oui pour un point, Martin perdit son âne...
Ecrit par Ibiki
- Nayanka -
Depuis l'appel de Jimmy je suis terrifiée. Je suis là à l'hôpital mais je n'ose pas entrer. Les vigiles me demandent si j'ai un problème, s'ils peuvent m'aider. Non personne ne peut m'aider. Mon téléphone sonne. C'est encore Jimmy.
Le courage est où ? Si je n'avais pas quitté la maison, si au moins je prenais ses appels. Il ne serait pas sorti. Je culpabilise, parce que je suis à l'origine de tout ça...
Je finis par me rendre aux urgences. Jimmy me fait signe de la main. Mon coeur bat.
- bonjour Naya, je suis seul avec lui. Ta belle-mère est repartie à la maison. Tu sais qu'il y a le bébé...
- OK... Comment il va ?
Jimmy me regarde et secoue la tête de la droite vers la gauche.
- Ça veut dire quoi Jimmy...?
- Il vient.. Il vient de rendre l'âme...
- comment ça il vient de rendre l'âme ?
- il vient de..
- Quoi ? Il est parti ?
- Il vient de s'en aller... Il y a peine 10 minutes... Le médecin m'avait déjà confié que son cas est grave et très délicat.
Tout ce Jimmy dit n'arrive pas à mes oreilles. La douleur est si vive que j'ai l'impression de suffoquer. L'intensité de ma douleur m'empêche de respirer...
- Lucas... Lucas...
J'ai une drôle de sensation.. J'ai l'impression que mes jambes ne me supportent plus... Je veux crier mais aucun son ne traverse ma gorge. Je regarde Jimmy parler. Je n'entends plus rien. Ma vue est floue. Mes jambes ne supportent plus le poids de mon corps. J'attrape le colle de la chemise de Jimmy pour ne pas tomber..
Jimmy parle mais je ne comprends pas ce qu'il dit... Il me secoue vigoureusement.. Je...
- Elle doit faire attention. Elle est enceinte de ce fait, toute situation de stress doit être évitée. Mais toutefois je vais garder un oeil sur elle. Ne vous inquiétez pas la maman et bébé sont juste très secoués par la triste nouvelle.
- Merci docteur.
Je reconnais cette voix celle de mama Inès. Je suis dans un lit. Je ne sais pas exactement ce qui s'est passé.
- À la moindre inquiétude appelez-moi directement. Voici ma carte.
- Merci beaucoup.
Les bruits de pas s'éloignent , suivis d'un bruit sourd. Sûrement la porte. J'ouvre les yeux. Je suis dans un lit avec une perfusion dans le bras droit.
Les derniers événements me reviennent dans la tête. Lucas. Lucas est parti, pour toujours. Il est parti. Je pousse un cri rempli de rage. Les larmes affluent sur mon visage.
La porte s'ouvre brusquement, mama Inès entre en courant. Elle me regarde. Puis lentement avance vers moi et me serre fort contre elle.
- Sois forte, t'es enfants ont besoin de toi..
-Mama Inès -
J'ai le coeur brisé, j'ai perdu la prunelle de mes yeux. Mon bébé, ma vie mon unique fils. Il est parti.
À qui peut-on en vouloir ? Il serait facile de dire sue c'est la faute à sa femme et pourtant. c'estlui qui est à l'origine de tout ça. Nayanka en avait juste marre de toute cette souffrance. Elle voulait vivre.
Mais au fond je lui en veux aussi. Je sais que je ne devrais pas mais je lui en veux. Mais c'est plus fort que moi.
Mon enfant, mon trésor. Est parti... Lee larmes aux yeux je sors de la chambre de Nayanka. De la chambre de la veuve.
Elle s'est endormie, je ne souhaite pas la réveiller. Elle pleure dans le sommeil. Elle souffre je sais... Mais lui c'était mon fils.
Nayanka, tu souhaitais la dissolution du lien matrimonial. Mais à travers le divorce, et non la mort. Te voilà veuve.
Le chemin sera long, et douloureux parce que je sais que tu l'aimes encore. Je ne sais pas comment ça va se terminer cette histoire.
- La dernière conversation que j'ai eu avec lui .. Il m'a dit que c'est chez-toi qu'il se rendais. Je..
- ...
- Je ne lui aurais jamais interdit de partir chez cette jeune femme... Je.. Snif..
- Maman, son histoire était déjà terminée. Dieu avait déjà décidé ainsi.
- Jimmy, j'ai mal... J'ai perdu mon fils. Il est parti. Ton frère est parti.
- ... Les enfants ont été prévenus ?
- Oui. Ils sont en route...
Mon Dieu. Comment ils vont réagir ? Gérald... Mon Dieu. Gérald... Il faut que je l'appelle... Pour lui dire que...
-.Sophia-
Le coup de fil de Mami Inès m'a réveillé. << ton papa vient de nous quitter... >>. Cette nouvelle était comme un poignard en plein cœur. J'ai réveillé Nathaniel et je lui ai dit.
Il m'a pris dans ses bras et ensemble on a...
Pour lui éviter le choc. J'ai pris toute seule là route de l'hôpital. Mama n'est pas bien. Je me dois d'être avec elle. Tonton Jimmy et mamie Inès s'occupent des formalités pour la morgue. Il m'a quand même donné le numéro de chambre de mama.
J'arrive devant sa chambre. La porte n'est pas fermée hermétiquement. Je guette, elle est assise, elle pleure. Cette image me brise le coeur. J'ai trop vu ma mère pleurer. Mais cette fois, j'arrive à voir que cette peine et tristesse sont plus grandes que les précédentes. Sans le vouloir je ferme mes yeux et des larmes roulent sur mes joues.
J'essuie mon visage. Et j'entre. Elle regarde un instant et ouvre grand ses bras...
- Sofia, snif... Papa, papa.. Est parti. Il nous a laissé..
Je cours m'enfoncer dans ses bras. Je veux la consoler mais je n'y arrive pas. Ma douleur est grande. J'ai perdu mon père.
- Papa... Est parti. Plus jamais on le verra, plus jamais il ne nous touchera, plus jamais il...
J'éclate en sanglots.
- mama j'ai mal. Ça fait si mal... Pourquoi nous ?
-...
- Mama Dieu ne voit pas la peine qu'on vit depuis des années ?
- N'en veux pas à Dieu. Tout ce qu'il fait est bon..
- Quoi ?
Je la repousse brusquement
- Qu'est-ce qui est bon dans tout ça ? On souffre depuis des années. Qu'est ce qui est bien ? Dieu n'a-t-il pas pitié de nous ? De nos pauvres coeurs ?
- Sophia...
- Non ! Je refuse d'admettre ça... Je refuse.. Snif.. Je n'accepte pas ça.
Ma mère me prend dans ses bras et me caresse le dos.
- Ça va aller..
Je ne sais pas si ça va aller... Tout est si compliqué ...
- Nayanka -
Nous sommes tous rentrés à la maison. Le seul qui réussi à sourire c'est Faradji. Elle collé à moi. Il me sourit, il veut jouer. Je fais des efforts pour lui. Mais c'est difficile. Je veux juste pleurer.
Mama Inès pousse la porte sans entrer et dit :
- Les gens commencent à arriver. Je préfère que tu restes ici. Je leur dirai que tu ne te sens pas bien...
- D'accord.
Elle referme la porte.
- Faradji.. Mon petit coeur... Tu ne comprends pas ce qui se passe. N'est-ce pas ?
Le pauvre ne se souviendra même pas du visage de son père. Et le bébé que je porte ? Il n'aura jamais la chance d'être dans les bras de son père. Une larme glisse rapidement sur ma joue et tombe sur le visage de Fara. Il me regarde, et se bat pour toucher de sa délicate main ma joue mouillée.
Des coups secs sont frappés à la porte.
- C'est moi Carole.
- entre...
À peine entrée, elle se rue vers le lit...
- Je suis désolée.
- Non.. Ce n'est pas de ta faute... Tu n'aurais pas su...
- Si. J'aurais du lui dire que tu es là. Il ne serait pas parti. Je te demande pardon.
Ce n'est de la faute de personne. Dieu l'a décidé ainsi.