P. 14
Ecrit par kony ariane
Adiza
Moustapha
Ken m’a fait
appeler par son assistant afin que je le retrouve au cabinet. J'avoue que je ne
comprends pas sa démarche.
Lorsque je
suis arrivée, j’ai toute suite été introduite.
-ken
pourquoi me faire venir ici ?
-assis- toi
s’il te plaît
Son air
grave me fait peur. Je me suis tout de même exécutée.
-Anastasie a
fait ses aveux, je te laisse lire la déposition où je t'en fait un résumé
-c'est comme
tu voudras.
Je commence
à perdre patience. Il me tend le papier mais le maintient entre ses doigts qui
tremblent.
-je t’aime
ne l'oublie pas et rien ne compte à part nous
Je lis cette
déposition et les larmes coulent. C'est une de ses prétendantes. Une toute
prête qu'avait prévue sa mère pour lui.
Tant que je
n’ai pas d'enfant de lui tout est possible. Anastasie affirme que madame Guenou
n’était en rien au courant de ses plans.
Cette
relation m’épuise. Sa mère n'en a donc pas terminé avec moi. Elle a garanti à
cette femme que son fils l’épouserait.
Mes larmes
coulent sans que je ne sache trop pourquoi. Est-ce le fait de savoir que sa
mère ne me supporte pas ? Ou que cette femme ait pu avoir accès à
moi ?
-j'ai déposé
la plainte…
-finalement
ce n’est pas nécessaire. Je retire ma plainte
Je me suis
levée et j'ai quitté son bureau au pas de course.
-Adiza !
La
déposition de cette femme comporte le nom de la mère de Ken. Elle a même été
entendue. Je ne me vois pas la traîner devant les tribunaux. Elle reste sa
mère.
Lorsque la
maman d’Aurélien l'a fait avec moi, j'ai été profondément blessée. Les sentiments
qui m’ont animé étaient tel un tourbillon d’émotions. Je ne veux pas revivre
ça. Aurélien vivait la situation assez difficilement. Une affaire au tribunal
impliquant sa mère, ken ne le supporterait pas.
De toute
façon j’ai appelé le bureau pour leur faire part de mon absence. Je suis passée
chez Alim, car je dois récupérer Jordy.
-tu dis
quoi ? Non mais tu débloques. Ça ne se passera pas comme ça
-Alim, je te
remercie pour tout ce que tu fais pour moi mais maintenant je suis une adulte.
Je peux prendre mes décisions. Je retire ma plainte.
-Adiza…
-Tu imagines
le tourment qui a été le mien de voir Aurélien
torturé à cause de cette situation ? Et là me voilà à répéter le
même scénario avec Ken. Je choisis de mettre un terme à tout ceci.
Lui et moi
c’est tendu. Je ne sais pas trop ce qui va se passer. Lui et moi avons eu une dispute.
-une
dispute ? À cause de sa mère ?
-non, un peu
plus tôt que je ne découvre tout ceci. D'une certaine façon cette dispute m'a
permis de tout découvrir.
-Ma petite
sœur…
- laisse-moi
me défendre toute seule s'il te plaît
-ok mais tu
n’hésites pas à le faire savoir si tu as besoin de moi. Je t'aime
-moi aussi.
Bon nous allons y aller.
J'ai pris
quelques jours de repos. J'avais besoin de souffler et de me remettre les idées
en place. Avec Jordy nous sommes dans ma maison. J'ai libéré le chauffeur de
ken et nous y sommes allés en taxi. Je lui ai laissé un message comme quoi nous
allons bien.
Cela fait
trois jours que nous sommes ici. Jordy ne fait que réclamer ken. J'ai beau lui
dire qu’il est en déplacement mais il ne l’entend pas de cette oreille.
Ken
Guenou
Je n'ai
jamais vécu une incertitude pareille. Même pendant un procès je suis plus zen.
Mon
assistant m'a dit que j’ai reçu un message d’Adiza qui disait que je ne devais
pas m'inquiéter.
Lorsque mon chauffeur est revenu comme quoi
Madame l'a libéré, la colère qui m’est monté à la tête était sans précédent.
J’étais à deux doigts de le virer.
Je lui
confie ma famille et il me dit que madame l'a libéré.
J’ignore où
elle est depuis trois jours. J’ai rendu visite à son père, j'ai appelé Alim
mais elle n'est pas avec eux.
J'ai eu
Lydia et elle m’a juste dit d’être patient.
Marc Antoine
vient sur Cotonou pour présider le conseil d'administration des sociétés du
groupe de Papa.
Je ne sais
pas trop s'il m’en veut ou pas mais il est distant avec moi.
J’ai envoyé
le chauffeur le chercher. J'ai su moi-même faire la chambre d’ami car depuis
qu’Adiza n’est plus à la maison j'ai interdit à la femme de ménage de toucher à
quoi que soit. C'est elle la seule maîtresse des lieux.
J'ai traîné
un peu au boulot à cause d'une urgence. Je dois pourtant passer au super marché
histoire de nous cuisiner quelque chose.
J'ai fait un
tour rapide au centre commercial acheter du poulet fumé. Je ferai sans doute
des pâtes ou du riz avec une sauce.
Lorsque je
suis arrivée, Marc Antoine était déjà là. Les lumières étaient toutes allumées.
Il y avait cette odeur de pot pourri que j’adore. Et ce fumet qui provient de
la cuisine me donne faim.
Je me suis
précipitée dans la cuisine, qui était animée.
-papa, tu
m’as trop manqué ? T’étais où ? Tu ne m'as pas appelé. Maman dit que
tu avais beaucoup de travail.
Retrouver
mon fils là était la plus belle des surprises. Je me suis agenouillé à son
niveau et l'ai pris dans mes bras.
-tu m'as
manqué aussi.
-tonton Marc
Antoine m'a ramené une surprise
-eh bien tu
es gâté
J'ai
embrassé mon frère.
-ta femme
est à l’étage. Nous avons comme consigne de laisser mijoter cette préparation
encore cinq minutes n’est-ce-pas Jordy ?
-Oui tonton
a raison
-je vais
monter voir maman
Mon frère
m'a lancé un regard d’encouragement.
Lorsque je
suis rentré dans la chambre, Adiza venait de sortir de la douche. L'eau
ruisselait encore sur son corps. Je lui ai passé une serviette.
--bonsoir
bébé
-tu es
là ? Bonsoir. Comment était ta journée ?
Je ne savais
pas si je devais jubiler de joie de la trouver là chez nous.
-je suis
content de vous voir. Vous m'avez manqué. Tu m'as manqué
-…
-je t'aime
tellement
-je t’aime
aussi ken
Mon cerveau
s'est arrêté un moment. Il m’a fallu comme le redémarrer.
-tu m’aimes
mon amour ?
-je t’aime
et je veux être ta femme. Je ne laisserai plus personne se mette entre nous,
même pas ta mère. Je veux faire ma vie avec toi. Je veux te donner un enfant.
-nous en
avons déjà un, tu m’en donneras un autre et un autre et un autre.
-oui tout ce
que tu voudras. Aurélien restera à jamais dans mon cœur. Tu es mon présent et
mon avenir.
Elle s'est
approchée de moi et a laissé tomber la serviette que je venais de lui passer.
Nous avons
fait l'amour là dans la salle de bain. C’était extraordinaire.
Après une
douche rapide,
-bébé Marc
Antoine et Jordy nous attendent.
-ne
t’inquiète pas pour eux. Et si on remettait ça ? Tu m'as trop manqué.
--non mon
cœur, j’ai une faim de louve moi.
-tu restes
ici et moi je vais te chercher de quoi manger.
-non ce
n’est pas correct vis à vis de ton frère. Nous avons toute la nuit
-toute la
nuit ?
-oui toute
la nuit.
-je te
demande pardon pour mes propos, pardon pour ma mère.
-c’est de
l’histoire ancienne. Nous repartons sur de nouvelles bases. Toi et moi contre
tous
-oui toi et
moi contre tous. Je t’aime ma Adiza
-descendons
maintenant.
Nous nous
sommes habillés puis nous avons rejoint Marc Antoine et Jordy.
-papa !
Maman ! Venez voir comment je bats tonton à PS 20.
--bravo
fils. Vous avez déjà dîné ?
-à ton
avis ? La discussion avec ta femme était si sérieuse que nous n’avons pas
voulu vous déranger.
-toutes nos
excuses Marc Antoine
-ma belle,
je suis content que vous ayez pu enfin avoir une discussion. J’étais fatigué
des appels de ce petit.
Nous avons
tous éclaté de rire.
Je ne
saurais assez remercier nos anges gardiens de nous avoir permis de nous
retrouver. Plus rien ni personne ne s’interposera entre Adiza et moi ou plutôt
entre ma famille et moi.
Il est temps
pour moi d’être l’homme que je suis.
Marc
Antoine Guenou
Ken m'a
demandé de le rejoindre à la maison
familiale. C’est encore de maman que nous allons débattre.
Lorsque je
suis arrivé, il m'attendait Dehors.
-désolé si
je t’ai fait attendre.
-ne
t’inquiète pas ça m'a permis de passer quelques coups de fil.
-ok on y va
alors.
Lorsque nous
entrons dans le salon, maman n'a pas l'air surprise de nous voir. Elle paraît
un peu fatiguée. Ses traits sont tirés.
-Bonjour
maman
-bonjour mon
fils, comment vas-tu ? Ton séjour se passe bien ?
-Ça va
merci.
Elle regarde
longuement Ken avant de s’adresser à lui.
-ken,
comment vas-tu ?
--Elisabeth,
venait de dire Ken.
-tu as
recommencé avec ce jeu… soit, après tout c’est mon prénom.
Ken se racle
la gorge avant de prendre la parole.
-Marc
Antoine, j'ai attendu que tu sois là pour dire devant toi ce que j'ai à dire à
Elisabeth. Auparavant quoiqu’elle fasse je me disais que c’était ma mère et je
passais l’éponge. Cette fois-ci elle est allée trop loin. Ma mère s'est donnée
en spectacle dans un centre commercial. Elle a humilié la femme qui partage ma
vie et brisé le cœur d'un enfant. Je n'ai rien dit. Elle a encouragé une
psychopathe à s’immiscer dans ma vie. Tu sais que je suis engagé avec quelqu’un
et tu incites une autre à garder espoir. T’aie-je donné mon accord pour me
mettre en couple avec cette Anastasie ? Non. Tu as vu ce qu'elle a
fait ? Et si cela avait causé la mort d'Adiza ? Ou de Jordy ? Le
premier interpellé aurait été moi. Tu as été traînée au commissariat et a subi
plusieurs interrogatoires. Si cette folle avait poussé le vice plus loin en
prétendant que tu lui avais suggéré de faire ce qu’elle a commandité, où crois
tu que tu serais à cet instant ? Adiza a retiré sa plainte dès qu’elle a
su que cette femme avait prononcé ton nom dans sa déposition. Elle n'a même pas
cherché de midi à quatorze heures. Elle a renoncé à punir cette femme.
Pourquoi ? Parce qu'elle ne voulait pas que le nom de la mère de l'homme
qu'elle aime soit traîné dans la boue. Elle a exigé de son frère qu'il fasse
disparaître toute trace de ton nom dans cette affaire. Pourquoi ? Par
amour maman. Elle était prête à renoncer à moi afin de préserver ma relation
avec toi. Pourquoi ? Toujours au nom de l’amour. Toi ma mère au nom de
l’amour que tu dis me porter, qu’est ce que tu fais ? Tu me pourris la
vie. Tu complotes dans mon dos. J'ai assez excusé tes agissements. Aujourd’hui
je dis stop. Soit tu me laisses vivre ma vie en paix et heureux avec la femme
que mon cœur a choisi, soit tu disparais de ma vie et je saurais que je suis
orphelin par anticipation. C’est à toi de voir.
-tout ce que
j’ai fait c’est pour ton bonheur…
-mon bonheur
c’est eux Elisabeth. Que décides-tu ?
-…
-Marc
Antoine, merci d’être venu. On se voit à la maison.
-ken, je
t’en prie
Maman m'a
l’air déboussolé. J’espère pour elle, qu'elle sait ce qu’elle fait. Elle risque
de perdre son fils pour toujours.
Je la
rejoins dans le canapé où elle était assise.
-maman de
ken et moi, c'est celui qui t’aime le plus. Il a toujours été là pour toi. Il a
toujours fait ce que tu lui demandais même quand il ne le voulait pas. Tu te
rappelles les cours de piano ? Il détestait ça. Mais pour toi il est allé
jusqu’au bout. Des exemples j’en ai à la pelle. Aujourd’hui il a besoin de toi
à ses côtés maman. Ce n’est pas toi que ton fils doit compter parmi ses
ennemis. Il est temps que tu fasses ce qui est bon pour ton fils et non ce qui
pourrait être bien vu par tes soit disant amis. La fille Toupé est une traînée,
la fille Bola une criminelle et je ne parle même pas des enfants de tes
partenaires de lecture. Chacun a le droit de faire ses choix. En qualité de
mère tu te dois de soutenir ton fils. Moi je repars demain. Prends soin de toi
maman.
-Marc-Antoine
?
-Oui maman ?
-
pardonne-moi
-il y a
longtemps que je l'ai fait.
Je suis
parti de chez elle.
Ken Guenou
Ma famille
est plus que jamais soudée. Notre petite vie a repris son cours. Rachida la
nounou de Jordy est revenue pour le plus grand bonheur de tous.
Ces derniers
jours Adiza ne se sent pas très bien. J’ai dû l'emmener de force à l’hôpital.
-docteur, je
ne comprends pas ce que vous dites. Nous avons découvert qu'elle prenait la
pilule malgré elle…
-l'analyse
sanguine faite à votre femme est sans équivoque. Elle doit en ce moment être
avec l’échographe.
-Je n'ose
pas croire en ce que vous dites.
-et pourtant
c'est clair.
Nous
rejoignons Adiza dans la chambre qui lui a été affectée. Le médecin tourne et
retourne dans tous les sens les résultats de l’échographie.
-docteur
qu’est ce que j'ai ?
-Je dois
vous féliciter vous êtes enceinte de six semaines. Félicitations à vous
Monsieur, Madame.
-bon ce
n’est pas possible. Six semaines ?
-votre mari
m'a dit que vous étiez sous pilule
-euh oui
-il vous est
arrivé de rater des fois ?
--je ne sais
pas nous avons découvert que notre employée en mettait dans mon smoothie tous
les matins. Mais à y réfléchir il y a eu de fois où j’étais tellement absorbez
par le travail que je ne le buvais pas.
-alors vous
avez votre réponse.
J’étais
stupéfait. Adiza est enceinte de moi. Nous allons avoir un bébé.
-Adiza nous
allons avoir un bébé
-un ? Non,
vous voyez ces points ? Vous en aurez deux.
-j’ai deux
bébés dans mon ventre ? Ken…
La détresse
dans sa voix et son regard stupéfait m'effraient.
-mon amour
je suis enceinte. Je vais te donner deux enfants
-tu veux ?
Ça te fait plaisir ?
-Pas à toi ?
Je suis heureuse
-je le suis
encore plus.
Je
l'embrasse passionnément.
Le raclement
de gorge du docteur nous sort de notre bulle.
-excusez
nous
-je
comprends. Il vous faudra vous reposer. Je vais vous prescrire des fortifiants.
C'est votre première…
Je
m'empresse de lui répondre :
-non nous
avons un fils.
-parfait. Je
reviens avec l'ordonnance et vous pourrez rentrer chez vous.
Je suis
passé à la pharmacie avant que nous ne rentrions.
-ma chérie
je suis comblé.
-moi pas
entièrement. Je veux que mes enfants naissent dans le mariage.
-considère
que c’est fait.
Lorsque nous
sommes rentrés, Jordy dormait déjà.
J'ai appelé
Marc Antoine et Lydia pour leur donner la nouvelle.
Dès demain
je vais passer voir le père d’Adiza pour la liste de la dot.
Elisabeth Guenou
Je suis bien
triste. J'ai appris par une amie qui m'a appelé pour me féliciter du mariage
prochain de mon fils Ken. Il fallait entendre comment cette dernière qualifiait
ma belle fille. Elle a tellement fait ses éloges, qu'elle a finit par dire
qu'elle souhaiterait une fille pareille pour son fils.
Et dire que
j'ai fait des pieds et des mains pour les séparer. Je me suis enorgueillie
comme si je le savais et que je l’acceptais. Quand j’ai raccroché, la honte qui
m'a submergée était sans précédent. Une mère n'abandonne jamais son enfant
quoiqu'il ait fait
Mon fils se
marie sans moi. Il était venu ici même me tendre une perche.
Lydia
m'avait appelé comme quoi son mari et leurs deux enfants arrivaient la semaine
prochaine. Je ne me doutais pas que c’était pour le mariage de mon jeune fils.
Tout se fait
sans moi. A qui puis-je m’en prendre ?
J'ai essayé
de le joindre mais sans succès.
Il ne me
reste qu'une chose à faire. Je comprends pourquoi après toutes ces années j'ai
rêvé de mon défunt mari.
Ken Guenou
Les cartons
d’invitation sont prêts et ont été envoyés.
Il ne reste
que dix jours pour qu’Adiza soit officiellement mon épouse.
Mes congés
débutent aujourd’hui. J'ai quelques détails à régler au cabinet.
Je me
préparais à quitter la maison quand je l'ai vu entrer chez moi.
-qu'est ce
que tu fais ici ?
-donc c'est
en ville et par des étrangers que j’apprends que mon fils se marie ?
-tu n'as
rien à faire ici. Tu as fait ton choix
-tu me
jettes hors de ta maison ?
-ne m’oblige
pas à appeler le gardien pour le faire.
-fais donc
ça
-sors
immédiatement de chez moi et ne reviens plus.
-non mais
qu’est ce qui se passe ici ? Sur qui hurles-tu ainsi ?
-ne t’inquiète
pas elle s’en va.
J’ai ouvert
la porte du séjour et je me suis mis à crier le nom du gardien. Lui il va me
sentir passer. Il laisse qui veut, entrer chez moi.
- non mais
ça ne va pas ? Tu as perdu la tête ou quoi ? Toi, retourne à ton poste.
Qu’est ce
qu’elle fait ? Elle ose contester mon autorité ? Adiza sait que je déteste ça.
-Adiza ne
t’en mêle pas. C'est entre elle et moi.
-ah bon ?
-Oui c’est
une affaire de famille.
-je vais
faire comme si je n’avais pas entendu ce que tu viens de dire.
Elle me dépasse
et va vers ma mère.
-excusez
nous madame pour cette scène. Prenez place je vous prie.
-Adiza ! Ne
me fais pas perdre patience. J’ai dit reste en dehors de ça. Ne t'en mêle pas
s'il te plaît
-je ne vais
pas me disputer avec toi. Tu ne va pas chasser ta mère de la maison en ma
présence. Tu t’assieds et vous discutez en adultes
Je marche de
long en large dans le salon.
-Je te le
dis une dernière fois, sors de chez moi !
-ken écoute
moi. Je suis là pour qu'on parle.
-je crois
que nous nous sommes tout dit la dernière fois
-ne joue pas
à l’enfant et assied toi. Je suis encore ta mère
Elle venait
de hausser le ton. Je me suis avancé vers elle dans le but de la faire sortir
de chez moi, même s’il faille que je la traîne.
-tu oses
faire ça ken et c'est moi qui part de ta maison
-bébé arrête
ça. Ça ne te regarde pas. C’est entre elle et moi.
-je me
répète, tu la mets à la porte et je pars aussi, à toi de voir.
-fais comme
tu veux, moi j’y vais. Qu’elle parte avant mon retour.
Adiza Moustapha
C'est vrai
que cette femme ne m’a jamais aimé, mais je serai comme elle si je tolérais un
tel comportement de la part de Ken. Quoi qu’on dise elle reste sa mère.
J'ai vu
Aurélien souffrir de la séparation d’avec sa mère, même s'il a toujours fait
comme si cela lui importait peu.
-Je suis
agréablement surprise par ta réaction
-…
-je dois
vraiment lui parler. Tout ce qu'on m'a dit de toi est bien vrai. Permets moi
d'attendre ici ken.
-c’est la
maison de votre fils, c’est la vôtre.
-merci, et
ton fils ? Jordy c’est ça ?
-oui, il va
bien merci. Excusez moi je suis à la cuisine.
- vas-y ma
fille.
Elle vient
de m’appeler ma fille ? Je suis surprise. Je ne suis pas aussi dupe. Je reste
sur mes gardes. Je n’ai pas un mais trois enfants à protéger alors j’agirai en
conséquence s’il lui prenait l’envie de s’est prendre à Jordy.
Je retourne
au salon et Jordy la dévisage.
-qu'est ce
que je t’ai dit ? On ne dévisage pas les grandes personnes. Tu dis bonjour ?
Mon fils ne
bouge pas.
-je ne le
répéterai pas. Sinon je te donne une fessée et tu finiras au coin
-bonjour
Madame, excusez moi
-voilà qui
est mieux.
-bonjour mon
garçon, tu t'appelles Jordy n’est-ce- pas ? C'est très beau
-merci.
-tu voudrais
bien me faire un câlin ?
Mon fils me
regarde avec de grands yeux. Vue mon air dur, il y va et madame Guenou le prend
dans ses bras.
-je m’excuse
pour la dernière fois je n’ai pas été très gentille avec toi et maman
Elle vient
de s'excuser là ?
Jordy étais
sur ses cuisses lorsque ken a fait irruption dans le salon.
-tu as
oublié quelque chose ?
Il ne me
répond pas et monte dans la chambre.
Je m'excuse
auprès de sa mère et le suis.
-mon amour
tu réalises que tu as joué la carte de l'ignorance avec moi ?
-qu'est ce
qu’elle fait ici encore ?
--elle
t'attendait.
-Adiza je
t’ai dit que je ne voulais pas la retrouver ici.
Ayant
compris qu'il était déterminé. Une idée me vint.
-Aïe ! Aïe !
Je touchais
mon ventre tout en grimaçant.
-qu'est ce
que tu as mon amour. Parle-moi
-j’ai mal.
-viens
allonge toi.
--je crois
que c’est le stress de cette dernière heure. Je n’aime pas te voir comme ça.
Aïe !
-doucement,
qu'est que je peux faire ? J’appelle le docteur.
-bébé je
vais juste me reposer. C’est la colère que tu dégages qui doit nous stresser
-tu vois
elle est venue semer le trouble
-non bébé,
va l’écouter s'il te plaît. Fais le pour nos enfants. Même Jordy a eu peur
lorsque tu criais. Il est traumatisé.
-traumatisé
?
-Aïe !
-j’y vais
rapidement et après on va voir le médecin.
-ok vas y
vite et ne cris plus s’il te plaît amour.
Ken Guenou
Lorsque je
suis descendu Jordy avait ramené des jouets qu'il montrait à ma mère.
-mon chéri
s'il te plaît va voir maman
Il est parti
en courant
-je t’écoute
-ken tu es
aussi dure que ton père parfois. Je ne sais par où commencer. Je voudrais que
tu acceptes mes excuses.
Pardon mon
fils pour tout le mal que je t’ai. Pardon d'avoir été une mère castratrice,
dominatrice et incompréhensive. Pardon pour toutes ces années où tu n'as fait
que subir mes lubies.
J’ai
toujours voulu copier ses femmes bourgeoises, irascibles. Je ne me suis pas
préoccupée des besoins réels de mes enfants. Mon ascension sociale m'importait
beaucoup.
J'ai mal agi
mais je pensais le faire pour ton bien. Je t’en prie pardonne-moi.
-…
-j'implore
ton pardon. Ton frère et toi vous êtes ce que j'ai de plus cher. Je me mettrai
à tes pieds s'il le faut.
-ken si
jamais tu laisses ta mère se mettre à genoux devant toi. Je te jure que tu ne
connaîtras pas nos ‘’Twins'’ avant un long moment…
Je me
retourne et je vois Adiza très en colère.
-tu devais
rester allongée…
-Adiza
pardonne moi. Je regrette tout ce que j'ai fait. Accepte de pardonner à la
vielle femme que je suis.
-madame
Guenou, je n'ai pas la rancune tenace. Je l'ai fait depuis longtemps et ken
aussi accepte vos excuses
-Adiza !
-pas la
peine de faire cette fausse mine. Tu m'aimes et tu voulais me protéger je t'en
suis reconnaissante et je ne peux que t’en aimer davantage. Ta mère est là et
elle reconnaît ses erreurs et te prie de l’en excuser. Tout le monde a droit à
une seconde chance.
C'est la
plus formidable femme qu'il m’ait été donné de rencontrer. J'ai bien de la
chance de l'avoir dans ma vie.
-Tu as de la
chance d'avoir une femme aussi sage dans ta vie mon fils.
-si
j'accepte ton pardon je ne veux aucune interférence dans ma vie de famille. Plus
…
-bébé arrête
ça et embrasse ta mère. Le déjeuner est prêt et nous avons faim.
Voilà maman
qui rit de la phrase qu’a dit Adiza.
Elle m'ouvre
ses bras et je me blottis contre elle.
-merci mes
enfants. Où est mon petit-fils ?
Adiza et moi
nous nous regardons amuser. Cette femme est terrible.
-ken tu es
un vrai garçon. Tu n'as pas perdu de temps. Il faut que ma belle fille se
repose. Les escaliers toute la journée ce n’est pas bon au début.
-au début de
quoi ?
-ken ne me
fais pas rire ou tu ne sais pas ? Ta femme est enceinte.
-oui madame
nous attendons des jumeaux
-je suis
heureuse, des jumeaux ma fille ?
-oui
Je regarde
Adiza avec de gros yeux. Et maman qui danse en faisant le tour du salon.
-pour le
mariage vous avez déjà tout préparé je le sais. Je m’occupe de la layette de
mes petits enfants. Je vous en prie permettez le moi.
-avec
plaisir Madame.
-Adiza, je
sais qu’aujourd’hui tu es en de très bons termes avec la mère d’Aurélien et tu
la considères comme une mère. Fais en de même pour moi je suis ta maman aussi.
-maman
n'exagère pas quand même. Tu veux tout avoir en un clin d’œil
-ken toi
aussi. Maman c'est avec plaisir que je vous accepte comme telle.
Je suis
reconnaissant à Stella, car si je l'avais épousé je crois que j’aurais été
malheureux. Mon bonheur je ne l’imagine pas sans cette femme. Adiza a un cœur
en or. Je m'évertuerai à la rendre heureuse jusqu’à mon dernier souffle.
-maman
veux-tu nous faire l'honneur de partager notre table ? Au menu nous avons une
sauce gombo avec la pâte blanche et la pâte noire.
-c'est toi
qui a fait la cuisine ?
-C'est ma
femme qui cuisine dans cette maison.
-ken tu as
fait un bon choix. Elle sait faire le gombo. J'accepte avec plaisir. Depuis
hier je n’ai rien avalé.
-mais maman
pourquoi ? Venait de demander Adiza
-ma fille
j’appréhendais la rencontre.