Partie 23 : le miel et l'abeille

Ecrit par Fleur de l'ogouée

Marc-André Moussavou

Aujourd’hui nous allons à la dernière visite prénatale, j’ai hâte de le rencontrer ce petit bout d’homme, mon sang, mon fils, mon héritier. Je suis si impatient de le tenir dans mes mains, de le cajoler, de lui donner mon nom. Marimar m’a vraiment offert le cadeau parfait pour mes 33 ans, je vais enfin pouvoir vivre le miracle de la vie. Elle est vraiment fatiguée en ce moment donc je suis rassurée qu’elle ait pris son congé de maternité, restée à la maison ne lui plait pas beaucoup donc j’essaie d’être là le plus souvent possible pour lui tenir compagnie.

-Maman tortue t’est prête

-Oui, j’arrive j’essaie de fermer mes chaussures

Je rentre dans la chambre et l’aide à fermer ses sandales, puis je l’installe dans la voiture et nous allons enfin à la clinique, je ne sais pas pourquoi les visites chez le gynécologue me stresse autant. Nous avions pris un rendez-vous donc en quelques minutes nous sommes reçus, le médecin rempli le carnet, regarde les résultats des examens et l’examine, ensuite il fait l’échographie, il nous montre sa tête, ses pieds, son petit visage, son cœur qui bat, je l’aime déjà mon fiston. Nous sortons de là et je suis si content, maintenant nous allons déjeuner dans un petit restaurant de la place. Assis, nous commandons et discutons en même temps, j’aperçois un ancien collaborateur et je me lève pour aller vers lui

-Monsieur Blanket comment allez-vous ?

-Monsieur Moussavou je vais bien et vous ? Je vous ai perdu de vue là

-Très bien, mais je suis toujours là dans Libreville

-Ah ça tombe que vous êtes là, j’organise une petite soirée au consulat, j’aurais besoin de vos talents d’hôtes pour introduire un nouveau projet à des investisseurs internationaux

-Avec plaisir, ce sera quand la cérémonie ? 

-Dans un ou deux mois, je vous tiendrai au courant

-D’accord je vous redonne ma carte

-Ah et mademoiselle Mbuedi maintenant qu’elle est libre, j’espère que ça ne vous dérange pas que je tente ma chance ?

-C’est une grande femme, mais croyez moi vous n’êtes pas son genre

IMBECILE, tout ces hommes âgés qui pensent qu’ils peuvent coucher avec des femmes jeunes parce qu’ils ont les moyens, en plus il veut assimiler Nina à ses conneries, comme si elle est n’importe qui bref il m’a énervé. Je retrouve Marimar qui est si souriante, sa présence me fait beaucoup de bien, seul je ne crois pas que j’aurais remonté la pente aussi facilement, on pense souvent que les hommes ne vivent pas de moments difficiles au moment de la rupture mais c’est totalement faux, j’ai touché le fond et je ne pensais pas pouvoir sourire à nouveau, Marimar comble un peu ce vide, et j’en suis reconnaissant, malgré tous mes travers elle reste là et me supporte. Nous finissons de déjeuner et je la dépose à la maison pour retourner au boulot.

 

Koumba Marimar

Je ne sais pas quel esprit à toucher le cœur de Marc mais que ça continue ainsi, il est doux, tendre affectif, avenant, je ne fais plus grand-chose à la maison, il s’occupe de moi comme personne ne l’a jamais fait pour moi, il me donne de l’amour, me protège, je me sens enfin valorisée, j’ai l’impression d’avoir chercher ça toute ma vie, peut-être que je me fais des films, peut-être que j’enjolive un peu la situation mais une chose est sûre, je l’aime et je le veux dans ma vie pour toujours. En sortant de la clinique, il me laisse et retourne au travail, il est toujours si joyeux quand il voit son fils et quand le médecin dit qu’il va bien, j’ai hâte d’accoucher il me reste environ trois ou quatre semaines avant d’être à terme, mon dernier trimestre se passe à merveille, j’ai Marc rien que pour moi, mon bébé grandi et est en santé, je suis super heureuse.

Je vais me doucher et me pose devant une série, je suis fatiguée par cette grossesse mais je suis aussi fatiguée de rester à la maison, c’est épuisant de ne rien faire à longueur de journée, manger, dormir et regarder la télévision sont mes seules activités. Tout à l’heure Cynthia doit venir me rendre visite, Marc lui ira voir son ami Timothé donc chacun passera une soirée avec son ami, on essaye de le faire de temps en temps pour ne pas être trop agacés par la présence de l’autre. J’ai préparé des crêpes et acheté des boissons, je suis impatiente qu’elle arrive, ça fait longtemps qu’on ne s’est pas vu, elle me manque. Je regarde la télévision jusqu’au moment où elle sonne enfin, je me lève vite pour aller ouvrir.

-La maman là, le ventre à pousser hein

-Je te dis, l’enfant là me fatigue déjà

-Mais tu brilles ma petite, l’homme là te garde bien en fait

-Il a intérêt hein, j’ai pris 18 kilos à cause de lui

-Oh mais tu vas vite perdre ça, toi t’es mince à la base. Je suis contente pour toi ma belle

-Et toi donc, Yeno et toi vous êtes parti pour durer ensemble maman

-Amen oh, je me sens enfin aimé et respecté, mon vieux chéri à moi, je l’aime tellement, les hommes bien existent Mari, je suis tellement heureuse

On passe toute la soirée à discuter, à faire le kongossa ensemble, je passe tellement un bon moment quand je suis avec elle, c’est ma vraie sœur. A 21 h Yeno vient chercher sa douce et tendre, on discute un peu tous ensemble et ils s’en vont. Je me douche et me mets au lit, Marc et Tim ensemble je pense qu’il rentrera tard donc je ne l’attends pas.

 

Marc-André Moussavou

 

Passez la soirée avec Tim comme au bon vieux temps, bière et jeux vidéo tranquillement la base. C’est plaisant d’avoir quelqu’un sur qui on peut compter peu importe ce qui se passe dans nos vies.

-Man la petite là est en train de me cadenasser, j’ai tout le temps envie d’être avec elle, le sexe c’est magique, elle est sans prise de tête

-Donc Timothé aka TIM de la sexualité est amoureux, non là il va neiger au Gabon

-Man dégage, toi t’es là avec ta mini nga vous vivez votre meilleure vie, laisse-moi

-Ah gars, depuis que Nina est partie je me console comme je peux, Marimar est facile à vivre et en plus mon héritier sera bientôt présent

-Mon propre neveu, à 2 ans déjà je vais lui donner une bonne REGAB, la bière c’est bon pour la santé mentale

-Même dans le biberon, il doit être un attaquant de base comme son père

-Un abimeur

Nous finissons la soirée dans la paix et la bonne humeur, je rentre quand même tôt, vu que demain je dois faire un footing avec mes collègues, depuis deux mois déjà chaque dernier samedi du mois nous faisons une activité physique, c’est stimulant et ça renforce la dynamique d’équipe.   En rentrant je la trouve allongée dans le lit mais pas encore endormie, je prends une douche rapidement et la rejoins dans le lit, son corps m’attire, je me colle tout contre elle et retire subtilement sa robe de nuit, la température de son corps est parfaite, mon corps n’y résiste pas.

Ce matin en rentrant de ma séance de sport j’ai appelé Gémina pour lui dire que ce soir on ira dîner tous les trois, je sais que le courant ne passe pas entre les deux, mais les histoires de femmes ne m’intéressent pas, elles ont intérêt à faire en sorte que les choses se passent bien. Nous passons la journée tranquillement devant la télévision, d’ailleurs c’est un peu notre quotidien, nous avons littéralement passés ces deux derniers moi l’un sur l’autre, on a appris à mieux se connaître et ont s’est découvert pleins de points communs, nous sommes tous les deux orphelins, avons été abandonné par nos familles, avons du nous battre pour survivre, elle n’a juste pas eu la chance que j’ai eu de rencontrer quelqu’un avec des moyens pour l’aider à voir le bout du tunnel, au final peut-être cette personne c’est moi. Je l’ai jugé sévèrement au début de cette cohabitation, j’ai voulu une réplique de Nina chose qui n’est pas possible elle est unique. Maintenant j’ai réalisé que les deux n’ont pas eu les mêmes éducations, qu’elle n’a pas eu l’opportunité de développer des compétences telles que l’art de table ou la pâtisserie, vu que trop occupé à chercher de quoi se nourrir. Je me retrouve beaucoup en elle, c’est la version de moi d’il y a dix ans, sans manière, simplet, brute, avec du temps elle deviendra une femme accomplie comme a pu le devenir Gémina il y a quelques années.    Pendant que je me douchais, j’ai senti un corps contre le mien, sensuellement, elle a manipulé mon corps, mon gendarme s’est aussitôt mis au garde à vous, elle prend enfin conscience de son pouvoir de séduction, cette étincelle que j’ai vu dans ses yeux la première fois s’enflamme enfin.

 

Koumba Marimar

Mon appétit sexuel a été multipliée par cent depuis le début de ce troisième trimestre, l’avoir à la maison tous les jours ne fait que le grandir, son corps est toujours prêt à combler le mien.

Une fois prêts nous allons chercher Gémina, la revoir ne m’enchante pas mais je le fais pour Marc, il veut pouvoir passer du temps avec nous deux et je peux comprendre cela. Une fois assise son snobisme à deux francs six sous m’agace de plus belle

-Je pense que t’aurai dû t’asseoir derrière dans ton état, le siège du côté passager ou le siège du mort en cas d’accident réduit tes risques de survie et surtout celles du bébé

-Je conduis prudemment, je ne suis pas aussi irresponsable, dit Marc

-Mais un fou peut vous cogner, moi je dis ça pour le bébé hein

Elle s’est lancée dans des théories rocambolesques, en inventant des statistiques, si je pouvais je serais aller derrière et l’aurais laissée devant, elle m’agace, autant avec Gisèle nous étions très souvent en désaccord autant je préfère mille fois sa compagnie. Nous arrivons dans un restaurant assez chic, le cadre est magnifique, Marc veut que je goute la nourriture mexicaine, j’ai hâte de voir si cela me plaira. Nous discutons de tout et de rien, en vrai c’est Gémina qui monopolise la parole et ne s’adresse qu’à son frère, elle pense me punir mais au contraire je suis contente de pas à répondre à ses questions idiotes, nous mangeons en silence, la nourriture est exquise, bien épicé comme j’aime. Pendant le repas le téléphone de Marc sonne, il s’en va pour répondre, la peste se tourne vers moi avec un regard dédaigneux

-Tu ne me duperas pas en faisant la sainte nitouche, je sais très bien que tu savais qu’il avait quelqu’un Gisèle me l’a confirmé, en vrai tu n’es rien d’autre qu’une parvenue sortie de son mapane en quête d’une vie moins pitoyable

-Ah mais je ne suis différente de toi alors, accroché à ton ex belle-sœur par peur de perdre les petites miettes qu’elle te donnait, écoute-moi bien tu vas me faire le plaisir de t’occuper de tes fesses, essaie par exemple d’aller reconquérir le chien qui te sers d’ex fiancé

Avant qu’elle ne puisse ajouter quoi que ce soit, son frère revient à table tout heureux, je lui demande alors ce qu’il le rend tout à coup si joyeux

-Une bonne nouvelle de la direction, je vais sans doute être promu dans pas longtemps, c’est mon très bon ami et supérieur qui m’a appelé pour me mettre dans la confidence

-Félicitations papa tortue

-Merci, maman tortue

Elle lève ses yeux au ciel en signe d’agacement, si je savais que c’était si facile de la frustrer je serais rentrée dans son jeu depuis, mais en même temps je n’ai pas le temps pour ces énergies négatives. Nous poursuivons le dîner tranquillement, ils continuent de parler pendant que moi dans ma tête je pense déjà à comment je vais emménager les meubles dans la petite pièce que j’ai en plus, elle est un peu petite mais elle fera l’affaire pour accueillir le petit. La serveuse n’arrivant pas avec l’addition, Marc se lève pour aller régler sur place, elle n’attendait que ça, à peine est-il parti qu’elle se retourne vers moi avec un visage qui se veut menaçant

-Tu penses valoir quelques choses, tu n’es qu’une sale petite villageoise, tu penses avoir gagner son cœur au point de l’affubler de petit surnom ridicule crois moi ma pauvre fille, si Nina envois un seul petit message il t’éjecte comme une mouche. Tu n’as pas le charisme pour un homme comme lui, dis-toi-même que ses collègues ne savent même pas qu’il a enceinter une salope de bas quartier, jamais il ne t’emmènera dans des cérémonies importantes, tu n’es bonne qu’à baiser et laisse moi te dire une chose, tu parles de mes fiançailles mais moi au moins j’ai gardé ma dignité jusqu’au bout et je n’ai pas supplier pour avoir un peu d’amour.

-Tu as fini ? En attendant je suis et resterai la mère de son fils, mets-toi bien ça dans le crane

-Mais bien évidemment que tu le resteras, c’est grâce à cet enfant que nous sommes là à avoir cette discussion, sinon je ne t’aurais jamais connu et tu aurais disparu comme les autres salopes. Garde bien en tête que si je tolère ta présence c’est à cause de cet être qui n’a pas demandé à être au milieu de tous ces drames

Nous finissons par la déposer et rentrer à la maison, j’avais hâte de prendre une douche et me coucher dans des draps frais pour oublier cette petite impolie, rien que repenser à sa voix me donne la migraine, que Dieu me préserve d’être une femme aussi aigrie dans le futur, amen. J’ai laissé Marc au salon en train de regarder ses matchs de basket, je vis littéralement mon rêve, j’ai enfin ma petite famille, je suis contente et tellement reconnaissante d’avoir ce que j’ai, je suis convaincue que cette relation peut aller loin si on s’en donne les moyens, il n’y a plus d’ombre au tableau, j’ai l’homme que je désire et j’attends un enfant de lui, que demander de plus à part la santé. 

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