Elle garde ses yeux fixés sur mon entrejambe.


Moi : ça ne mord pas, je t’assure.


Elle lève son regard sur moi avant d’éclater de rire.


Yumna : promets-moi de ne plus jamais jamais jamais porter cet accoutrement.


Moi : je m’intègre bébé.


Yumna moue dégoûtée : ça ne te va pas du tout.


Moi : ok ok, je vais prendre un bain et me changer.


Yumna : ensuite, on fera un tour en ville.


Moi sceptique : tu veux sortir avec moi ? Je veux dire sortir ensemble dans la rue toi et moi ?


Yumna souriant en acquiesçant de la tête : oui et j’ai apporté ce qu’il faut pour ça.


Elle fouille son sac à main et en sort un voile épais qui couvre intégralement son corps.  


Yumna : là, on va te prendre pour mon garde du corps.


Elle rit en avisant ma moue boudeuse, je la laisse pour la douche pendant qu’elle cherche, je ne sais quoi dans le congélo. Je me mets sous le jet d’eau froide et soupire d’aise parce que ça a le don de me soulager. Je dois avouer qu’apprendre qu’elle est encore vierge me surprend un tout petit peu parce qu’elle est très ouverte côté sexe. Cependant, ce n’est pas pour me déplaire, je dirai même que c’est trop bien. C’est comme si elle venait de m’offrir un costume de super-héros que je revêtirai avec fierté à l’occasion et ça ne me dérange pas du tout d'attendre le temps qu’il faut pour ça. 


Pour ceux qui s'en soucient, mon séjour se passe bien. Je me fais chier un peu, mais j’essaie de m’occuper comme je peux. Je feuillette des livres la plupart du temps pour apprendre un peu sur la culture émiratie. J’ai également visité quelques endroits que m'a suggérés l’agent de sécurité de la maison. Il m’a fait un bon plan, une excursion d’une journée en quelque sorte. J’ai fait un tour à la mosquée du chef suprême, ce qu’ils appellent dans leur langage courant « un Cheikh ». Mon kiff jusqu'ici. J'ai également apprécié leur… Comment elle a dit qu’on appelle encore ça déjà ? Souk, voilà ! J’y ai fait un tour et je me suis  pris quelques bricoles en guise de  souvenir pour ma mère et mes frères. Je me suis renseignée également dans deux ou trois hôtels et j’en ai choisi un pour la fin de mon séjour. 


Je ferme le robinet lorsqu’il m'a  semblé entendre la voix de Yumna.


Yumna : Elias téléphone.


Moi : décroche ça doit être ma mère.


Yumna : non.


Moi : ok je viens.


J'attrape une serviette rapidement que j'enroule autour de ma taille avant de récupérer le téléphone. Ma mère prend de mes nouvelles et je prends les leurs. Elle prend cinq minutes pour se plaindre de ses enfants et des dépenses de la semaine. Je lui promets de lui envoyer de l'argent avant de lui passer Yumna à qui elle a demandé de parler.  Je  m’habille en attendant qu’elle finisse leur causette. Elle raccroche quelques minutes plus tard et se tourne vers moi la mine grise.


Moi : qu’est-ce qu’il y a ?


Yumna : tu as parlé de moi à ta mère ?


Moi : oui, ça te dérange ?


Yumna maugréant : je pensais qu'on devait attendre avant d'impliquer nos parents ?


Moi : les tiens peut-être, sinon en ce qui concerne ma mère tu n’as rien à craindre. En plus, je ne peux pas voyager sans prendre la peine de prévenir un membre de ma famille quand même !


Yumna : hmm ça ne me plaît pas que ta mère soit au courant pour nous, ça donne une autre dimension à notre relation et ce n’est pas ce qu’on avait convenu toi et moi.


Moi : ça ne veut absolument rien dire.


Yumna : si, ça complique tout. Elle me prend déjà pour "sa belle fille".  On ne présente pas une fille à sa mère si on n’est pas sûr du devenir de la relation et c’est clairement notre cas.


Moi : mais qui te dit que moi j’ai l’intention de me séparer de toi ? 


Yumna soupire lasse : Elias…


Moi la coupant : Yumna laisse au temps le soin de décider pour nous. Je t’ai dit que je suis ton homme quelle que soit la décision que tu prendras. Ma mère, je la gère comme je peux. 


Elle me regarde dubitative et finit toutefois par hocher la tête.


Moi changeant de sujet : et si on entamait notre programme ? Je veux voir si Abu-Dhabi dont tu parles tant rivalise avec les USA.


Yumna (sur un ton de défi) : et comment ? Ça le surpasse dix mille fois


Moi sourire en coin : je veux bien voir ça.


Yumna : j’ai fait une liste des endroits à visiter pendant que tu étais sous la douche.


Elle me tend le papier que je balaie d’un coup d’œil.


Moi : en dehors de la mosquée, je suis prenant pour le reste.


Yumna arquant le sourcil : pourquoi ?


Moi : je l’ai déjà visité, il parait que c’est la mosquée…


Elle parle en même temps que moi.


Yumna : de mon père.


Moi : du cheikh.


Je beugue sur ce qu’elle vient de dire.


Moi : la mosquée de ton père, c’est ton père le cheickh ?


Yumna hésitante : euh oui.


Moi : donc tu es…


Yumna : une princesse émiratie.


Moi stupéfait : what a fuck ??!!



Ussama…


Nous sommes dans l'après-midi du  jeudi et je suis dans ma chambre à manipuler mon téléphone allongé de travers sur le canapé central de mon salon. Je suis rentré de mon site hier. Non  pour le travail, mais pour une visite des navires en service pour ainsi dire et ça m’a donné l’envie de reprendre le travail. Ce que je compte faire dès lundi, c'est-à-dire dans deux jours. Ce n’est plus si fun que ça de rester à la maison. En dehors de Jedah que j’ai sous la main, les autres se sont trouvés des activités. Yumna est en villégiature sur l'île de Yas, va savoir ce qu'elle compte y faire toute seule. Elle nous a dit à maman et moi que c'est pour remettre ses idées en place, qu'elle veut respirer l'air pur... Des conneries sans pareil, je suis certain qu'elle cache quelque chose et je ne vais pas tarder à le découvrir.  Quant à Khalil, il a décidé de prendre son rôle de futur cheikh au sérieux en trimant avec papa  dans les villages. Ils rentrent normalement ce soir. Ça me fait penser à ma corvée de demain, j’ai pour mission de lui ramener sa dulcinée dans le penthouse de papa. Une histoire de malade ! Difficile à assimiler que mon frère, le Khalil tombeur de ses dames soit si épris et en plus à fond dans son truc krkrkrkr. C’est juste surprenant, mais on voit que ça lui fait du bien en plus de le rendre  meilleur. Par contre, il y a cette histoire avec Khadija que je redoute pour lui. Je ne connais pas le fin fond de l'histoire puisque les concernés eux-mêmes refusent d’en parler. Mais ça risque de barder avec le daron.

Autant dire qu'on s'est beaucoup rapproché Khadija et moi du fait que je sois la seule personne qui s'intéresse à elle. Enfin, il y a maman aussi, mais elle est plus ouverte avec moi. Mon temps libre, c'est avec elle que je le passe. On se raconte nos journées, on parle de cinéma, religion, nourriture. En bref, on aborde beaucoup de sujets sauf celui qui implique Khalil. Je dois néanmoins avouer qu'elle est d’une agréable compagnie. 


Quand je me lasse de jouer à Uno, ce que je fais depuis une heure déjà, je consulte ma boîte mail et réponds à quelques messages des clients. Je pars ensuite dans le contact d'Eddie et vois qu'il est connecté. Nous avons pris l'habitude de nous écrire par moment. Il ne veut toujours pas entendre parler de Yumna, mais ce n'est pas pour autant que j'ai cessé de mes tentatives de les concilier.


Moi écrivant : salut petit.


C’est un peu plus d’une heure plus tard pendant que j’enfile un tee-shirt et un pantalon dans  l'intention de sortir prendre de l’air qu’il répond. C’est pendant que j’arpente les couloirs que je lui réponds également.


Moi : comment tu vas, et tes vacances ?


Eddie : je me maintiens. (mes vacances)... Tranquille  Je suis actuellement à Lomé.


Moi : ah ouais ? En famille je crois.


Eddie : yep, mais je rentre sous peu à New-York. 


Moi : les petites te manquent déjà ?  Tu as un long mois devant toi avant la reprise.


Eddie : même pas, je dois remplir quelques formalités pour mon internat et m'occuper de mon déménagement.


Moi : tu es sérieux que tu fuis ma sœur ?


Eddie : il y a de quoi nan ?


Moi : lol en tout cas ! 


Eddie : dis-moi comment elle va ?


Moi : je n’en sais rien, il faut peut-être l’appeler pour le savoir.  


Eddie : lol je ne marche pas.


Moi : c'est déjà bien que tu prends de ses nouvelles. Sinon elle va bien.


Eddie : cool.


Moi : j'attends toujours que tu me deniches une petite Togolaise. 


Eddie :  ouais c'est ça ! Je te laisse, je sors avec le padré.


Moi : je compte sur toi. Bye boy !


Eddie : free.


Je remets le téléphone dans ma poche et décide de faire un tour voir Abdallah. En voilà un autre sous-marin, on ne voit même plus sa bouille. J'arrive et pousse la porte qu’il a laissée ouverte avant de me rendre dans la cuisine guidé par des éclats de rire. Je le retrouve, enfin, je les retrouve très enlacés adossés  contre le plan de travail grignotant, je ne sais quoi posé dans le plat à côté d’eux tout en bécotant. Je me racle la gorge pour leur signaler ma présence, c'est Cartia qui se retourne en premier. Elle se détache précipitamment.


Cartia commencent : Sama...


Moi l'interrompant : c’est depuis quand ça ?


Cartia : quelques semaines.


Abdallah : et on se marie bientôt.


Je les regarde tour à tour interloqué.


Moi : dites wallah !?


Abdallah hochant la tête : on attend le retour de ses parents pour les prévenir.


Moi : et vous faites vos choses en cachette sans même souffler aux autres (regardant Cartia) même toi ?


Cartia : j’avais prévu le faire.


Moi : quand ?


Elle baisse la tête.


Moi : anyway je suis content pour vous (à Abdallah) félicitation bro !


Abdallah souriant : merci.


Moi : je vous laisse, c'était une visite de courtoisie.


Cartia : attends.


Moi : ok !


Elle récupère son hidjab et me suit sans mot dire. Je décide de prendre la parole au bout d'un moment.


Moi : pourquoi tu ne m’as rien dit ? Je t’aurai encouragé parce que Abdallah en plus d’être mon cousin, c’est quelqu’un de bien. Je croyais qu’on était potes. 


Cartia : et on l’ait toujours, je suis désolée que tu l’aies appris de cette façon. 


Moi : je ne vais pas te blâmer pour ça. C’est ta vie, tu la gères comme tu le penses. Sinon je suis heureux pour toi, tu vas finalement entrer dans notre famille.


Cartia souriant toutes ses dents : on dirait oui.


Moi : félicitation ma pote.


Cartia : merci mon pote !


On se sépare en riant et c'est dans la même humeur que j'arrive dans le jardin où je trouve Jedah assise près d’un coin d’eau. Sitôt qu’elle relève son regard dans ma direction que mon cœur commence à battre à tout rompre avec une sensation dans le ventre que je ne saurais décrire. C’est à chaque fois comme ça quand je suis près d’elle, je suis parcouru de frissons étranges. 


Jedah : salam aleik Sama.


Moi : aleik salam. 


Jedah me souriant : aller vient, ne reste pas là-bas.


Je me rapproche d’elle tel un automate.


Jedah : j’ai découvert ce jardin ce matin, c’est tellement beau.


Moi (prenant place à côté d’elle) : oui, c’est le jardin privé de la famille.


Jedah : je vois, euh merci pour le cadeau hier. Il ne fallait pas te déranger.


Moi : ce fut un plaisir.


On se tait quelques secondes au cours duquel je l'observe du coin de l'œil attiré par la lueur scintillante  dans son regard.


Moi : tu as de magnifiques yeux.


Jedah timidement : merci.


Flottement.


Moi : tu as passé une belle journée ?


Jedah : oui oui, à part l’ennui ça va. 


Moi : on va voir comment y remédier ce soir. Il y a Casa del papel qui passe sur Netflix, nous allons improviser une soirée ciné.


Elle lève les yeux sur moi et sourit.


Jedah : j’ai hâte.


Moi : moi encore plus, après le dîner ça te va ?


Jedah hochant la tête toujours souriante : c’est d’accord. Je vais devoir te laisser, je vais aller porter un coup de main pour la préparation du dîner.


Moi : ok, à toute.


Jedah : à toute (revenant sur ses pas) excuse-moi, ça te dérange si tu m’accompagnes chez les Singh demain ? J’aimerais rendre visite à mon amie.


Moi : ça ne me dérange pas, je dois faire un tour là-bas demain.


Jedah : ça tombe bien alors.


Moi : on dirait bien.


Je la regarde partir avec une boule au ventre. J’aire dans le jardin quelques minutes avant de regagner la salle de cinéma que je prépare pour la soirée. L’impatience me gagne pendant le dîner du coup, je finis rapidement mon plat et vais me préparer pour l’y attendre. Elle apparaît dans une robe bleu turquoise, le foulard posé sur son épaule laissant ses cheveux en vrac. J'ai l'impression de la voir pour la première fois.


Jedah : bonsoir,


Moi : bonsoir, euh eh... 


Jedah (désignant la porte) : je peux entrer ?


Moi titubant : oui euh oui.


Lumière tamisée par l’écran géant, nous prenons place sur les sièges avant. Elle se concentre sur le film et moi sur son visage, elle est tellement belle. De toute façon, j'avais déjà suivi ces épisodes. Quand le programme finit, nous passons le tiers de la nuit à commenter les épisodes suivis avant de nous séparer à un étage prêt.


Le lendemain soir, j'arrive à l'heure convenue par Khalil chez les Singh avec Jedah comme prévu. Nous sommes reçus par la maîtresse de la maison elle-même à qui je donne la commission de Nahia avant de l’attendre seul dans leur salon pendant que Jedah cause avec sa copine à la terrasse. J'attends une dizaine de minutes avant qu'elle n'arrive.


Nahia me souriant : salam Ussama, j’espère que je ne t’ai pas fait trop attendre.


Moi répondant à sourire : wasalam, non non. Par contre on doit y aller avant que Khalil ne vide ma batterie.


Nahia riant : d’accord, je suis prête.


On va d’abord dire au revoir à tata Nawel et je retourne voir Jedah.


Moi : je reviens te chercher ?


Jedah : oui, s’il te plaît (lorgnant Nahia qui arrive en ce moment) enfin si tu es disponible.


Moi : je le suis.


Nahia lance un salam auquel Jedah est la seule à répondre.


Moi me tournant vers Nahia : c'est bon on peut y aller.


Nahia : d'accord à toute les filles.


Jedah : ok, passe une bonne soirée.


L'autre la toise.


Nahia : merci (fixant l’amie) à bientôt !


Alisha : tchuiipp !! 


Jedah lui lance un regard réprobateur. Nous faisons quelques pas que nous les entendons se disputer.



Khalil…


Barbe parfaitement taillée, je pénètre le penthouse que j'ai réquisitionné pour ma soirée avec Nahia dans un costume bleu roi  moulant ma musculature à la perfection. Elle arrive dans exactement trente minutes et je veux m'assurer que tout soit au point avant cela. Je prends attache avec les valets que j'ai sollicités pour l'occasion afin de leur donner quelques précisions. Quand c'est fait, je vais l'attendre devant l'ascenseur en trépignant d'impatience. 


J'ai prévu cette soirée pour fêter le début de notre relation vu que nous n'en avons pas eu le temps. Par rapport à l'incident avec le cheikh nous ne sommes plus revenus là-dessus. Bien qu'elle l'ait pris avec un fair-play dont elle seule en a le secret je compte toujours lui en parler. De toute façon, je me fiche royalement de l'opinion qu'il se fait d'elle. Mon seul souci, c'est d'éliminer Jedah dans le game. Mon père et ses humeurs, je ne gère pas. J'ai guetté des occasions au cours de nos voyages pour en discuter avec lui en vain. La mission était beaucoup plus coriace que je ne l’avais pensé. Nous avons néanmoins pu atteindre nos objectifs, nous sommes même allés au-delà de ces objectifs. 


Le programme ce soir, c’est dîner aux chandelles et une petite promenade sur la corniche d’Abu-Dhabi histoire de lui faire découvrir Abu-Dhabi by night.


 Quand l’ascenseur s’ouvre sur elle, je fais la courbette en lui prenant la main.


Moi sur ton révérencieux : bonsoir mademoiselle Adja, permettez-moi tout d’abord de vous dire que vous êtes d’une beauté renversante.


Nahia amusée : oh merci monsieur Ben Zayid, je vous retourne le compliment.


Moi : et j’ajoute que vous me fasciniez plus qu’aucune femme ne m’avait jamais fasciné.


Elle sourit.


Nahia : bon maintenant, on y va ou quoi ?  


Toujours casse feeling cette fille !


Moi toujours dans ma lancée néanmoins : c’est par ici mademoiselle.


Elle place sa main dans la mienne et nous regagnons la suite sans tarder.  Les valets se dévouent pour nous faire passer une soirée idyllique comme escompté. Nous passons une partie du repas à étendre sur nos différents voyages ensuite elle ouvre le débat sur une éventuelle opposition de mon père à notre union. Ce qui n'est même pas prêt d'arriver d'ailleurs.


Nahia : tu penses qu’il va m’aimer ?


Moi : l’essentiel c’est que moi, je t’aime.


Nahia : et tu me l’as suffisamment prouvé, mais j’ai aussi besoin que ta famille m’accepte. Ça risque de compliquer les choses entre nous si ce n’est pas le cas. 


Moi : ce n’est pas le plus important ce qui compte, c’est notre couple. 


Elle soupire, mais n’émet aucun commentaire. Je change de sujet pour agrémenter l’atmosphère qui devenait un peu morose et on finit de dîner dans une bonne ambiance. Par la suite, nous sommes conduits au port par un valet et faisons le reste du chemin à pied. On finit par s’accouder à une jetée qui nous offre une vue époustouflante sur la corniche.


Moi : tu as aimé la soirée ?


Nahia (créant un espace entre le pouce et l’index) : c’était parfait ! 


Moi : content de le savoir.


Nahia : et toi ? Je t’ai senti évasif toute la soirée.


Moi : je suis juste un peu fatigué.


Nahia : mais il y a quand même quelque chose qui te tracasse, tu as toujours la tête ailleurs en ce moment et les plis sur ton front m’interpellent.


Moi (je me passe la main dans les cheveux.) : je ne vais pas le nier, mais on en parlera plus tard. Je ne veux pour rien au monde gâcher cette magnifique soirée.


Nahia plissant les yeux : c’est si grave que ca ?


Moi : rien qu’on ne puisse gérer.


Nahia : je te crois. Bon, on rentre ? Je commence à avoir froid.


Moi : attends je te passe ma veste.


Ce que je fais, mais nous ne tardons pas néanmoins à refluer en voiture. On se saute dessus dès qu’on passe le pas de la porte. Je goûte à l'ivresse de ses lèvres, à la chaleur de sa peau et lorsque je sens l’envie et l’excitation montée en nous, je m’arrête brusquement et lui prend le visage en coupe.  


Moi : on va s’arrêter là pour ce soir.


Nahia le regard hagard : pourquoi ?


Moi : je veux faire les choses bien, il faut d’abord que j’aille voir tes parents pour officialiser notre relation.


Nahia : ah euh... Ok.




  


Le tournant décisif