Partie 2 : Ruth Thalmas
Ecrit par Mayei
...Ruth...
J’ai gardé mes yeux dans mon assiette alors qu’Olivier mangeait tranquillement comme si de rien n’était. Je ne le comprendrai jamais, je pensais bien faire pourtant avec cette surprise et voilà que le fait qu'on me dépose se transforme en soucis sur mes épaules. Un truc aussi insignifiant il soulève pour en faire une affaire d’état. D'où il tire ce caractère de cochon, je ne saurai dire. Depuis que je le connais il a toujours été aussi grincheux et grognon. Oui tout ça pour lui. On ne peut jamais échanger tranquillement sans que le ton ne hausse.
Olivier : merci pour la nourriture
Moi : hum
Olivier : vos interjections qui n'ont aucun sens, ce n'est pas dans ma maison Ruth
Moi : ... ... ...
Olivier : je vais me reposer, je suis en haut
Moi : bonne sieste
Olivier : merci
J’ai débarrassé malgré le fait que Nadine la gouvernante se soit opposée. J'apprécie qu'elle veuille aider mais il y a des choses auxquelles je suis habituée comme nettoyer après moi quand je fini de manger. J’ai pris les escaliers en me dirigeant dans ma chambre. Je saisi mon téléphone en composant le numéro de Erwan
Erwan : allo mon cœur
Moi : ne m'appelle pas comme ça ! Depuis que tu es rentré tu n'as pas jugé bon de me le dire
Erwan : je te croyais avec ton Frère je ne voulais pas déranger
Moi : le message aussi ça dérange ?
Erwan : tu as raison ne te fâche pas s'il te plaît
Moi : hum
Erwan : allez s'il te plaît
Moi : bon c'est bon
Erevan : on sort ce soir ?
Moi : pardon oublies. Déjà que mon Frère a commencé à crier ici parce que je lui ai dis que tu m'avais déposée, si je sors tout Abidjan va se fendre en deux
Erevan : il exagère tout de même. Il faudrait qu'il soit relax un peu
Moi : attends de le voir pour le lui dire
... ... ...
À cause de la fatigue accumulée je me suis couchée très tôt ce qui a permis que je sois debout à 6 heures déjà. J’ai fais ma prière matinale avant de dresser la table pour le petit déjeuner de Olivier. Je n'aime pas me tourner les pouces à ne rien faire dans une maison. Je posais le lait quand je l'ai aperçu, rentrant par le salon, dans sa tenue de sport. J'avais oublié qu'il faisait son jogging chaque matin
Olivier : déjà debout ?
Moi : oui. Assied toi et mange avant que ça ne refroidisse
Olivier : je pense de plus en plus à donner des vacances à Nadine vu que tu es la.
Moi : un simple merci m'aurait suffi
Il a pris des gaufres avec une tasse de lait qu'il a très vite englouties.
Moi : ça t'arrive de manger doucement et de prendre la peine vraiment mâcher les aliments ?
Olivier (se levant) : trop pressé...je dois me rendre chez Richard. Tu comptes sortir de la journée ?
Moi : oui j'ai des colis à rendre aux parents d'une amie
Olivier : tu auras besoin du chauffeur ?
Moi : non...
Olivier : je ne veux pas entendre que ton ami t’a encore déposée
Moi : mais non
Olivier : ok
J'ai poussé un ouf quand il a disparu. En fait Erwan doit passer me chercher pour que j'aille rendre visite à mon père. Ça fait tellement longtemps que je ne l'avais pas vu, nous nous contentions uniquement des appels.
Dès que j'ai entendu la voiture de Olivier loin, Je me suis lavée et apprêtée pour attendre Erwan qui n’a d'ailleurs pas tardé.
Erwan (m'embrassant) : tu es toute belle
Moi : vous êtes beau aussi monsieur Comoé
Il m’a ouvert la portière et je m'y suis installée confortablement. Je lui ai indiqué la route à prendre jusqu'à chez mon père
Moi : tu descends avec moi ou tu attends dans la voiture ?
Erwan : je t'accompagne, salue et reviens attendre
Erwan est issu d'un milieu bourgeois, mon ancien quartier représente l'opposé de là où il vit mais je ne me sens pas du tout gênée. C'est de la que je viens, c'est une partie de moi que je ne cacherai pas. Avant de trouver notre maison, j’ai salué les tantines que j’ai croisées sur mon chemin, celles là même qui m’ont vu grandir.
Moi (frappant dabs les main) : Toc toc il y a quelqu'un ?
Papa (toussant) : derrière
Le sourire aux lèvres, je suis allée vers lui
Papa (me reconnaissant) : Ruth ? Rutho c'est toi ?
Moi (émue) : c'est moi papa
Papa (éclatant en sanglots) : rutho c'est vraiment toi ? Tu es arrivée quand ?
Moi : papa ne pleure pas s'il te plaît. Tu vas me faire pleurer aussi
Papa : d'accord d'accord viens, allons s'asseoir
Moi : euh papa je te présente mon bon ami Erwan
Papa (tendant la main à Erwan) : ah mon fils comment tu vas ?
Erwan : je vais bien papa
Papa : d'accord c’est bien ! Tu ne veux pas que j’envoie quelqu’un te prendre la bière bien glacée ?
Erwan : non merci papa ça ira. Ne te déranges pas
Papa : ok
Erwan nous a laissés et j'ai pu échanger avec mon père. Il m'a tellement manqué. Depuis deux ans que j'étais à Johannesburg ça faisait du bien de Le revoir. Même s'il a quelques défauts il est toujours mon père.
Moi : et avec olivier ?
Papa : ah tu connais ton Frère, plus têtu que lui ça n'existe pas. Il est là-bas dans la grosse villa alors que je croupie ici. Il faut dire merci à la fille de la voisine...Mathilde tu te rappelles d'elle non ?
Moi : oui oui
Papa : il faut vraiment lui dire merci. C’est elle qui me fait à manger matin midi soir, elle fait même les courses pour moi. C'est une bonne femme DIEU la bénira
Moi : je sais que les choses s'arrangeront. Montres lui que tu as changé et tu verras.
Papa : d'accord
Moi (fouillant dans mon sac) : tiens, garde ça sur toi papa
Papa : cent mille ? Pour moi ?
Moi : oui papa, utilise ça bien il ne faut pas aller tout dépenser dans la boisson
Papa : j’ai changé oh ma fille, je reste loin de la boisson
Moi : d'accord
C'est fou comme j'aimerais que tout aille bien entre Olivier et papa. Du jour au lendemain papa avait perdu son travail et fut incapable d'en trouver un autre. Il cumula alors les petits métiers. Je me souviens qu'il a été mécanicien, menuisier souvent il avait même des deals de maçons. Mais en plus de cette situation délicate il s'était mis à boire. À chaque fois qu'il rentrait saoul à la maison c'était des disputes à m'en point finir entre lui et maman. Les coups suivaient les disputes et à chaque fois Olivier s'interposait et recevait les coups à la place de notre mère. Ce soir là, Olivier n'était pas présent quand papa s'était mis à taper sur maman. J'ai essayé de la protéger du mieux que je pouvais mais je ne faisais pas le poids devant mon père. Il a tellement abusé des coups que maman avait perdu connaissance. C’est seulement à ce moment qu'il réalisa qu'il était allé trop loin. Alors que je pleurais en essayant de réveiller ma mère, papa tournait dans tous les sens et Olivier arriva.
Dans cette même soirée je perdais ma mère.
...Camille Ohouot ...
Richard : Olivier va bientôt arriver la nourriture n'est pas encore prête ?
Moi : ça sera prêt ne t'inquiète pas
Richard : et les bières ?
Moi : pétuna les à déjà mises au frais
Richard : ok je suis au salon
Moi : d'accord
Richard est trop pointilleux sur les détails. À chaque fois Olivier lui fait savoir qu'il n'a pas besoin de tout un protocole quand il passe à la maison mais Richard n'en fait qu'à sa tête. J’ai connu Richard quand il n’avait rien. J’étais comme on le dit sa go de galère. Nous sommes tellement reconnaissants envers olivier. Il aurait pu monter cette affaire sans se soucier de son ami richard mais cela n’a pas été le cas.
Pétula (me tapant l’épaule) : Camy ?
Moi : oui ?
Pétula : depuis je t’appelles tu penses à quoi ?
Moi : excuses moi j’étais un peu perdue dans mes pensées
Pétula : tu penses que je suis son genre ?
Moi : lol Richard n'a pas de genre Pétu. Je l'ai déjà vu avec des femmes claires et d'autres fois avec des très noires. Tout comme avec des top model ou des rondes. Fais tout pour lui plaire mais je te préviens qu'il n'est pas du tout facile à vivre. En amitié il est easy mais quand il s'agit de ses relations c'est tout autre chose
Pétula : tu veux douter de moi ? Toi aussi je mettrai tout de mon côté pour qu'il morde à l'hameçon
Moi : lol pourtant tu doutais il y a à peine deux minutes...monte te laver
Pétula est une amie du lycée. Depuis mon mariage, elle a jeté son dévolu sur Olivier. Je l'ai prévenue pourtant aucune fille n'a réussi à le caser donc c'est mieux qu'elle aille ailleurs mais elle insiste. Comme on le dit elle même cognera son mur et se retournera.
Driiiing !
Je me suis empressée de poser la nourriture sur la table. Richard est rentré avec Olivier. Toujours aussi beau et propre sur lui.
Olivier (me prenant dans ses bras) : notre belle. Comment tu vas Camy ?
Moi (souriant) : je vais bien Olivier. Enfin tu passes nous voir
Olivier : Le temps me manque ma belle
Richard : quel temps ? Tu n'as pas d'épouse pas d'enfants. C'est juste le travail
Olivier : Richard où sont les bières ?
Richard : c'est ça détourne le sujet
Je les ai laissés se chamailler pour aller apprêter un plateau avec des verres, les bières et des cacahouètes. Je suis venue poser le tout sur la table basse. C'est là que Pétula est descendue. Son apparition fut spectaculaire. Je suis restée bouche bée. La robe courte, la perruque avec la mèche qui descendait jusque dans le dos. Elle s'était maquillée à la Beyonce et le parfum avait pris toute la pièce. J'avais envie de lui dire qu'elle en faisait trop mais nous n'étions pas seules. Je me suis contentée de lui faire de gros yeux
Moi : euh Olivier, je te présente mon amie Pétula...Pétu je te présente Olivier
Olivier (peu intéressé) : enchanté
Pétula : de même
La qualité de la voix que mon amie à sortie, même Richard s'est retourné pour bien la regarder
Richard : madame Ohouot, je crois que tu as oublié le décapsuleur
Moi : ah bon ? Je vais chercher alors
Pétu : laisse je vais prendre pour toi
Je me suis assise pour regarder mon amie faire. Elle est revenue avec le décapsuleur et s'est penchée vers Olivier pour lui ouvrir sa bière. La façon dont elle était baissée offrait à olivier une superbe vue sur son décolleté. J'ai vu Olivier s’éloigner d’elle et se rapprocher de Richard. J’ai moi servi mon mari
Moi : si vous avez fini l'apéro on peut passer à table
...Olivier...
Je sais déjà ce que la Pétula en question essaie de faire. Elle est sur la mauvaise voix. Déjà son maquillage est trop pour moi, le ton de sa voix ne me convient pas et on sent qu'elle force l'accent.
Sous l'ordre de Camy nous sommes passés à table. Je me suis régalé. Richard a une bonne femme. Je ne regrette jamais quand je fais un tour chez lui
Moi : la nourriture est super bonne Camy
Camy : merci Olivier.
Moi : je comprends pourquoi ce va-nu-pieds ne fait que grossir !
Richard : laissez-moi en dehors de ça
Pétula (à moi) : tu peux me passer la bouteille d'eau s'il te plaît ?
Moi : bien sûr
En prenant la bouteille, elle en a profité pour me caresser la main en me fixant droit dans les yeux. J'ai été surpris et choqué par son geste.
Les femmes ont débarrassé pendant que Richard et moi nous installions au salon
Moi : Richard c’est qui cette fille ?
Richard : une amie à Camy mon
Moi : mais elle me fait peur ! Où ta femme l'a soulevée ?
Richard : qui sait ? Si je parle on dira que j'exagère donc je fais avec
Elles sont revenues, nous interrompant
Camy : Richard tu viens s'il te plaît ?
Richard : mec je reviens
Moi : ok
Ils sont montés me laissant avec Pétula qui me regardait comme si elle allait m’engloutir.
Pétula : tiens
Hésitant, j’ai pris le bout de papier qu'elle me tendait
Moi : c'est quoi ?
Pétula : mon numéro pour que tu puisses me joindre. Tu me plais bien
Moi : je déteste ce que tu viens de faire !
Pétula : oh !
Moi : oui tu peux « oh » autant que tu peux. Si tu me plaisais je serais venu vers toi mais ce n'est pas le cas. Tout est faux sur toi partant de ton horrible perruque jusqu’à tes ongles courbés. Et surtout je n'aime pas les femmes qui vont vers les hommes. Es-tu désespérée à ce point ?
Pétula : Olivier...
Moi : appelle-moi monsieur Thalmas, nous n’avons pas promené les moutons ensemble
Pétula : espèce de goujat, aucune manière (se levant) tchrrrrr
Elle est montée telle une furie alors que je couple Ohouot descendait. Ils étaient surpris mais ne m'ont posé aucune question
Moi : je vais demander la route
Camy : déjà ?
Moi : oui, Ruth est rentrée je n'aime pas trop la laisser seule à la maison
Richard : Ruth ? je la croyais à Johannesburg
Moi : oui elle m’a fait la surprise
Richard : ok on t'accompagne à ta voiture alors
Nous sommes sortis dans la joie, je taquinais mon couple préféré. Dehors mon attention s'est portée sur un autre couple qui se tenait debout devant l'un des portails voisins. La silhouette de la jeune fille me paraissait étrangement familier. Les jeunes s'embrassaient comme ça sans gènes dans la rue. Quand ils se sont détachés l'un de l'autre, mon cœur a raté un battement
Moi : RUTH ?
Elle a tourné la tête vers moi et nos regards de sont croisés.
Richard (me retenant) : calme toi Olivier, doucement
Je me suis dégagé avec force et j’ai marché tout droit vers eux
Moi : RUTH JE N'AURAI PAS FINI DE COMPTER JUSQU'À TROIS QUE TU SERAS DANS LA VOITURE
Ruth : Olivier arrête ce que tu fais. Tu me mets la honte comme ça. J’ai 24 ans tout de même.
Moi : JE NE VEUX RIEN ENTENDRE. TU MONTES DANS LA VOITURE UN POINT UN TRAIT ET AU PLUS VITE
Le gars : Ruth ?
Moi : tu la fermes toi ! Tu ne sais pas qu'elle part encore à l'école ? Tu peux assumer ses frais scolaires ?
Le gars : ... ... ...
Moi : si jamais je te trouve à rôder au près d'elle tu ne sentiras passer...Ruth dans la voiture
Ruth s'est mise à pleurer en se dirigeant vers ma voiture
Moi : tu n'as pas vu Richard et sa femme ? Tu ne salues pas et tu montes comme ça comme une reine ? ce sont tes amis ? Descends tout de suite et salue
Camy : doucement avec l'enfant Olivier
Moi : enfant ? Ce n'est pas elle qui mélange sa salive avec celle d'un homme ? Et tu l’appelles enfant
Richard : Olivier calme toi
Moi : Ruth je t'ai dit de saluer
Ruth : bonsoir tonton Richard sniff bonsoir tantine Camille
J'ai enfin démarré pour me rendre chez moi. J'ignorais complètement cette écervelée qui pleurait à côte. N'importe quoi. Se faire embrasser comme ça dans la rue en plus. J'attends seulement qu'on arrive à la maison.
Quand j'ai stoppé le contact elle s'est précipitée dehors eh pressant le pas vers la maison
Moi (derrière) : tu vas où comme ça ? Tu t'arrêtes immédiatement
Ruth : c'est quoi encore Olivier ?
Moi : que ce soit la première et la dernière fois que je te trouve dans cette posture. Quand je sortais ce matin tu m'as dit que tu allais où ?
Ruth : ... ... ...
Moi : Ruth !
Ruth : Chez une amie
Moi : donc c'est ce que tu fais en Afrique du Sud ? Te donner aux hommes ? Mentir ? Désormais tes sorties tu les feras avec le chauffeur ou moi. Je vais te trouver un stage à faire. C'est parce que tu n'as rien à faire sur tu pars embrasser les hommes
Ruth : j'ai travaillé durant toute l'année scolaire. Les vacances encore tu ne vas pas me forcer à travailler
Moi : t'ai-je envoyée de travailler ? Je ne pourvois pas à tes besoins ? Tu feras ce stage j'ai fini de parler
Je suis monté dans ma chambre vraiment énervé. Il fallait que je me débarrasse de cette colère. J'ai glissé ma main dans ma poche et j'ai senti ce bout de papier.
Pétula : allo ?
Moi : Pétula ?
Pétula : oui c'est qui ?
Moi : monsieur Thalmas
Pétula : comment oses tu m’appeler après ce que tu m'as sorti tout à l'heure ?
Je me suis mis à sourire car je savais que j'allais passer du bon temps. Si elle était réellement en colère elle m'aurait raccroché au nez après que j'ai décliné mon identité
Moi : je t'attends chez moi Pétula
Pétula : ça veut dire quoi
Moi : je t'attends ! Je t'envoie l'adresse
Pétula (petite voix) : ok
J’ai vérifié mon tiroir à préservatifs, j'en avais plus. Je dois faire un tour à la pharmacie