Part VII

Ecrit par Shalom Ametefe

    Le soir du troisième jour de mon isolement, j'étais au portail au bord de la route quand mon ami Paul arriva.




    - Pascal tu vis ?




    - Oui mon frère. Et toi, comment vas-tu ?




    - Ça peut aller mon frère. Pourquoi ce long silence ?




    - J'avais juste besoin de faire le vide dans ma tête. Comment vas Anne ? Et les chantiers, ça marche bien ?




    - Oui oui, tout va bien. Nous étions partis planter les tecks dans le collège cette matinée. Anne ne fait que demander d'après toi




    - Hmmmmm, elle pouvait venir ici ou bien




    - Je l'avais suggérée cela. Mais bon toi même tu connais les femmes avec leurs caprices.





    Paul commença à gratter la tête et je compris tout de suite le message qu'il voulait passé. Au fait Paul, depuis la mort de sa maman lorsqu'il n'avait que 7 ans, il vivait chez son papa et sa marâtre qui, ne lui rendait pas la vie facile ; des corvées ici et là et le pire dans tout ça est qu'elle  lui donne à manger rarement ou pas. Son papa, prit dans les tourbillons de la vie n'avait pas pu trouver une porte de sortie et s'était donné à l'alcool donc impuissant face aux maltraitances de sa femme envers son seul et unique garçon. Il n'y a rien de pire au monde que de perdre sa maman surtout en étant qu'un enfant. Malgré tous ces difficultés, Paul a toujours le sourire aux lèvres, garde toujours la tête haute, la providence était toujours de son côté. D'ailleurs c'est plutôt lui qui m'encourageait à ne pas baisser les bras peu importe la situation.




    Nous rentrâmes à la maison où une bonne pâte avec de la sauce d'adémè faite avec du poisson fumé nous attendait. Après avoir mangé, nous causâmes jusqu'à 22h avant que Paul ne rentre chez lui.





    Cette nuit encore, j'avais pensé à la vie, à l'amour. Je suis un gars, qui, souvent avait rêvé d'un amour véritable. Aimer et être aimé en retour. Et je sentais que les dieux de l'amour m'ouvrent enfin les portes de l'amour. Dans mon palais, se trouvaient deux jeunes et belles créatures : Anne-Laure et Sandra.





    La première, je l'avais tout suite aimé parce qu'elle n'était qu'une réalisation de mon rêve d'enfance. Mais des fois je me demandais est-ce du vrai amour ? Ou c'était juste une obsession ? Je lui plais autant qu'elle me plait ? Pourrait-elle m'aimer autant que je l'aimais? Peut-être qu'à ce niveau il n'y avait pas de doute mais arriverons nous à supporter ces milliers de kilomètres qui vont nous séparer bientôt parce que dans deux semaines elle rentrerait en France ? Certes,il est dit qu'aimer malgré la distance, c'est ça l'amour. Est-ce une évidence ? Si oui, les français avec leur racisme, serais-je vraiment accepté par ses parents, son entourage ? Ne me jugeraient-ils pas par la couleur de ma peau et ma culture ? N'est-ce pas dans une relation sans lendemain que je m'aventurais ?





    De l'autre côté, il y'a Sandra. Elle, la première fois je l'ai trouvée sans la vouloir. Mais elle faisait déjà office de mes pensées. Mais je me résignais à lui faire des hommages. A cause de Anne-Laure sûrement. Souvent quand j'y pensais, j'avais le sentiment que j'ai plus de chance avec Sandra, elle vivait au Togo donc plus de possibilités pour se revoir encore et encore. En plus on partageait d'agréables moments ensemble qu'on adorait tous les deux. Pourquoi alors ne pas prendre simplement sa direction et avorter tout projet avec la française ?

Les questions ne s'arrêtaient de défiler dans mon esprit. Finalement j'ai décidé de ne plus y penser. J'allais simplement vivre, adviendra ce qui pourra. J'étais convaincu qu'à chacun sa chacune donc celle qui me mérite réellement saura me garder rien que pour elle.


Sous La Pluie