Writer and traveler
Ecrit par Writerandtraveler
Je suis celui qui réalise ses rêves peu importe le prix. Et c’est pour ça que je suis parti.
Ma famille, quelque amis proches, un job alimentaire… voilà à quoi se résumait ma vie en France. Et ce n’était pas suffisant pour me retenir. J’avais besoin du frisson du voyage, de l’inspiration de la découverte. J’ai posé ma démission, pris un billet pour le Mexique et prévenu mon entourage que je m’en irai dans deux mois.
Tout le monde - ou presque - a tenté de me dissuader. Ils croyaient que j’allais rencontrer le malheur et la mort during my journey. Ils m’ont mis en garde contre mon irrationalité et mon impulsivité. Sans savoir qu’en fait, ce n’était pas une décision irréfléchie, mais plutôt le fruit d’une réflexion qui a commencé un an auparavant.
Quand j'habitais à Manchester, j’avais déjà l’intention de partir loin de l’Europe et de prendre une année sabbatique. Mais, la vie étant ce qu’elle est, je me suis retrouvé contre mon grès à Lyon, à travailler dans un endroit qui ne me rendait pas heureux. En fait, j’avais peur de l’aventure. Peur de quitter le peu de confort social que j’avais alors. Cela a duré plus de six mois, jusqu'à l'électrochoc qui a totalement changé ma perception des choses : le syndrome de la page blanche.
J’ai coutume de penser que je suis un fou qui se soigne. Ecrire est ma maladie et mon remède. Et quand je n’y arrive pas, c’est que je me sens particulièrement mal dans ma peau. Je ne parle pas de sentiment éphémère comme la tristesse ou la colère qui, somme toutes, sont des moteurs de la créativité plutôt que des freins. Je parle d’affliction, de désarroi, d’un sentiment de tourner en rond. D’un manque d’ambition qui conduit inexorablement vers la dépression, la vraie, celle qui entraîne des coups de folies et qui se soigne avec de l’alcool et de la drogue. Pour un jeune homme de vingt-deux ans, c’est aussi cruel que la mort.
Alors j’ai décidé de partir, de ne pas me laisser piéger par la détresse, d’ignorer les opinions biaisées par les médias. L'Amérique Latine est dangereuse, oui. On connaît tous les guerres civiles, les Narcos, les soulèvements populaires, l'insécurité… mais dans la mesure où on se fait exploser dans les métros, où on tire à balle réelle pendant les concerts, où on fonce sur les passants dans la rue, dis-moi en quoi l’Europe est plus sûre que l'Amérique Latine ? Mon frère, la mort est un compagnon de longue date, elle a ton numéro personnel et connaît ton itinéraire. Elle viendra te chercher aussi bien à Berlin qu’à Bogota.
Je suis celui qui réalise ses rêves peu importe le prix. Plus jeune, j’aspirais à deux choses : écrire et voyager. En 2015, j’ai matérialisé mon premier fantasme en publiant Black Bird. Maintenant, je m’attaque au second.