Partie 19 : Parlons !

Ecrit par Mayei

...Rime fanti...

(Il y’a deux jours)

Depuis que Cyrah m’avait dit le nom de sa mère j’étais troublée. Je connaissais très bien Laurence mais du jour au lendemain elle avait disparu. Ce n’est pas faute de l’avoir cherchée. Elle s’était tout simplement évanouie dans la nature. Même ses parents ne savaient où la trouver. Nous étions si proches elle et moi. Son mari et elle avaient tout simplement disparu. 

Okou : je n’aime pas voir ma femme avec un visage aussi grave. 

Moi : oh mon mari ! ça tombe bien que tu arrives à ce moment précis. J’avais quelque chose à te demander.

Okou : je t’écoute ma chère femme. 

Moi : Puis-je aller en ville juste pour un jour ?

Okou : mais tes enfants viennent tout juste de rentrer. 

Moi : je sais ! ce n’est pas eux que je vais voir. D’ailleurs il ne faudrait pas qu’il le sache.

Okou : dans ce cas qu’est-ce que tu pars faire ?

Je me tournais pour lui faire face et lui baiser la main. 

Moi : je m’excuse de ne pouvoir te donner la raison de mon voyage mais fais-moi confiance. T’ai-je déjà déçue ?

Okou : bien sûr que non. Je te donne la permission. Lorsque tu voudras en parler tu parleras

Moi : merci mon mari 

Le lendemain je prenais la route sous les regards inquisiteurs de nana, ma sœur et ma belle-sœur. Comme convenu, je ne descendis pas chez mes enfants mais dans l’un des hôtels de mon mari. Je suis arrivée ni vu ni connu et me suis débarrassée de tout ce que j’avais sur le dos. Je me vêtis d’une façon qui n’attirait pas l’attention.

Je demandais aux gardes de me laisser me débrouiller. Malgré leurs résistances ils finirent par abdiquer. Alors c’est en taxi que je me dirigée jusqu’à chez elle. J’ai pris une grande inspiration avant d’avancer le doigt vers la sonnerie.

La porte s’ouvrit sur Laurence. Pendant un instant je la regardais, je n’arrivais pas à en croire mes yeux. C’était vraiment elle, bien que les années aient laissé des traces, c’était toujours elle. Toujours aussi belle, toujours ce beau teint clair éclatant. J’avais du mal à y croire encore une fois. Depuis tout ce temps que je l’avais cherchée. 

Laurence : ri...Rimê

Moi : tu me laisseras devant la porte ? Ne m’invites-tu pas à l’intérieur ?

Laurence (reprenant ses esprit) : mais si...rentre, rentre ! 

Elle m’invita à rentrer et dès que je foulais sa maison du pied, je reconnu cette touche dans la décoration qu’il y avait chez Cyrah. Je vois qu’elle avait donné certaines caractéristiques à sa fille. Sa maison était vraiment propre, elle l’a toujours été d’ailleurs. Je me rappelle de combien de fois elle insistait sur cette affaire de propreté surtout avec Riah. Il y avait des photos de Cyrah, de son mari et un autre garçon que je devine être son fils. 

Laurence : assieds-toi Rimê...même si mes fauteuils ne sont pas dignes d’une aussi grande dame que toi. 

Moi : Laurence pas toi ! Tu sais qu’il n’y a pas de ça entre nous. Laurence, c’est toi qui m’a fait accoucher de mes deux premiers enfants. Tu te rappelles de comment j’ai refusé que ce soit ta mère qui me fasse accoucher. Tu les avais en main avant moi. 

Laurence : ... ...

Moi : pourquoi tu as disparu sans laisser de traces ? Pourquoi m’as-tu privée d’une aussi grande amie ? Vingt-quatre ans ! Tu t’en rends compte ?

Laurence : Rimê tu veux que je te serve quelque chose à boire ? 

Moi : n’essaie pas de t’échapper ! Assieds-toi nous avons beaucoup de choses à se dire. 

Avec tout le mal du monde elle s’assit dans le fauteuil face à moi. A la regarder de plus près, elle portait tout le poids du monde sur ses épaules comme notre cher atlas chez les grecques qui lui porte sa sphère. 

Laurence : comment as-tu trouvé ma maison ?

Moi : Cyrah, ta fille, me l’a indiquée après son séjour ce week-end à Assiè. 

Je vis son visage se déformer par la colère. Elle faisait un effort pour ne pas élever la voix.

Laurence : Qu’est-ce qu’elle est allée faire là-bas ? D’où elle connaît cette contrée ? 

Moi : c’est moi qui l’ai invitée !

Laurence : qu’est-ce que vous voulez à ma fille ? Je ne veux aucunement qu’elle soit mêlée à vous, ni de près ni de loin. Je l’ai bien mentionné à ton fils mais vous vous croyez tout permis. 

Moi : Laurence tu connais ma famille ! Hakeen est aussi ton enfant. C’est toi qui m’a soufflé ce prénom afin que je le propose à mon mari. Tu penses qu’on peut faire du mal à ta fille ? Elle est si belle, si douce et mon fils l’aime vraiment. Tout le monde l’a adoptée à la maison. 

Laurence : tout le monde n’est pas comme votre famille ! 

Moi : qu’est-ce que tu caches Laurence ?

Laurence : je ne cache rien. Je veux juste que vous laissiez ma fille tranquille. Elle n’a pas besoin de cette vie et ton fils peut trouver une autre fille à épouser. Ce ne sera pas ma fille en tout cas. 

Moi : Laurence ils s’aiment ! Tu ne les vois pas quand ils se regardent. La façon dont leurs yeux brilles. Mon fils a longtemps refusé de se poser, mais avec Cyrah, je ne sais pas comment te l’expliquer. C’est magique. Je sais déjà que tu n’es pas sa vraie mère...

Laurence : ÇA SUFFIT ! 

Moi (calmement) : je vais ignorer ce travers de ta part. Ne m’oblige pas à t’ordonner de parler. Ou tu veux peut-être que mon mari se déplace jusqu’ici ? 

Laurence : ... ...

Moi : Ta fille fait des rêves tous les jours dans lesquels elle vit une scène où l’on la pousse sur un cours d’eau. Ce même cours d’eau qui se trouve à Assiè. Elle n’a pas encore pris conscience que c’est elle cet enfant. Elle a vu bonnie dans son rêve tu t’en rends compte Laurence ? Alors tu ferais mieux de parler immédiatement. 

...Laurence Elloh...

Cyrah était passée derrière moi pour se rendre à Assiè. Ce que je ne voulais jamais voir s’était produit. Ce secret ne protège pas que Cyrah mais aussi tout Assiè. Si la vérité se sait plusieurs personnes ne vont pas accepter ce fait. Mais Rimê me pressait. Bien que je sois de deux années sont aînée, rime et moi étions de très bonnes amies. J’étais sa confidente lorsqu’elle quitta sa contrée pour rejoindre Assiè et moi la sienne. 

Rimê : Laurence je t’écoute 

Je la regardais silencieusement avant de plonger dans mon passé, plus précisément vingt-quatre ans plutôt. 

Ce n’était pas étranger de voir des mariages se faire très tôt. C’est comme ça que j’étais mariée à Paul Bertin. Il ne venait pas de Assiè mais d’un village voisin, celui du littoral. Pendant huit ans nous avons essayé par tous les moyens mon mari et moi d’avoir un enfant mais rien n’y fit. J’avais essayé tous les remèdes et mon amie Rimê, qui venait d’une famille princière, m’avait même donné des perles qui étaient reversées aux femmes de leur rang. Je n’avais toujours pas d’enfant. 

Ce matin encore ma belle-mère était passée avec une énième femme pour mon mari. Et les paroles n’ont pas été tendres. Elle est allée jusqu’à me traiter de sorcière. Apparemment j’étais à la base de ma situation. Comme quoi je mangeais mes enfants en sorcellerie ou encore que ma famille avait signé un pacte avec le diable en sacrifiant mon ventre. C’était trop pour moi alors je décidais avec la permission de mon mari de passer quelques jours auprès de ma famille histoire de me changer les idées. Il avait voulu que j’attende le lendemain mais je ne voulais pas. Au bord de la route j’empruntais l’un des véhicules qui faisaient la navette entre le Littoral et Assiè.

Je regagnais mon village un peu tard et trouvais ma petite sœur Orie. Elle était folle de joie en me voyant. 

Moi : et maman ?

Orie : il y’a une naissance au royaume 

Moi : oh comme ça me manque de l’assister. 

Ma mère était celle qui faisait accoucher les femmes du royaume et je l’assistais souvent. Quel paradoxe, j’ai vu les enfants naître, je les ai portés dans mes bras mais à mon je suis en manque d’enfants. En attendant qu’elle rentre j’allais voir ma grande mère qui était à quelque mètre de notre concession. 

Moi : mémé ?

Mémé : Laurence ? 

Moi : on ne dirait pas que tu es aveugle. Tu ne te trompes jamais. Tu ne nous confonds jamais Orie et moi.

Mémé : j’ai développé d’autres sens ! Ne me dis pas que ton mari t’a répudiée 

Moi : oh non, loin de là. J’avais envie de passer quelques temps avec vous. 

Mémé : les femmes font ça quand elles ont des problèmes dans leurs ménages.

Très vite je lui exposais mon problème. Elle était pleine de compassion. C’était aussi dur pour elle de voir sa petite fille ne pas être capable de procréer. 

Mémé : tu sais on n’en parle pas souvent mais il y’a une plante près du lac qui a des vertus qui permettent d’avoir un enfant. Les femmes l’utilisent quand elles n’ont plus aucun espoir de porter un enfant. La plante fonctionne selon elle-même. Ça ne fera de l’effet que si tu es vraiment désespérée et n’a plus aucun autre moyen. C’est naturel, rien de sorcier. Utilise-la et prie le Seigneur aussi. C’est lui qui a mis ce pouvoir dans cette plante. 

Moi : mais tu ne m’as pas dit son nom ni à quoi elle ressemble pour que je puisse la reconnaître. 

Mémé : tu la reconnaîtra de toi même. Quand tu la verras, tu sauras au plus profond de toi et cela voudra dit que tu es vraiment désespérée

Désespérée, je l’étais pour sûr. Quand je quittais ma grand-mère, la nuit était tombée sur le village. J’hésitais entre regagner la maison et attendre demain ou y aller le même soir. En même temps à cette heure-là au lac ça pouvait porter à confusion. Pourtant une voix au fond de moi me poussait à y aller. C’est cette voix que je suivis. 

Je marchais avec peur jusqu’à regagner le lac. Avec la lampe que j’avais prise chez ma grand-mère je regardais un peu partout pour essayer de trouver cette plante. J’étais confuse car ne sachant quoi chercher exactement. Quelle est cette plante dont on ne dit le nom ? Qu’on ne décrit pas ? je commençais à désespérer mais continuais ma recherche. Soudain je vis une personne approcher. Instinctivement je me cachais derrière un buisson pour ne pas qu’on me voit. Déjà qu’on me traitait de sorcière dans le village de mon mari, si on me voyait à cette heure ici, je ne sais pas ce que les gens allaient imaginer. La personne passa très près de moi mais ne me remarqua pas. Je retenais mon souffle avec la peur au ventre. 

Des couinements d’enfants se firent entendre dans ce lieu si calme. Mon cœur se mit à battre très fort. Je restais là jusqu’à ce que j’entende un bruit qui venait de l’eau et ensuite 

« Bonnie ! Bonnie, elle est à toi. C’est fait » 

La voix était mêlée à des larmes donc je ne la reconnu la.

La personne marcha d’un pas rapide et quittais les lieux. J’attendais un peu avant de sortir de ma cachette. Avec ma lampe je courrais vers le lac. Je fus surprise de voir un enfant couiner, couché dans un panier et enveloppé d’un pagne. L’enfant ne semblait pas avoir peur.

Je décidais de rentrer dans l’eau et récupérer l’enfant lorsqu’une voix m’en empêcha. Je reconnu la vieille bonnie. C’était une sorcière redoutable qu’on avait contraint à l’exile mais celle-ci n’a trouvé d’autre manière que d’installer sa case à quelques mètres de la sortie du village. Personne ne pouvait la chasser de là car cette terre n’appartenait à personne, ni à Assiè ni au village voisin.

Bonnie : cet enfant de doit pas vivre, c’est ce qui a été convenu avec sa mère 

Je rentrais dans l’eau malgré ce qu’elle disait et pris l’enfant avant de m’avancer vers elle. Son visage ne dégageait aucune expression. Elle était égale à elle-même.

Moi : bonnie je t’en prie ne tue pas cet enfant...elle mérite de vivre

Bonnie : le marché a déjà été conclu 

Moi : je t’en prie bonnie, ça fait près de huit ans que j’essaie d’avoir un enfant, de porter un enfant dans mon sein alors que d’autres viennent laisser les leurs sur ce lac. Dieu seul sait que c’est mon vœu le plus ardent. (Pleurant) je suis la risée du village du mon mari, on me traite de vendre vide. Je t’en prie bonnie, laisse-moi prendre cet enfant avec moi. 

Bonnie : donne-moi cet enfant ! 

Moi : je t’en prie bonnie, ai pitié.

Bonnie : JE T’AI DIT DE ME REMETTRE CET ENFANT 

Elle avait grondé et je tremblais de peur alors tranquillement, je lui donnai l’enfant. Elle prit l’enfant et sorti un petit couteau de sous son pagne. Je pleurais de plus bel, elle allait tuer l’enfant de sang froid. 

Moi : bonnie je t’en prie ne lui fais pas de mal. 

Elle me lança un regard qui me glaça sur le coup. Je la vis pousser l’oreille de l’enfant et se servir du couteau. J’avais peur qu’elle lui arrache l’oreille. L’enfant se mit à pleurer très fort. Bonnie fini par ranger le couteau. 

Bonnie : prends-la et ne revenez plus jamais à Assiè. Quitte le village cette nuit même et arrange-toi à ne plus y mettre les pieds. Donne-lui le nom de Cyrah 

Moi : d’accord je ferai comme tu dis.

Bonnie s’en alla me laissant avec le nourrisson qui pleurait toujours. C’était une file ! Elle était toute blanche et donnait l’impression d’être née il y a quelques instants. Je la calmais jusqu’à ce qu’elle s’en dorme. Je ne suis pas retournée en famille mais me suis mise à marcher directement vers la sortie du village. Je franchi la sortie de Assiè et quelques mètres plus loin j’attins la gare. Je m’assouplis en serrant très fort ce panier dans lequel était l’enfant. 

Lorsque le jour se leva, je pris la route en voiture jusqu’au village de mon mari. Je rentrais le retrouver avec l’enfant dans mes bras et lui expliquais la situation. C’est ce jour-là que je réalisais que mon mari était un cadeau de Dieu lui-même. Il n’a pas cherché à comprendre ce qui se passait exactement mais prit quelque unes de nos affaires et nous quittions le village sans que quelqu’un ne sache. C’est comme ça que nous nous sommes retrouvés en ville. Grâce à Dieu encore une fois, mon mari trouva un boulot acceptable mais surtout stable et nous n’avons jamais manqué de rien. 

Moi (revenant à moi-même) : voilà tu sais tout Rimê. Je n’ai pas porté Cyrah dans mon ventre. Mais elle a été mon soleil, elle m’a donné la force de persévérer. Elle est mon tout, et je l’aime comme si je lui avais donné la vie. Le seul enfant que j’ai porté est mon fils junior. 

Rimê : je suis vraiment désolée Laurence. Cette histoire me donne des frissons. Il y a vingt-quatre ans Amana et Mossane ont accouché le même jour et ont toute deux perdus leurs enfants. Tu connais la coutume, lorsque l’enfant est né mort la sage-femme s’en débarrasse immédiatement alors c’est complexe. Tu es sûre que tu n’as pas vu la personne qui a déposé l’enfant ? 

Moi : non, j’aurais aimé t’aider mais je n’ai rien vu. 

Rimê : merci Laurence ! Merci de t’être ouverte à moi. Tu te rappelles que nous disions que nos enfants se marieraient ?

Moi (nostalgique) : comme quoi la parole agit. Cyrah n’est peut-être pas ma fille biologique...

Rimê : quel que soit la façon dont elle est venue dans ta vie, c’est ta fille. Dieu répond comme il veut à nos différentes prières. 

Certaines questions me brulaient les lèvres alors je les lui posais.

Moi : Rimê, ma grand-mère ? 

Rimê (fuyant mon regard) : je suis désolée !

Je savais bien qu’elle ne serait pas en vie mais le savoir avec certitude faisait encore plus mal.

Moi : ok ! et ma mère ?

Rimê : encore au village, c’est elle qui a fait naitre mon tout dernier. Il s’appelle Issan, deux ans après Khamissi. 

Moi : je suis contente ! et ma sœur et mon père ?

Rimê : je suis désolée pour ton père, il nous a quitté il y a à peine une année mais Orie est en ville mais je ne sais 
où. 
Malgré tous ces décès que je venais d’apprendre, ce fut un plaisir pour moi d’échanger encore quelque temps avec elle jusqu’à ce qu’elle prenne congé. Je revins m’asseoir à ma place. Non ! Je n’avais pas été totalement sincère avec elle. Il y avait certains détails que je lui avais cachés. Je savais laquelle des deux femmes avait donné naissance à cet enfant. Rien qu’en voyant le pagne on le saurait. Je lui avais aussi caché ce que bonnie m’avait dit d’autre. 

Bonnie : si cet enfant revient par ici, Assiè risque de perdre la paix qui l’habite. Elle est destinée à épouser le prince héritier Fanti. Si cela se produit, tous les prochains rois qui règneront sur Assiè proviendront de la famille Fanti. Elle porte en elle l’esprit des Dankwa et celui des Kwam, en se mariant à un Fanti, elle réunira à elle seule des esprits et principes des trois familles. 
Ses enfants ainsi que les enfants de ses enfants auront en eux toutes les trois maisons. Ce sera la fin du pouvoir des deux autres familles qui ne seront que présentes de noms et rien de plus. L’épreuve du bâton n’existera plus. Ainé de la famille ou pas, de sexe masculin ou pas, cela n’aura plus d’importance. Certaines personnes ne resteront pas les bras croiser à regarder cela arriver. 

NB : lorsqu’une femme épouse un homme des trois familles elle devient à part entière membre de cette famille car les familles des deux parties fusionnent. Prenons le cas de Rimê ! elle vient d’une autre contrée mais en épousant Okou elle appartient maintenant aux Fanti et transmet ce sang à ses enfants. S’il arrivait quelle fasse un enfant ailleurs, elle leurs transmet cette partie des Fanti, ce pourquoi le mariage est très déconseillé. Néanmoins si un cas de divorce se présente, la femme divorcée n’a pas le droit de se remarier.


Mal Dans Sa Peau