Part VI

Ecrit par PaulBernardAMGL

   Je lui souris et me blottis contre lui.

- On s'y emploiera, répétai-je.

   Je m'endormis contre lui sur le sol. À mon réveil, j'étais dans mon lit. Il était allongé à côté de moi, le regard rivé au plafond.

- J'ai besoin de me souvenir de ce qui s'est passé à la fête, lui annonçai-je. J'ai besoin de savoir ce qui m'est arrivé.

- Je veux d'abord que tu t'occupes de toi, répondit-il. Que tu vois un gynécologue pour savoir s'ils ne t'ont pas causé trop de dégâts.

- J'y ai pensé. Et je le ferai. Mais ce n'est pas le plus urgent. Tu peux m'aider à me souvenir ?

- Oui je peux. Il existe quelques méthodes pour te rappeler. Dis-moi quand tu seras prête et on le fera.

    Je m'assis et me tournai vers lui.

- Je suis prête !

- Le plus tôt on le fait, le mieux c'est.

- Qu'est-ce qu'il nous faut ?

- Un objet. N'importe lequel que tu avais sur toi toute la soirée.

    Je me tâtai le cou à la recherche de la médaille de Sainte Rita que m'a offert Mariella, la femme de mon père. Je ne la quittais jamais et ces bruts ne me l'ont pas arraché. Elle était toujours autour de mon cou.

- Ça fera l'affaire, me dit-il.

    Je retirai le pendentif et le lui tendit. Il le prit et l'admira pendant un moment.

- Ce que je m'apprête à faire s'appelle de la psychométrie, m'expliqua-t-il. C'est la faculté d'explorer aussi bien le passé que le présent d'un objet. C'est de la magie.

   Je hochai la tête.

- En gros tu connaîtras tout ce qui s'est passé autour du pendentif c'est ça ?

- Oui c'est exactement ça. Et rassure-toi, tu le connaîtras à travers moi et en même temps que moi, me rassura-t-il comme s'il avait lu dans mes pensées. Par quel moyen veux-tu procéder ? Tu as le choix entre entendre ce qui s'est passé, le voir ou encore le sentir.

- Je veux voir, répondis-je sans hésiter.

   Il se rapprocha de moi.

- Quoi que tu puisses voir, sache que c'est déjà passé. C'est comme un film que tu vas regarder.

- D'accord.

- Je vais coller la médaille contre ton front, m'annonça-t-il. Maintenant tiens ma main droite.

    J'obtempérai.

- Quand tu voudras arrêter, il te suffira de retirer la main avec la médaille de sur ton front et de  lâcher l'autre d'accord ?

    J'acquiesçai.

- Ferme les yeux et concentre-toi sur le début de la soirée. L'instant où tu es descendue de voiture pour entrer dans la maison.

   Je fermai les yeux en même temps que lui. Je visionnai à nouveau la maison puis quelques secondes après je me retrouvai debout devant portail.

- Tu auras accès à tous les endroits où tu as été avec la médaille. Tu pourras modifier l'espace-temps à ta guise, faire avancer les événements ou revenir en arrière. Il suffit de le souhaiter et ça se produira. Je vais continuer à te parler pour que tu saches que je suis là.

    Je ne le voyais pas. Mais j'entendais ses explications comme s'il était à côté de moi devant la maison. Ce qui était un peu le cas.

    Sans plus attendre, je m'introduis dans la maison. Je me revis dans le coin du jardin où je me tenais discutant avec Dwight. Mais je choisis de ne pas m'approcher. J'avais vécu la scène en vrai. Je savais déjà ce qui s'est dit ou fait là-bas. Pour découvrir ce qui m'est arrivé à cette fête, il me fallait être là où je n'ai pas pu être la veille et c'était l'opportunité que m'offrait la psychométrie. Je me rendis à la table des boissons où Imelda venait d'arriver pour me chercher mon premier verre de vodka.

    J'observai attentivement le gars qui servait les boissons. Quand Imelda lui demanda à boire, il ignora tous les verres disposés sur la table. Il prit un verre dans un sac à dos sous la table et y versa la vodka. Imelda, trop occupée à écrire des messages, ne remarqua rien. Elle prit le verre et me l'apporta.

    Je me remémorai le moment où Dwight me proposait de m'apporter un autre verre. Je me retrouvai aussitôt dans le salon avec lui. Dès qu'il sortit pour me chercher le cocktail, je me retrouvai à nouveau près de la table. Il prit un verre vide dans le même sac. Il fit un mélange de trois boissons. Quand il était sur le point de bouger, un des mecs présents à la fête voulut prendre un verre dans le sac sous la table mais il l'arrêta et lui fis signe de prendre un de ceux qui étaient sur la table.   

   Je lâchai la médaille et ouvris les yeux en ôtant ma main de celle d'Alex.

- J'ai vraiment été droguée !


Je m'appelle Tatiana