Partie 9 : cette femme ne me plait pas du tout
Ecrit par Mayei
Partie 9 : cette femme ne me plait pas du tout
...Mathilde Obrou ...
Aujourd'hui j'ai décidé de quitter le bruit du quartier pour venir bosser à l'école. J'arrive tant bien que mal à me concentrer à la maison mais des fois il me faut plus de quiétude. C’est comme ça que j’ai pu avoir une salle vide rien que pour moi. Ça n'arrive pas toujours surtout en période d'examen. En temps normal, les salles sont pleines à craquer avec de petits groupes qui se constituent.
Je me suis concentrée pendant au moins trois heures pour m'intégrer toutes ces notions dans le cerveau. Je dois avoir cet examen si je ne veux pas décevoir Olivier. Ce n'est pas toujours que quelqu'un qui n'a aucun lien de parenté avec toi décide de te prendre en charge entièrement. Même s'il me demande quelque chose en retour, je trouve que ce quelque chose est minime par rapport à ce qu'il fait.
En parlant de lui, on est Le 3 du mois aujourd'hui et il n'a toujours pas fait signe pour les courses de son papa. Peut être qu'il a oublié et que je dois l'appeler pour le lui rappeler. Mais je suis un peu hésitante je ne sais pas si je dois Le faire.
J’ai quand même pris mon téléphone et j’ai lancé l'appel. À la deuxième sonnerie il a coupé et m’a rappelée aussitôt
Moi (décrochant) : allo Olivier ?
Olivier : comment tu vas Mathilde ? Il y a un problème ?
Moi : je vais bien merci ! Il n’y a pas grave chose c’est juste qu'on est Le 3 aujourd'hui...et les courses pour ton père...
Olivier : ah oui c'est vrai. J'ai tellement été occupé que ça m'est sorti de la tête. Tu sais ce qu'on va faire ? Tu peux prendre un taxi maintenant et me trouver au boulot
Moi : d'accord
Olivier : à tout à l'heure
C'est surprenant à quel point je deviens encore plus timide que d'habitude quand je lui parle à lui. Je perds tous mes mots quand il est dans Les parages. Pour moi il est bien plus qu'un grand Frère. Combien de fois n'ai-je rêve à lui ?
Je rangeais mes cahiers et documents dans mon sac puis sortis de la salle. J’ai longé le couloir des classes jusque dans la cours et de loin j’apercevais aussi un groupe de garçons. Je n'aime pas ce genre de groupe s'il y avait une autre sortie, je serai passée par la mais hélas. J’ai marché en gardant mon sang froid et sans poser mon regard sur eux, même si j’avais l’impression que mes jambes s’entremêlaient, mais c'était mal Les connaître. L'un d'entre eux s'est mis sur mon chemin m'empêchant de continuer
Lui : c’est toi Mathilde n'est ce pas ?
J’étais surprise qu’il connaisse mon nom. Moi qui me fait si petite dans cette école. Des amis ici, j’en ai tout au plus trois.
Moi : je peux passer s'il te plaît ?
Lui : c’est toi qui fait le malin dans l'école, on te court après tu refuses tout le monde. Genre tu es trop bien pour nous autres étudiants ou tu te crois trop belle ?
Un autre : c’est comme ça qu'elles font et les hommes mariés Les n'utilisent pour les crimes rituels là
Ils se sont tous mis à rire. J'ai voulu contourner ce vilain qui était devant moi mais il m'en a encore empêché, un autre s’est placé derrière moi.
Lui : je t'ai dit que j'en ai fini avec toi ?
Moi : écoute, je ne sais pas qui tu es. Je passais tranquillement alors laisse moi continuer mon chemin.
Il s'est approché de moi et m'a tapé Les fesses. J'ai immédiatement vu rouge.
Lui : avec tout ce potentiel que tu as…
Moi : mais pour qui tu te prends ? Pour qui vous vous prenez ? Je ne suis pas l'une de vos sales gos que vous tripotez n'importe comment et que vous partagez entre vous. N'importe quoi tchrrrr
Lui : vous entendez ça Les gars ? (A moi) tu as de la chance que je sois de bonne humeur aujourd'hui sinon on allait te coucher ici et chacun allait passer sur toi on allait voir avec quoi tu allais faire ton malin là maintenant.
L'entendre me dire ça m'a sérieusement faut leur. Ils sont six et moi Toure seule. Ils ont continué à me malmener mais je gardais le silence je ne voulais pas, en aucun cas être une victime de viol.
Lui : Tu as des fesses comme ça qu’on peut bien bouger sur le lit mais tu joues
Un autre : peut être qu’elle aime les femmes
Lui : dégage maintenant
Je me suis dépêchée de quitter la sous leurs rires moqueurs. Je déteste ce genre d'élèves. Ils sont pour la plupart des enfants de riches donc intouchables. Tu auras beau te plaindre même, chez le directeur, on ne leur fera rien car soit leurs parents contribuent financièrement au développement de l'école soit ils ont mains mise sur le directeur même. C'est lassant et frustrant à la fois.
Piiiiiiiiiiiiiiiiiinnnnnnn
C’est en entendant le Klaxon de cette voiture que je suis revenue à moi même. J'étais tellement perdue dans mes pensées que je ne me suis même pas rendue compte que je traversais la voie sans aviser les véhicules qui venaient de de part et d’autre. Le conducteur de la voiture est sorti et venait vers moi
Lui : vous allez bien mademoiselle ?
Moi : euh oui...
Lui : on ne dirait pas vu que vous traversiez sans vraiment être vous
Moi : je vous ai dit que j'allais bien
Lui (me tendant la main) : je m'appelle Mickaël et vous ?
Moi : cela n'a aucune importance
Je l'ai ignoré en regardant de gauche à droite pour me trouver un taxi
Mickaël : je peux vous déposer quelque part ?
Moi : non ça ira merci
Mickaël : j'insiste ! Ça vous sera difficile de trouver un taxi dans cette zone
C'est vrai qu'avoir un taxi ici c'est quasiment mission impossible mais je n'allais tout de même pas monter dans la voiture d'un inconnu. Et s'il allait me tuer ?
Moi : je vais me débrouiller...je finirai bien par avoir un taxi
Mickaël : ok c’est comme vous voulez. Je suppose que si je vous demande votre numéro, ce sera un non
Moi : vous avez très bien supposé
Mickaël : ce n'est pas grave
Il est retourné à sa voiture pendant que je continuais ma quête du taxi. Quelques secondes après il revenait vers moi l'air paniqué
Mickaël : excusez-moi de vous déranger mais j’ai l'impression que je me suis fait voler mon téléphone
Moi (étonnée) : comment ?
Mickaël : je ne le trouve nulle part. Vous pouvez lancer mon numéro histoire de voir si quelqu'un décroche ?
Moi : bien sur
Je sorti mon téléphone et il me donna son numéro. Je lançais l’appel et une sonnerie proche attira mon attention. Mickaël, souriant fit sortir son téléphone de sa poche
Mickaël : merci de m'avoir passé votre numéro
Moi : oh !
Mickaël : je peux avoir votre nom maintenant ?
Il s'est foutu de ma gueule. Il n'avait jamais perdu son téléphone mais au lieu d'être en colère je ne sais pas pourquoi je trouvais un côté drôle à cette situation. Il faut quand même avouer qu'il ma bien eue. Se payer ma tête comme ça !
Moi : Mathilde
Mickaël : c’est noté ! Maintenant j'insiste toujours pour vous déposer
Moi : ... ... ... d'accord
Il m’a tenue la portière et je me suis installée. À voir sa voiture on sait déjà de quelle classe sociale il fait partir
Mickaël : on part où ?
Moi : Steele assurances
Mickaël : comme par hasard c’est là-bas que je me rends aussi
Moi : ah bon ?
Mickael : oui ma sœur y travaille
Après avoir dit merci à Mickaël je suis montée au bureau d'Olivier. Bien qu'il soit avec quelqu'un sa secrétaire m’a tout de même laissée passer
Olivier (ne votant) : oh tu es la ?
Moi (timidement) : oui
Il était en compagnie d'une femme en tailleurs et avec des escarpins noirs brillant. Elle était habillée professionnellement mais il se dégageait d'elle un air sensuel.
Olivier : mademoiselle Hamza nous en reparlerons. Je passerai sûrement par votre bureau
Mlle Hamza : bien monsieur
Elle m’a fait un sourire avant de sortir, sourire auquel je n'ai pas répondu. Je ne sais d'ailleurs pas pourquoi. J’ai regardé Olivier qui lui regardait cette femme sortir. Non il ne la regardait pas il la dévorait. Il y avait une lueur dans ses yeux que je n'avais pas vue depuis....cette femme ne me plait pas du tout.
Olivier : mais assieds toi ne reste pas debout comme ça
...Cécile Kassoum...
Samuel (m'embrassant) : je te trouve tendue depuis que je suis revenu
Moi : tendue ?
Samuel : oui, tu es souvent ailleurs en plus
Moi : ça doit être Le boulot, tellement de chose à gérer
Samuel : il va falloir que nous prenions des vacances alors, rien que tous les deux
Moi : ce n'est pas du tout mauvais comme idée
Samuel : choisi donc l'endroit et nous verrons comment arranger ça
Moi : d'accord chéri
Il a fini son petit déjeuner, j’ai débarrassé et après un baiser langoureux qui a failli déraper, chacun a pris la route de son boulot. Je regrette tellement d'avoir accepté cette sortie avec Bintou. Depuis cette nuit son cousin n'arrête pas de faire sonner mon téléphone. Je l'ai plusieurs fois bloqué mais il utilise d'autres numéros pour me joindre. Quand je suis avec mon mari je suis obligée de mettre mon téléphone sous silence. C'est embarrassant à la fin.
Naomie : vous avez l'air tendue madame Kassoum
Moi (soupirant) : et tu n'es pas la première à me le dire. C’est si évident ?
Naomie : eh oui ! Vas y raconte c’est quoi Le problème
Brrr brrr brrr
Moi : un instant Naomie (décrochant) allo ?
"Je vois que vous m'avez encore bloqué avec l'autre numéro"
Moi (calmement) : écoutez-moi bien...ce que vous faites est de l'harcèlement si vous n'arrêtez pas je vous dénonce à la police
Sidik : on sait tous les deux que vous ne le serai pas. Je vous aime Cécile et je ne compte pas lâcher prise d’aussitôt
J'ai raccroché...je ne sais même pas pourquoi je l'écoutais
Naomie : euh...c'était quoi ça ?
Je lui ai tout expliqué
Naomie : je t'avais prévenu par rapport à Bintou. Elle sait très bien que tu es mariée mais te traine dans les coups foireux. Cécile il te faut quoi encore pour voir qu’elle est nuisible
Mo : tu y vas un peu fort. Elle croyait bien faire en donnant mon numéro et elle n’est en rien responsable des agissements de son cousin
Naomie : oh ok ! je vois que tu lui trouve des situations atténuantes. J’ai du travail à faire. À plus tard
Je suis sortie avec Naomie, je vais comme ça au bureau de Bintou
Bintou (me voyant) : ooooh madame Kassoum
Moi (sèche) : donc tu sais que je suis mariée et tu te permets de donner mon numéro sans mon accord à ton cousin ? Depuis il ne fait que me harceler
Bintou (confuse) : oh comment ça ? Je croyais bien faire il voulait juste s'assurer que tu étais bien rentée.
Moi : c'est vrai que nous avons sympathisé mais je reste ta patronne. Dis à ton cousin d'arrêter ses agissements agricoles ou je te fou à la porte
Bintou : Cécile ?
Moi : oui tu as bien compris.
Bintou : mais pourquoi me renvoyer pour quelque chose que mon cousin fait ?
Moi : c’est à toi de voir avec lui
Je suis sortie de la. Je comprends pourquoi certains patrons m'aiment pas sympathiser avec Les employés. Si c'est pour se permettre se genre de légèretés, ils ont tout à fait raison. J’ai été un peu dure avec Bintou mais il le fallait
...Olivier Thalmas...
Je viens de raccrocher comme ça avec le gestionnaire et ma tension est montée d'un cran. J’ai cherché le numéro de Ruth dans mon répertoire et je l'ai appelée
Ruth : allo Olivier ?
Moi : je viens d'avoir Le gestionnaire Ruth pourquoi ton compte est dormant ?
Ruth : bonjour Olivier comment tu vas ?
Moi : ce n’est pas toi qui va m’apprendre les bonnes manières, j’ai vu le soleil avant toi
Ruth :je t’écoute alors
Moi : ne m'oblige pas à prendre le premier avion et te retrouver où tu es. J’ai chargé le compte avec la scolarité, ton argent du mois mais depuis on ne signale aucun retrait. Comment tu as fait pour payer la scolarité ? ton loyer ?
Ruth : je me suis débrouillée
J'ai cru que la fumée allait me sortir par Les marines en l'entendant dire ça
Moi : DEBROUILLER ? Ça veut dire quoi ?
Ruth : que je me suis débrouillée. Ce n'est pas parce que c'était ton argent qui payait mes cours que je je pouvais rien faire ? Je t’enlève une charge sur Les épaules et j'enlève aussi la charge que tu es sûr moi même mes épaules. Parce que tu payais je n'avais plus droit à avoir une vie n'est-ce pas ? tu m’as humiliée devant tes amis comme une petite fille au nom de quoi ? que c’est toi qui prends soin de moi.
Moi : tu me déçois Ruth...c’est pour un homme que tu changes catégoriquement comme ça ? Tu n'es pas la Ruth que je connais
Ruth : toi aussi tu me déçois Olivier, car tu n’arriveras jamais à avoir un esprit ouvert. Je dois te laisser le travail m'attends
Moi : et c’est même quel genre de boulot ?
J'ai fais tomber tout ce qui était sur ma table devant moi. Je me sue à la tâche pour la mettre à l'abris du besoin mais non elle veut s'enfoncer. Pourquoi ? Un homme ? Quelqu'un qui peut l'utiliser aujourd'hui et la jeter demain sans prévenir ? Je suis un homme je sais de quoi nous sommes capables.
Je ne veux pas qu'elle finisse comme maman. Maman a tout abandonné pour suivre cet homme et où cela l’a conduite ? au cimetière et sans funérailles dignes. Son manque d'indépendance financière a eu raison d'elle. 15 mille francs, 15 mille francs c'est quoi pour moi aujourd'hui ? Mais avant ma mère n'en disposait pas car papa se servait dans son argent de commerce comme il le voulait sans qu'elle ne dise quoi que ce soit. Je ne sais pas si j'arriverai à guérir de cette blessure car je sens que c'est la même voie que Ruth est entrain de suivre.
Je me suis dirigée vers ce bars improvisé qui se trouve dans mon bureau et j'ai sorti du scotch. J'avais besoin de quelque chose de fort.
Liliane : monsieur Thalmas
Moi : quoi Liliane ?
Liliane (hésitante) : il y a mademoiselle Hamza qui est passée déposer ce rapport
Moi : donne-le-moi
Elle m’a remis le document en main propre. Je l'ai feuilleté, c'est de la merde pure et simple. J'ai posé mon verre et suis sorti en direction de son bureau. En ouvrant sans frapper je l'ai trouvée en train de ranger ses affaires
Moi : vous allez quelque part ?
Mlle Hamza : il est 17 heures monsieur
Moi (jetant le dossier sur la table) : vous devez me reprendre ça aujourd'hui
Mlle Hamza : maintenant ?
Moi : oui maintenant
Mlle Hamza : je dois récupérer ma fille à l’école monsieur
J'ai marqué un arrêt en la regardant
Moi : elle est dans quelle école ?
Mlle Hamza : Les mirabelles
Moi : à cocody ?
Mlle Hamza : oui
Moi : concentrez vous sur le dossier je vais la récupérer
Mlle Hamza : quoi ?
Moi : j'ai dis que j'allais la récupérer. Je la ramène ici ou chez vous directement ?
Mlle Hamza (perdue) : euh...chez moi...non non ici plutôt
Moi : mademoiselle Hamza chez vous ou ici ?
Mlle Hamza : Ici monsieur
Moi : ok à tout à l'heure
Je m'en allais quand elle m'a retenue
Mlle Hamza : voici la carte pour la récupérer
Moi : pas de soucis