Partie 10 : La nuit porte conseil
Ecrit par Mayei
…Olivier Thalmas...
Je me suis présenté en montrant la carte, une dame devant m’a gentiment demandé de patienter et qu’elle sera avec moi dès que possible.
Je suis resté debout devant le portail et elle est revenue suivie de près d’une autre dame.
La seconde dame : je peux vous aider monsieur ?
Moi : j’ai dis à votre collègue que j’étais là pour récupérer la petite Nour.
La seconde dame : je suis sa maîtresse, je ne vous ai jamais vu par ici donc sans vouloir vous vexer nous allons passer un coup de fil à sa mère
Moi : pas de soucis je vous comprends. J’attends ici
J’ai vraiment aimé cette façon de procéder avec toutes les disparitions d'enfants qu'il y'a actuellement. Moi qui suis un impatient reconnu cette attente ne m’a pas du tout dérangé. Je trouve même que le gouvernement devrait imposer ce genre de pratiques à toutes les écoles.
J’ai donc attendu jusqu'à ce que la maîtresse revienne avec la petite.
La maitresse : j’ai eu sa mère et elle m’a dit que c’était ok
Moi : merci bien
Comme au super marché, elle avait son doigt dans la bouche et paraissait timide.
Moi (me baissant à son niveau) : tu vas bien ma puce ?
Nour (un oui de la tête)
Moi : maman n’a pas pu venir te chercher donc je suis venu moi. On part la retrouver tu veux ?
Nour : d'accord
Je l'ai prise dans mes bras et j’ai l'installée à l'arrière du véhicule. Je n'ai pas de siège enfant mais bon je crois que la ceinture fera l'affaire.
Nour : tontooon ?
Moi : oui la puce ?
Nour : c’est quoi ton nom ?
Moi (souriant) : tonton Olivier
Nour : tonton Oli j'ai faim
J’ai éclaté de rire en l'entendant m'appeler tonton Oli. Les enfants ne finiront jamais de nous surprendre. Aussi naturellement elle m’attribut un sobriquet, qui me plait en plus.
Moi : tu veux manger quoi ma puce ?
Nour (levant les mains et joyeuse) : des crêpes
Moi : ok
J’ai pris la route pour la crêperie, même si c’est un long détour cela ne me gêne guère. Elle a voulu la crêpe au Nutella et fraises. J’ai pris celle au citron pour moi même et au sucre pour Mlle Hamza. Après ça le trajet a été gai jusqu'à bureau.
Moi : je vous la ramène saine et sauve
Mlle Hamza : merci monsieur...ça va bébé ?
Nour : oui maman
Mlle Hamza : assied toi maman à du boulot à finir et on rentre ok ?
Nour : oui maman...
Moi : je vous ai pris des crêpes
Mlle Hamza : il ne fallait pas vous déranger je n’ai pas tellement faim en plus.
Moi : cela ne me dérange aucunement dans le cas contraire je ne vous aurais rien pris du tout. Si vous n’avez pas faim vous gardez et une fois chez vous réchauffez la crêpe tranquillement la petite pourra manger.
Mlle Hamza : ok
Je les ai laissées entre elles et je suis retourner à mon bureau.
...Sarata Keïta ...
Moi : je suis dedans bébé, je vais téléphoner
Karl : pour téléphoner tu dois t'isoler dans la chambre ? C'est qui ?
Moi : lol arrête la jalousie, tu sais que c’est toi seul que j’aime. C’est maman on doit parler de trucs de femmes
Karl : hum ok ! Passe-lui le bonsoir
Moi : je n'y manquerai pas
Je l'ai embrassé avant de m'enfermer dans la chambre. J’ai demandé à ma mère de tester mon père par rapport à mon mariage avec Karl. Je viens l'appeler comme ça pour avoir le retour
Maman : allo N'diaye ?
Moi : Mais maman depuis que j'attends ton appel pour le compte rendu. M’as tu oubliée ?
Maman : tu es trop impatiente je t'ai dit que j'allais t'appeler non.
Moi : bon je t'ai appelée parle maintenant
Maman : ton père a dit qu'il était content que tu parles de mariage et qu'il était plus que temps.
Je me suis mise à sourire quand elle a dit ça
Maman : maintenant je lui ai subtilement posé la question à savoir s'il accepterait que tu te maries avec un non musulman.
Moi (Le cœur battant) : et ?
Maman : ahh il a dit que de son vivant cela n'arrivera en aucun cas. Non seulement cela va contre les écrits et Il ne veut pas être la risée de sa communauté musulmane
Moi (accusant le coup) : ... ...
Maman : tu es là N'diaye ?
Moi (la gorge sèche) : oui maman
Maman : tu veux pleurer ?
Je ne sais pas si c’est le fait qu'elle me pose cette question Mais j’ai automatiquement fondu en larmes. J'ai pleuré dans les oreilles de maman jusqu’à ce que je puisse parler à nouveau.
Maman : N’diaye arrête de pleurer s'il te plaît
Moi : sniff déjà que sniff la maman de Karl fait des siennes sniff je sens que papa sniff va venir en rajouter
Maman : ne dis pas ça. On trouvera une solution
Moi : quelle solution maman ? Sniff quelle solution ?
Maman : ne soit pas défaitiste...si Karl t'aime il peut se convertir
Moi : maman je te rappelle s'il te plaît
Maman : tu raccroches pour aller pleurer ?
Moi : non maman
Maman : ok rappelles moi dès que possible
Moi : d'accord
J’ai bouclé la porte de la douche où je suis restée un bon bout de temps à pleurer. Ce monsieur est tellement difficile. Depuis le début de notre relation j'avais eu cette peur quant à notre différence de religion mais j’ai pensé que papa ayant fait l’étranger avait un esprit plus ouvert. Que maman me dise comme ça qu'il a dit que de son vivant cela ne se passera pas franchement ça fait mal !
Toc toc
Karl (essayant d'ouvrir) : depuis quand tu t’enfermes dans la douche Sara ?
Moi : la grosse commission j'arrive
Karl : ok
J’ai vite essuyé mes larmes et j'ai passé de l'eau sur mon visage.
Moi (ouvrant) : tu peux y aller
Il m’a bloquée par le bras alors que j’essayais de sortir
Karl : regarde moi Sara
Moi (le regardant) : oui ?
Karl : pourquoi tu as pleuré ?
Moi : pleurer ? je n’ai pas pleuré…qu’est ce que tu racontes ?
Karl : … si tu le dis
Il s'est vidé la vessie alors que moi je me couchais en prenant la position du fœtus sur le lit.
Karl (s'asseyant sur le lit) qu'est-ce qui se passe mon cœur ?
Moi : il ne se passe rien pourquoi ?
Karl : quand tu te couches comme ça il y a toujours quelque chose qui te tracasse et en plus tu as pleuré
Moi : lol je n’ai pas pleuré. Ce n'est rien c'est juste que tu me manques
Karl : Mais je suis là comment je peux te manquer ?
Moi : ça arrive souvent. De plus depuis ce matin tu m'as ignorée à cause de ton faux Match la...des joueurs qui ne te connaissent même pas
Karl : lol tu es folle bébé et c’est ce qui me plait tellement chez toi (me collant à lui) pour rien au monde je ne peux t'ignorer
Moi : hum
Il m’a embrassée sur les lèvres, dans le cou et sur le front
Karl : je t'aime tu sais ?
Moi : et moi encore plus
Karl : non...moi encore plus plus
Moi : j’ai une question bébé
Karl : vas y je t’écoute
Moi : tu peux te convertir à l'Islam pour moi ?
Karl : quoi ?
Moi : je demande, si ta conversion à l’Islam était une condition pour qu'on puisse se marier, le ferais tu ?
Il s'apprêtait à me donner une réponse quand la sonnerie de la maison a retenti.
Karl : je pars ouvrir
Moi : je viens aussi
Karl s'est avancé vers la porte quant à moi je suis restée au salon.
Karl : qu'est-ce que tu fais la ?
Cette question à attiré mon attention ce qui a fait que je me suis déplacée pour le rejoindre. J'ai été d'abord surprise puis la colère a commencé à grandir en moi. Qui a bien pu donner notre adresse à Marjorie pour qu'elle se présente ici avec une valise en plus ?
Marjorie : vous me laissez passer à la fin ?
...Ashley Kouyo...
Je sors comme ça de l'église. Il fallait que j'aille dire merci à DIEU du fait qu'il m'ait accordé ce que je désirais tellement. Je viens tout juste d'apprendre que je porte l'enfant de Nolan. Je vais enfin pouvoir le mettre au pied du mur pour qu'il se bouge un peu et change mon statut de fiancé à femme mariée. Je sais qu’il prendra ses responsabilités.
Je suis d'ailleurs très impatiente de lui annoncer la nouvelle. Même si je meurs d’envie de composer son numéro et de lui annoncer la nouvelle, pour l'instant je retourne au bureau terminer ma journée. J’ai croisé Yolande en me rendant à mon bureau.
Yolande : mademoiselle Kouyo ?
Moi (enjouée) : ouiiii ?
Yolande : la joie se lit sur ton visage c’est comment ?
Moi : viens d'abord dans mon bureau tu sais qu'il y'a souvent des oreilles indiscrètes
Yolande : je te suis alors
Nous nous sommes confortablement assises.
Moi : tu ne devineras jamais
Yolanda : quoi ? arrête de me faire languir et parle maintenant
Moi : je suis enceinte ?
Yolande : vraiment ?
Moi : tiens regarde toi même
Yolande (se levant) : je n’ai pas besoin de regarder quoi que ce soit. Viens dans mes bras. Mes félicitation Ley
Moi : merci yoyo !
Yolande : tu vois que la méthode du préservatif percé marche à merveille.
Moi : oh je n’ai même pas eu besoin de le faire. Ce soir la on y est allé sans protection
Je n’allais tout de même pas lui dire que c’est après avoir craché la pilule du lendemain dans les toilettes que j’ai pu chopper la grossesse. Je lui explique comment que celui que j’appelle mon homme m’a forcée à prendre ce médicament. Je n’ai nullement besoin de partager cette honte avec qui que ce soit, même pas avec ma mère.
Yolande : ah mais c’est bien, il sera heureux de l’apprendre j’en suis sure. Tu l'as déjà annoncé au père ?
Moi : non non j'attend ce soir pour le lui dire.
Yolande : pas de soucis. Si c’est une fille je la réserve pour mon fils hein
Moi : tu doutes ?
Nous avons éclaté de rire puis Yolande est retournée vaquer à ses occupations. J’ai regagné la maison de Nolan au plus vite où j’ai attendu jusqu'à ce qu'il rentre. Dès qu'il s'est présenté à la porte je l'ai débarrassé de toutes ses affaires.
Nolan : tu as l'air particulièrement joyeuse ce soir
Moi : on ne peut qu'être heureuse quand il y a de bonnes nouvelles
Nolan : partage alors que je sois heureux à mon tour
Moi : assied toi sur le lit
Il s'est assis et je suis resté debout devant lui à me caresser amoureusement le ventre.
Nolan : qu'est-ce qu'il y a ? Tu as faim ?
Moi : lrkrkr idiot...je suis enceinte bébé
Nolan : ... ... ...
Moi : Nolan tu ne parles pas ?
Nolan : ... ... ...
Moi : Nolan c’est à toi que je parle
Nolan : ... ... ...
Moi : NOLAN
Nolan (revenant à lui même) : pardon j'étais perdu dans mes pensées
Moi : je t'annonce que je suis enceinte et tu te perds dans tes pensées ?
Nolan : tu as pourtant pris la pilule du lendemain
Moi : il faut croire qu’elle ne marche pas tous les jours
Nolan : on ne peut pas garder cette grossesse Ashley
Mes oreilles bourdonnaient. J'avais sûrement du mal entendre. Non ce n'est pas possible qu'il me dise ça.
Moi : tu me demandes d’avorter Nolan ? c’est ça si je comprends bien ?
Nolan : oui c’est la meilleure des choses à faire
Moi : la meilleure des choses à faire pour toi ou pour moi ?
Nolan : pour tous les deux je crois
Je n'en revenais pas. Me demander d'avorter ?
Je ne comprends rien. Je pensais que porter son enfant allait le rendre heureux Mais c'est tout le contraire. Son visage ne dégage aucune émotion au point où il me demande même d'avorter.
Moi : Nolan as-tu l'intention de m'épouser un jour ? Sois s'insère s'il te plaît
Nolan : bien sûr que oui. C’est pour cela que je te demande de te faire avorter. Je veux que mon enfant naisse dans un foyer reconnu par DIEU. Un enfant né dans le mariage.
Moi : en fait tu te fous de moi Nolan. Tu te transformes soudainement en bon-chrétien ? Tu vas combien de fois à l’Eglise ?
Nolan : ce n'est pas le nombre de tours à l’Eglise qui sauve Ashley Mais la foi. Et ma foi ne me permet pas d'avoir un enfant hors mariage déjà que je commets une fornication accentuée
Moi : à ce que je sache ta fille est née hors mariage
Nolan : j'étais marié coutumièrement à sa mère...puis il n’est pas question de ma fille mais de nous deux et de cet enfant. Écoute ne nous prenons pas la tête Ashley. Tu avortes de cet enfant...on se mari et on remet un autre en route
Moi : ... ... ...
Je ne savais quoi penser de cette situation. Je suis perdue. Quelle est cette conviction chrétienne soudaine ? Depuis qu'on est ensemble je ne l'ai pas vu une seule fois se rendre à l’Eglise ou encore prier avant de dormir. Aussi je ne pense pas qu'il puisse jouer avec le nom de DIEU comme ça. Il est sûrement sincère quand il veut que tout soit fait normalement.
Je n'avais pas fini de réfléchir qu'il m'embrassait avec toute la passion du monde. Nos vêtements ont quitté nos corps et pour la première fois Nolan m’a fait l'amour sans préservatif.
Moi : tu te rends compte qu'on a fait l'amour sans préservatif ?
Nolan : oui. Tu vas avorter et je vais accélérer les choses pour le mariage donc déjà j'arrête le préservatif
On dit que la nuit porte conseille. Demain je verrai plus clair dans mes idées et je déciderai de ce que j'aurai à faire
... Olivier Thalmas ...
Je me retrouve dans ce beau jardin avec des fleurs colorées et vraiment belles. Le parfum qui se dégage d’elles est juste un délice pour mon odorat. Je regarde autour de moi mais je n'arrive pas à reconnaître l'endroit pourtant je me sens si bien ici, un état de bien être que je ne saurai décrire.
Je continue de regarder dans tous les sens quand soudain j'entends des cris, à vrai dire c’est un rire cristallin, arriver à mes oreilles. Je suis cette voix jusqu'à ce que je croise une petite fille dans une belle robe fleurie qui est de dos. Elle a des couettes tressées. Elle se retourne vers moi et me fait un large sourire.
Moi : Zoé ? C’est toi Zoé ?
Zoé (me souriant) : papa
Moi (m'approchant) : c'est vraiment toi ?
Je me suis approché d'elle et l’ai prise dans mes bras. Je l'ai serrée fort contre ma poitrine avant de la palper de partout
Zoé : lrkrkkrk tu me chatouilles papa krkrkkr
Moi : je veux juste voir si tu es vraiment réelle
Zoé (me tendant la main) : viens
J’ai pris la main qu'elle me tendait et je l'ai suivie jusqu'à retrouver une femme portant une longue robe blanche et assise sur un rochet. Elle avait une couronne de fleur posée sur sa tête. J'imaginais combien elle pouvait être belle bien qu'elle soit de dos. Sa silhouette ce pendant me rappelait fortement quelqu'un. Comme Zoé et se retourna et me fit un large sourire. J'ai cru que mon cœur quitterait ma poitrine. Mon pouls s'accélérait
Moi : A.…Aline ?
Aline : c’est moi Olivier…tu me manques Olivier
Moi (Les larmes aux yeux) : Tu me manques aussi Aline. Vous faites quoi ici ? C’est où ici ?
Aline : ouvre les yeux maintenant
Moi : comment ?
Aline : ouvre les yeux maintenant Olivier
Je me suis mis à tousser violemment et le décor changea radicalement. De ce beau jardin, je me retrouvais dans ma chambre, couché sous mon drap. Je rêvais !
Un rêve...si réel ! Je me suis passé les mains sur le visage et j'ai rencontré mes larmes. C'était un rêve mais mes larmes, elles, étaient bien plus réelles.
Je me suis débarrassé de mon drap et me suis assis sur le rebord du lit, une main soutenant mon menton. Cela faisait combien de temps que je n'avais pas rêvé à elles ? Je sentais toutes mes barrières s'effondrer et tous les sentiments revenir à la surface. Je croyais avoir oublié.
Ouvrant mon coffre fort je récupérais les clés de ce placard qui était resté fermé depuis deux ans maintenant. Il y avait tellement de poussière que je ne pu étouffer cette quinte de toux. Je fis sortir l'album photo pour contempler encore une fois leurs doux visages.
Comme elles me manquent terriblement...c'est difficile de me défaire de cette douleur. Ma petite Zoé n'avait qu’un an...elle marchait à peine…elle aurait eu trois ans cette année. Je devais épouser Aline Mais le sort en avait décidé autrement.
Aline st ma fille Zoé ont perdu la vie dans un accident. Le chauffeur de taxi ne s'est pas arrêté ce qui fait que jusqu'aujourd'hui je ne sais pas qui a décidé d’ôter les vies de ces deux personnes que j'aimais plus que tout au monde. Une partie de moi est morte et a été enterrée avec elles.
Plus je tournais les pages de cet album plus mon cœur se serrait et mes larmes abondaient. J'ai tellement mal...je souffre tellement à l'intérieur. Je suis resté à même le sol, Le dos contre Le placard à regarder encore et encore ces photos et à pleurer mon saoul. Comme je donnerais tous pour pouvoir les serrer une dernière fois contre ma poitrine. Je n’étais pas prêt pour cette séparation si brusque. C’était un matin comme tous les autres pourtant mais un matin qui m’a tout arraché.