P. 11

Ecrit par kony ariane

Adiza Moustapha

Jordy a préparé ses affaires pour sa sortie demain avec Ken. Je ne sais pas si je dois l’appeler pour lui demander l’heure à laquelle il compte venir le chercher.

Je n’avais pas fini de penser que mon téléphone se mit à sonner. C'est lui. Mon cœur s’emballe.

-Bonsoir ken

-Bonsoir mon amour. Tu me manques.

-…

Il me manque aussi pourtant, mais je garde le silence.

-demain en allant déposer Marc- Antoine, je passerai chercher Jordy pour notre sortie entre hommes à dix heures. J’espère que ça te convient.

-il sera prêt.

-bébé ? Je t’aime au-delà et plus que tout. Ne l'oublie jamais et ceci quoi qu’il arrive.

-Je dois y aller

-dors bien mon trésor.

-bonne nuit ken

J’aurais voulu lui dire qu'il me manque aussi. A y réfléchir, je ressens de plus en plus quelque chose de fort pour lui. Je crois que c'est de l'amour…

Jordy m'a réveillé à six heures pour que je lui donne son bain.

-bonjour mon bébé, il est très tôt. Viens dans mon lit.

-non maman, Ken va arriver. Lave-moi, je dois être prêt.

J'ai bien essayé de lui montrer sur le réveil l’heure qu’il est et l’heure à laquelle ken viendrait mais il n’a rien voulu entendre. Je me suis levée et lui ai donné son bain. Je l'ai habillé et il a exigé que nous attendions dans le salon.

J'ai allumé la télé et je me suis allongée dans le canapé. Quand j’ai ouvert mes yeux trente minutes  plus tard il s’était endormi.

C’est en catastrophe qu'il m'a trouvé dans la chambre. Il pleurait à chaudes larmes.

-mais que t'arrive-t’-il mon lapin ?

-Ken n’est pas venu parce que tu m'as laissé dormir.

-mon chéri, il n'est pas encore venu. Il vient dans exactement trente cinq minutes.

-Je veux lui parler

J’ai lancé l'appel que j'ai mis sur haut parleur.

-bonjour ken, la tornade fait ravage. Tu es sur haut parleur.

-bonjour mon champion, tu as bien dormi ? J’espère que tu es prêt pour notre super journée entre hommes.

-bonjour ken je suis prêt. Maman m'a laissé dormir. Tu n’es pas encore venu me chercher ?

-non mon grand, je vais me mettre en route là. Je passe te chercher et ensemble nous déposons tonton Marc Antoine à l’aéroport, puis direction…

-super, je prends vite mon petit déjeuner alors.

-prends ton temps…

-il est déjà parti. Il s'est réveillé à six heures pour que je le prépare et a exigé qu'on t'attende au salon. Monsieur s'est endormi et s’est réveillé en panique.

-j’arrive bientôt. Désolée pour ça.

-ne t'inquiète pas. Merci pour ce que tu fais pour lui.

-mon amour, indépendamment de toi je l'aime Jordy. À toute suite.

J'ai raccroché puis je suis descendue. Mon petit garçon était à table avec sa nounou. Le gardien a apporté un gros bouquet de fleurs.

-bonjour Salif

-bonjour Madame, on vous a fait parvenir ces fleurs.

Je les ai prises tout en le remerciant.

Elles sont magnifiques. «  Mille pardons à la maîtresse de mon cœur. KG»

Ken Guenou, cet homme veut m’amadouer. Ça me fait plaisir cette petite attention.

Mon fils n’a même pas pris la peine de me dire au-revoir tant il était pressé de partir.

J'ai embrassé Marc Antoine et lui ai souhaité bon voyage.

-tu es magnifique, venait de me souffler à l’oreille ken

-merci, merci pour le bouquet il est magnifique.

Il m’a fait un clin d’œil et s'en allait, lorsqu’il s'est retourné.

-ce soir je vous enlève Jordy et toi, s'il te plaît.

Je n'ai pas encore répondu qu'il est parti.

Vu qu'ils vont passer la journée là-bas. J'ai pris mon sac pour me rendre chez papa. Alim et sa famille y seront aussi.

La nounou de Jordy était avec moi. Elle m'a aidé à la cuisine.

-mais Adiza je croyais que ce week-end je devais voir mon petit fils ?

-papa toutes mes excuses j'ai oublié de te prévenir. Il est sorti avec Ken

-Ken ? Depuis un moment j’entends ce prénom. C’est qui au juste pour toi ?

-papa c’est son ami, venait de dire Alim

-ah si tu le connais ça me va

-le vieux rassure toi, j'ai l’œil sur elle. De toute façon tu feras officiellement sa connaissance mercredi. Nous allons organiser ici même un dîner. Il est amoureux de ta fille

Alim aussi, il ne met aucune forme à la chose.

-j'espère qu'il ne pense pas profiter de ma fille, si c'est le cas qu'il s’abstienne de venir. Je ne veux connaître que celui qui l’épousera.

-tu n’as même pas besoin de le dire. Elle comme lui le savent.

Alim, Alim… Nous avons déjeuné dans une très bonne ambiance.

Je suis rentrée à dix sept heures. Après une douche, j'ai pris place à mon bureau car j'avais une idée de croquis. J’y étais lorsque j'ai entendu la voix de Jordy. Il était déjà dix neuf heures.

Je me suis rendue au salon. Jordy tirait sa nounou par la main. Il lui demandait de faire ses affaires car il partait chez Ken.

Cet homme joue à quoi ? Je ne lui ai pas donné de réponse et il prend la liberté de le dire à mon fils ?

-Mon amour ça va ? Tu as passé une bonne journée ? Tu es prête ?

-je ne t’ai pas donné mon accord

-je le sais bien mais… je te présente mes excuses. Je n'ai pas à prendre d’initiative avec ton fils. Je ne voulais pas te forcer la main.

-…

-Viens avec moi. Si tu veux on ne parlera pas. La dernière fois tu es partie de la maison en colère et déçue par mes propos.

-maman va prendre tes affaires, moi je suis prêt. Nous avons acheté des pizzas et de la glace. Avec Ken on va faire une soirée pyjama.

Je ne peux pas  briser le cœur de mon fils. Je suis monté prendre juste mon pyjama. J'ai toujours des affaires à moi chez lui et Jordy aussi.

 

Ken Guenou

Elle a accepté de me suivre chez moi.

Il n'y a que Jordy qui parle dans la voiture. Il raconte à sa mère notre journée.

Lorsque nous sommes rentrés Jordy a demandé que ce soit moi qui lui donne son bain.

Nous nous sommes installés devant une playlist de dessins animés, tout en mangeant nos pizzas.

Jordy n'a pas tenu longtemps. Il s'est endormi. Adiza voulait le coucher dans sa chambre mais je m’en suis chargé.

-Adiza, je vais prendre ma douche et je reviens

-ok je vais nettoyer tout ce bazar

Je me suis douché vite fait, j'ai enfilé un tee shirt et un bas de pyjama.

Lorsque je suis arrivée elle avait mis une chaîne de musique et se trémoussait tout en faisant la vaisselle.

J'ai suivi mon instinct. Je me suis mis derrière elle pour danser. Elle a paru surprise. Je lui ai posé un baiser dans le cou.

-je dois t'emmener danser… bébé je suis désolée pour ce que je t'ai dit la dernière fois. J'aurais dû mieux te défendre face à ma mère. La vérité est que j'ai été surpris par sa réaction. J’en suis resté bouche bée. Je t’aime et c’est toi que je veux. Mon cœur t'a choisi.

-je ne veux pas revivre ce rejet. Tu en souffriras et moi avec.

-je te promets que face à tout ça, je vous choisirai toujours. Je ne suis pas le père de Jordy, je n'aspire pas à usurper sa place mais je m'attèlerai à être une figure paternelle  aimante et dévouée.

Je l'ai retourné face à moi. J’ai plongé mes yeux dans les siens et je lui ai donné un baiser.

-viens suis moi, j’ai quelque chose à te montrer.

J'avais commandé pour elle une belle parure. Ça tombe à pic. Les femmes ne résistent pas aux bijoux. Je l'ai entraîné dans la chambre. J'ai ouvert un de mes tiroirs et ai fait sortir la parure.

Ses yeux pétillaient aussi bien de surprise, que d'admiration.

- laisse-moi te la passer autour du cou.

-il est magnifique, merci

-c’est toi qui le rend magnifique.

Elle et moi avions dormi dans le même lit. Je n’ai pas voulu aller plus loin, pas parce que je n’en avais pas envie mais parce que je la voulais prête pour tout recevoir de moi.

Malgré moi, je les ai déposés le lendemain en début d’après midi. J'ai rendez vous avec Alim.

Il m’a appelé en qualité d’aîné d’Adiza.

-bonsoir Alim

-ken, bonsoir. Tu es ponctuel entre donc et installe toi

-merci, et ta famille ?

-Ils sont sortis

-je t’offre quelque chose à boire ?

-avec plaisir, merci.

-à ta santé.

Après que j'ai bu et posé mon verre.

-je ne vais pas tourner autour du pot.

-je t’écoute.

-j'ai entendu dire que ta famille était contre votre union.

Il tient ça d’où ? Si Adiza le lui en avait parlé, elle me l’aurait dit.

-Il n'y a juste que ma mère qui fait un caprice parce que j’ai fait mon choix sans son aide

-un fils à maman…

Cette remarque m'a vraiment déplu.

-tu connais une partie de l’histoire se ma sœur. Elle a repoussé son mariage plusieurs fois dans le seul espoir que toute sa belle famille à l'unanimité l’accepte. Mais ce qui est arrivé est arrivé. Elle s'est retrouvée veuve, ce qui a permis à sa belle-mère de la malmener.

-je…

- laisse-moi finir s’il te plaît. Si je t’ai laissé entrer dans sa vie, c’est parce que tu me parais être un homme intelligent qui sait ce qu’il veut et qui s’en est donné les moyens. Ma sœur, m’est précieuse. Elle m'a l’air de tenir énormément à toi, même si elle ne le réalise pas encore.

-je te promets je l’aime

-Je le sais, mais l'amour ne suffit pas toujours. Tu dois pouvoir être en mesure de la mettre à la première place. Les parents c'est sacré je te l’accorde, mais quand ce sont eux qui décident de notre vie, il faut peut être se résoudre, voire se soumettre à ce qu’ils disent pour ne pas causer plus de dégâts.

Non mais de quoi il parle.

-il n'en est pas question. Adiza je l'aime et je ne compte pas me rétracter. Mes choix restent les miens. J'ai suffisamment appris à connaître la personne qu’elle est et tous les jours je suis rassuré dans mon choix. Ma mère a fait sa vie, je fais la mienne. Elle peut me donner son avis, mais je ne suis pas obligé de faire comme elle dit. C'est moi qui demande sa main et qui compte vivre avec elle. J’aime son fils comme le mien. Tu n'as aucun souci à te faire là-dessus. C'est moi l’homme et je peux m'occuper de protéger ma famille.

-bien si tu le dis, nous sommes d'accord. Je t’aime bien et je ne voudrais pas devoir me mêler de vos histoires. En affaires comme dans la vie, tous les coups sont permis. Je choisis de te faire confiance. Tâche de ne pas me décevoir

-je t'en donne ma parole.

-bien dans ce cas le déjeuner chez notre père peut avoir lieu. Il a été clair il ne veut connaître que celui qui épouse sa fille.

-c’est bien moi

Nous avons discuté un moment puis j’ai demandé à partir.

J’espère que le déjeuner se passera bien.

Je dois appeler Marc Antoine pour quelques petites informations. Nous sommes en Afrique, je crois qu'il y a des boissons spécifiques à apporter pour une première rencontre.

Le déjeuner a été très agréable. Pour dire vrai en partant de chez les Moustapha, j’étais plein de regrets. Monsieur Moustapha a été très chaleureux avec moi. J'aurais tellement voulu que maman en fasse de même.

J'ai déposé Adiza chez moi où Jordy nous y attendait avec sa nounou.

Je suis reparti car j'avais une course à faire.

-bonjour maman, comment vas-tu ?

-bonjour Ken, je ne suis pas encore morte.

-… Je voulais te dire que je ne ferai pas marche arrière. Je vais épouser par la grâce de Dieu Adiza.

-depuis quand tu n’écoutes plus les conseils de ta mère ? C’est nouveau ça

-maman dis moi au juste les conseils que tu me prodigues là

-elle ne court qu’après ton argent

-maman elle n’a pas besoin de moi pour vivre. Ses affaires marchent très bien. Elle a les biens de son défunt compagnon. Et son frère est Alim Moustapha le magnat des textiles.  C’est pour te dire qu'à lui seul sa fortune dépasse la nôtre.

-elle ne veut qu'un père pour son fils.

-tu ne comprends donc pas ? Son fils a un père certes décédé, mais il en a un.

-ken mon chéri, je veux le meilleur pour toi

-maman c’est elle le meilleur pour moi. Accepte-le s'il te plaît.

-si c’est tout ce que tu avais à me dire, je vais me reposer.

-maman, tu oublies vite et ça c’est dommage.

-ne t'égare pas. Je reste ta mère. Je sais encore ce qui est bon pour mon fils.

-si tu le dis. Je vais y aller.

-c’est ça, va t’en. Tu reviendras ici me supplier.

-on verra bien. Si je me trompe dans les choix je le ferai avec la plus grande humilité, mais je reste confiant. Bonne soirée maman

-…

Je me suis toujours aligné face aux décisions que maman a prises me concernant. J'ai toujours eu une espèce de remords quand je m’opposais à elle, ce qui fait que je finissais toujours par me soumettre. Aujourd’hui j’ai une conviction viscérale qui me conforte dans mon choix. J'aime Adiza et ensemble nous serons heureux.

   

Adiza Moustapha

Ken a organisé une surprise pour moi. Lydia et Marc Antoine étaient là avec leurs enfants, Cassie et son époux, Alim, sa femme et leurs enfants, papa et Jordy.

J’avais passé toute la semaine chez moi car j'avais beaucoup de travail. Il m'a fait livrer une somptueuse robe et un mot qui disait qu'il m’invitait à dîner chez lui.

Ce n’était pas un dîner ordinaire mais plutôt un dîner de fiançailles.

Il a demandé ma main et j’ai dit oui. Je suis prête à refaire ma vie. J'aimerai toujours Aurélien. Je ne pourrai l’oublier car je le vois tous les jours dans les yeux de mon fils.

-ken ? Chéri j'ai adoré la soirée. Cette bague est magnifique.

-tu remercieras mon bras droit. Il m'a aidé dans la conception et le choix.

-oui c’est vrai maman. Ken est amoureux de toi et si t’avais pas dit oui il serait triste.

-ah oui ?

-sur son ordinateur il y a ma photo et la tienne. Quand il te regarde il dit qu’il est heureux.

-et toi tu en penses quoi ?

-moi je l’aime bien c’est mon meilleur ami. Si tu ne l'aimes pas bien je vais lui trouver une autre copine

-mais Jordy si tu fais ça je serais triste moi, j'aime ta maman pour deux

-ah d’accord, je ne te trouverai pas de copine alors.

-merci

 

Ken Guenou

Je suis heureux. La savoir engagée dans cette relation avec moi me comble.

Je ne suis pas pressé. Elle finira par être complètement à moi. 

Je dois aborder avec elle un sujet délicat.

-mon amour ?

-Oui bébé

Je rêve ? Elle m'a dit bébé ?  Je ne vais pas jubiler de suite. Je ne veux pas qu'elle se renferme.

-maintenant que nous sommes fiancés tu ne penses pas que vous devriez venir vous installer avec moi ?

-…

-Ta maison est la tienne et vous y avez vos souvenirs. Je ne compte pas la souiller. Je voudrais que nous construisions les nôtres ici. Tu es là seule femme à y être venue.

-mais… Que vais-je faire de la maison ?

-Voilà ce à quoi j'ai pensé. Vu que tu comptes ouvrir un second showroom, tu pourrais aménager une partie du bas et le reste pourrait te servir de repère quand tu en as besoin. Et Jordy m'a dit qu'il y avait un mur de souvenirs. C’est important qu'il reste tel ainsi ça lui permettra de ne pas oublier son père.

-tu es fabuleux. Je vais y réfléchir sérieusement.

-merci. Donc vous venez ?

-Il se pourrait oui. Mais avant je veux te présenter quelqu'un

-ah oui ? Qui est ce ?

-Je voudrais te présenter à Madame Pani

-quoi ?

-Elle et moi avons fait la paix et elle…

-c’est la mère de ton ex

-je le sais. Si toi et moi devons nous marier, tu ne penses pas que vous serez appelés à vous voir ? Quand elle a Jordy pour le week-end. Je ne vais pas lui dire de le laisser à la porte. Pense aux jours où c’est toi qui devra le récupérer quand je suis occupée on fera comment ? Bébé je t’ai choisi, avec sa bénédiction. Marc Antoine ne t'a pas dit ?

-Qu'elle veut te trouver un mari ?

-mais non, ne joue pas l'idiot.

-bien je ferai ce que tu voudras.

-je n'en doute pas. Et ta maman, tu as de ses nouvelles ?

-elle va bien… moi je suis plus que heureux et c’est le plus important.

Avant qu'elle ne se mette à trop réfléchir à ma mère, je l'ai prise dans mes bras pour un baiser passionné.

 

Jordy et Adiza ont aménagé avec moi. Il faut dire que cette femme a énormément d’affaires. Et de ce qu’elle me dit, elle n'a pas tout pris.

La décoration de la chambre de Jordy est sous ma responsabilité. Lui et moi avons travaillé avec un décorateur d’intérieur pour que les moindres détails de son imagination transparaissent.

J'ai dû m’absenter une semaine car j’ai un procès à Lomé. Je n’imaginais pas que la séparation serait aussi difficile

 

J'ai dû m’absenter deux semaines car j’ai un procès à Lomé. Je n’imaginais pas que la séparation serait aussi difficile.

 

Adiza m’a informé que la nounou de Jordy a perdu sa mère et qu’elle devait se rendre au village.

Si mes souvenirs sont bons, maman a un contact pour les employés de maisons.

Je lui passe un coup de fil pour avoir le numéro de son amie qui a un service de placement d’employés de maison. Il faut que je règle ça très vite. Adiza doit travailler et je ne voudrais pas qu'elle le trimballe toute la journée.

 

Le Coeur d'Un Homme