Partie 15 : Je t’aime

Ecrit par Mayei

...Laurence Elloh...

Depuis des jours je ne fais que me tourner les pouces dans cette maison et penser. À peine je touche à la nourriture et mon sommeil se fait de plus en plus rare.

Paul : et si tu me disais ce qui te tracassait ?

Je pensais pouvoir maîtriser la situation mais j’ai bien peur que non. Je ne sais plus où donner de la tête. Et Cyrah qui ne voulait rien entendre !

Paul : Laurence c’est à toi que je parle !

Moi : je ne sais pas comment cela s’est fait mais Cyrah entretient une relation avec un Fanti. 

Paul : ... ... 

Moi : il y’a de quoi en perdre son latin. Voilà pourquoi je suis en train de perdre la boule depuis un moment. 

Paul : on savait que ça finirait par arriver. C’est son destin. 

Moi : ce même destin qui peut lui faire courir un grand danger. Tu sais que certaines personnes ne voudraient pas la voir en vie. Je ne peux la laisser courir ce risque Paul. Je ne peux pas. Je sais que les Fanti la protégeront mais mieux vaut prévenir que guérir. 

Paul : il faut qu’on lui parle

Moi (me levant) : il n’en est pas question ! 

Paul : Laurence...

Moi : il n’en est pas question Paul tu m’entends ? Il n’en est pas question. J’étais sensée m’assurer qu’elle n’aurait aucun contact avec Assiè. J’ai signé au risque de ma vie, de toute ma vie Paul. Depuis quand d’ailleurs ils restent aussi loin de leurs terres surtout des Fanti ? 

Paul : tu es têtue Laurence. 

Moi : je ne suis pas têtue je veux juste ce qu’il y’a de mieux...

Paul : pour elle ou pour toi ? 

Moi : ... ...

Paul : plus tôt on lui parlera, le mieux ce sera. 

Mon cœur bat tellement fort dans ma poitrine. Si seulement tout était si simple ! Cyrah n’est pas aussi simple. Ce sera tellement une grande chose que si elle épouse le fils Fanti que certaines personnes ne la voudront pas en vie. Les instructions étaient pourtant simples, je devais faire tout mon possible pour la maintenir loin de cette contrée. 

J’ai tourné le dos à tout le monde, ma famille, toute ma vie passée et voilà que je suis à deux doigts de tout gâcher. Je pense de plus en plus à ce que nous changeons de ville, je ne sais pas ! Il me faut trouver une solution pour l’éloigner du fils Fanti. Je suis consciente qu’ils sont faits l’un pour l’autre mais des destins peuvent être brisés. Oui ils sont destinés à un grand bonheur ensemble mais le risque lié à ceci est trop grand, bien trop grand. Ce bonheur qui les lie en valait-il la peine de prendre tous ces risques ?

...Jasmine... 

Je ne savais pas qu’avoir un enfant pouvait être aussi fatiguant. C’est à peine si la petite dort pendant la nuit. Elle pleure toute la nuit et ne s’endort qu’aux environs de cinq heure du matin. Je donnerais tout pour retrouver ma vie passée. C’est vrai je suis contente, fier d’être la mère d’une petite fille aussi magnifique mais j’ai juste hâte qu’elle passe le moment des pleurs. Si je pouvais dormir aujourd’hui et me lever demain alors qu’elle a quinze ans, je serai sur un petit nuage.

Ethan sortait de la douche et commençait à s’habiller alors que je donnais le sein à Lisette.

Moi : s’il te plaît dis-moi que tu ne comptes pas aller au boulot. 

Ethan : je nourris la petite comment si je n’y vais pas ?

Moi : tu n’es pas un simple employé merde ! Tu es le patron Ethan...le patron. Ça sert à quoi si tu ne peux pas te permettre de prendre des jours comme bon te semble ?

Ethan : si tous les patrons voulaient faire comme ça aucune société ne marcherait. Personne ne prendra aussi bien soin de ta société à part toi-même.

Moi : j’ai besoin d’aide avec la petite 

Ethan : ma mère n’a jamais eu besoin d’aide pour s’occuper de mes frères et moi donc tu devrais t’en sortir. 

Moi : nous l’avons faite à deux Ethan 

Ethan : passe une belle journée sinon à continuer cette discussion je serai en retard. 

Je l’ai regardé avec les yeux remplis de colère. Je comptais sur la mère de Ethan pour rester à mes côtés et s’occuper un peu de la petite mais non, elle m’a juste fait l’eau sur une semaine et ensuite elle est rentrée au village. J’ai essayé de faire venir ma mère mais cette dernière dit ne pas vouloir laisser son va-nu-pieds de mari. Quelqu’un qui a déjà plusieurs autres femmes, si tu restes avec moi qu’est-ce que ça changera ? Je manque terriblement de sommeil et Ethan n’aide pas. La petite pourra se réveiller quatre fois dans la nuit qu’il tirera le drap sur sa tête pour ne rien entendre. Du coup je suis la seule à la changer, la faire dormir sans compter que je dois aussi lui donner le sein et tout ce qui va avec. Certains jours j’ai de la chance comparé à ces jours où Ethan rentre super fatigué, ce qui est d’ailleurs de plus en plus fréquent ces temps-ci. 

N’ayant pas d’autres choix j’ai demandé à Leila de venir m’aider. Elle ne se fit pas prier car elle adorait passer du temps avec Lisette. Pendant qu’elle s’occupait de la petite j’en ai profité pour faire une petite sieste même si ce n’était pas l’heure de la sieste. Cela m’a fait un grand bien. 

Leila : bienvenue parmi les vivants 

Moi : il me fallait ce sommeil. Ta fille me dérange trop 

Leila : krkrkkr laisse ma fille en dehors de tes problèmes comment un petit ange comme elle peut te fatiguer ?

Moi : c’est parce que tu ne passes pas la nuit avec nous que tu l’appelles ange.  

Leila : mais pourquoi tu te négliges de plus en plus comme ça ? Ce n’est pas la Jasmine toujours pimpante que j’ai connue 

Moi : est-ce que j’ai encore le temps ? Je vais laisser la petite où pour aller me faire les gommages et tout ? 

Leila : mais avec son Ethan non ? Au pire des cas tu la déposes chez moi et tu prends tout ton temps. Ethan pourra passer la prendre après. 

Moi : tu n’as pas tort 

Leila : bien sûr que je n’ai pas tort. Ce n’est pas parce que tu as accouché que tu dois te délaisser. Il ne faut pas qu’une autre le récupère hein 

Plus j’y pensais plus elle avait raison. Mes cheveux sont mal peignés, je mets de plus en plus de gros t-shirt qui sentent le plus souvent le vomi de bébé. Présentement je ne me sens pas du tout attrayante et Ethan doit penser pareil. Je ne peux pas me permettre de le perdre maintenant que ses affaires sont en train de marcher et qu’il a une situation stable pour s’occuper de notre fille et moi. Il faut que j’y remédie le plus vite possible.

...Rimê Fanti...

Comme les jours passe à une vitesse vertigineuse ! J’ai l’impression que c’était juste hier que je posais mes sacs chez mes fils et voilà qu’aujourd’hui au réveil, je les boucle à nouveau pour rejoindre le royaume. Ils vont drôlement me manquer surtout celui qui a la tête carrée et l’autre à la longue bouche. Je ne sais pas pourquoi retourner de temps à autre au royaume est si difficile pour eux. Pour des Fanti c’est inexplicable, ils représentent la terre donc doivent y être attachés surtout la leur mais non, c’est d’autre horizons qui les attirent. Surement qu’ils ont plus pris de mon côté, l’air. Hakeen par contre y venais, ce qui me réconforte. 

Khamissi : tu es prête maman ?

Moi : Khamissi qu’est-ce que tu me caches ?

Khamissi : moi ? Rien du tout...(m’enlaçant) tu vas me manquer tu sais. 

Moi (Le regardant de haut) : c’est ça prend moi pour ta grand-mère 

Issan (sortant de nulle part) : c’est un compliment ! nana est encore plus belle que toi. 

Moi : oh Issan ! J’attendais cette trahison de tout le monde sauf toi. J’aurais dû avoir uniquement que des filles. 

Hakeen (apparaissant) : tu allais sérieusement t’ennuyer. Avoue que tu es trop amoureuse de nous Dame Fanti. 

Voilà la vie qu’on a quand nous ne faisons que des garçons. Ils me prennent pour leur grand-mère qui leur cède tout ou une amie avec laquelle ils croient avoir le même âge. Ils aiment bien me malmener à leur guise mais je les aime tellement. 

Et comme toute mère je serai prête à tout pour eux. En épousant Okou Fanti c’était la pression pour lui donner un héritier premier né afin qu’il puisse participer à l’étape royale et c’est avec soulagement que Hakeen a vu le jour même s’il m’a donné du fils à retordre. Très tôt il montrait un caractère propre à lui-même et n’acceptait pas qu’on lui dicte quoi que ce soit. Je crois qu’aujourd’hui c’est sa plus grande force. 

Moi : descendez mes valises 

Le garde : d’accord ma reine ! 

Mes enfants m’ont raccompagnée jusqu’à la voiture et pendant que les valises passaient dans le coffre, une autre voiture stationna près de la nôtre. En voyant Cyrah descendre, un large sourire vint illuminer mon visage. Elle était un pur délice pour les yeux. Très belle à voir. Et il n’y a pas que physiquement qu’elle est belle. Cette beauté est aussi intérieure. 

Khamissi : la belle en personne ! Le cœur de Hakeen !

Hakeen (lui tapant la tête) : tais-toi ! 

Issan se déplaça jusque derrière moi. Il fait souvent ça lorsqu’il a en tête de faire une bêtise. 

Cyrah : Hakeen ! 

Hakeen : Cyrah !

Issan : oh c’est comme ça que vous vous saluez d’habitude ? Où sont passé les bisous et les câlins ? c’est maman qui vous gêne ?

Hakeen (menaçant) : tu veux une claque déjà ?

Issan : n’oublies pas que ta mère est devant moi, tu risques de lui faire mal en me tapant 

Cyrah : bonjour maman ! 

Moi (lui ouvrant les bras) : viens là Cyrah ! 

Je la serai longtemps contre moi 

Cyrah : je pensais te manquer ! Je t’ai fait un gâteau au chocolat pour la route et j’y ai aussi mis la recette. 

Je pris le sachet qu’elle me tendait en la remerciant.

Issan : ce n’est pas juste. 

Moi : ton frère t’a demandé de te taire Issan ! 

Issan : c’était à Khamissi

Moi : peu importe. C’est du pareil au même. Merci ma fille. Oh que c’est bon. Je n’aurai pas à partager avec ces trois-là. 

Alors qu’ils se chamaillaient et reprochaient à Cyrah de les négliger, j’observais Hakeen silencieusement. Il avait les mains dans sa poche et regardait Cyrah avec les yeux qui brillaient. Combien de fois j’ai essayé de lui trouver une fiancée venant des royaumes voisins ? Il n’a jamais regardé une avec ces ceux-là. Et Elle en vaut la peine. 

Moi : Hakeen ?

Hakeen : oui maman !

Moi : je vous attends dans deux semaines Cyrah et toi au royaume !

Hakeen : tu ne peux pas me prendre au dépourvus comme ça maman !

Moi : Cyrah ma chérie, cela te gêne ?

Cyrah : euh (regardant Hakeen) non, non !

Moi : tu vois ! on se dit à dans deux semaines alors. Je te l’ordonne Hakeen. 

Hakeen : tu abuses maman !

J’ai finalement dit au revoir à tout le monde et ai pris place dans la voiture. 

Moi (baissant la vitre) : au fait Khamissi ?

Khamissi : oui madame 

Moi : tu peux dire à la fille qui se cachait dans ta chambre le premier jour de ma venue qu’elle peut maintenant repasser et j’ai laissé son soutien sur le lit.

Issan : outch…

Khamissi : euh...

Moi (au chauffeur) : on peut démarrer maintenant. 

J’avais le cœur en lambeaux en disant au revoir une dernière fois. Le trajet durait environ cinq heures de la ville au royaume et c’est avec joie que j’ai retrouvé mon mari devant la porte m’attendant. 

Okou (ouvrant les bras) : reine Fanti.

Je lui souris et me baissai légèrement avant de tomber dans ses bras chaleureux. Comme ça faisait du bien de le revoir. 

Okou : rentrons...comment a été le séjour ? 

Moi : très enrichissant...Hakeen va sûrement se marier très bientôt 

Okou : Hakeen ? Quel Hakeen ?

Moi : mais ton fils dit donc ! Viens, allons dans tes appartements loin de certaines oreilles indiscrètes. 

Nous nous sommes alors enfermés et j’ai pu lui dire tout ce que j’avais sur le cœur. J’ai partagé avec lui mes impressions et mes hypothèses. Bien que tout ne soit pas ficelé, une grande image se présentait et ça allait sûrement être une bombe. Ça risquerait de mettre certaines personnes ou nous tous en conflit.

Moi : donc voilà tu sais tout ! 

Okou : si tu dis vrai, ceci risque d’être compliqué. 

Moi : c’est ce que je pense aussi. De toutes les façons ils viendront ensemble dans deux semaines. Tu pourras la voir de tes propres yeux et tu verras que je n’ai en rien exagéré. J’espère que sa venue déclenchera quelque chose. 

Okou : hum ! 

Je suis restée à échanger avec mon mari puis me suis dirigée vers mes quartiers et m’occuper des affaires de la maison. C’est mon rôle après tout. J’ai hâte de passer le relais. 

...Hakeen Fanti...

Moi : passe devant 

Cyrah : bien monsieur 

Alors qu’elle prenait les marches je marquais un stop. Elle tourna la tête et croisa mon regard. 

Cyrah : pourquoi tu ne bouges pas 

Moi : j’admire cette superbe vue d’ici 

Cyrah : hakeeeeen ! 

Moi : continue de monter s’il te plaît

J’ai attendu qu’elle finisse les marches avant de les prendre à mon tour. C’est un délice de suivre les mouvements de son postérieur à chaque fois que son pied se levait et retombait sur l’autre marche. Nous nous sommes retrouvés dans la maison. 

Kham : je vais chez Arielle 

Moi : n’oublie pas de lui passer le bonjour de maman !

Kham : tu es con 

Issan : le loup est de retour ! J’aurais dû être un Dankwa tu sais. La chasse je m’y connais même si ce n’est pas du gibier 

Moi : si madame Fanti vous entendait ! (à Cyrah) ne fais pas attention. 

Ils sortirent et je viens me poser près d’elle. C’est drôle comme on sentait le fait que je l’intimidais. Elle regardait partout sauf dans mes yeux. Cela me faisait rigoler. 

Cyrah : pourquoi ris-tu ? 

Moi : parce que tu me fais rire tout simplement. As-tu peur de moi ? 

Cyrah : mais non...je me sens bien avec toi ! 

Moi : pareil de mon côté ! 

Elle s’est étendue dans le sofa en mettant sa tête sur mes cuisses. Nous nous regardions franchement dans les yeux. Elle riait d’un sourire radieux. Elle était tout simplement magnifique. 

Mon regard glissa sur la naissance de sa poitrine et des idées pas très catholiques me traversaient l’esprit. « Attention à ne pas te brûler ». Je repris aussitôt mes esprits. Voilà que maman avait réussi à me mettre toutes ses idées dans la tête. 

Cyrah : Fanti ? 

Moi : oui ? 

Cyrah : puis-je te poser une question ? 

Moi : je t’écoute ! 

Cyrah : pourquoi tu n’as plus essayé de m’embrasser depuis ce jour là ?

Sur le coup je ne savais quoi lui répondre. Devrais-je lui parler de cette chaleur que j’avais ressentie au risque de l’embrouiller ? Je ne voulais pas qu’elle pense que je ne la désire pas non plus ! 

Moi : la dernière fois tu me l’avais demandé et j’attends toujours sur tu me le demandes...

Cyrah : embrasse-moi Hakeen. 

Elle se releva et approcha son visage du mien. Sans le cacher, j’avais quand même peur. Je n’allais non plus la repousser. Je m’approchai encore plus et me mis à l’embrasser. Très vite cette sensation de chaleur envahit mon corps encore une fois. J’essayais quand même de forcer mais fini par lâcher. 

Moi : tu as senti ça Cyrah ? 

Cyrah (amusée) : quoi ? Le fait que tu embrasses bien ?

Moi : j’en suis ravi mais je parlais plutôt de cette chaleur quand je ressens. C’était pareil la dernière fois. 

Cyrah : euh...non je ne ressens pas de chaleur mais plutôt des picotements dans le bas du ventre. 

Encore une fois je restais perplexe face à cette situation. Maman avait-elle raison ? Je passais ma main autour d’elle et elle posa sa tête sur mon torse. Je lui caressais le cou et Le Bras alors que nous regardons un programme à la télé. Elle me rend fou, il va falloir que je vois ses parents et arrange les choses pour limiter cette sensation. Mais était-elle prête à passer ce cap ? N’allais-je pas trop vite en besogne ? 

Moi : Cyrah de quel village viennent tes parents ?

Cyrah : mon père est du littoral 

Moi : oh pas loin de Assiè

Cyrah : et ma mère, je ne sais pas !

Moi : comment ?

Cyrah : elle n’en parle jamais…

...Cyrah Elloh ...

Je n’arrive pas à croire que je vais au le royaume d’Assiè dans deux jours. Combien de fois j’en avais entendu parlé à la télévision. Les personnes qui y allaient en touristes ne franchissaient pas les grandes barrières des trois maisons. Et voilà sur moi j’allais séjourner dans la concession des Fanti. Je me suis gardée de le dire à ma mère. Depuis la scène qu’elle avait faite devant Hakeen, je ne lui en parlais plus. Je lui avais bien dit que je ne mettrai pas fin à cette relation alors je la continue tranquillement.

Tara : des dossiers pour toi ! 

Moi (revenant à moi-même) : oh ! Merci tara. 

J’ouvris et réalisai que les documents venaient de chez Louis. Je poussai un soupir et me dirigeais vers son bureau. 

Moi : je peux ?

Louis (Levant la tête) : que puis-je faire pour vous mademoiselle Elloh ?

Moi : C’est à base de mademoiselle Elloh maintenant ? Louis tu es sérieux que tu passes maintenant par quelqu’un d’autre pour m’envoyer des dossiers ?

Louis : je n’avais pas le temps de me déplacer alors j’ai juste demandé cette faveur c’est tout. 

Moi : je crois qu’on n’aurait jamais dû avoir ce rendez-vous si j’avais su que cela apportait un froid entre nous

Louis : il y a bien longtemps que j’ai depassé ça 

Moi (me levant) : ce n’est pas l’impression que tu me donnes. 

Depuis cette soirée louis a complètement changé son comportement vis à vis de moi. J’ai essayé plusieurs fois d’arranger la situation mais rien n’y fait. Je suis fatiguée d’essayer donc j’abandonne. J’ai mis mes sentiments sur le côté et me concentrais sur mon travail. Très vite l’heure de la descente arriva. Je me tenais debout devant le portail de la société pour attendre que Hakeen vienne me chercher. Il a insisté donc ma voiture est restée garée devant chez moi. Je l’attendais patiemment lorsque louis me toucha l’épaule. 

Moi : oui ? 

Louis : écoute Cyrah...je tiens à m’excuser pour mon comportement 

Moi : je te comprends tu ne veux pas à voir à faire à une personne qui joue sur deux tableaux.

Louis : ce n’est pas ce que je voulais dire Cyrah...

Moi : mais tu l’as dit, tu n’as même pas pris le temps de m’écouter ou ne serait-ce entendre ce que j’avais à dire avant de tirer des conclusions et nous en sommes là aujourd’hui.

Louis : je suis vraiment désolé 

« Cyrah ! » 

Ma tension monta tout à coup, Hakeen n’avait pas crié mais la fermeté dans sa voix me fit stresser énormément. 

Moi : tu...tu es déjà là ?

Hakeen (m’ignorant) : bonsoir monsieur ! 

Louis (lui prenant la main) : bonsoir 

Hakeen : merci de lui avoir tenu compagnie mais comme vous pouvez le voir je suis là maintenant. 

Louis : on se dit à demain Cyrah 

Moi : oui !

Hakeen : merci encore ! (À moi) on y va 

Hakeen n’a pas quitté une seule fois la route des yeux. Je me demande même s’il avait cligné des yeux. Il maintenait le volant très fort et bougeait la bouche sur le côté. J’étais sûre à 100% qu’il était contrarié. Je n’ai pas voulu dire quoi que ce soit, nous sommes en voiture il faut éviter les sensations fortes. Nous sommes rentrés tous les deux chez moi il s’est assis lourdement dans les fauteuils. 

Moi (tout doucement) : je te serre de l’eau à boire mon prince ? 

Je ne sais pas pourquoi mais je ressentais le besoin de lui parler ainsi. 

Hakeen (se raclant la gorge) : non ça ira !

Je ne fis cas de sa réponse et lui fixais un plateau avec de l’eau fraîche, que je déposais devant lui. Pour quelqu’un qui avait refusé le verre d’eau, il le termina précipitamment. 

Hakeen : c’était qui ? 

Moi : laisse-moi aller aux toilettes et je reviens s’il te plaît 

Hakeen : je t’attends 

Je filais dans ma chambre, j’urinais et troquais mon habit contre un de ses pagnes et un haut de la même couleur. Je relevais mes cheveux en un chignon et descendis le retrouver. Je me dirigeais vers le fauteuil en face de lui, ce qui impliquait que je passerais devant lui en étant de dos. Je limite juste les dégâts lol. Je sais il me fait faire des choses que je n’aurais jamais imaginé faire. 

Je m’assis et le regardais. 

Moi : je t’écoute mon prince

Il se servi un autre verre d’eau et le fini aussi rapidement que le premier. 

Hakeen : c’était qui tout à l’heure ? 

Moi : un collègue ! 

Hakeen : celui avec qui tu as été au restaurant ?

Moi : oui ! 

Hakeen : et qu’est-ce que vous vous disiez ? 

Moi : il me présentait ses excuses pour s’être conduit désagréablement. À notre dîner nous avons rencontré Kham et celui-ci lui a bien fait comprendre que j’étais avec son frère c’est à dire toi. Il s’est énervé et s’en est allé. Il s’excusait pour ça. 

Il quitta sa place et vint près de moi, caressa mes lèvres avec son pouce puis le fit glisser jusqu’à la naissance de ma poitrine. Le rythme de ma respiration changea tout à coup. J’avais l’impression de manquer d’air. Il me caressa le creux de la poitrine puis remonta jusqu’à mon cou et y posa un baiser. 

Hakeen : je sais être patient Cyrah...très patient mais partager ce n’est pas mon fort. 

Moi : et tu ne me partageras pas. 

Hakeen : pourquoi tu as noué ce pagne ?

Moi (d’une petite voix) : parce que tu aimes me voir en pagne 

Hakeen : tu voulais plutôt m’embrouiller, me distraire.

Moi : loin de moi ! une idée pareille n’oserait me traverser l’esprit mon prince

Nos lèvres se rapprochèrent et se cherchèrent. J’aimais particulièrement ça. Nous étions sur le point de nous embrasser. Je fermais les yeux pour savourer de baiser quand soudain il me prit la main et la baisa. 

Hakeen : je vais rentrer princesse. On se dis à demain.

Moi : ... ... 

Hakeen : je t’aime

C’était la première fois qu’il me le disait. Oui ses gestes le montraient mais c’était la première fois que ces mots franchissaient ses lèvres. Je n’ai pu donner une réponse.

Mal Dans Sa Peau