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Ecrit par kony ariane

Stella et moi allons convoler en justes noces dans exactement sept jours, j’ai arrêté de voir tous mes plans culs depuis trois mois. Je me réserve pour ma promise.

Quand maman m’a proposé d’épouser Stella…

 

Flash Black deux ans en arrière

-Ken tu es rentré de Londres il y a exactement un an. Tu as aujourd’hui vingt-sept ans. Il est temps pour toi de te marier

-ma très chère mère,  je t’arrête toute suite. Tu as voulu que je poursuive mes études à Londres je l’ai fait. Tu m’as obligé à faire du droit comme papa je l’ai fait et ça je t’en remercie car j’adore ça. Tu as estimé que je ne devrais pas épouser une blanche qui serait étrangère à nos coutumes je t’ai écouté.

-j’ai toujours eu raison…

-maman je suis un homme. Tu voulais que je rentre prendre les rênes du cabinet de papa je l’ai fait. Pour ce qui est de ma femme je m’en charge.

-je sais mais j’ai demandé la main de Stella Toupé pour toi

-Toupé comme l’illustre famille industrielle ?

-Exactement, ton père aurait apprécié que tu te lies à une aussi grande famille

-maman papa est décédé depuis 15 ans. Il ne peut pas te l’avoir demandé.

-je sais ce qu’il aurait voulu et de toute façon j’ai déjà demandé sa main. Tu ne peux pas me faire perdre la face ainsi. Que diront les gens de nous ?

-ça c’est ton problème maman. Hors de question.

Elle et moi avions été fâchés quelques jours mais j’ai vite abdiqué lorsque j’ai fait la connaissance de la Stella en question. Elle est belle et si douce. Je suis très vite tombé amoureux d’elle. J’ai hâte de me lier à elle pour toujours.

Cela fait deux ans que nous sommes ensemble. Elle est magnifique, douce et intrigante.

J’ai toujours été porté sur le sexe mais avec elle c’est différent. Elle a vingt-six ans aujourd’hui et est toujours Vierge. Elle a fait vœux de chasteté jusqu’à son mariage et c’est moi l’heureux gagnant.

Pour ce qui sera notre nid d’amour, j’ai déjà fait l’acquisition d’une magnifique maison avec un grand jardin. La maison a été équipée et décorée avec goût. J’ai fait appel à une société de décoration d’intérieur. Stella appréciera j’en suis certain.

Le cabinet marche du feu de Dieu, je suis en bonne santé et je vais me marier à la plus vertueuse des femmes. Que dire de plus ? Je suis heureux.

J’avais un procès au Togo où je me suis rendu, mais il a été ajourné, du coup je rentre immédiatement sur Cotonou. Stella voulait passer la soirée avec moi alors, je vais lui faire la surprise et aller la chercher chez elle. Elle occupe un coquet appartement dans un immeuble appartenant à son père.

Je me suis empressé de prendre l’ascenseur. Lorsque je suis arrivé chez elle, la porte n’était pas fermée à clef. J’ai ouvert car n’ayant pas eu besoin du double des clefs qu’elle m’avait donné. Il faut dire que nous avons échangé nos clefs.

Le salon était vide. Dans sa chambre, il y avait personne mais j’entendais l’eau couler dans la salle de bain.

 J’ai été pris d’une trique d’enfer. Je la désire tellement. Je l’ai déjà vu nue mais j’ai toujours surmonté mon désir, pour ne pas aller loin et lui permettre de tenir à sa promesse de chasteté.

 J’allais sortir de la chambre afin de la laisser terminer sa douche, lorsque j’ai entendu des gémissements qui provenaient de la salle de bain.

Elle se fait du bien, la petite coquine. L’entendre gémir ainsi m’a mis dans tous mes états. C’est si excitant. Je me suis décidé, poussé par la curiosité à passer la porte de la douche. Elle doit avoir un arsenal de filles pour se masturber. Cette idée m’a fait sourire.

 Lorsque j’ai poussé la porte, le sourire que j’avais a vite disparu. Je ne m’en revenais pas.

La candide Stella avait le visage défiguré par le plaisir. On aurait dit un animal. L’image que j’avais sous les yeux était sale, humiliant et dégradant.

 

-Stella ? Stella ?

-Ô Ken…

 

Je rêve, elle vient de jouir en disant mon prénom. Je n’arrive pas à y croire.

C’est une hypocrite cette femme. Une espèce de démon, un monstre qui se fait passer pour un ange.

J’ai refermé la porte de la douche, celle de la chambre et enfin la porte de son appartement et j’ai regagné ma voiture. J’ai pris la direction de la maison de ma mère.

 

-bonsoir mon fils, je croyais que tu étais à Lomé.

-bonsoir maman, le procès a été ajourné

-je comprends. Que me vaut l’honneur de ta présence ? Tu as une fiancée maintenant donc arrête de venir vider mes casseroles

-très drôle. Je n’ai pas faim maman

-c’est rare ça. Comment va la future mariée ?j’ai hâte. Tout est prêt pour le grand jour

-elle va très bien, trop bien à mon goût. Qu’est ce que je raconte ?Elle pétillait la dernière fois que je l’ai vu. C’était une explosion dans ses yeux

-qu’est ce que tu racontes ?

-je suis juste venu te dire qu’il n’y a plus de mariage. Tu peux prévenir toute la haute société maman

-tu es fou Ken Guenou, tu vas humilier qui ? De mon vivant ça n’arrivera pas.

-tu ne changeras jamais. Tu ne me demandes même pas pourquoi. Tu ne penses qu’à ce que diront les autres.

-ton ressenti ce n’est pas mon problème. Tu veux mettre la honte sur moi.

-maman tu fais et dis ce que tu veux mais il n’y aura plus de mariage et pour ton information ne me présente plus jamais personne.

-tu es irrespectueux. Avec tout ce que j’ai fait pour toi ? C’est ainsi que tu me remercies ? Je vais contacter ton frère, il doit te raisonner. Lui au moins tu l’écoutes.

-fais comme tu veux.

-Ken je me suis saignée pour toi, pour que tu sois l’homme que tu es aujourd’hui

-maman arrête. C’est l’argent de papa donc ne me parle pas de saignée

-tu es irrespectueux.

-bonsoir maman.

 

Non mais, elle ne va pas me saouler avec cette histoire. Je ne veux plus de ce mariage. Elle veut essayer de se jouer les effarouchées.

J’ai du mal à croire ce que j’ai vu. On me l’aurait dit que j’aurais saigné la personne. C’est vrai que dans mon métier on rencontre de tout et mêmes les pires personnes. L’être humain est complexe. Je ne suis pas du genre à me morfondre. La vie continue. Je suis déçu, je n’ai d’autre choix que de me résigner à cela.

   

Elisabeth Guenou

J’ai soixante ans et depuis quinze ans je suis veuve. Mon mari et moi avons été heureux ensemble contre le monde entier, contre vents et marées pendant vingt ans. Il a fait de moi une femme comblée. Nous avons deux enfants.

Grâce à cet homme j’ai oublié toutes les souffrances que j’avais endurées. Aujourd’hui je suis une femme respectée de la haute société.

J’ai demandé la main de la fille Toupé parce que c’est une des plus grandes familles.

 Ken et Stella s’entendent bien et j’ai bien vu qu’ils étaient amoureux.

Je suis certaine qu’une petite pimbêche lui a tourné la tête et il veut tout abandonner. Cela ne se passera pas ainsi. De toute façon son grand frère arrive Aujourd’hui pour le mariage qui est dans Six jours. Ils ont toujours été très proches alors il saura lui faire entendre raison.

J’ai préparé ce mariage depuis deux ans.

 Nous avons invité tout le monde et, mon fils veut m’humilier à la face du monde.

   

Marc-Antoine Guenou

Je suis établi en Côte d’ivoire, car le nouveau poste d'actuaire que j’occupe dans une compagnie de réassurances m’a affectée au siège de l’entreprise. J’ai deux petites filles avec ma magnifique épouse Lydia.

Maman m’a appelé hier nuit comme quoi mon frère débloque, qu’il ne veut plus se marier.

 Je n’ai pas compris grand-chose. Elle criait plus qu’autre chose.

Je suis là alors, je vais en parler avec lui. Ma famille et moi sommes venus pour le mariage. Maman est très difficile. Elle a toujours voulu nous diriger.

Moi je n’ai jamais permis qu’elle me manipule à sa guise. J’ai tout été très proche de mon feu père. Cet homme a été bon pour moi.

C’est Ken qui est venu nous chercher à l’aéroport.

-petit frère, je suis content de te voir

-et moi donc. Calme toi je dois embrasser ma belle sœur chérie et ma nièce d’amour. Toi, tu es démodé.

-je vois ça.

Lydia est une très bonne femme. Elle sait la place que mon petit frère occupe et elle a toujours respecté cela. Ken et elle s’adorent et c’est pour mon plus grand bien.

-petit, on fait comme on a dit. Je loge chez toi. Ta mère et moi tu sais qu'on ne peut pas se supporter

-et c’est toujours à toi qu’elle se plaint de moi et de mes bêtises. Mes chéries allons-y. Marc-Antoine s’occupe des bagages.

Nous avons pris la direction de chez Ken. Après avoir posé nos bagages, direction chez maman où nous devons dîner tous ensemble.

 

 

Adiza Moustapha

Aujourd’hui, Jordy a un an. Je devrais être heureuse mais je suis complètement dévastée.

Aurélien et moi devrions nous marier, mais hélas la vie en a voulu autrement. Il est décédé il y a neuf mois. Notre fils Jordy n’avait que trois mois.

Lorsque je l’ai rencontré j’étais encore à l’école de stylisme. Il était plus âgé que moi. Nous avons passé cinq années ensemble. J’ignore pourquoi je reportais toujours à plus tard notre mariage. Quand j’ai été enfin prête il est décédé.

Sa famille n’a pas été enchantée pas notre relation. Ils viennent de me virer de la maison. La maison est à mon nom pourtant. Je n’ai aucune envie de me battre. J’ai ma boutique et mes affaires me permettront aisément de m’occuper de mon fils.

Depuis cinq ans que j’ai été avec Aurélien, il m’avait ouvert un compte. Je n’y ai jamais touché. À chaque fois qu’il réalisait des affaires fructueuses il y faisait un dépôt. Dès que je pourrai j’irai à la banque voir la situation du compte. Question finances, c’est lui qui s’occupait de tout. Ses parents m’ont retiré la carte bancaire pour les besoins de la maison. Je n’ai pris que mes bijoux  et même pas tous les vêtements. Ils sont allés jusqu’à dire que de trouver le vrai père se mon bâtard.

La vie est injuste. Papa m’avait dit de me méfier car n’étant pas du même monde que lui. L’amour m’avait aveuglé et j’étais loin de m’imaginer qu’il pouvait s’en aller à tout jamais.

Je vais aller m’installer chez papa. Alim mon frère aîné à sa famille, même si ma belle sœur est adorable je ne veux pas aller les encombrer.

-papa je vais rester ici quelques temps si tu me le permets.

-oui bien sûr, que se passe-t-il ?

-la famille Pani nous a foutus à la porte

-sérieusement ?

-papa ce n’est pas grave. La maison ne me ramènera pas Aurélien.

-peut être mais cette maison est à toi. Il m’a fait témoin de cette acquisition.

Papa est monté sur ses grands chevaux. Il appelle mon grand frère Alim.

Alim et moi avons été élevés par papa exclusivement. Maman est morte quand je naissais. Avec son petit pressing, il nous a élevés et a assuré notre éducation.

J’ai nettoyé mon ancienne chambre et mis Jordy au lit. Il est grognon aujourd’hui. J’avais prévu faire un petit goûter juste avec ma famille. Avec ça qui vient de se passer je n’ai pas la tête à la fête.

   

Alim Moustapha

Qui l’aurais cru, aujourd’hui je suis plein aux as. Mes camarades se moquaient de moi car papa était blanchisseur. C’est avec cette petite teinturerie pourtant qu’il m’a poussé loin dans les études. J’ai été à Oxford pour y étudier le commerce international. Aujourd’hui je suis le premier importateur de tissus dans toute l’Afrique.

Papa n’a pas voulu quitter sa maison. Il a acheté il y a quarante ans de cela une petite parcelle sur laquelle il a construit trois petites chambres, un salon et deux salles de bain. Enfants nous avions le minimum, mais nous étions heureux. Il ne se couchait pas avant deux heures du matin et à cinq heures il était déjà debout. La raison ne pas décevoir ses clients. Il ne refusait jamais un travail. Je ne me souviens pas l’avoir vu une fois alité pour cause de maladie. Il s’est battu pour nous.

Quand enfin je me suis réalisé, il a refusé une nouvelle maison. Il dit se sentir proche de notre mère dans sa maison à lui. Alors j’ai fait refaire la maison. Le résultat est pas mal du tout. Malgré l’aisance de son fils, il continue à tenir son affaire. C’est vrai il travaille moins mais il refuse de s’en séparer.

Papa vient de m’informer que la famille d’Aurélien a foutu Jordy et ma sœur dehors. Je suis dépassé. Adiza et Aurélien, s’aimaient profondément. La maison est à Adiza. Même s’ils ne l’acceptent pas à cause de sa situation précaire soit disant, et qu’elle n’est pas marié e Aurélien, il y a un fils entre eux. Ils ne peuvent pas se comporter de la sorte. Je ne le leur permettrai pas.

Aujourd’hui c’est l’anniversaire de mon neveu. Je vais essayer de ne pas faire de vagues. Ma famille et moi allons nous rendre chez papa. J’ai demandé à mon épouse de commander quelques choses chez le traiteur. Je m’occupe des cadeaux. À  dix-sept heures comme convenu, nous célébrerons le premier anniversaire de mon neveu.

   

Marc-Antoine Guenou

Nous sommes chez maman. Elle fait déjà ses manières. Lydia est une femme parfaite. Elle ne se laisse pas démonter par maman. Elle joue tellement bien le jeu que s’en est drôle. C’est des  «  belle maman chérie » par ci et des « maman adorée » par là. Je vois bien que ça embête madame Elisabeth Guenou. J’aime ma mère mais elle est très invasive.

J’ignore encore pourquoi  Ken annule le mariage. Il doit avoir une bonne raison. Il respecte toujours ses engagements, s’il se désiste il a une bonne raison.

Nous étions à table prêts à commencer le déjeuner tardif lorsque que la porte s’est ouverte sur Stella.

Elle était tout sourire.

- que fais-tu ici ? Venait de lui demander Ken

-c’est ma belle maman qui m’a invité.

-à moins qu’elle ait un autre fils en dehors de Marc Antoine et moi, elle n’est et ne sera jamais ta belle mère.

-Ken tu ne renvoies personne de ma table. C’est chez moi ici.

-tu as raison c’est chez toi Elizabeth, c’est la maison de ton mari

-Marc Antoine, tu entends ton frère ? Il ose m’appeler par mon prénom. De quel droit ?

- calme-toi maman

-non laisse là se jouer les victimes. Si elle y tient à ce fichu mariage qu’elle l’épouse elle-même. Je me casse d’ici. Lydia, je suis désolée. Je vous laisse la clef de la voiture. Je prendrai un taxi.

Là c’est que c’est grave. S’il a crié de la sorte vraiment il y a matière à le prendre au sérieux.

Après le déjeuner qui s’est fait sans Ken. Ma famille et moi sommes partis. J’ai promis à maman de parler avec mon frère.

   

Ken Guenou

C’est Marc Antoine qui a toujours eu raison, maman est invasive. De quel droit a-t’-elle invité Stella ?

J’ai pris un taxi pour la maison. Je suis en plein déménagement car je comptais intégrer la nouvelle maison après mon mariage. Je vais l’intégrer seul et cela me convient parfaitement. Mieux vaut être seul que mal accompagné.

J’étais dans mon bureau lorsque Marc Antoine est arrivé.

-vous êtes rentrés ?

-oui, tu as fais fort tout à l’heure.

-toutes mes excuses, je ne voulais pas mais la voir m’a mis dans une colère sans précédent.

-je comprends, tu dois avoir tes raisons. Mais pourquoi revenir sur ta décision ? Ton mariage est dans quelques jours

-ce n’est pas une femme pour moi tu sais

-tu as eu deux ans et c’est maintenant que tu t’en rends compte ?

-non

-tu as peur de l’engagement ?

-même pas frangin. Tu sais que j’étais contre ce mariage, mais j’ai appris à la connaître et j’en suis tombé amoureux.

-oui bien sûr

-mais je viens de réaliser qu’elle n’est pas la personne que je croyais

-ah oui ?

-je t’ai dit qu’elle a fait vœux de chasteté ?

-oui effectivement tu m’en as parlé et tu as même arrêté de voir ailleurs et fait tous tes bilans de santé

-merci, nous étions toi et moi au même niveau d’information. Avant-hier nuit je me suis rendu chez elle. J’avais un procès à Lomé qui a été ajourné alors je suis revenu. Avant mon départ elle disait vouloir passer la soirée avec moi et disait être triste.

-je te suis

-je débarque chez elle et tout est ouvert. Elle était sous la douche d’où provenaient des gémissements.

-elle a le droit de se masturber

-tais toi et écoute.

-ok pardon

-je pensais que mademoiselle se masturbait et entre parenthèses c’était très excitant.

-elle t’a repoussé ?

-marc Antoine ne m’énerve pas. Ferme là et écoute. Ce n’est pas drôle

-vas-y dis moi.

-j’ouvre la porte de la douche et mademoiselle n’est pas seule

-quoi ? Comment ça ? Tu l’as vu ? Avec qui ?

-elle n’était pas avec un homme

-avec qui alors ? Je ne te comprends plus

-la garce était avec deux hommes. Deux je te dis. Tes yeux sortent de leurs orbites, imagine les miens lorsque je l’ai vu. La meilleure tu ne sais pas quoi ? En me voyant elle a joui en criant mon prénom.

-je suis sur le cul.

-c’est peu de le dire et moi donc ? Tu imagines comment je me sens ? Elle se jouait les saintes alors que c’est une grosse garce. La pire de toutes.

-je comprends ta position. Tu en as parlé à maman ?

--je ne suis pas entré dans les détails.

-Tu as parlé avec elle-même ?

-pour dire quoi ? Tout est clair. Je n’ai besoin d’aucune explication aucune ne pourra me faire revenir sur la décision.

-moi je suis là pour le mariage. Autant en profiter pour s’amuser.

-J’en ai besoin en tout cas.

-il faut que tu en parles avec maman.

-Oui je le ferai mais ce n’est pas ma priorité

 

Le Coeur d'Un Homme