Partie 15 : dépassé par les évènements

Ecrit par labigsaphir

- Wow ! Je croyais que tu ne viendrais plus.

- Et pourquoi ?

- Je ne sais pas. Tu es tellement occupée à faire la navette entre Londres et Limoges, ces derniers temps.

Je me lève, vais la prendre dans mes bras et l'embrasse comme si c'était la dernière fois que je la voyais.

- Je t'ai vraiment manqué, El.

- El, c'est pour les amis. Toi, tu es mon amour donc c'est chéri.

- C'est noté, chéri.

- Voilà, c'est mieux. Dis-moi,

- Oui, bébé, fait-elle en rentrant ses sacs dans la maison.

- Y a-t-il eu rupture de stock dans les magasins ?

- En ce qui concerne les collants.

- Non, pourquoi ?

- Je trouve que c'est trop court, tu aurais pu en mettre.

- Ah non, chéri.

- Madame, sache que je suis un homme jaloux. Je suis certes fier de savoir que bien de personnes regardent ma chérie, mais exposer mes affaires comme tu le fais, non !

- Quelles affaires ?

- Tes cuisses et le reste, à qui crois-tu qu'elles appartiennent ?

- Elric !

- Voilà, tu as compris. Tu peux marcher nue dans la maison, si ça te chante mais en dehors, fais attention à ce que tu portes.

- Ok.

- Sinon, comment a été le voyage ? Et le séjour ?

- Super, pour tout.

- Ton grand-père ne guérit-il toujours pas ?

- Non.

- Et pourquoi est-ce toi qui y va toujours ?

- Parce qu'il s'entend mieux avec moi.

- Es-tu certaine que ce soit on grand-père que tu vas visiter ?

- Mais oui. Qu'insinues-tu ?

Je la tire à moi, la fait asseoir sur mes cuisses de manière à ce que nous nous retrouvions front contre front et ses jambes, autour de ma taille ou du moins, de chaque côté de mes reins.

- T'ai-je manqué ?

- Oui, répond-elle en posant ses lèvres sur les miennes.

Pendant que je la laisse jouer avec ma langue, mes mains se baladent sous la robe. J'ai accès à ses fesses que je tapote puis tire sur son string avec douceur, me fraie un chemin jusqu'à sa caverne et y mets un doigt. Non seulement elle est chaude, mais elle est prête à m'accueillir. D'une main, je la soulève et de l'autre, fait descendre ma culotte et sortir mon soldat qui est prêt. Tout doucement, elle s'empale dessus après avoir sursauté. De temps à autres, je l'accompagne dans le mouvement, puis accélère au bout de quelques minutes, la retourne complètement sur le canapé et donne de petites tapes sur ses fesses qui se mettent à rougir.

- Mmmmm....C'est bon, crie-t-elle en ondulant des reins.

- Tu aimes ?

- Oui, chéri ; je la prends en levrette et mets un doigt dans sa bouche, elle le suce goulûment pendant que je la besogne.

- Tu me sens là ? Me sens-tu bien au fond ?

- Oui, bébé, oui.

Je la retourne, soulève ses jambes que je mets autour de mon cou et la pénètre d'un coup sec, elle al souffle coupé puis se remet peu à peu. C'est parti pour des jeux auxquels nous prenons tous les deux goûts. Une quinzaine de minutes plus tard, elle devient sèche pour la deuxième fois, je peux aussi me lâcher. Je la fais lever et l'invite à prendre position au bord du canapé, se pencher pendant que je la pénètre. C'est profond et je suis au fond jusqu'à la garde, je la pilonne jusqu'à ce que je jouisse. Nous nous écroulons tous les deux sur le canapé.

- As-tu pris du viagra ?

- Chérie, c'est une question à ne plus poser à un noble Bulu comme moi.

- Bulu ?

- Une tribu du Sud-Cameroun.

- Humm, je vois. Un peu comme le français et le chauvinisme.

- Tu as tout compris.

Je la prends dans mes bras, pour des papouilles. Nous sommes bien dans notre cocon jusqu'à ce que mon portable se mette à vibrer. Je la prends et regarde discrètement, c'est Louhann. Je décide de ne pas répondre et quelques minutes plus tard, c'est au tour du téléphone fixe. Je suis obligé de me lever et décrocher, devant le regard insistant de Jen.

- Oui, fais-je avec humeur.

- Où es-tu ?

- Pourquoi ?

- Pourquoi, comment ? Pourquoi, a te bo'o ya ( a fait quoi) ?

- Que veux-tu ? Parle vite, dis donc.

- Je t'ai dit et rappelé depuis la semaine dernière que l'échographie était aujourd'hui, Elric.

- Et alors ?

- Et alors ? Et alors ? Elric, tu crois que c'est mon enfant à moi toute seule ?

- Tchiiip, je vais raccrocher si tu cries.

- Tu raccroches pourquoi ? Quand tu montais sur moi sans te protéger, tu ne savais pas que je pouvais concevoir ?

- ...

- Maintenant, tu fais comme-ci je t'ai piégé avec cette grossesse. Pourquoi fais-tu ça, Elric ? Te rends-tu compte que je doive déjà aller toute seule aux séances de préparation à l'accouchement ? Même aux échographies, tu ne veux pas venir ?

- ...

- Dans le dossier de préparation tu n'as pas voulu mettre ton nom. Elric, que t'ai-je fait ? Fait-elle en éclatant en sanglots.

- Je suis occupé, là.

- Elric, que t'ai-je fait ? Il s'agit de ton enfant. Nous étions pourtant bien et d'un coup, tu t'es mis à changer. Que t'ai-je fait ?

- Bonne journée.

Je raccroche et vais dans la salle de bain, ignorant le regard interrogateur de votre parente. Les femmes et les questions, elles sont inséparables. Je ne suis pas d'humeur à écouter les questions et surtout, y répondre. Je sais pertinemment que c'est mon enfant mais voyez-vous, je ne l'ai pas désiré. Je ne ressens aucunement le besoin de le sentir ou te toucher à travers le ventre de sa mère. Je ferai tout pour lui faciliter la tâche, faciliter la vie mais ne suis pas prêt à faire plus.

Jeneya me retrouve dans la salle de bain, se douche, ne pose aucune question et me regarde à peine Pourtant, j'ai l'impression que ses yeux sont braqués sur ma personne. Je sors rapidement de la salle de bain et vais arranger le séjour, elle m'y rejoint un quart d'heure plus tard.

- Non, ce n'était pas une femme, rassure-toi.

- Bah, je n'ai rien dit, moi.

- Et pourtant, ce n'est pas le message renvoyé par tes mirettes.

- Qu'est-ce qu'elles ont mes mirettes ?

- Tes mirettes disent que tu es amoureuse de moi ; je la tire à moi et la prends dans mes bras.

- Biyo'o,

- Oui, le vrai Bulu ; je réponds en souriant.

- Tu es très sauvage et narcissique.

- C'est justement là où tu meurs, Croft. Là où un Bulu passe, les autres vont juste trépasser s'il n'a pas pu fermer.

- Tchiiip ! Sauvage !

- Je t'aime.

- Je dois rentrer chez moi.

- Au fait, vous êtes colocataires, Odessa et toi ?

- Oui. Pourquoi ?

- Le contrat court jusqu'à quelle date ?

- Il est renouvelable chaque année. Pourquoi me poses-tu cette question ?

- Pour rien, pour rien, répondis-je sur un ton mystérieux.

- Humm.

- Qu'as-tu prévu faire ce week-end ?

- Pourquoi ?

- Parce...

Je suis interrompu par le téléphone qui vibre sur la table-basse, c'est un appel de maman. Je décroche rapidement et vais m'enfermer dans la chambre.

- Biyo'o Elric !

- Oui, Madame Biyo'o ; lorsqu'elle donne tout mon patronyme, cela n'augure rien de bon.

- Es-tu un enfant ?

- Non.

- N'est-ce pas toi qui nous as envoyé cette fille ?

- Si.

- N'est-ce pas toi qui nous l'as présentée ?

- Si.

- Te souviens-tu de ce que je t'avais dit ce soir-là ?

- Que c'est elle que tu connais et elle seule.

- Alors, comment se fait-il que tu engrosses la fille d'autrui et ne veuilles pas assumer la grossesse ?

- Mais maman...

- Tais-toi !

- Maman, je ne suis plus un enfant, tu sais.

- Mais tu te conduis comme tel ! Tu engrosses la fille d'autrui et tu n'assumes rien ?

- Maman, je vais assumer cette grosses. Je vais m'occuper de tout et de mon enfant. Ai-je refusé ?

- Pourquoi m'appelle-t-elle en pleurant et disant que tu ne veux plus entendre parler d'elle ?

- Maman, je suis occupé.

- Tu peux trouver du temps pour ton enfant, si tu le veux.

- Maman !

- Est-ce normal que ce soit elle qui m'apprenne que je vais être grand-mère ?

- J'allais vous le dire, maman.

- Que se passe-t-il avec elle ?

- Nous avons des problèmes ?

- Quels problèmes ?

- Maman, des problèmes de couple

- J'espère que ce n'est pas à cause d'une autre femme.

- Maman, cela ne regarde que nous, soupirai-je.

- Où vit-elle ?

- Chez elle.

- Où ?

- A la cité universitaire.

- Biyo'o, avec la bébé, elle ne pourra y rester longtemps.

- A-t-elle de la famille, là-bas ?

- Non.

- Tu vas donc chercher à louer un studio et vous allez y rester tous les deux Une femme enceinte, c'est fragile surtout si elle est seule. Il ne faut pas aller exposer l'enfant d'autrui au stress et que quelque chose lui arrive.

- Maman,

- Non, tu m'écoutes ! Ton père et moi, irons voir la famille pour reconnaitre l'enfant et nous excuser.

- ...

- Voilà, j'en ai terminé avec toi. Tu te lèves et vas la retrouver à l'hôpital. Tu vas tout faire pour lui faciliter la tâche et la vie, c'est désormais la mère de ton enfant. Tu devras faire tout pour combler ses désirs. C'est ainsi et pas autrement.

- Non cela ne peut se passer ainsi.

- Soit tu le fais, soit nous nous en lavons les mains.

CLIC...Elle a raccroché, je bouillonne de l'intérieure, m'assieds sur le lit et ferme les yeux pour me calmer. Qui a même donné le numéro de téléphone de ma mère à Louhann ? Elle fera maintenant tout pour me pourrir la vie. Je change de pantalon, prends les clés de ma voiture et vais retrouver Jen qui pianote sur la télécommande dans le séjour.

- C'était ma mère. J'ai besoin de conduire sans but précis pour me vider l'esprit.

- Des soucis ?

- Oui, des soucis de famille.

- Ok, courage.

Je porte son sac, nous sortons de l'appartement en silence et nous séparons dans le parking. Je me rends directement à l'hôpital Mère-Enfant, l'appelle à mon arrivée, elle me donne les indications et je vais la retrouver dans la salle d'attente.

- Elric, tu es enfin là ; elle affiche le sourire d'une psychopathe.

- Je suis venue pour que nous puissions discuter après.

- Excuse-moi pour ta mère, j'étais en colère.

- Et tu appelles mes parents ? Grondai-je, oubliant où nous étions.

- Du calme, nous somme quand même dans un hôpital. Excusez-nous, des problèmes de couple. 

- Nous ne sommes pas un couple, dis-je en desserrant à peine la mâchoire.

- C'est toi qui le dis, répond-elle sur le même ton ; nous nous mesurons du regard et détournons les yeux.

La porte du bureau du médecin s'ouvre, Louhann est appelé. Nous nous levons tous les deux et suivons le médecin.

- Bonjour Monsieur et Madame Biyo'o, dit-il en regardant le feuillet entre les mains.

- C'est juste..

- Bonjour Docteur, répond Louhann en me prenant de vitesse ; je me tourne vers elle, énervé, elle se contente de sourire.

- Pourrais-je avoir le dossier que l'on vous a remis à l'accueil ?

- Bien sûr, fait-elle en se tournant vers moi. Chéri, je crois l'avoir oublié dans la salle d'attente.

- Ok, je reviens.

Je me lève et me dirige vers la porte. Au moment où je veux l'ouvrir, elle est ouverte par...Amicie...Qui me tend juste le dossier, la figure attachée. Minceeeee ! J'avais oublié que c'est dans cet hôpital qu'elle travaillait comme sage-femme. Je suis fichu, elle ne me loupera pas.

- Merci.

Il y a encore une chance, elle a dit tout-à-l'heure que je n'ai pas voulu mettre mon nom dans le document de déclaration grossesse. C'est parfait, elle ne m'a donc pas mis dans le dossier.

- Tenez !

Je le pose sur la table, devant le médecin qui l'ouvre de suite, ajuste ses lunettes.

- Le père est donc, comme marqué, Monsieur Biyo'o Elric. Commence-t-il en se tournant vers nous.

- ...

PENDANT CE TEMPS...

[ JENEYA ]

- Oui allo, fais-je en décrochant.

- C'est Allan. Je tenais à m'assurer que tu es bien arrivée.

- Bien, merci, c'est gentil. Comment as-tu fait pour avoir ce numéro ?

- Je l'ai demandé à ton oncle. Je dois t'envoyer des documents.

- Tu pouvais le faire par mail, tu sais.

- Oui mais comme je dois faire un saut en France et précisément à Brive-La Gaillarde, à quatre heures de Limoges, je me suis dit pourquoi pas.

- Ok, je vois.

- Au lieu de t'envoyer des documents qui vont t'esquinter les yeux par mail, je viendrais te les remettre en mains propres.

- Ok, merci pour cette attention.

- Je ne vais pas te déranger plus longtemps. Bonne soirée.

- Bonne soirée, Allan.


Jeneya CROFT, l'Impé...