Prologue

Ecrit par Mayei

La nuit était claire, éclairée par ces milliers d’étoiles qui peuplaient le ciel. Le reflet de la lune sur cette étendue d’eau était tellement magnifique que cet endroit semblait tout droit tiré d’un conte de fée. 

La nuit, elle, était tranquille mais cette femme, vêtue d’un pagne richement brodé, les cheveux naturels coiffés en boules et parée d’or, paraissait fort troublée. Contre sa poitrine, elle serrait un nourrisson qu’elle berçait par moment en regardant de gauche à droite. Elle avait l’air effrayée mais par-dessus tout, arrivait à peine à retenir les larmes qui coulaient de ses yeux. Cette femme était fort belle, une beauté que même l’obscurité de la nuit ne pouvait cacher. Elle était de forme assez imposante. 

Elle berçait toujours l’enfant dont on entendait les gazouillements et s’approchait de plus en plus près de la rivière. Elle enveloppa l’enfant dans un pagne semblable au sien et lui fit un dernier baiser avant de poser ce dernier dans un panier qu’elle poussa de toutes ses forces sur ce lac. Elle priait dans son fort intérieur que DIEU lui pardonne ce mal qu’elle faisait à la chaire de sa chaire, le sang de son sang. Cette petite fille qu’elle venait de mettre au monde mais ne pouvait garder. 

Dring dring dring

Je me réveille en sursaut tâtant de façon maladroite ma table de chevet afin d’atteindre mon réveil. Une fois que celui-ci fut hors d’état de nuire je sortis la tête de sous de drap. Encore ce rêve ! Je ne saurai dire exactement combien de fois j’ai vécu encore et encore ce même rêve. Au point où nous en sommes, ce rêve est devenu mon quotidien. Ce rêve hante mes nuits mais à chaque fois que je veux en parler à quelqu’un, quelque chose m’en empêche. Je me suis plusieurs fois confiée à google mais tout ce que j’ai su en tirer n’étaient autre que des informations farfelues. 

Après avoir paressé un peu dans le lit, je fini par me diriger vers la douche. Le brossage des dents est un sacré challenge pour moi. Je dois forcément me tenir devant ce miroir qui surmonte le levier de la douche. J’ai horreur des miroirs. Je fais tout mon possible pour ne jamais me retrouver à en avoir besoin. L’image que me revoient ces miroirs à chaque fois me plombent de moral. Je me brosse les dents le plus rapidement possible et me rince la bouche. 

Je lève la tête et croise mon reflet. Comme je déteste ce gros corps qui est ainsi représenté. Cette grosse poitrine qui m’oblige à porte de D, ces gros bras que je suis toujours obligée de cacher avec un boléro même quand il fait énormément chaud. Sans compter ces bourrelets qui m’empêchent de me vêtir comme la plupart des filles de mon âge. Je donne l’impression d’être une mère de trois enfants alors que j’ai seulement 24 ans. 

Je déteste ce corps ! J’ai pourtant tout essayé. Les régimes les plus drastiques en passant par les salles de sport mais rien, rien ne change. Ma mère me console en disant que je suis belle comme ça. « Tu n’as jamais été mince tu sais ! Tu es belle comme ça ma puce. » si seulement je pouvais me voir avec les yeux qu’elle a. Quelle mère trouve son enfant laid ?

Je suis passée rapidement sous la douche. Il ne fallait pas que je sois en retard au boulot. Sans vouloir me vanter, j’ai vite fait avec les études et surtout avec de très bonnes notes. Ce qui m’a aidée à obtenir cette position en Audit dans ce cabinet de renom. De toutes les façons, quand on n’a pas la cote au lycée qu’est ce qui nous reste d’autre si ce n’est de se démarquer au travers des bonnes notes ? Comme toujours, la veste ne manque pas à ma tenue. Il faut tout masquer. 

Louis : la plus belle comment tu vas aujourd’hui ?

Moi : je vais super bien et toi ?

Je lui ai fait un large sourire 

Louis : quand je te vois tout ne peut qu’aller mieux 

J’ai ri à sa blague. Louis est un gentil collège qui passe tout son temps à me taquiner. Je lui rappelle à chaque fois que mon nom c’est Cyrah mais il préfère m’appeler « la plus belle ». Si ce n’est pas une forme de moquerie c’est quoi encore ? 

Toute la journée, j’ai passé mon temps à m’occuper des dossiers pour pouvoir répondre aux demandes des patrons et justifier mon salaire. À 17 heures j’empruntais le taxi pour me rendre chez mes parents. C’est comme ça chaque semaine. Les jours ouvrables je reste chez moi et les week-ends je les passe avec mes parents. 

Paul-Bertin Elloh est un homme de la soixantaine et marié à Charlotte Laurence Kossonou qui elle, avait soufflé sa cinquantième bougie au début de cette année. Mon frère Paul Junior avait juste dix-huit ans. Pourquoi mes parents ont-ils des enfants de cet âge alors qu’ils sont si âgés. je trouvais mon père assis devant le journal du soir. Il y tient tellement. 

Moi (lui souriant) : bonsoir papa 

Papa : oh ma puce ! Viens t’asseoir sur mes genoux 

Moi : Papa ! Je suis grande maintenant et je n’ai surtout pas envie que tu fasses une crise de rhumatisme avec tout mon poids que je mettrai sur toi 

Maman : je t’ai dit de cesser de parler ainsi Cyrah

Moi : est-ce que c’est faux ?

Papa : ça suffit comme ça ! Va prendre l’awalé on va se distraire un peu toi et moi. Tu en profiteras pour me donner des nouvelles du boulot. 

Moi : je reviens...au fait il est où ton fils maman ?

Maman : tu ne le connais pas ? Toujours dehors.

J’ai pris le jeu comme me l’avait demandé mon père et nous avons passé une bonne partie de la soirée à parler de tout et de rien. Il me pose toujours des questions sur le travail lol, je ne sais même pas ce qu’il veut savoir. Mon frère est rentré plus tard et nous avons eu notre soirée cinéma. 

Moi (baillant) : je suis épuisée, je vais me coucher 

Lui : je suis encore là, j’attends que tout le monde dorme pour faire rentrer une petite là.

Moi : lol tu es grave pardon ne faites pas trop de bruit 

Lui : d’accord madame 

J’avais laissé mon téléphone dans mon sac. En le faisant sortir, il y avait marqué dix-huit appels en absence. Mon cœur se mit à battre. Ça ne peut être que Ethan, mon petit ami. Il s’il a appelé autant il doit être très en colère. J’ai essayé de le rappeler mais il ne décrochait pas. Il est d’un égo surdimensionné. J’ai laissé tomber car je sais qu’il ne répondra pas. Mieux demain je vais directement chez lui. 

J’ai eu le sommeil très difficile car je ne faisais que penser à Ethan. Je redoute ses colères. Très tôt, je me suis rendue chez lui. J’ai sonné et c’est une fille ayant un drap noué a la poitrine qui est venue m’ouvrir.

Elle : oui ?

Moi : ... ... ...

Elle : es-tu muette ? 

Moi : pardon...je peux voir Ethan s’il vous plaît ?

Elle : pourquoi ?

Moi : dites-lui simplement que Cyrah est la 

Elle : ok mais je ne peux pas te laisser entrer 

Elle ferma fort la porte ce qui me fit sursauter. J’affichai un sourire de dépassement. Après tout je contribue à hauteur de la moitié du loyer de cette maison et elle me ferme la porte au nez ? Je suis restée devant une bonne trentaine de minutes jusqu’à ce que la porte s’ouvre à nouveau sur Ethan accompagné de la fille en question. Cette fois ci elle était proprement habillée. 

Ethan : qu’est-ce que tu fiches la ?

Moi : je suis venue te voir.

Ethan : tu ne vois pas que je suis occupé ? Tu ne pouvais pas m’appeller avant de venir 

Moi : j’ai essayé mais tu ne décrochais pas 

Ethan : et tu ne t’es pas dit que c’était peut-être fait exprès. Peut-être que je n’avais pas envie de te voir aujourd’hui 

Moi : mais...

Ethan (me coupant) : donne-moi un billet de dix mille 

Moi : ... ...

Ethan : je ne veux pas me répéter 

J’ai fouillé dans mon sac et lui ai remis ce qu’il me demandait. 

Ethan : on y va Eliane...toi tu m’attends à l’intérieur 

Il tapa les fesses de la fille en question et celle-ci se mit à rire frénétiquement en bougeant dans tous les sens. Je ne pus m’empêcher de me comparer physiquement à elle. Je ne lui arrive même pas à la cheville. 

Je sentais mes yeux se mouiller. C’est sûr qu’il avait passé la nuit avec elle. D’abord le drap et maintenant les fesses qu’on tape comme ça. C’est vrai que je ne suis pas encore prête pour les rapports mais ce n’est pas une question pour me manquer autant de respect. Ce n’est pas la première fois en plus. Cette fois ci je ne laisserai pas passer. Je l’attendais de pied ferme. 

Il n’avait même pas encore passé la porte que je me levai avec l’intention de lui faire le bruit.

Moi : Ethan tu ne trouves pas que tu exagères ? Quelle est cette manière de te comporter avec moi ? Me montrer comme ça que tu viens de passer la nuit avec une autre, sans remords ?

Ethan : il fait ajouter aussi que les dix mille que tu m’as remis était pour lui donner 

J’avais tellement mal que je ne savais plus quoi dire.

Moi : il serait préférable que toi et moi ça finisse maintenant 

Ethan : oh je ne te retiens pas. Tu penses que qui voudra de toi avec ce gros corps que tu traines ? J’ai eu pitié de toi et j’ai posé le regard sur toi. Tu veux que je rapporte un miroir pour que tu te regardes ? Tu vas me dire si tu te trouves attirante et en plus tu refuses le sexe. J’ai besoin de me satisfaire puisque tu refuses. Si tu penses être capable de trouver un autre homme Cyrah, passe la porte. Dans le cas contraire je suis dans la chambre. N’importe quoi. Toi aussi tu veux menacer qui ?

Je suis restée debout à le regarder s’en aller. Il n’avait pas tort dans tout ce qu’il disait. Qui voudrait d’un corps comme le mien ? Je fermai la porte et me dirigeai vers sa chambre.

Mal Dans Sa Peau