Nouveaux horizons

Ecrit par Saria

***Parakou***

***Agence principale BOA***

***Dylan***


Heureusement que j’étais assis sinon je serais tombé. Nimata était assise en face de moi avec Saad dans ses bras.


Nimata : Dylan ? Tu m’as entendu ?

Moi (exhalant un soupir) : Oui…Tu voudrais que je signe un document pour toi.

Nimata : Oui…Une autorisation de sortie du territoire avec le petit… En fait je vais en Côte d’ivoire pour une vente privée organisée par les Galeries Konan

Moi : Konan comme Chris Konan ?!


N’ouvrez pas grand les yeux…J’ai fini par avoir le fin mot de l’histoire de l’hôtel les Routiers. Notre couple ? Il est comment dire entre parenthèses. Si je le vis bien ? Non ! J’ai l’impression que je vais débloquer à l’avoir si près et en même temps loin de moi ! Nous sommes dans une sorte de transition, un peu potes…surtout parents de notre merveilleux petit garçon.


Nimata : Oui c’est lui qui organise pour moi c’est une grande opportunité ! C’est juste une semaine ! Je partirai avec la dada et Saad…enfin si tu es d’accord !


Je bâillonne la jalousie qui menace de m’étouffer, on n’a pas besoin d’être un génie pour comprendre ce qui se cache derrière tout ça ! Une semaine à Abidjan avec lui ! Si je refuse, elle partira seule et je ne veux pas qu’elle se retrouve seule avec lui. Sainte Patience priez pour moi. Je plaque un grand sourire sur mes lèvres :


Moi : Moi aussi je pense que c’est une grosse opportunité pour toi ! Félicitations Madame la CEO de Jewels ! C’est du sérieux hein !

Nimata : Merci !


Elle m’explique un peu les choses, je lui donne des conseils. Je passe quelques coups de fils, je lui signe son document.


Quelques jours plus tard, je les embarque pour Cotonou d’où elle prendra son vol. Je garde mes mains dans mes poches et je la regarde me faire un au revoir le cœur en lambeaux… Si notre couple survit à tout ça ! Je crois que plus rien ne nous ébranlera !


 

***Abidjan***

***Quelques jours plus tard***

***Chris Konan***

 

La vente privée de Nimata s’est très bien déroulée et l’exposition qui est en cours depuis quelques jours est un véritable succès! J’ai toujours eu un don pour les « bonnes affaires ». Comme vous vous en doutez, il n’y a pas que ça. Nimata me plaît ! Énormément ! Dieu seul sait que ce ne sont pas les femmes qui manquent dans ma vie.


Mais disons que généralement on se comprend, j’ai des attentes, elles ont les leurs et on se gère ! « Elle » est différente de toutes celles que j’ai connues jusqu’ici. Je connais son parcours qui n’a pas été un long fleuve tranquille. Je sais que le père de son fils, ou plutôt j’ai cru comprendre qu’il ne voulait pas sortir de sa vie. Elle-même je la sens hésitante vis-à-vis des hommes, c’est sur ça que je voudrais surfer.


Je la retrouve à l’hôtel Ivoire où Les Galeries Konan l’ont logé avec son fils et la nounou du petit. J’avais une offre dans ma manche !


Dès qu’elle m’ouvre mon cœur fait un bond. Elle portait une robe à volant jaune, des escarpins dans le même ton. Elle avait lissé ses cheveux et s’était maquillée légèrement. Voilà un autre truc qui me fait fondre chez elle, toujours très élégante, jamais rien de surchargé. Et elle ne semble pas être consciente de l’effet qu’elle a sur ceux qui la croisent. Nimata a su conserver à 30 ans une sorte de fraîcheur et une âme d’enfant !


Moi : Tu es magnifique !

Nimata : Et toi toujours aussi beau parleur !

Moi : Je t’apporte les chiffres de ta semaine de travail.


On s’installe confortablement et je lui montre, elle ouvre de grands yeux quand je lui parle des recettes et surtout du pourcentage qui lui revient.


Nimata : Babi est doux dèh !


J’éclate de rire à sa fausse imitation de l’accent ivoirien.


Moi : Tu n’as encore rien vu ! Je te parle sérieusement…Pourquoi tu ne resterais pas dis jours ou deux semaines de plus pour que je te montre un peu Abidjan et environ. Ce ne sera pas que le quartier d’affaires seul que tu connaîtras. Dis oui s’il te plaît ça te fera des vacances… bien méritées d’ailleurs !

Nimata : Mais…Je ne peux pas, je viens de lancer mon affaire…Je ne peux pas me permettre ce genre de folie…Pas avant trois ans au plus tôt !

Moi : Ne m’offensez pas belle dame ! Tu es mon invitée voyons ! Laisse-moi te faire plaisir Nima s’il te plaît !

Nimata : Hum

Moi : S’il te plaît, j’ai vu avec ma sœur jumelle Manula (clin d’œil à Manula95, tu es officiellement sa complice ma belle Dylan te voit !) vit à Marcory et pourra t’héberger avec ton fils et sa nounou

Nimata : Tu es sûr ?!

Moi : Oui, elle est d’accord…C’est une jeune femme pétillante, vous allez bien vous entendre !

Nimata : Ok alors…J’accepte…Mais quand j’en aurai marre je serai libre de partir hein ! Il ne faudra pas te sentir offensé

Moi : Tu as ma parole !

 

***Nimata***


J’ai fini de dire oui avant de penser à Dylan. Depuis que je suis là, tous les soirs on fait un skype, il peut voir aussi Saad. Je lui rencontre mes journées mes rencontres, ça me fait du bien le type de relation qui existe entre nous pour le moment. Cette sorte de transition, je découvrais une autre face de la relation et une autre face de Dylan. Il ne me bousculait pas, quand il n’est pas d’accord il me le dit également mais sans s’emporter. Moi de mon côté j’évite de lui prendre la tête ou de lui manquer de respect.


Je lui envoie un whatsapp pour lui dire que je voudrais rester un peu encore à Abidjan, histoire de voir un peu. Il me rappelle presque immédiatement ! Je savais qu’il avait dû venir à Cotonou exprès pour nous ramener Saad et moi afin de nous éviter le bus et ses tracasseries. Il m’écoute développer et n’ajoute rien. Je sentais qu’il était profondément blessé mais qu’il ne voulait pas parler par peur peut-être de dire des choses qu’il pourrait regretter. J’étais triste de le contrarier mais en même temps je ne sais plus c’était quand la dernière fois où je me suis éclatée. J’avais envie d’essayer ça !


Manula est une jeune femme vraiment hors du commun. On sent qu’elle est super attachée à son frère. Elle parle vite, fait de grand geste, son rire est franc on sent la personne généreuse, sans chichi. Elle habite un très beau duplex à Marcory. D’emblée, elle est tombée sous le charme de Saad qui le lui rend bien (Cet enfant fera des ravages plus tard, les tatas faut surveiller ça !).


Tout était beau, sobre avec de jolis tons, on se sentait tout de suite comme chez soi ! On dépose nos paquets, on mange et on se repose.


 

***Tard le soir ce jour-là***


Manula et moi nous nous préparons, ce soir au programme virée en boîte de nuit. J’ai oublié de dire que Marcory regorgeait aussi de boîtes de nuit et Bars huppés et chics. Je n’avais pas prévu sortir donc on a regardé ce qu’on trouvait dans la garde-robe de mon hôtesse. Finalement, je trouve une robe en cuir noir, ouverte devant et derrière. Je choisis pour tout maquillage tracer le contour de mes yeux avec un eye-liner et un rouge à lèvre mate. Je tire mes cheveux en une queue de cheval et puis je chausse des hauts talons noirs à paillettes. Je me regarde et rigole, Dieu ce n’est pas moi devant la glace !


Lorsque je sors de ma chambre pour rejoindre les autres en bas, leur réaction me dépasse : Chris émet un long sifflement avant rester la bouche ouverte, Manula bat des mains comme un enfant et dit qu’elle a eu raison du choix de la robe. Moi j’étais super intimidée.


***Quelques jours plus tard***


J’ai fait le tour des grands restaurants, des maquis, j’ai vu la fameuse rue princesse (j’avais la bouche grande ouverte à cause des choses que j’ai vu là-bas). Je suis allée à Yamoussoukro voir la basilique, c’est assez impressionnant même si je ne suis pas chrétienne, mon coup de cœur fût Bassam située à moins de 50 km d’Abidjan.


Je venais de boucler une semaine comme ça à me balader, à manger, à sortir. Je profitais juste, c’était comme une bouffée d’oxygène para rapport à tout ce que j’ai vécu ces derniers temps : les angoisses, le stress, les peines. Ma relation avec Chris était faite de beaucoup de spontanéité, même s’il m’arrivait de surprendre son regard brûlant sur moi. Je n’y prêtais pas vraiment attention, je me disais que je me faisais des idées, ou plutôt c’était agréable.


Ce soir nous étions sortis seuls, j’avoue que ça arrive rarement. Il m’a emmené mangé au Coconut Groove. C’était d’une beauté à couper le souffle…C’était très romantique, étrangement la soirée m’a rendu mélancolique, j’aurais tellement aimé que Dylan soit là, j’aurais aimé découvrir tout ça avec ses yeux. Après le dîner nous avons foulé le sable fin, je regarde le parfait agencement de la nature et je me dis allahou akbar ! Je me tourne pour partager mes impressions avec Chris quand je rencontre son regard chaud. Je déglutis péniblement, je savais ce qui allais suivre, est-ce que je le voulais ? Je n’en sais rien. Comme s’il percevait la bataille qui se livrait en moi, il baisse sa bouche centimètre par centimètre. Au dernier moment, il s’arrête, me regarde dans les yeux et se détourne ! Ouf s’était moins une maman !


Chris : Tu n’es pas prête…N’est-ce pas ?

Moi : Je crois que oui…Au fond, je ne le serai jamais...avec un autre homme

Chris : Tu l’aimes encore


C’était juste un constat. Je cherche ses yeux mais il me les cache dans une sorte de pudeur et me serre contre lui.


-Tu as chamboulé mon existence tu sais ?! Jamais aucune femme ne m’a touché comme tu le fais. Je suis fou amoureux de toi, je ne sais pas comment c’est arrivé mais c’est comme ça. Je suis heureux que nos chemins se soient rencontrés.


On reste comme ça un moment puis il me prend par la main et on revient sur nos pas. Le retour chez Manula se fait dans un silence méditatif. Pas lourd, non, juste que chacun repensait de son côté à la soirée. Il me raccompagne jusqu’à l’entrée, je lui dis merci.


Moi : Je voudrais repartir demain, tu crois que c’est possible je n’ai rien réservé

Chris : T’inquiète je m’en occupe

Moi : …

Chris : Nimata, je t’ai avoué mes sentiments, promets-moi que cela ne sera jamais une gêne entre nous. Quelque soit ce dont tu as besoin en termes de relations, ou d’argent, quelque soit le problème que tu as, ce dont tu as besoin, les portes que tu voudrais ouvrir…Je serai là ! Toujours et sans contrepartie ! Juste une chose que tu devras faire pour moi...Promets-moi d’être heureuse avec lui !

Moi : Promis !


Il me fait une caresse légère du bout des doigts et se retourne, au moment où il s’apprête à entrer dans sa voiture je l’appelle il se retourne et je cours me jeter dans ses bras. Je savais que je venais de trouver mon alter ego, mon ange gardien, de ces relations qui vous suivent toutes la vie !

 

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