Partie 08

Ecrit par Mimi89


Kémi Elydja 

Debout sur le plan de travail de mon bureau, j’examine avec minutie le plan de l’hôtel que ma société doit bientôt faire construire. Ce client est particulièrement exigeant je n’ai donc droit à aucun faux pas. Mais il est déjà midi et je doit mangé avec mon meilleur ami, il s’appelle Ely aussi, on se connaît depuis la maternelle et pour nos études supérieurs je l’ai trimbalé avec moi à Montréal alors même qu’il voulait aller en France lol. On était donc inséparable jusqu’à ce que je me marie.

Hmm!! Il ne s’entendait pas du tout avec Sabrina (ma femme) donc on s’est un peu éloigné, à vrai dire je lui en ai beaucoup voulu pour ça en plus je n’ai jamais su pourquoi ils ne s’entendaient jamais. Mais bon ça s’est arrangé. 

Il faut aussi dire que Sabrina était très capricieuse, elle ne s’entendait pas avec grand monde(ni mes amis ni les membres de ma famille), mais elle et moi on s’aimaient profondément, malgré son caractère elle me respectait et me rendait heureux c’est donc ce qui m’importait. En plus elle avait laissé tous chez elle pour me suivre en Guinée, en effet Sabrina était australienne.

On s’est rencontré à la fac à Montréal, elle faisait des études de photographie et de peinture c’était donc une artiste. Après nos études j’ai souhaité rentré au pays reprendre l’une des sociétés de mon père, elle n’a pas hésité et m’a suivi. Mais le courant n’est jamais passé avec ma famille sauf mon père avec qui elle avait une relation très amicale (il faut dire que mon père est très facile à vivre). Avec ma mère par contre c’était une autre histoire, cela a durer deux ans. 

C’est quand on a annoncé sa grossesse qu’avec ma mère, elles ont commencé à s’entendre, vu que c’était sa première grossesse, Sabrina avait peur et ma mère a été la pour elle. 

Mais à partir du second trimestre de la grossesse elle n’allait vraiment pas bien, on a donc décidé de partir en Australie chez ses parents pour faire des examens plus poussés.

On a constaté là bas qu’elle avait un placenta-praevia, qui est une localisation anormale du placenta et qui provoque des saignements sévères pouvant coûter la vie à la mère lors de l’accouchement. Ça été un choque pour nous, les médecins ont conseillé de mettre fin à la grossesse afin qu’elle puisse se soigner, mais elle a été catégorique jamais elle ne ferait cela, d’autant plus qu’elle avait des chances de survie. 

On est donc resté à Canberra jusqu’à l’accouchement par césarienne. Ma princesse est née un 14 février ( si ça c’est pas le signe de l’amour!!), C’était le plus beau jour de ma vie la première fois où j’ai tenue ma fille dans mes bras et qu’elle a serré très fort mon doigt avec sa petite main, ce sentiment est indescriptible.  

Nous sommes restés deux jours à l’hôpital, Sabrina allait bien et était radieuse.

 Le troisième jour nous étions sur le point de sortir, les parents de Sabrina étaient là, je suis descendue déposer les affaires dans la voiture avant de revenir les chercher.

Je suis rentré dans la chambre et j’ai comme bugué, le lit de Sabrina était plein de sang et y’avait plein de médecins autour d’elle, je n’est rien compris et j’étais comme pétrifié sur place, je les ai juste vu pousser son lit et l’amener au bloc opératoire. 

Deux heures plus tard le médecin est venue nous annoncer qu’ils n’avaient pas pût arrêter l’hémorragie et donc qu’elle était morte. Mon premier réflexe à été d’éclater de rire, je n’y croyais pas une seconde, je me disais qu’à tous moment elle allait sortir de nulle part et me dire « it’s a joke babe relax » c’était sa phrase fétiche quand elle faisait des blagues nulles. 

Mais non, elle était vraiment partie. 

J’ai passer la semaine suivante dans un état second, j’étais comme dans un monde parallèle, toutes la cérémonie des funérailles était comme une grosse blague pour moi car j’étais persuadé qu’elle allait revenir et me dire que c’était un jeu.

Ensuite le choque a laissé place à la colère, j’étais furieux contre le monde entier et contre moi en particulier, j’aurais dû insisté pour interrompre la grossesse et ma Sabrina serait alors toujours là. Et puis j’en ai voulu à ma fille (quand j’y pense aujourd’hui j’ai honte de moi), car pour moi c’était de sa faute à elle aussi, je refusais de l’approcher.

Et puis, comme si elle le savait, ma fille est aussi est tombée malade ( insuffisance respiratoire).

Ça été un électrochoc pour moi, j’ai vraiment cru que j’allais devenir fou. C’est uniquement grâce à ma mère et aux parents de Sabrina que j’ai tenue. Je m’en veut toujours d’avoir agit de la sorte, mais bon je fait de mon mieux pour lui donner tous l’amour qu’il me reste. 

Quand ma fille a guéri ( enfin elle fait toujours des crises d’asthme!), je suis revenu à Conakry et ma vie n’a plus jamais été pareil. Mon cœur est comme mort, Sabrina a amené avec elle tous l’amour que je pouvais donner à une femme.

     C’est la sonnerie de mon portable qui me fait sortir de mes souvenirs douloureux, il est tellement impatient ce mec. Il faut aussi dire que je suis du genre bordélique et souvent en retard ( c’est l’un de mes plus gros défaut), mais bon je n’aime juste pas me stresser pour rien. 

Bref, je prend mes clés de voiture et sort du bureau en décrochant mon tel, je vais allé retrouvé mon frangin pour mangé parce que mine de rien j’ai très faim là.

Deux cœurs meurtris