Partie 13 : Rimê Fanti

Ecrit par Mayei

...Hakeen fanti ...

Nous : maman ! 

Maman : oui c’est moi. 

Je me suis passé la main sur le visage pour être sûr que c’était vraiment elle. En effet elle était arrêtée en plein milieu du salon à regarder un peu partout. 

Kham : qu’est-ce que tu fais la ? 

Maman : vous êtes mes enfants oui ou non ? 

Kham : bien sûr que oui

Maman : donc pourquoi me poses-tu cette question idiote ? Je suis libre de venir vous voir quand je veux. 

Issan : mais tu as laissé papa au royaume ! 

Maman : et alors ? va-t-il mourir sans moi ? Vous me fatiguez avec vos questions. Laissez-moi m’asseoir. 

Issan s’est tout de suite assis près d’elle. C’est le fils à maman. Toujours dans ses jupons et elle adore ça d’ailleurs. 

Maman : alors c’est ici que votre père vous a caché ? Quel est cet endroit ? Vous devez vous sentir très à l’étroit. En plus dans un immeuble, il n’y a même pas de cours, pas de verdure. C’est le comble pour un Fanti, des agriculteurs. Aucun garde ! 

Et voilà qu’on est reparti. Qu’est-ce qu’elle aimait se plaindre cette dame. Depuis que je la connais lol elle se plaint pour tout et pour rien. Je suis sûr qu’au fond son mari en a eu marre et nous l’a envoyée histoire de se reposer un peu.

Moi : nous essayons d’avoir une vie normale pour une fois. Et la maison (lui posant un bisou sur le front) nous va convenablement. 

Kham : tu retournes aujourd’hui ? 

Maman : à peine arrivée que vous voulez déjà me chasser ? Malheureusement pour vous et heureusement pour moi, je reste avec vous pour un bon mois. 

Nous : quoi ????

Maman : il va falloir vous y faire. Depuis que vous vous occupez des affaires de la ville je dois uniquement me contenter de vos appels à Issan et Khamissi. Toi encore ça va puisque tu viens souvent nous voir des semaines entières.je suis là pour profiter de vous. 

Je sentais la détresse sur les visages de mes frères même sur celui de Issan. Je sens qu’on va beaucoup s’amuser dans cette maison avec les frasques de maman. Elle est capable de tout cette femme mais dans le bon sens bien sûr. 

Je me souviens qu’une fois elle a laissé Kham dormir dans la cour sans couverture en pleine période d’harmatan parce que ce dernier avait, avec la complicité des gardiens, fait le mur pour aller à une fête organisée par le Edjo, fils Dankwa. Elle ne supportait pas sa mère lors là pas du tout. 

Elle prit ses aises dans le salon et commença par retirer ses bijoux qui devaient surement peser au moins une tonne. Si elle m’entend penser comme ça c’est sûr qu’elle va demander à un de ses gardes de me faire la peau. 

Moi : mais maman ! Songe à renvoyer tes gardes au village pour éviter que nous attirions l’attention. 

Maman : si je les renvois je fais comment ?

Moi : tes fils sont là, tu peux compter sur nous.

Maman : je vais voir 

Kham : tu comptes dormir où maman ? 

Maman : Kham tu cherchez à me provoquer c’est cela ? Tu vas rejoindre la chambre de Issan et je dormirai dans la tienne comme tu te soucies tellement de mon bien être. (Se levant) d’ailleurs je vais me changer.

Kham : non, non, non ! ma chambre est dans un désordre sans précédent. Ce n’est pas digne de ton rang laisse-moi mettre un peu d’ordre. Juste quelques minutes.

Maman : hum…ok !

Là encore je ne pus m’empêcher de sourire. Un des avantages à être l’ainé. Je ne serai obligé aucunement de changer de places. Alors que je me dirigeais vers la cuisine, Kham me saisit par le bras et m’entraîna dans ma chambre. 

Moi : qu’est-ce qu’il y a ? 

Kham : man c’est bizarre ! 

Moi : qu’as-tu encore fait ? 

Kham : Arielle est dans ma chambre. Tu viens d’entendre maman ? C’est dans ma chambre qu’elle va dormir. Ça va chauffer si elle croise une fille autre que ma fiancée dans ma chambre. 

Moi : tu as cherché tu as trouvé. Comment vais-je t’aider ?

Kham : fais distraction pour que je puisse la faire sortir en douce. 

Moi : la tu vas encore plus t’attirer les foudres de Arielle. La faire passer en clandestin comme ça alors que ta mère est là. De quoi vexer une jeune demoiselle. 

Kham : je préfère gérer la colère de Arielle que celle de maman.

Moi : je peux t’aider mais qu’est-ce que je gagne en retour ? 

Kham : tout ce que tu veux ! 

Moi : je suppose que tu as encore mon chèque ?

Kham : non man tu abuses...un chèque que j’ai gagné après un dur travail. 

Moi : c’est soit ça, soit tu te débrouilles toi seul. 

Kham : pfff ça marche 

Comme il l’a si bien dit, les bons comptes font les bons frères. J’ai récupéré le chèque et je suis sorti retrouver ma mère. Elle était concentrée à zapper je ne sais quoi sur la télévision. Elle avait même sorti ses lunettes. 

Maman (me voyant) : pourquoi elle est si compliquée votre télévision ? 

Moi : il fallait demander à Issan de te mettre une chaîne. 

Il fallait que je sois très subtile afin qu’elle ne se doute de rien. 

Moi : puisque tu es là et que ton entrée légendaire m’a coupé le sommeil ? Allons faire les courses ensemble 

Maman : ok mais laisse-moi me changer d’abord. 

Moi : avec la belle tenue que tu as ? Non, garde ça, je veux que tout le monde dehors voit ma mère dans cette magnifique tenue. 

Maman (se regardant) : flatteur va ! (S’adressant aux gardes) mettez mes affaires dans la chambre de celui qui a la tête carrée la 

Si Kham entendait ça, il allait sûrement piquer une crise. Elle est spéciale cette femme, elle a toujours un petit défaut qu’elle utilise pour chacun d’entre nous quand nous l’emmerdons. Kham c’est la tête carrée, Issan c’est la bouche longue et moi le poilu mais nous l’aimons comme ça. 

...Cyrah Elloh...

J’ai fermé ma Bible signe que je venais de finir la prière matinale. Que dieu me pardonne. Je sais qu’aujourd’hui c’est dimanche et que j’ai raté la messe mais j’ai tellement la paresse d’y aller. Je culpabilise vraiment par rapport à cela. 

J’ai regardé le mur et suis tombée directement sur ma photo que j’avais encadrée sous la demande de Hakeen. En parlant de lui, je n’ai pas reçu d’appel ni de message de sa part. 

Chaque matin pourtant c’est le premier à me joindre ou m’écrire. J’ai sûrement du le frustrer hier. C’est pourtant ce que je pensais que j’ai fait ressortir. Nous venons de deux mondes différents. Je n’ai pas envie de soulever d’autres problèmes avec lesquels je me sentirai très mal. 

Je me plaçai devant le miroir 

Moi (à haute voix) : je suis belle, je suis belle, je suis belle...

Je fis le tour sur moi-même pour admirer mon corps en positivant. 

Moi (à haute voix) : j’aime mon corps, j’aime mon corps, j’aime mon corps. 

J’ai pris ma douche et soudain je me suis rappelais qu’on me livrait ma voiture aujourd’hui. J’étais toute excitée. C’est aux environs de onze heure qu’on me la livra avec tous les papiers. Tout était en ordre. Je me suis installée à l’intérieur en caressant le volant et le tableau de bord. 

Il fallait que j’aille faire la surprise à Charlène. J’ai conduit tout doucement en faisant très attention aux autres voitures et au code de la route. C’est quand même terrible et stressant de conduire au milieu de cette jungle. Je remerciais le ciel de m’avoir accompagnée saine et sauve jusqu’à chez Charlène. 

J’avais le double de clé donc j’ai ouvert comme si c’était chez moi. D’ailleurs c’est chez moi. Il n’y avait aucune trace d’elle au salon du coup je me suis dirigée vers sa chambre en ouvrant carrément. 

Moi (me cachent le visage) : merde ! Désolée, désolée 

Charlène : ferme le porte ! 

Moi : euh oui oui 

J’ai fermé en blêmissant. J’avais surpris Charlène en pleine séance. C’est trop la honte du coup. Je suis restée enfermée dans les toilettes visiteurs. De là j’entendais des pas puis la porte principale se refermer. 

Charlène : Cyrah ? Cyrah ? 

Moi (ouvrant la porte) : je suis la ! 

Charlène : tu faisais quoi cacher là-bas ? 

Moi : j’attendais qu’il parte. Ça allait être trop bizarre de le croiser au salon. 

Charlène : tchrrrr...donc s’il devait partir à 23 heures tu allais faire tout ce temps-là dans les toilettes

Moi : je n’y ai pas pensé

Charlène : tu as coupé mon goût comme ça. 

Moi : ah oui ! Le peu que j’ai vu c’était quand même dangereux hein. C’est comme ça que tu es forte ? Tu débordes d’énergie 

Charlène : arreteuuuuh

J’ai passé tout mon temps à la charrier. 

Charlène : j’attends seulement que Hakeen te fasse découvrir ce terrain-là. On se verra ici. 

Moi : ça ne risque pas d’arriver. 

Charlène : tout comme ça te semblait impossible de te mettre en jean mais qu’est-ce que tu portes aujourd’hui ? 

Moi : lol un jean !

Charlène : et grâce à qui ?

Moi : Hakeen lol mais dans situation précise, ce n’est pas pareil ? 

Charlène : en quoi est-ce différent ? Le gars t’a dans la peau Cyrah. Tu n’as encore rien donné regarde comment il s’occupe de toi ! Surtout c’est fait sans arrière-pensée à part les pagnes bien sur 

Moi : c’est compliqué cha ! C’est un Fanti 

Elle s’est bloquée en me regardant avec les gros yeux. Elle avait l’air incrédule. 

Moi : tu as vu, c’est comme ça que j’ai réagi quand j’ai entendu quelqu’un l’appeler Fanti. Tu m’imagines avec un Fanti ? Comment ça peut être possible ? Les types sont appelés à marier d’autres princesses et je ne viens pas de ce monde. C’est moi la fille de Elloh qu’il va épouser ? Si je continue à laisser mon cœur s’ouvrir à lui je risque de me faire très mal. 

Charlène : donc tu es en train de me dire qu’il y’a un peu de sentiments quand même ? 

Moi : lol ! 

Je ne sais pas si ce sont des sentiments mais je me sens super bien quand je passe mes journées avec lui. Nos séances de sport ou juste nos échanges par message me mettent de très bonne humeur. Il a cette facilité à me mettre à l’aise et avec lui je peux être vraiment moi. 

Charlène : ok c’est un fanti ! ok, ce qui n’est pas petit dans ce pays ! Tu penses que Hakeen peut avoir une princesse déjà réservée et il viendra jouer avec toi ? Je ne le connais pas depuis longtemps mais il y a une chose qui saute à l’œil dès que tu lui parles. Il ne cache pas ce qu’il pense il sait être franc et parfois trop cru même. 

Moi : tu fais allusion à la fois où il t’a dit que ta coiffure ne t’allait pas !

Charlène : lol j’ai défait le soir même 

Nous avons éclaté de rire en pensant à cet épisode. C’est vrai que Hakeen avait tendance à dire la vérité telle qu’elle est quitte à frustrer. Je me dis que c’est plus une qualité qu’un défaut. Ça devient de plus en plus rare de trouver ce genre de personnes. 

Moi : sinon c’était qui le gars de tout à l’heure ? 

Charlène : il s’appelle Abdoul 

Moi : hum...

Charlène : laisse moi je suis amoureuse. 

Moi : j’ai hâte de le rencontrer...autrement. Viens j’ai une surprise pour toi.

Charlène : ah oui ? 

Je l’ai attirée dehors et lui ai présenté mon bébé. Elle ne croyait pas. Il a fallu que je déverrouille la voiture et y monte pour qu’elle me prenne au sérieux. Elle a dansé comme les vieilles femmes le font habituellement et a tenu à ce qu’on fasse un tour dans le quartier ensemble. 

L’après-midi tirait à sa fin mais Hakeen ne m’avait toujours pas appelée. Je me sentais étrange. Était-il en colère contre moi ? Étant chez Charlène, j’en ai profité pour faire un cadeau ultra facile et rapide, un moelleux au chocolat. J’ai emballé te tout dans un plateau et ai mis le cap chez Hakeen. 

Je me garais dans le parking près de sa voiture. Mon cœur battait. Je regardais mes poignets où je vis mes cicatrices. Cela me rappela que depuis cet incident, je n’avais plus mis les pieds ici. Je n’avais plus vu ou entendu Ethan. Et si en prenant les escaliers, je le croisais ? Comment allais-je réagir ? Et s’il essayait de me faire du mal ? Puis je me suis souvins que c’était pour Hakeen que je venais. Je n’avais qu’à crier et il sortirait prendre ma défense. Je sortis de la voiture gonflée à bloc et pris les escaliers jusqu’à rejoindre la porte de Hakeen. J’appuyais sur la sonnerie. 

Un monsieur d’une forte corpulence ouvrit la porte et franchement j’eu un mouvement de recul en le voyant. C’est le genre de personnes a qui tu ne voudrais pas avoir à faire. 

Lui (grosse voix) : vous désirez ? 

Moi : puis...puis-je voir Hakeen s’il vous plaît ? 

Lui : Prince Hakeen ! 

Moi : excusez-moi. Puis-je voir prince Hakeen s’il vous plaît ? 

Lui : qui êtes-vous ?

Moi : Dites-lui que c’est Cyrah ! 

Il referma la porte sans plus de formalité et quelques secondes après elle se rouvrait sur Hakeen. 

Hakeen : Cyrah ! 

Moi : Hakeen ! 

Hakeen : mais rentre ne reste pas là. Et désolé pour l’accueil. 

Moi : non ça ne fait rien...j’ai apporté un gâteau… 

« Qui a apporté un gâteau ? »

C’était une voix féminine. J’eu soudain peur de me retourner pour affronter cette voix. Je refusais de croire que Hakeen allait me jouer le tour de Ethan. Ça allait expliquer la présence des gardes. Sûrement qu’ils étaient là pour surveiller une princesse venue le voir. Une princesse à qui il était surement promis et moi quo venait bêtement lui parler de ce que je ressentais. 

Hakeen : maman je te présente Cyrah...Cyrah ma mère 

Moi (me retournant) : enchantée madame.

Elle : oh appelle moi maman 

Je me contentais de sourire. Elle était d’une grande beauté et du teint noir qui brillait. En même temps elle aurait pu être une reine donc à quoi m’attendais je ? j’avais un peu honte d’avoir pensé un peu vite et d’avoir comparé Hakeen à Ethan. Heureusement que je n’avais pas parlé à haute voix.

Hakeen : assied toi, je vais ranger le gâteau 

Sa mère : envoie-moi une part s’il te plaît 

Hakeen : bien madame 

J’étais toujours débout, je ne savais que faire. Cette femme m’intimidait énormément. Sa prestance, ses gestes, sa beauté ! Tout en elle dégageait un certain charisme. 

Sa mère : viens t’asseoir Cyrah ! Ne reste pas debout. 

J’ai fait ce qu’elle disait. 

Sa mère : tu es très belle et crois moi je me suis rarement extasiée sur la beauté d’une autre. 

Moi (flattée) : merci maman ! 

Sa mère : oh pas de quoi ! Quand je te vois j’ai juste envie de te donner un habit de chez moi tu serais parfaite dans nos ensembles. Avoir une belle fille comme toi avec des formes pareilles serait une aubaine. J’allais te présenter un peu partout. J’étais comme toi avant tu sais ! 

Hakeen : j’ai entendu maman ! Arrête de la fatiguer...voilà ta part du gâteau. 

Sa mère : merci et je ne la fatigue pas, je tiens une conversation. Pourquoi tu ne vas pas rester avec te frères et nous laisser entre femmes ?

Hakeen : ça jamais ! (À moi) ne fait pas attention à elle c’est comme ça qu’elle aime traumatiser les gens. 

J’avais tellement honte que je ne faisais que souscrire pour masquer ma gêne. 

Sa mère : tu as dit que tu te prénommais Cyrah ? 

Moi : oui c’est cela ! 

Sa mère : ton gâteau est très bon ! pense à me passer la recette.

Moi (encore plus flattée) : merci !

Sa mère : tu viens de quel royaume ? 

Hakeen : maman...

Sa mère : laisse-la parler !

Moi (encore plus gênée) : d’aucun ! 

Sa mère : pourtant ce nom est réservé aux filles des familles royales. Hum ! Ok 

Encore une allusion face à mon nom. Hakeen m’en avait fait la remarque. J’avais envie de lui dire que ma mère me l’avait donné parce qu’il signifiait princesse dans sa région mais je m’abstins. Si elle me demandait quelle région qu’allais-je lui répondre puisque je ne sais même pas. J’ai fini par demander la route, Hakeen m’a accompagnée jusqu’en bas. J’avais juste envie qu’il me prenne dans ses bras. 

Hakeen : tu as conduit toute seule jusqu’ici ? 

Moi (souriant) : oui ! 

Hakeen : tu as pris ce risque alors que c’est aujourd’hui seulement que tu as reçu la voiture ? Tu aurais pu attendre de vraiment avoir la main avant de la sortir. Et s’il t’arrivait quelque chose ? 

Moi : ... ...

Hakeen : je n’aime pas quand tu prends ce genre de risques. Tu n’as même pas encore l’assurance.

Moi : désolée mais j’ai eu le meilleur des professeurs ce pourquoi je me suis sentis prête. 

Nous nous regardions dans les yeux...

...Hakeen Fanti ...

Elle ne le savait pas mais elle venait de déclencher quelque chose en moi. Cela peut paraître contradictoire mais autant j’essaie de fuir les titres et privilèges attachés au titre de prince c’est comme ça que j’aime avoir les honneurs après de celle que j’aime. Entendre de sa bouche que je suis le meilleur des professeurs est un pur délice pour mes oreilles. 

Cyrah : je n’ai pas reçu d’appels ni de messages de toi ce matin. 

Moi : ça t’a manqué ? 

Cyrah (baissant la tête) : oui 

Moi (Levant son menton) : regarde-moi quand tu me parles. T’ai-je manqué ? 

Cyrah : vous m’avez manqué prince Hakeen 

Je me suis rapproché d’elle alors qu’elle donnait l’impression de suspendre sa respiration. J’ai baissé la tête à un certain niveau et ai relevé la sienne. Mes lèvres étaient près des siennes. Elle ferma les yeux. Je la savais prête, prête à me laisser l’embrasser, prête à tenter quelque chose avec moi. 

Moi : démarres je te suis derrière ! 

Cyrah : Hakeen ! 

Moi : tu as quelque chose à dire ? 

Cyrah : non ! 

Moi : ok démarres alors je te suis derrière pour voir cette conduite. 

Elle m’a regardé avant de se mettre derrière son volant. J’en ai fait de même et bientôt nous nous suivions sur les routes de la ville. C’est vrai qu’elle savait s’y prendre. Elle roulait prudemment et ne dépassait pas la limite imposée même si quelque fois elle roulait très lentement. Nous avons fini par rejoindre sa maison. 

Cyrah : je te serre quelque chose à boire ? 

Moi : non ça ira (la tirant par la main) viens par ici ! 

Son corps était collé contre le mien. 

Moi : de quoi tu as envie ? 

Cyrah : ... ... 

Moi : je t’écoute Cyrah ! 

Cyrah : embrasse-moi Hakeen 

Je n’attendais que ça ! Je souris avant de poser mes lèvres sur ses lèvres que je désirais depuis la première fois. Ce baiser était chaud, intensément chaud. Son corps me brûlait tellement ! Une immense et forte chaleur se répandait dans tout mon corps tellement que je me retirais brusquement d’elle, la laissant haletante. 

Moi : il faut que je rentre. 

Cyrah : tu ne restes pas avec moi ce soir ? 

Moi : il y’a boulot demain ma princesse 

Cyrah (déçue) : ok 

Moi : je te vois demain ! 

Je lui posais un bisou sur le front et sortis. Je repensais encore à cette chaleur qui vint de nulle part. C’était la première fois que cela se produisait...je ne savais comment expliquer cette réaction. J’allumais la lumière de la voiture pour inspecter ma peau et voir s’il n’y avait pas des traces de brulures mais rien. Elle ne semblait pas avoir ressentir la même chose pourtant ! J’ai rejoint la maison et bien sûr ma mère ne dormait pas. 

Maman : elle me plaît énormément ! 

Moi : pardon ? 

Maman : la fille de tout à l’heure...elle me plaît. Je la vois bien en belle-fille. 

Moi : donc tu accepterais une belle-fille qui n’est pas de sang royal ? 

Maman : elle l’est. 

Moi : tu veux te convaincre du contraire. 

Maman : ce nom Hakeen ! Combien de Hakeen as-tu déjà rencontré dans ta vie ? Combien de Khamissi ou de Issan ? Ce sont des noms propres à la royauté et personne en dehors ne peut s’aventurer à les utiliser. Cyrah ! C’est pareil et cela m’a parlé parce qu’une de mes arrières grand mères portait ce nom. Outre ce nom, regarde la Hakeen ! Même sans les bijoux, les traitements royaux elle possède ce truc, elle a ce grain royal. Elle manque peut-être de confiance en elle mais je suis persuadée que c’est une princesse. On a plusieurs fois entendu parlé des machinations de certaines reines qui sait ? 

Moi : j’ai sérieusement envie de rigoler Maman ! Tu as une imagination débordante.

Maman (se levant) : ris comme tu veux mais tu finiras par me donner raison. Que dit-on ? Un vieillard assis voit plus loin qu’un jeune homme debout. Je percerai ce mystère. En attendant fais attention à ne pas te brûler. 

Moi : pardon ? 

Maman (un air mystérieux) : Hakeen fais attention à ne pas te brûler.

Moi : qu’est-ce que ça veut dire maman ? 

Maman : dors bien, je tombe de fatigue ! 

Elle m’a fermé la porte de sa chambre au nez alors que j’essayais de la faire parler. 

« Fais attention à ne pas te brûler » c’est sûrement un autre proverbe !

Mal Dans Sa Peau