Partie 14 : fais-moi confiance !

Ecrit par Mayei

...Charlène...

Moi : Abdoul ?

Abdoul : je n’aime pas quand tu m’appelles comme ça ! J’aime ces petits noms mielleux que tu me donnes. 

Moi : je sais mais là c’est vraiment quelque chose d’important. (Me redressant) il faut qu’on parle. 

Abdoul : je déteste cette phrase mais je t’écoute 

Moi : je suis fatiguée de toujours me cacher dans les hôtels ou encore entre les quatre murs de ma chambre. Nous ne faisons rien en dehors de ces coins de peur que ta femme nous surprenne. Pas de restaurants, pas de cinéma, rien ! J’ai besoin que mes amis connaissent la personne avec qui je suis. Mes parents se posent des questions, ils se demandent quand est-ce que je viendrai leur présenter quelqu’un sans compter que j’ai moi aussi envie d’être appelée madame Sidibé. Tout ce qu’on fait c’est se rencontrer et profiter du corps de l’un et l’autre. 

Abdoul : tu connais ma position. Je suis déjà marié ! 

Moi : mais ta religion le permet n’est-ce pas ?

Abdoul : oui mais c’est un peu plus compliqué. Serais-tu prête à te convertir ?

Moi : pardon ?

Abdoul : comptes-tu te convertir à l’islam ?

Moi : … …

Sur le coup je ne savais vraiment pas quelle réponse lui donner.

Abdoul : tu vois tu as encore des doutes, ce qui veut dire que tu n’es pas vraiment sûre de ce que tu veux. (M’embrassant) je file sous la douche 

Moi : ok 

Je l’ai regardé s’éloigner et disparaître dans la douche. J’aime Abdoul désespérément mais comme vous l’avez lu, il appartient déjà à une autre. Nous nous sommes connus lors d’une soirée organisée par ma société. Il fait partir de nos clients. Nous avons commencé par les fleurs qu’il me faisait livrer au bureau ensuite les flirts et pour finir, nous avons sauté le pas. C’est seulement après que je me sois attachée qu’il m’a avoué être marié. Et seulement parce que je ne faisais que l’appeler et lui écrire à des heures tardives. Sa femme commençait à se plaindre et soupçonner quelque chose donc il a dû me parler. Si je l’avais su dès le début, je n’aurais jamais accepté car j’ai toujours été contre le rôle de maitresse mais me voilà aujourd’hui dans cette position. Comme quoi on ne dit jamais, jamais.

Je ne peux dire à personne que nous sortons ensemble. Je sais déjà que ma mère va sérieusement s’énerver du fait qu’il soit marié. Ça ne me dérange pas puisque comme je l’ai dit plus haut il est musulman et ils ont le droit d’épouser jusqu’à quatre femmes. Ce qui me dérange plutôt c’est le fait de devoir me convertir car selon lui sa famille n’acceptera pas une femme d’une autre confession religieuse. 

Abdoul : tu devrais songer à prendre une douche toi aussi. 

Moi : tu as parfaitement raison ! 

J’ai vite fait et heureusement que je trimbale toujours avec moi mes lotions et pommades. Sinon tout le monde saurait au travail que je sortais d’ailleurs, d’une douche plus précisément. Nous nous sommes embrassés dans le hall de l’hôtel et à la sortie chacun prenait sa route ni vu ni connu. J’empruntais mon taxi pour rejoindre la compagnie. Oui il nous arrive souvent de nous voir en pleine journée quand son envie montait subitement et je n’avais pas le droit de dire non lol que je sois au boulot ou pas. 

J’ai pris les escaliers pour rejoindre mon bureau quand je suis tombée sur mon superviseur madame Taloah

M.T : vous sortez d’où mademoiselle Dari ? Ne me dites pas que vous avez encore déserté votre bureau...

Moi : excusez-moi madame j’ai eu un imprévu avec mes menstrues...

M.T : ça suffit gardez les détails pour vous ! Je suis fatiguée de chaque fois vous rappellerez que pour justifier votre salaire vous devez garder vos fesses posées sur votre chaise. La prochaine fois c’est la porte. 

Moi : c’est compris madame...je suis désolée 

M.T : la prochaine fois vous serez désolée pour vous même. 

Elle m’a regardée de haut en bas et s’est éloignée. Je ne sais pas ce qu’elle a contre moi. Elle est toujours sur mon dos, à épier tous mes faits et gestes. À la limite je dirai qu’elle est même jalouse de moi. Je me suis dirigée vers mon bureau et me suis mise au travail même si j’ai encore appelé Abdoul pour entendre sa voix car une fois que la nuit sera tombée, je ne pourrai plus.

A la descente je me suis rendue chez mes parents. Mon père toujours égal à lui-même. L’homme de la famille qui ne montre pas ses sentiments. J’ai salué monsieur Dari et ai rejoint ma mère dans la chambre que j’occupais lorsque je vivais toujours ici. 

Maman : tu viens toujours ici quand tu as des problèmes. 

Moi : je n’ai pas de problèmes maman 

Maman : oh que si...je t’écoute madame 

Moi : je commence juste à me faire du souci. Je prends de l’âge, une carrière qui avance bien mais toujours pas de prétendent en vue. 

Maman : tu n’as que vingt-cinq ans tu as encore le temps. Et crois-moi tu ferais mieux de profiter de ta liberté pendant que tu as encore la possibilité. 

Moi : hum...Sephora (ma grande sœur) est mariée avec deux enfants maman...

Maman : Sephora ce n’est pas toi Charlène ! ne te fais pas de soucis ! Le bon viendra sûrement au bon moment.

Moi : tu sais que Cyrah a quelqu’un dans sa vie maman ? 

Maman : ah bon ? J’espère que ce n’est pas un autre vaut rien qui va encore lui faire mal. 

Moi : non pas du tout. Celui-là est parfait maman. Il l’aime pour et comme elle est et en plus tiens-toi bien, c’est un Fanti 

Maman : quoi ? 

Moi : ?

Maman : quel nom tu viens de dire ? 

Moi : je sais ! C’est difficile à croire mais c’est un Fanti. Il vient d’une grande famille tu t’en rends compte ? 

Maman (se levant) : je reviens 

Je l’ai trouvé étrange, elle avait l’air de blêmir tout à coup. Jusqu’à ce que je quitte chez mes parents, ma mère était enfermée dans sa chambre au téléphone avec je ne sais qui. Je lui ai lancé un au revoir à haute voix, embrassé mon père même si ce n’est pas tellement son genre et me suis en allée. 

...Laurence Elloh...

Je me suis assise lourdement sur mon lit. J’avais l’impression que tout me revenait en plein visage. Quelle était la probabilité ? Je n’en croyais pas mes oreilles après le coup de fil que venait de me passer Justine. Non, non et non. Tout ce pourquoi j’ai fui et mis une croix sur mon passé, mes parents, me rattrapait ? Mon esprit était un champ de bataille, je réfléchissais à plusieurs choses en même temps. Comment m’y prendre pour empêcher cela ? 

Paul : pourquoi as-tu l’air si pensive ? 

Moi : oh ce n’est rien ! Je pensais aux enfants...ils me manquent. 

Paul : ils ont grandi il fallait s’y attendre 

Moi : mais c’est toujours dur du sais. Attendre qu’ils aient un peu de place dans leur emploi du temps pour venir nous voir. 

Paul : nous devons nous y faire...allez viens te coucher. Ne te fais pas plus de cheveux blanc que tu n’en as actuellement

Moi : tu insinues que je suis vielle ? 

Paul : pas du tout mais plutôt dans la fleur de l’âge avec le corps d’une belle biche. 

Moi : et toi tu n’as aucunement perdu ton savoir-parler 

Paul : n’est-ce pas que vous aimez les mots doux vous les femmes. 

Je regardais mon mari avec tellement de tendresse. J’avais eu de la chance de l’avoir comme époux. Durant toutes ces années au cours desquelles nous avons essayé d’avoir un enfant, il ne m’a jamais abandonnée, jamais ne n’avais entendu parler d’une certaine rivale. D’autres auraient divorcé et épousé une autre capable de leur donner des enfants mais lui est resté correcte à mes côtés. Nous avons traversé tout cela ensemble jusqu’à la venue de Cyrah puis de Paul junior. 

Je peinais à trouver le sommeil. J’avais vraiment peur, j’angoissais. Bien qu’ayant dormi tard, je me réveillais aux aurores. Il fallait que je voie Cyrah le plus vite possible. Mon mari dormait encore quand je pris la route pour me rendre chez elle. J’apercevais sa voiture de loin mais après le bon nombre de fois que je sonnais aucune réponse ne me parvenais. J’attendais donc impatiemment qu’elle arrive. 

Trente minutes plus tard je la voyais arriver en courant avec un homme à ses côtés. Ma tension monta encore plus lorsqu’ils arrivèrent à mon niveau et que je vis clairement son visage. Comme il ressemblait à Rimê ! 

Cyrah : maman ! 

Moi : oui Cyrah ? 

Cyrah : oh qu’est-ce que tu fais là de si bon matin ? 

Moi : te voir 

Cyrah : euh...je te présente Hakeen, mon a...

Moi : je n’ai franchement pas envie de savoir qui il est. Quant à vous jeune homme je vous conseillerez de vous éloigner de ma fille. Elle est encore toute jeune, ne venez pas la détourner de ses objectifs. 

Cyrah : Maman ! 

Moi : quoi Maman ? Je ne veux plus vous voir roder autour de ma fille

Hakeen : vous m’envoyez désolé madame. Mais sans paraître impoli, vous je ne me connaissez pas et tirez des conclusions déjà ?

Moi : Cyrah rentre et laisse nous seuls

Cyrah : non maman je ne peux pas...

Hakeen : Cyrah rentre, obéis à ta mère ! 

Elle nous a regardés tous les deux avant de se diriger à l’intérieur en fermant bruyamment le portail 

Moi : écoutez-moi très bien Prince Fanti...

Hakeen : comment savez-vous que je suis un prince, un Fanti ? Cyrah m’a uniquement présenté sous le prénom de Hakeen 

Je venais de me rendre compte de la bêtise que je venais de commettre. De toutes les manières je n’avais pas de compte à lui rendre.

Moi : la n’est pas le problème. Taisez-vous et écoutez-moi. Que ce soit la première et la dernière fois que je vous vois tourner autour de ma fille. Elle n’est pas faite pour vous et ne vient pas de votre milieu. Contentez-vous d’une des princesses que vos parents vous choisiront et laissez ma fille en dehors de tout ça. Elle n’a pas besoin de vous dans sa vie donc débarrassez le plancher. 

Hakeen : vous parlez à sa place...

Moi : je vous ai dit de débarrasser le plancher 

Hakeen : passez une belle journée madame 

Moi : que je ne vous revois plus par ici 

Je me suis à mon tour dirigée vers l’intérieur de chez Cyrah. Cette dernière m’attendait en marchant dans le salon. Je m’en voulais de lui faire vivre cela de ci bon matin mais je veux tout juste la protéger. 

...Cyrah Elloh...

Je n’aurais jamais imaginé que ma mère puisse réagir un jour comme ça. Elle ne le connaissait ni d’Adam ni d’Ève mais s’en prenait à lui de la sorte et sur quelle base ? je l’attendais de pieds ferme. Qu’elle vienne m’expliquer à quoi rime tout ceci. 

Soudain, j’entendais le bruit de la porte et me tournais pour faire face à ma mère. 

Moi : maman c’était quoi ça dehors ?

Maman : ... ... 

Moi : maman je te parle 

Maman : JE SUIS TA MÈRE CYRAH ET TU N’AS PAS LE DROIT DE CONTREDIRE CE QUE JE DIS 

Moi : ... ... 

Waouh, je restais bouche bée en voyant la force avec laquelle elle avait parlé. Je ne comprenais pas pourquoi elle se mettait dans une telle colère alors que je n’avais rien fait de mal et Hakeen non plus. J’ai gardé le silence jusqu’à ce qu’elle s’asseye dans l’un des fauteuils et place sa main sous son menton. 

Maman : je suis désolée pour la scène Cyrah mais crois-moi je veux juste de protéger. Tu es la prunelle de mes yeux et je veux ce qui est bon pour toi. 

Moi : me protéger de quoi exactement maman ? Comment tu sauras s’il est bon pour moi alors que tu n’as même pas pris la peine de le connaître. Je ne te comprends vraiment pas. 

Maman : souvent on ne comprend pas tout. Fais-moi juste confiance et éloigne-toi de lui rapidement. 

Moi : non ! Non maman je ne le ferai pas 

Maman : Cyrah...

Moi : non laisse-moi parler. Je le connais depuis peu mais rien qu’en ce temps il m’a beaucoup aidée. Tu vois un peu dans quelle tenue je suis ? Une tenue de sport, il prend dans son temps pour moi, pour me faire faire du sport. Chaque matin je me réveille et me poste devant le miroir afin de me répéter à moi même que je suis belle et que j’accepte mon corps. C’est un exercice qui m’aide beaucoup et c’est encore lui qui en est la base. Ce nouveau style que j’ai adopté et que tu aimes tellement maman c’est toujours lui qui a fait tout le travail. C’est lui qui m’a conduit aux urgences quand j’ai voulu mettre fin à mes jours et non Charlène. Il m’est de plus en plus indispensable donc non, je ne cesserai pas de le voir à moins que et me dises exactement le danger que j’encoure.  

J’avais dit tout ceci avec tellement de force que je respirais bruyamment. Je venais moi-même de réaliser à quel point en un si peu de temps Hakeen avait envahi ma vie. Certain confondrait cela avec de la reconnaissance. Oui je suis reconnaissante envers lui mais un sentiment bien plus profond se développa en moi surtout après le baiser de la dernière fois. Il n’avait cependant plus recommencé l’expérience. Je me demande s’il a trouvé que j’embrassais mal peut être, je n’osais pas le lui demander. 

Maman : Cyrah...je comprends qu’il ait fait tout ceci pour toi mais fais-moi confiance, fais-moi confiance Cyrah 

Moi : tu me demandes de te faire confiance alors qu’il est clair que tu me caches quelque chose. Comment te faire confiance alors ? Tu ne trouves pas que c’est un peu contradictoire. 

Maman : promets-moi juste de rester loin de lui 

Moi : non ne me demande ça c’est tout simplement au-dessus de mes forces...je vais me laver 

Maman : Cyrah ! 

Je marchais vers les escaliers 

Maman : Cyrah reviens ici 

Moi : je vais prendre une douche maman 

Maman : c’est à toi que je parle reviens ici 

Qu’elle m’excuse mais je ne peux pas du jour au lendemain m’éloigner de lui parce qu’elle me le demande simplement en me cachant quelque chose d’autre. Je ne sais pas c’est quoi et d’ailleurs je ne veux pas savoir. Je suis bien comme ça avec Hakeen et ce n’est pas le moment pour que des histoires viennent entre nous. 

...Hakeen Fanti...

Je n’avais pas envisagé que ma journée commencerait comme ça. J’ai eu du mal à en placer une face à la colère de la mère de Cyrah. Je la voyais pour la première fois et ne pus même pas admirer sa beauté à cause de cette colère qui l’habitait. Je ne sais pas exactement ce qu’elle me reproche mais ai quand même tenu à rester poli envers elle. Il doit forcément y avoir une explication. 

Maman est toujours avec nous, elle ne plaisantait pas lorsqu’elle parlait de passer un mois avec nous car elle en est à sa deuxième semaine. Du coup plus de défilé de femmes dans la chambre de Issan et Arielle ne pointe même plus son nez. D’ailleurs ils partagent la même chambre. De mon côté j’ai réussi à la faire renvoyer les gardes au royaume. 

J’ai passé la clé dans la serrure et ai ouvert la porte. Je trouvai maman au salon prenant une tasse de thé. 

Moi : bonjour ma reine 

Maman : tu es debout ? Tu pensais que tu dormais encore comme ces deux boucs

Moi : maman ce sont tes enfants que tu traites de boucs 

Maman : ce sont mes enfants je les traite comme je veux. Tu sors d’où d’ailleurs ? De chez Cyrah ? 

Moi : tu abuses maman ! 

Maman : depuis la dernière fois elle n’est plus repassée par ici. Son gâteau me manque.

Moi : c’est ça !

Je me suis moi aussi fait une tasse de thé au citron puis ai pris place à ses côtés. Comme je ne cache rien à ma mère, je fini par lui expliquer ce qui s’était passé avec la mère de Cyrah.

Maman : cette femme te connait Hakeen 

Moi : non je ne pense pas, elle ne m’a jamais vu et moi non plus. 

Maman : je ne te demandais pas j’affirmais 

Moi : encore tes théories. 

Maman : tu sais quoi ? Dépose-moi chez Cyrah 

Moi : il n’en est pas question 

Maman : je te l’ordonne Hakeen prince Fanti.

Moi : maman ! 

Maman : je te l’ordonne 

Lorsqu’elle ordonne, on ne pouvait refuser au risque de subir des représailles. J’ai voulu aller me laver et ensuite la déposer mais elle a refusé. Elle disait que le temps pour moi de prendre cette douche, elle raterait sûrement la mère de Cyrah. Elle voulait voir son visage histoire de savoir si elle la connaissait ou pas. Donc me voilà encore derrière le volant, toujours dans ma tenue de sport en train de me rendre chez Cyrah. 

Moi : maman ! 

Maman : oui Hakeen ?

Moi : c’était quoi cette allusion au feu ?

Maman : pourquoi cela t’intéresse tant ? 

Moi : pas que cela m’intéresse mais je veux juste savoir. 

Maman : tu as essayé de la toucher Hakeen ! 

Moi (faussement outrée) : mais non ! 

Je n’allais tout de même pas dire à ma mère que j’étais à deux doigts de lui faire des choses pas très catholiques. 

Maman : ne la touche plus Hakeen ! Pas avant que tu n’aies scellé ton envie d’être avec elle devant les siens. Un autre peut être mais pas toi car vous êtes tous les deux d’une famille royale.

Moi : encore cette histoire ! je ne comprends rien 

Maman : comprends juste que tu ne dois plus la toucher tant que ses parents n’ont pas donné leur accord. 

Moi : bien madame ! 

Je ne comprenais rien en effet mais si ma mère avançait cela, c’est qu’elle savait de quoi elle parlait. Je vais me contenter de l’écouter. Cependant je ne crois pas tellement en cette théorie qu’elle soutient bec et ongle selon laquelle Cyrah serait une princesse.

...Cyrah Elloh ...

J’ai voulu raccompagner ma mère en voiture mais elle a décidé de prendre le taxi. Je la sais en colère mais je suis dans l’incompréhension totale. Elle est quand même étrange. Je suis persuadée que ce qu’elle cache est en rapport avec ses origines puisqu’on n’en sait rien non plus. 

Ding dong !

Seigneur ! J’étais bien trop installée pour me lever. J’ai traîné les pieds jusqu’à la porte pour tomber sur le large sourire que me faisait la mère de Hakeen. Je lui rendis le sourit en regardant derrière si Hakeen ne la suivait pas. Non ! D’ailleurs vue sa taille comment comptais-je ne pas le voir s’il était là ! 

Sa mère : je lui ai demandé de me déposer et de s’en aller. (me faisant un clin d’œil) lorsqu’il viendra me chercher tu le verras.

Moi (gênée) : (me touchant le bras) d’accord

Elle éclata de rire 

Sa mère : ne sois pas si gênée j’aime bien taquiner

Je me souvins tout à coup que nous étions toujours debout devant la porte.

Moi : rentrez, ne restez pas là

Sa mère (rentrant) : oh tu peux me tutoyer Cyrah 

Moi : d’accord maman.

Toujours dans sa majestueuse démarche elle arriva jusqu’à mon salon et regarda un peu partout. J’étais stressée intérieurement. 

Moi : je te serre quelque chose à boire maman ?

Sa mère : juste de l’eau ça ira...au fait j’aime bien ta maison et ça sent le propre. J’aime ça 

Moi : merci maman

Je me suis empressée de me rendre dans la cuisine et lui rapportais un verre. Elle en bu l’eau et me demanda de m’asseoir. J’étais chez moi mais tellement stressée que j’avais oublié de m’asseoir. 

Sa mère : ta mère est toujours là ? 

Moi : elle vient tout juste de partir 

Sa mère : zut alors...j’aurais aimé la rencontrer mais une autre fois sûrement. Tu as dit que tu avais quel âge déjà ? 

Moi vingt-quatre maman 

Sa mère : ok ! Je vais te poser certaines questions. Ne le prends surtout pas mal. 

Moi : d’accord 

Sa mère : si tu devais choisir entre l’eau, la terre, l’air et le feu que choisirais-tu 

Franchement je ne m’attendais pas à ce genre de question. Je pensais qu’elle me demanderait s’il y avait quelque chose entre son fils et moi. 

Moi : le feu 

Sa mère : intéressant et pourquoi ? 

Moi : pour sa puissance 

Sa mère : vas-y explique 

Moi : je trouve que le feu est le plus puissant des éléments car pour éteindre un feu très fort il faut s’armer de courage pour non seulement tenir la chaleur et être prêt à supporter toute la fumée qui s’en dégage. Le feu brûle tout sur son passage en un peu de temps et pour moi c’est un signe de force mais aussi de passion. 

Sa mère : belle analyse. Pourquoi tu n’as pas choisi la terre ? 

Moi : je ne sais pas trop ! La terre me fait plus penser à la sûreté, la confiance en soi et je manque de ça 

Sa mère : d’accord ma deuxième question, aimes-tu les animaux ? 

Moi : énormément 

Sa mère : pourtant je ne vois ni de chien ni de chat par ici ! 

Moi : je les aime oui mais ce ne sont pas mes préférés. J’ai même surtout la panthère mais ne peut la garder chez moi au risque de faire fuir tout le monde. 

Elle me sourit en me regardant étrangement. Elle essayait de lire en moi en tout cas c’est l’impression qu’elle me donnait. Elle posa ensuite son regard sur mon oreille. 

Sa mère : tu as de belles boucles puis-je toucher ? 

Moi : bien-sûr 

J’approchais mon oreille et elle la toucha

Sa mère : qu’elle est cette tâche derrière ton oreille ? 

Moi (amusée) : c’est ma tâche de naissance en forme de flamme. On me demande toujours si c’est un tatouage. 

Sa mère (souriant) : Hakeen a aussi une tâche sur la tête, pas en forme de feu, mais une simple tâche. C’est pour cela qu’il ne se coupe jamais les cheveux ras. Ne lui dis pas que je te l’ai dit. 

Moi : promis 

Peu à peu mon mal de dissipa et nous avons passé une belle journée elle et moi jusqu’à ce que monsieur Fanti vienne la chercher. Il était beau et frais comme d’habitude mais malheureusement nous n’avons pas pu nous amouracher à cause de sa mère. Je ne peux m’empêcher de sourire à chaque fois que je le vois. Il est à croquer. Et dire que nous sommes ensemble !

Mal Dans Sa Peau