Obsèques
Ecrit par Boboobg
*Farah
Dès que j'ai ouvert les yeux dans ma chambre et que quelques minutes plus tard, mes souvenirs sont revenus, j'ai commencé à avoir du mal à respirer tellement c'est douloureux.
Je n'avais jamais auparavant eu aussi mal de toute ma vie. Moi qui croyais qu'après toutes les découvertes faites auprès de Édouard, j'allais mal, je me trompais royalement.
Comment une seule personne peut enmagasiner autant de souffrance ? Comment un seul être peut avoir autant de malchance ? Suis-je l'objet d'une malédiction ? Ou simplement peut être que je ne mérite pas de vivre ?
Je me suis laissé tomber du lit afin de me mettre en position fœtal sur le sol et reguler ma respiration.
Au bout d'une heure dans cette position, toute seule dans le noir, je crois être arrivé à la fin de ma vie. Comment je pourrais vivre sans Erica ?
Quelqu'un la haut ne m'aime pas et pour cela m'envoie toujours autant de malheurs pour me le rappeler.
Nao(entrant dans la chambre) : yaya (voix enroué) tu es réveillé ? (s'assoie à mes côtés) papa Philippe m'a demandé d'attendre ton réveil pour te dire que la veillé se tiendra dans la parcelle familiale à ouenze. Ils sont déjà tous là bas (se mouchant) maman Lambert s'est proposé de garder mes filles.
Moi (la regardant dans les yeux) : pourquoi ce n'est pas toi ? Pourquoi cette voiture ne t'a pas écraser toi ? Pourquoi ma petite Erica ne respire plus alors que toi qui ne sert à rien, tu es là à me parler comme si c'était naturel que Erica, (fondant en larmes) Erica cette petite fille calme, tellement intelligente, tellement débrouillarde, tellement gentille et attentionnée et surtout généreuse. Erica ma petite fille meurt et que toi, toi tu sois là à me parler ?
Naomie (en larmes) : je sais ! Je me suis posé la même question tient ! Mais tu es notre grande sœur, plus même notre mère. Tu ne devrais pas me dire ça !
Elle s'est levée et a quitté la chambre. Je suis trop épuisée pour la rattraper et surtout lui dire que tout ceci c'est parceque je suis en colère contre moi même.
Ça c'est produit deux heures avant que je ne rentres. Ce qui veut dire que pendant que Erica affrontait la mort pour sauver Belle, moi je me faisais baiser dans un bureau, contre une porte par le fils de pute qui a couché ma mère.
Pourrais je encore avoir foi en l'humanité ? Ou tout simplement pourrais je encore avoir la force de me battre contre cette vie qui me veut toujours aussi bat que terre ? Car à chaque fois que je me relève, il y'a toujours quelque chose pour me mettre plus mal que je ne l'étais déjà. Est ce une vie ça ? Une vie de souffrance oui !
Mettant mes genoux au sol : seigneur pourquoi moi ? Pourquoi je dois souffrir autant ? Pourquoi autant de malheur dans ma vie ? Dans ma famille ? Si je t'ai offensé en quoi que ce soit, pardonne moi mais ne me prends pas Erica. Prends moi si tu veux mais ne me prends pas mes raisons de vivre. Ho mon Dieu Erica ! (en larmes)!
*Orelie Tchibanga
Quand j'ai quitté Brazzaville il y'a quelques semaines le cœur en joie, j'ignorais que j'allais y revenir aussitôt et avec autant de douleurs.
J'ai été accueilli par les larmes de ceux qui m'ont reconnu car oui la famille Odongo est aussi là, on ne sait d'ailleurs pourquoi vu qu'on existe pas pour eux.
La veillée dure depuis trois jours quand Sandrine Odongo apparaît toute en noir avec un visage sans expression. Chacun redoutait le moment où elle ouvrirai sa grande bouche et cela n'a pas tarder.
Sandrine : VOUS là ! Vous tous là ! Vous devez m'expliquer comment une fillette de douze ans peut mourir aussi facilement (elle ne connaît même pas l'âge de sa fille pfff). Bande de sorciers ! Vous allez vomir mon enfant ! Des sorciers (criant) des sorciers, Odongo, Itoua vous êtes tous des sorciers.
Naomie(allant la calmé) : s'il te plaît maman tous le monde te regarde !
Sandrine : ho Naomie ? (émue) mon Dieu mais c'est mon reflet ou bien ? (la prenant dans ses bras) ho mon Dieu Naomie ou est passé ta sœur ? Dis moi ma chérie, ou est passée Erica ? Heeeee muana na ngai ya suka zambe (mon dernier enfant seigneur)!
Il n'y avait que Naomie pour pouvoir se préoccuper des bêtises et de la comédie que sa mère faisait. Pendant que Farah ne disait rien, d'ailleurs elle ne parlait même plus.
Sandrine (entrant dans la maison) : toi Farah! C'est toi que je cherche ! Tu étais où quand mon enfant s'est faite renverser ?
Farah ne la regardait même pas ce qui me surpris car ma sœur a la parole facile. Sans doute la perte de Erica qui l'a mise dans cet état. Si moi j'ai autant mal, je ne comprendrai peut être jamais le mal qu'elle qui a été sa mère pendant tout ce temps peut ressentir contrairement à celle là.
Sandrine : tu étais sencé prendre soin d'elle, t'en occupé pendant ce temps tu passes tes journées à te faire coucher par des blancs pour ensuite ramener des bâtardes !
Moi(n'en pouvant plus) : mais tu as du culot et de l'audace de venir à une veillée pour faire ton m'a tu vu ? Si elle, elle était sencé s'en occupé alors toi la mère tu étais sencé faire quoi ? Disparaître ? Et laisser une fille de quinze ans sans le sous s'occuper de ton mari malade et de tes deux enfants en bas âge ?
Sandrine (grinçant des dents) : mais tu es qui toi ?
Moi : une personne qui n'aime pas le bruit d'assiette vide que tu en train de faire. Alors tu la fermes et pose tes fesses refaites sur un banc en respectant le silence de ceux qui souffrent ou tu l'ouvres et les jeunes te mettent dehors.
Sandrine : Orelie ?
Moi : NON, quelqu' un qui te déteste au point de pouvoir te mettre un coup de poing.
Elle n'étais sans doute pas préparé à recevoir autant de haine de ma part. Car pour la première fois, elle est restée à sa place. Peut être que la mort de sa fille l'a éventuellement touché en quelque sorte.
La famille Itoua s'est surpasser les pauvres à pouvoir réunir de quoi offrir un cercueil et un tombeau digne à la petite. Gaston et moi lui avons offert une magnifique robe blanche, ainsi que les draps et tous les accessoires pour qu'elle soit la princesse qu'elle était.
Le chef de Farah a même offert le dîner du dernier jours et ses collègues de travail ont fait le service.
Quand à la famille Odongo ils se sont contentés de prendre le café et les baignés sans sortir un seul sous. Des ignares comme ça !
Je passais toute la journée et le début de la nuit à la veillé mais je rentrais pour dormir avec Belle et Edna qui ne savait rien de ce qui se passait. Maman Lambert s'occupait déjà d'elles à midi alors je ne voulais pas étant donné que j'étais déjà là abusé de sa bonne foi.
Quand Belle s'est mise à insiter sur les questions. Je lui ai dit que Erica était une héroïne et elle avait fait un acte héroïque tellement glorieux que Dieu avait décidé de la prendre avec lui. Car Dieu nous prends souvent les êtres les plus meilleurs.
Belle (en larmes) : je ne vais plus la voir ?
Moi : tu l'a verra, le jour où Dieu te rappelera toi aussi. Un jour nous serons tous ensemble au paradis.
Belle : qui s'occupera de moi et de bébé Edna?maman n'a pas le temps, elle doit travailler. Dit à Dieu de nous rendre maman Erica, c'est elle qui sait s'occuper de nous.
Moi (en larmes) : je sais mon cœur (l'embrassant) on va essayer de survivre sans elle. Sache juste qu'elle est au paradis et qu'elle veille sur toi et bébé Edna.
C'est tout ce que j'ai pu lui dire a cette petite.
Édouard ainsi que Sandra (Sandrine la fille) ne sont venus que le dernier jour de veillé, faute d'avoir été mis au courant à la dernière minute.
Nous sommes allés la nettoyer dans la nuit. Farah n'a laissé personne l'a touché, surtout pas Sandrine qui avait trouvé à cet instant un semblant d'instinct maternelle.
C'est en silence qu'elle a nettoyé le corps sans vie de Erica avec tellement de douceur que je ne pouvais m'empêcher de verser des larmes. Ensuite, elle m'a permise à moi et Naomie de l'aider à l'habiller. Farah a expressément tenue Sandrine Odongo a l'écart. Et elle ne pouvait rien dire, il nous ai interdit par nos coutumes de parler dans une morgue.
Le jour de l'enterrement, nous avions tous porté le pagne que j'avais choisi pour.
À 9 heures nous étions à la sortie de la morgue pour l'y attendre. Nous l'avons ramené aux différents endroits qu'elle a vécu, ainsi qu'à son école ou ses camarades et ses professeurs étaient en pleures.
C'est aux environs de quinze heures que le cercueil est entré dans le trou au cimetière Bouka. Au dernier moment, je n'ai pas eu le cœur à laisser ma petite sœur reposer dans un endroit sale alors j'ai sorti mes économies pour lui payer une place au privée.
Papa Philippe qui est représentant de son défunt père a dit : Erica nous te pleurons. Et parceque nous avons autant de peine, je te demande d'être en paix si ta mort est naturelle mais si ce n'est pas le cas, Si une personne mal intentionné t'a tué mystiquement, suit la et ne la laisse pas vivre en paix.
On m'a demandé de parler parceque je suis le premier né de notre devergondé de mère. Mais vu que je n'ai rien a dire, j'ai laissé ma place à Farah. Car c'est elle qui a passé son temps à se battre pour qu'elle ai une vie.
Farah : je suis désolé de ne pas avoir été là. (en larmes) j'aurai dû mieux m'occuper de toi (j'ai posé ma main sur son épaule) je t'aime tellement ma chérie (jetant deux livres dans le trou) ce sont les cadeaux que j'allais t'offrir pour ton anniversaire. (essuyant ses larmes) je ne t'oublierai jamais ma princesse. Soit en paix !
Elle a ensuite pris un morceau de terre, qu'elle a jeté avant de tourner le dos et de s'en aller attendre dans le bus.
J'ai fait de même car je veux être là pour elle, quand j'ai surpris une conversation.
Naomie : je... Elle me l'a proposé et je penses que c'est mieux pour nous.
Farah :....
Naomie : yaya?
Farah :....
Quand Naomie est passé à côté de moi je l'ai arrêté par la main.
Moi : qu'est ce que tu as encore fait ?
Naomie : je vais vivre avec maman, elle veut me reprendre.
Moi : mais tu es folle ?
Naomie : ya Farah me reprochera toute la vie (essuyant ses larmes) la mort de Erica. Elle me l'a bien dit, elle aurai préféré que ce soit moi. De plus, maman va m'emmener voir mon vrai père.
Moi : alors elle t'a dit ? Et ça ne t'a rien fait ? Tu vas vivre quand même avec elle ?
Naomie : c'est ma mère ! Et pour une fois qu'elle veut bien faire les choses, je veux bien lui donner une chance.
Je l'ai lâché en allant rejoindre Farah dans la voiture. Je l'ai prise dans mes bras et pendant que nous attendions la famille, j'ai vu Édouard ainsi que son père venir à nous.
Farah : dis lui de se casser !
Moi : hein ?
Farah : s'il s'approche de moi, je le tue.
Je suis sorti alors leur dire de s'en aller. Il n'a pas insister même si son père semblait ne pas comprendre comme moi pourquoi Farah ne voulait pas recevoir leurs condoléances.
Une fois à la maison, je me suis mises à faire nos valises, toutes nos valises.
Farah : qu'est ce que tu fais ?
Moi : je deviens ta grande sœur Farah, je prends mes responsabilités. Je ne vais pas attendre que Belle, Edna et toi mourrez (sanglots) pour enfin comprendre que j'ai besoin de vous. Erica ne méritait pas une fin aussi brusque, une mort aussi tragique. J'aurai dû te forcer depuis longtemps, mais aujourd'hui, tu n'as plus rien à dire. Vous venez avec moi à pointe noire, tu iras dans le privée et je ne te laisserai t'occuper financièrement de toi qu'une fois que tu aurai commencé à travailler.
Farah : Orelie...
Moi (décidé) : j'ai déjà parlé à Gaston, je vous voulais toutes mais comme Naomie croit pouvoir réussir aux côtés de Sandrine Odongo mieux pour elle. Nous allons quitter cette ville et ne plus y remettre les pieds avant longtemps.