Partie 1 : Le royaume d'Assiè

Ecrit par Mayei

...Cyrah Elloh...

J’ai trouvé Ethan dans sa chambre, couchée sur le lit, les bras croisés derrière la tête. Il regardait le plafond. J’ai voulu garder le silence mais il fallait que je lui dise ce que j’avais sur le cœur. Il me fait me sentir tellement mal des fois. Et aujourd’hui en fait partir.

Moi : Ethan il faut sérieusement que tu revois ton comportement envers moi 

Ethan : je pensais que tu t’en allais ?

Moi : ... ... 

Ethan : n’as-tu pas dit que c’est fini entre nous ?

Moi (tout doucement) : ce n’est pas ce que je voulais dire. Mes paroles ont dépassé ma pensée. 

Ethan : apprends alors à Controller ta bouche ou ne pense tout simplement pas.

Moi : ... ... ...

Il reporta son attention sur le plafond. Il est beau mon Ethan. Il a la grande taille, les yeux rieurs, ses lèvres sont douces sans compter qu’il s’habille très bien d’ailleurs. Même s’il n’a pas de vie professionnelle en tant que telle, il en vaut le coup. Souvent je me demande pourquoi un homme aussi séduisant que lui as pu s’intéresser à moi. C’est au bas de l’immeuble de mon bureau que nous nous sommes rencontrés lui et moi. 

Je fus vraiment surprise quand ce jour-là, accompagnée de mon amie Tisha qui s’était arrêtée à mon bureau, il s’arrêta pour me faire la cour. La plupart du temps quand je suis avec Tisha et que les hommes s’arrêtent, c’est plus pour elle que pour moi. Ça va faire un an en décembre que cette relation dure. 

Je sortis de mes pensées en soupirant. Il n’avait toujours pas changé de posture. J’étais venue pour qu’on passe une agréable journée et voilà que l’ambiance est plombée.

Moi : tu fais la tête ? 

Ethan : tu es sérieuse que tu me poses cette question ? Tu viens me faire le bruit d’aussitôt matin ? Tu m’as ridiculisé devant la petite amie de mon voisin et tu oses me poser cette question.

Moi : de ton voisin ? 

Il veut se foutre de moi encore une fois. Toujours à inventer des excuses bizarres et renverser la situation. 

Ethan : oui ! Elle était venue faire la surprise au voisin mais celui-ci est en mission actuellement. Il m’a gentiment demandé de l’héberger durant la nuit pour ne pas qu’elle ait à prendre la route aussi tard. Elle a dormi dans la chambre et moi au salon. D’ailleurs je t’appelais depuis pour voir si moi je ne pouvais pas venir passer la nuit chez toi mais madame ne décrochait pas. Tu étais où au fait ?

Moi : Chez mes parents, tu sais très bien que je passe tous mes week-end avec eux. 

Ethan : ce n’est pas un weekend sur deux ?

Moi : non ! TOUS les week-ends 

Ethan : ce qui est sûr j’ai fini de t’expliquer c’est à toi de voir. Je commence à avoir faim 

Je pensais aussitôt au fait qu’il lui avait donné une tape sur les fesses. Non, il ne me la fera pas celle-là.

Moi : c’est la petite amie de ton voisin et tu lui donnes des claques sur les fesses ?

Ethan : moi ! Le fils de Okoma ? Moi taper les fesses de qui ? Tu hallucines maintenant ?

Moi : laisses tomber, je vais te prendre quelque chose à manger.

Ethan : fais donc ça 

Je n’avais pas envie qu’on s’éternise sur de longs discours. Je me suis dirigée à la cuisine, prendre des récipients pour aller chez la femme qui vent de « placali ». J’en ai pris pour 200 francs avec la sauce graine. J’ai précisé qu’elle devait mettre le poisson fumé, l’escargot et la peau du bœuf. En gros, tout ce qu’il aime.

Ethan ne m’a pas remis l’argent donc c’est de mon portefeuille que je prends l’argent.
Je l’ai retrouvé à la maison et lui ai remis son plat qu’il a dégusté avec appétit. Nous nous sommes occupés autant que nous le pouvions le reste de la journée. J’ai quitté Chez lui à dix-huit heures. Il était épuisé pour me raccompagner donc j’ai marché toute seule jusque sur la grande voie pour prendre le taxi. 

Le chauffeur : madame je peux vous dire quelque chose ? 

Moi : oui je vous écoute

Le chauffeur : de ne pas le prendre mal hein mais votre mari doit avoir de la chance hein. Si moi j’ai une femme comme vous, je ne sors plus de la maison 

Moi : je ne suis pas mariée et une femme comme moi c’est à dire ? 

Le chauffeur : bien en chair comme ça. En plus avec la beauté 

J’étais dépassée mais je lui ai quand même dit merci. « Bien en chaire », devrai-je prendre ça comme un compliment ou quoi ? Je suis restée silencieuse jusqu’à ce que j’arrive à destination. J’ai réglé ma facture et ignoré le sourire bizarre que me faisait le chauffeur. J’ai sonné à la porte et c’est mon frère qui m’a ouvert. 

Junior : tu étais où ? Tout le monde s’inquiétait

Moi : mais il y a mon téléphone pourquoi vous ne m’avez pas call ?

Junior : tu penses qu’on n’a pas essayé ? Rentre trouver tes parents moi je sors comme ça.

Moi : encore derrière les petites ?

Junior : on va faire comment ?

Je riais tout en sortant mon téléphone de mon sac. C’est vrai qu’il était éteint. Dès que j’ai mis les pieds au salon, ma mère ne m’a même pas laissé le temps de m’asseoir qu’elle m’attaquait en même temps. 

Maman : je dis hein Cyrah quand je me suis réveillée ce matin, ta chambre était vide jusquaaaa c’est à 20 heures que tu te ramènes ? Tu sors d’où comme ça ?

Moi : mais maman...

Maman : Elloh ! Quand c’est comme ça tu ne parles pas à ta fille c’est ça ? 

Papa : laisse la fille, elle a déjà un Chez elle. Je ne sais pas pourquoi quand elle passe par ici tu veux la surveiller coûte que coûte. 

Moi : ah et en plus j’étais avec Charlène, on faisait des courses.

Maman : les courses là où sont tes sachets ? 

C’est vrai que je n’y avais pas pensé, il faut que je trouve une réponse rapide.

Moi : c’est elle que j’accompagnais 

Maman : hummmmm Cyrah ! Hummmm donc si je l’appelle là maintenant c’est cette version qu’elle me donnera ?

Moi : maman tu exagères mais si tu y tiens appelle-la.

Mon cœur battait mais me suis levée pour rejoindre la chambre. Je croisais les doigts pour que mon appelle arrive avant celui de la vieille.  

Charlène : ma petite on dit quoi ?

Moi (murmurant) : Charlène sauve moi pardon 

Charlène : tu murmures pourquoi ?

Moi : c’est chaud ! Peut-être que la vieille va te passer un coup de fil. Dis-lui seulement que nous étions ensemble depuis ce matin pour faire les courses.

Charlène : tu sais que je n’aime pas mentir et encore moins à ta mère ! 

Moi : j’ai compris mais fais seulement 

Charlène : tu étais encore avec ce vaut rien n’est-ce pas ? 

Moi : j’ai dit de laisser comme ça non ? C’est comment ? 

Charlène : toujours je te dis que le gars ne t’aime pas c’est juste ton argent oooh. C’est mieux tu vas dépenser sur moi si tu as tellement envie de jeter ton argent par la fenêtre. 

Moi : regarde, c’est bon comme ça bye 

Charlène : oui oui bye tchrrrr

J’ai connu mes grands-parents paternels, en gros je connais tout le monde du côté de mon père mais pour ce qui est de ma mère, c’est assez étrange. La seule famille qu’elle a c’est tata Justine qui n’est autre que sa meilleure amie. Charlène est la fille de tata Justine et nous avons grandi ensemble. À chaque fois que j’essaie de soutirer des informations à ma mère par rapport à sa famille, son regard se voile et elle évite la question. Si j’ai le malheur d’insister, elle se fâche sérieusement. C’est un peu un sujet tabou si je peux le dire comme ça. 

J’ai assez réfléchi pour la journée. Je suis passée en flèche sous la douche pour ne pas croiser mon reflet dans le miroir. J’aurais même dû laisser la lumière éteinte. De retour dans la chambre je mis un très gros tricot et je suis descendue manger en famille avec maman qui me lançait des œillades lol. Cette femme est grave.

Mon téléphone était opérationnel depuis longtemps mais Ethan n’avait pas essayé de me joindre ne serait-ce que pour savoir si j’étais bien rentrée. J’ai mis ma fierté de côté et je l’ai moi-même appeler. Jusqu’à ce que je m’endorme il n’avait pas décroché.

...Dans le royaume d’Assiè...

Le royaume d’Assiè est l’un des grands royaumes qui se trouve dans Ce pays appelé Cote D’or. Un pays riche par son agriculture, ses minerais et ses citoyens. Le pouvoir est géré par un premier ministre aux ordres du roi d’Assiè, de Bôma, de Tiame et de Rohan. 

(Chez les Dankwa)

Amana, de sa majestueuse démarche traversait ce somptueux salon recouvert de carreaux de marbres pour rejoindre la cour. Le palais royal où demeuraient les Dankwa faisait partie des quatre plus belles demeures du royaume. Elle s’étendait sur de kilométriques mètres carrés. 

Amana, comme son nom l’indiquait était d’une confiance exagérée. Elle avait une assurance que personne d’autre dans le royaume n’avait su égaler. Depuis toute petite elle savait ce qu’elle voulait et c’est ce qui a fait chaviré le cœur du roi actuel. Elle était d’une beauté commune mais le charisme qui la suivait la projetait toujours au-devant de la scène. Elle était même plus populaire que son mari, l’actuel roi.

Suivie de près par ses servantes elle alla rejoindre sa fille et sa belle-fille qui s’affairaient dans le jardin. 

Amana : Litone, tu peux nous laisser un instant s’il te plaît

Litone (se baissant) : bien sur ma reine 

Amana prit place auprès de sa fille et lui caressa tout doucement le visage. 

Amana : Kiara il faut que tu épouses le premier fils Fanti et lui que tu lui fasses un enfant garçon le plus vite possible. 

Kiara : mais maman ! Il ne me regarde même pas avec des yeux de désirs pourquoi me presses tu dans ses bras ? 

Amana : parce que ton père est souffrant, il ne tiendra pas plus de deux ans. Je veux juste garantir notre place au pouvoir. 

Kiara : mais Litone a déjà donné un garçon à Edo qui de plus est l’aîné de la famille. Il se présentera donc où se trouve le problème ? 

Amana (regardant sa fille) : souvent je me demande ce que tu as pris de moi. Tu as la beauté de ton père mais l’intelligence est venue à moitié. Si tu maries le fils Fanti, nous aurons deux fois plus de chances que le pouvoir nous revienne 

Kiara : mais je ne l’aime pas. Tu n’en as pas marre de gouverner ?

Amana : depuis quand le pouvoir suffit ? quand il s’agit de succession, Kiara, l’amour ne compte pas. L’amour viendra au fur et à mesure. Je te donne trois mois pour que tu fasses toi-même les choses. Passé ce délai, je mettrai mon grain de sable. 

Elle se leva en secouant la queue de cheval qu’elle tenait. Les servantes qui s’étaient mises un peu à l’écart, se précipitaient vers elle et la raccompagnait à l’intérieur. 

(Chez les Kwam)

Mossane était tout le contraire de Amana. Elle était d’une beauté à damné un saint. Ses formes généreuses la rendaient encore plus gracieuse. À chaque fois qu’elle faisait un pas, on aurait cru qu’elle dansait. Son sourire avait le pouvoir d’illuminer la journée de quiconque. Son nom signifiait la douceur. Pour être douce, elle l’était. Elle venait d’un royaume voisin a celui de l’Assiè. Les personnes de sang royales avaient forcément droit à des serviteurs, c’était ainsi depuis la nuit des temps mais si elle l’avait pu, elle s’en serait passé. 

Mossane n’était pas dans les grandes tenues mais affectionnait l’or pur et son mari, le patriarche des Kwam ne manquait aucune occasion de la couvrir de cette pierre précieuse. 

Couchée et profitant de l’air doux de cette période de l’année, elle fut dérangée par sa deuxième fille Ina.

Ina : Maman ! 

Mossane (se levant brusquement) : qu’est-ce qui se passe ?

Ina : faites-moi épouser l’ainé des Fanti. Je lui ferai un très beau garçon.

Mossane (curieuse) : comment le sais tu ? 

Ina : je l’ai vu en songe. 

Mossane (méfiante) : tu as vu en songes que tu te mariais à Hakeen et lui donnais un garçon ?

Ina : c’est exactement ça

Mossane : a-t-il exprimé un quelconque intérêt envers y’a personne ?

Ina : pas pour le moment...

Mossane : qu’est-ce que tu entends par « pas pour le moment » ? Tu sais que c’est lui qui doit exprimer le désir de t’épouser.

Ina : je me suis renseignée et je sais que par le passé les alliances se faisaient au travers des mariages arrangés. Pas besoin qu’on attende qu’un fils se décide à choisir une fille des trois maisons. 

Mossane regarda longuement sa fille tout en réfléchissant. Depuis que celle-ci était petite, Mossane avachit desceller ce côté manipulateur et calculateur chez sa fille Ina pourtant Litone n’était pas comme ça. 

Mossane : que veux-tu réellement ? 

Ina : je ne comprends pas ? 

Mossane : Ina je te connais, ce sont de mes entrailles que tu es sortie alors commence par me dire ce que tu as derrière la tête 

Ina regarda de gauche à droite et me si à murmurer à sa mère. 

Ina : le roi Dankwa est mourant. La rumeur court qu’il ne tiendra pas plus de deux ans. Il va falloir choisir un nouveau roi. Si jamais, je marie le fils Fanti et lui fait un garçon je serai peut-être reine maman.

Mossane qui n’en croyait pas ses oreilles tapa sur la bouche de sa fille.

Ina : aiiiie 

Mossane : d’où tu sais que le roi est mourant ? Ina je n’aime pas ce mauvais côté que tu as. Laisse les choses se faire d’elles même. Ton frère aîné est déjà marié à Khêba, la princesse du royaume de Bôma et ont un magnifique garçon ce qui le qualifie pour la course au trône. Litote a épousé l’aîné des Dankwa et lui a donné un garçon, une autre chance que nous avons. Alors que viens-tu chercher encore ? 

Ina : trois est toujours mieux que deux. On sortira forcément gagnant.

Mossane (s’énervant) : hors de ma vue immédiatement. 

Ina se leva, la bouille amarrée, murmura quelque chose d’assez inaudible et disparu comme sa mère avait ordonné. Ina signifiait piment. Les noms des enfants étaient choisis par les anciens. Elle savait qu’Ina lui donnerait des cheveux blancs. 

(Chez les Fanti) 

Hakeen passait sa tenue princière pour vaquer à ses occupations quotidiennes. Vivant en ville, il la délaissait souvent pour répondre aux attentes qui étaient attachées à sa position de prince. Il le faisait pour faire plaisir à son père car au fond sa vie en ville lui plaisait énormément. 

Son titre n’était pas très connu donc il se fondait dans la masse, ce qui est tout à fait différent ici au royaume. Étant le dernier fils aîné des trois maisons à être célibataire, toutes les filles des deux autres maisons sans compter les filles des royaumes voisin. Il n’était juste pas prêt pour un si grand engagement. S’il ne se mariait pas et n’avait pas de garçon il ne serait pas obligé d’être dans la course pour être roi. Encore heureux que le choix lui revienne donc personne ne pouvait lui forcer la main. 

Un serviteur se présenta à lui après avoir ouvert la porte. 

Le serviteur : bonjour mon prince 

Hakeen : appelle moi Hakeen ou keen pas de prince s’il vous plait

Le serviteur : votre mère souhaiterait vous voir 

Hakeen : j’arrive tout de suite 

Il termina sa toilette et alla rejoindre sa mère. Cette dernière élargit son sourire quand elle le vit arriver. Il se baissa en lui touchant les pieds. Elle passa sa main sur son épaule et lui demanda se lever. 

Hakeen : bonjour maman 

Rimê : bonjour mon fils. Tu es arrivé tard hier 

Hakeen : oui vous étiez déjà couchés papa et toi 

Rimê : tes frères ne t’ont pas suivi ?

Hakeen : non, ils supervisent certains dossiers. 

Rimê : oh ok ! Mais viens un peu t’asseoir près de moi 

Hakeen : que je quitte mon fauteuil pour venir là où tu es ?

Rime : oui 

Malgré lui, il se leva et rejoignit sa mère. Il savait déjà autour de quoi allait tourner cette conversation mais comme d’habitude il ne pouvait stopper sa mère. Ce serait lui manquer de respect 

Rime : je reviens de chez l’Oracle, Hakeen 

Hakeen (amusé) : ce vieux fou qui vous fait croire qu’il a des visions ? 

Rimê : tais-toi Fanti ! Tu ne sais pas ce que tu dis. Je disais donc que je reviens de chez l’Oracle il m’a dit que le roi Dankwa est mourant. 

Hakeen : maman je n’ai vraiment pas de temps à perdre. Je dois rejoindre papa. En quoi est-ce que le fait que le roi Dankwa soit malade me concerne ?

Rimê : tu ne comprends pas que les trois familles vont proposer leurs aînés ? Le fils Dankwa est marié avec un fils déjà. Pareil pour le fils Kwam mais toi Hakeen Fanti, toi, tu n’es même pas fiancé pour dire marié et avoir un premier enfant garçon. Même tes frères sont fiancés. Tes petits frères en plus.

Hakeen : maman combien de fois je vais te dire que devenir roi ne m’intéresse pas ?

Rimê : ce n’est pas de toi qu’il s’agit mais plutôt de la famille toute entière. Cela fait au moins trois générations sur les Fanti n’ont pas régné sur Assiè pourtant nous sommes la famille la plus puissante. Il y’a Ina la fille Kwan, Kiara la folle Dankwa, chez les voisins tu peux en trouver. Fais juste ton choix et dépêche-toi de nous faire un enfant de sexe masculin

Hakeen (peu convaincu) : c’est compris maman. (Se levant) je te promets d’y réfléchir. Pour le moment je dois m’en aller. 

Rimê : hum 

Hakeen avait pour habitude de se rendre dans le royaume chaque semaine. Mais à cause de cette pression, il avait réduit ses visites à une seule fois. Ses frères et lui avaient fait l’école normale, s’étaient arrachés les diplômes et travaillaient dans une société de productions alimentaire. Il voulait vivre sa vie en ville et non venir régler les histoires de royauté, de succession. Il ne comptait d’ailleurs pas se marier 

...Remontons à plusieurs siècles par le passé...

Trois jeunes hommes s’étaient retrouvés à l’entrée de ce village, traînant derrière eux un peuple. Il se regardaient avec méfiances. Sansan Fanti, Dié Dankwa et Fozié Kwam bien que ne se connaissant ni de loin ni de près avaient pourtant plusieurs points en commun. Prince dans leurs différentes contrées, Ils avaient quitté leurs terres à cause des violences et cherchaient une nouvelle demeure pour leur peuple. 

Fanti fut le premier à prendre la parole 

Fanti : c’est celui qui a foulé le sol en premier qui a le droit de prendre ces terres 

Dankwa : ce n’est pas parce que tu es arrivé le premier que tu mérites cette terre. Lançons-nous dans une partie de chasse, celui qui reviendra avec le plus gros gibier gagne cette place 

Kwam : je dis qu’il faut plutôt qu’on combatte et le plus fort aura cette nouvelle terre 

Les trois princes se disputèrent encore et encore. Ils étaient arrivés en pleine nuit mais le jour les trouva toujours en pleine discussion. Ils s’étaient éloignés du peuple. Soudain un vieil homme, tenant un bâton s’approcha deux. 

Le vieil homme : il n’y aura ni droit d’arrivée, ni de chasse ni de bagarre. Assiè est une terre de paix. 
Sansan fanti l’homme de la terre, le cultivateur, peux-tu cultiver la terre sans outils ? Peux-tu te contenter de tes aliments sans gibier ? Dié Dankwa, avec quels outils veux-tu montrer tes talents de grand chasseur ? Un homme peut-il vivre uniquement que de viande ? Quant à toi Fozié Kwam, pour qui fabriqueras tu t’es outils ? Comment comptes-tu te nourrir ? Vous vous complétez, ce n’est pas par hasard que vous vous retrouvez avec votre peuple a l’entrée de Assiè.
Vous êtes nés avec un destin commun, celui de représenter les trois grandes maisons d’où proviendront les rois d’Assiè. Il y a ce pendant des conditions pour prétendre au titre de roi. Premièrement être le premier fils de la famille. 

Les princes se regardaient confiants. Oui ils étaient tous les trois les aînés de leurs familles. 

Le vieil homme : la deuxième condition est d’être marié à une femme ayant le sang royal 

Encore une fois les trois princes remplissaient les critères. 

Le vieil homme : le troisième critère est d’avoir un fils premier né. Seul ce bâton que je tiens dans la main déterminera le prochain roi. Si vous êtes sûr de remplir les conditions vous vous présenterez devant le bâton quatre fois. Les trois premières fois rien ne se produira la quatrième fois, le bâton choisira son roi. 

Les princes se plièrent aux règles et c’est comme ça que Sansan Fanti fut le premier roi D’Assiè et le vieil homme, le premier oracle. Cependant le vieil homme se garda de leur dire que les trois premiers passages étaient pour vérifier les trois critères. S’il s’avérait qu’un critère n’était pas rempli et qu’un prince se présentait quand même, il tomberait grièvement malade. Ce secret fut caché des rois mais perpétué d’oracle en oracle. Ainsi les Fanti étaient de grands agriculteurs, les Dankwa de grands chasseurs et les Kwan des forgerons réputés. Ainsi le bâton contenait tout le pouvoir qui revenait au chef.

Mal Dans Sa Peau