Palenque, l'antique cité
Ecrit par Writerandtraveler
Ciudad de México, la capitale des Etats Unis Mexicains. Mégalopole dans toute sa splendeur, avec tout ce que cela implique de pollution, de trafic interminable et de site touristique. Dommage, je n’y suis resté que deux jours. Le temps de me remettre des douze heures de vol et de m'acclimater. J’ai pris le bus pour Guadalajara, dans l'état Jalisco, afin de retrouver une âme-mie. Je vous entends déjà crier à la faute d’orthographe, mais posez les cœurs et lisez : une âme-mie est une personne qui apaise l'âme. L’âme-mitié, contrairement à l’amour ou à la simple amitié, est éternelle.
Avec mon âme-mie, nous avons visité le Sud-Est mexicain. Nous sommes partis avec une compagnie touristique comme il en existe plusieurs là-bas : elle propose des voyages à des prix défiants toutes concurrences dans les endroits les plus touristiques du pays. En dix jours, nous avons découvert plus de dix sites différents. Notre première destination fut Chiapas la verte, comme j’aime l’appeler. Cet état est gorgé de flotte et fournit presque toute l’eau du Mexique. C’est la jungle même en saison sèche. Moi je suis un gars de la forêt. J’aime l’odeur de la terre humide, le bruit des oiseaux qui chantonnent, la brise qui agite les feuilles. C’est pour ça que j’ai tant apprécié cet état.
S’il y a un endroit à voir à Chiapas, ce sont les ruines de Palenque, une cité maya. Son nom d’origine, Lakam Ha, signifie Grandes Eaux, en référence aux nombreux cours d’eau qui traversent le site. Nous y sommes arrivés après vingt-quatre de route. Nous étions tous épuisés, affamés et assoiffés. Alors les vendeurs à la sauvette on fait leur beurre sur notre détresse. Ils vendaient de tout : tacos, boissons gazeuses, fruits fraîchement coupés… de quoi nous donner de la force pour l'épreuve avenir. Car Palenque ne se laisse pas prendre sans effort. Il faut marcher dans la forêt, sous la chaleur cuisante, avant d’apercevoir l’antique cité à l'architecture tant admirée.
Un vieux monsieur, dont la forme physique m’a fait me remettre en question, nous servait de guide. En le voyant, j’ai songé deux secondes et demies arrêter la clope et me remettre au sport - but hey, I can’t help it. Il nous a conté l’histoire de cette cité vieille de plus de deux milles ans. Mais je n’ai presque rien écouter. Oui, je suis un mauvais élève. Le genre distrait qui dessine sur son cahier et s’invente tout un monde au lieu d’écouter la leçon.
Je me suis discrètement éloigné du groupe pour découvrir par moi-même l’architecture maya. J’ai grimpé les escaliers interminables, haletant ; parcouru les artères en retenant mon souffle, bluffé par la force qui se dégageait des pierres. Elles sont costaudes, ces pierres ! Je pouvais me rendre compte de leur force en les touchant. Et je comprenais, sans vraiment parvenir à mettre des mots dessus, comment elles avaient survécu aux pluies, à l'érosion, à l'activité humaine... au temps !
Puis je me suis assis. Tête baissée, mains jointes, j’ai prié comme mon père me l’a appris. J’ai remercié Mawu, invoqué les ancêtres, remercié les vaudous qui m’accompagnent de m’avoir poussé jusque là-bas, pour que je puisse voir par moi-même les merveilles de ce pays. La visite de Palenque s’est terminée par une balade dans la forêt. Nous avons marché sur les ruines ensevelies par la nature, qui représentent quatre-vingt-dix pour cent du site. Elles cachent un trésor que, de mémoire d’homme, personne n’a révélé.