Partie 23 : retraite spirituelle

Ecrit par Mayei

Partie 23 : retraite spirituelle

...Murielle Hamza...

Moi : raconte-moi tout et dans les moindres détails hein 

Sarata : c'était magique Léna ! Ça en valait le coup qu'on attende aussi longtemps. Nabil n'est même rien comparé à Karl. Je pense que j’ai même déchiré les draps 

Moi : Les draps on s'en fou oooh. Je suis contente de t'entendre si joyeuse. Ne laisse personne t'enlever cette joie ok ?

Sarata : d'accord chef. Je te laisse je vais essayer de joindre Didi avant qu'elle ne dise qu'elle se sent abandonnée

Moi : ok pas de soucis. Il faut nous faire les enfants vite hein. Mia s'ennuie 

Sarata : c'est ça ! Bisous ma chérie

Moi : bisous 

J'ai raccroché avec le sourire aux lèvres. Je suis vraiment heureuse pour elle. Elle est enfin mariée malgré le tumulte qu'il y a eu autour de ce mariage. Karl est vraiment quelqu'un de bien et je lui fais entièrement confiance, il saura prendre bien soin d'elle. De mon côté je fais de mon mieux pour ne pas penser à cette nuit ou Nolan est passé me voir. Je pensais qu'on avait dépassé ce stade et que nous étions sur la même longueur d'onde mais apparemment non. Quand est-ce qu’il comprendra qu’il ne peut plus rien avoir entre nous, surtout qu’il est marié. Comment peut-il laisser sa femme, épousée devant les hommes et devant Dieu pour se présenter chez moi à cette heure insolite de la nuit ?

"Après une heure au téléphone, maintenant tu es dans les nuages ?"

J'avais même oublié que Monsieur grognon était dans les parages ou du moins que j'étais Chez lui.

Moi : je n'ai même pas fait une heure. C'était juste (regardant mon téléphone) dix-huit minutes 

Olivier : oui (bisou) Mais (bisou) ça (bisous) m'a (bisou) paru (bisou) une (bisou) éternité (bisou) 

Moi : oh mais les bisous sont déjà finis ?

Olivier : oui mademoiselle 

Moi : ce n'est pas juste 

Olivier : c'est comme ça la vie tu sais 

Moi : espèce de grognon 

Olivier : vilaine que tu sois 

Moi (faussement outrée) : je vais répéter ce que tu viens de dire à mes frères tu verras 

Olivier : tout sauf ça s'il te plaît 

Je me suis marrée. Je ne rate jamais une occasion de ramener ce sujet sur le tapis. Quand mes frères m’ont expliquée comment il suait j'étais pliée de rire. Il faut vivre pour voir. Qui aurait cru que Monsieur grognon serait assis dans mon salon en train de transpirer ? ça a été un coup dur pour le grand Thalmas de se faire gronder comme ça sans pouvoir dire quoi que ce soit. 

Moi : je peux te poser une question sans que tu ne te fâches ? 

Olivier : je t'écoute

Moi : tu ne parles jamais de tes parents. Je ne sais rien d'eux. Tu as eu à rencontrer les miens quand est-ce que j'aurai la même occasion ?

Olivier : ma mère est morte quand j'étais plus jeune, ma sœur vit quelque part en Afrique du Sud avec un bon à rien et mon père je ne souhaite pas en parler. 

Moi : et pourquoi tu ne souhaites pas en parler ?

Olivier : Murielle s'il te plaît ne nous engageons pas sur cette voie car ça ne se terminera pas bien 

Moi : ... ... ...

Olivier (se levant du fauteuil) : je suis désolé...peut-être que je t'ai frustrée mais...

La sonnerie de son téléphone l’interrompu. 

Olivier : allo Richard ?

... 

Olivier (un large sourire) : mes félicitations mec. C'est quel hôpital ? 

...

Olivier : ok on arrive comme ça 

Moi : qu'est-ce qui se passe ?

Olivier : sa femme vient d'accoucher d'un petit garçon 

Moi : awwww

Olivier : je me change et on y va 

Moi : on fait un stop au centre commercial pour prendre quelque chose. On ne va pas y aller les bras ballants tout de même 

Olivier : c’est comme tu veux. Vous Les femmes et vos chichis 

Je n'ai pas répondu à sa pique. S'il pense que je vais laisser tomber cette affaire de ses parents, il se trompe. Je suis encore plus que déterminée à savoir pourquoi il ne veut pas parler de son père. 
Comme convenu nous nous sommes rendus au centre commercial plus précisément dans l'un des magasins pour bébé qui se trouve en haut. J’ai demandé à ce qu'on nous fasse une corbeille pour quelqu'un qui vient d'accoucher. Il y'avait un peu de tout, grenouillère, biberon, tétine, bavoir et j'en passe. Je n’ai pas pris le bleu conventionnel mais plutôt un peu de vert, de jaune et de blanc.

Je n'ai pas pris de soin corporel comme je ne sais pas quelle gamme la maman a décidé d'utiliser. J’ai payé avec ma carte donc Monsieur grognon est devenu grincheux lol. 

Moi : tu n'es plus beau quand tu serres la mine comme ça 

Olivier : je t'ai dit que je voulais être beau ?

Moi : lol je t'aime aussi 

Nous sortions du centre quand j'ai entendu cette voix que je reconnaîtrais parmi mille. Mon cœur a fait un bond dans ma poitrine. Je me suis retournée pour tomber sur ma fille qui sortait toute ses dents 

Mia (se jetant sur moi) : mamaaaaaan 

Moi : ça va ma puce ? 

Mia : oui maman 

Elle s'est décollée de moi pour aller reproduire le même schéma avec Olivier. Il a posé le panier à même Le sol pour la prendre dans ses bras. 

Le moment de surprise passé, je me suis demandée avec qui elle était ici puisque je ne voyais personne. 

Moi (regardant partout) : tu es avec qui Mia ? 

Mia : Avec papa. On prend la glace 

Moi : oh mais il est où ? 

Elle me l’a montré de la main. Il se tenait à une bonne distance de nous et regardait dans le sens opposé. Je devine qu'il nous a vus puisqu’il a laissé Mia venir vers nous mais a tout simplement décidé de ne pas en faire cas.

Moi : chéri tu pars à la voiture, je vais la raccompagner 

Olivier : on la raccompagne ensemble 

Moi : oh ok 

Nous nous sommes dirigés vers lui. J'allais lui parler quand Olivier m’a retournée et embrasée comme ça, la devant tout le monde. 

Olivier (à Mia) : au revoir ma puce 

Mia : au revoir tonton Oli 

Olivier (à moi) : je t'attends dans la voiture mon cœur  

Moi : ok 

J'avais sérieusement envie de rire car je devine parfaitement pourquoi il a eu à faire de baiser. Il fallait seulement voir les nerfs sur le front de Nolan. 

Moi : comment tu vas no...

Nolan : Mia tu viens, on part prendre la glace ?

Waouh...m'ignorer comme ça ? et ben c'est son problème. Si c’est comme ça qu'il prend les choses, il n'y a pas de soucis 

Mia : au revoir maman 

Moi : au revoir ma puce 

...Olivier Thalmas...

C'est un rigolo ce mec, il n'est même pas capable de gérer ses émotions, ou de les mettre en mode veille. C'est un pantin oui ! Qu'est-ce que Murielle a bien pu lui trouver et lui faire un enfant. En parlant d'elle, je la voyais venir de loin dans cette robe que le vent s’amusait à soulever sur les cote et qui laissait entrevoir légèrement sa jambe. J'avais envie de dresser une haie pour pouvoir être le seul à admirer ce spectacle 

Murielle (s’installant) : on peut y aller 

Moi : tu en as mis du temps 

Murielle : mon cher démarre maintenant 

Moi : qu'est-ce que je t'ai dit par rapport à tes ordres et les « s'il te plaît » ? 

Murielle : s'il te plaît démarre 

Moi : bien mademoiselle Hamza 

Nous n'avons pas tardé à regagner l'hôpital. Après quelques renseignements nous avons trouvé la chambre où se trouvaient tout le monde. La première personne que j'ai vue était Petula. L'image de la perruque qui quittait sa tête s'est automatiquement imposée à moi. Jusqu'aujourd'hui c'est encore gênant pour moi alors je n'imagine pas pour elle. 

Moi : bonjour Petula 

Petula (du bout des lèvres) : bonjour

Moi : je te présente ma chérie Murielle 

Murielle (tendant la main) : bonsoir 

Petula : bon camy je vais repasser sûrement demain 

Murielle a rangé sa main me regardant avec un air mauvais. Est-ce de ma faute si Petula ne connait pas les bonnes manières ?

Nous avons chaleureusement salué les nouveaux parents 

Murielle : on a ce panier pour vous

Camy : oooh c’est super beau et super gentille de votre part 

Richard : il ne fallait pas vous donner tout ce mal 

Murielle : ce fut une partie de plaisir 

Moi : alors cher ami il est où mon filleul ? 

Richard : viens on part le voir on laisse les dames entre elles 

Voir Richard aussi heureux m’a ramené trois années en arrière. Ce premier jour où j’ai tenu ma petite Zoé dans mes bras. Je ne sais pas s'il y a un autre état de plénitude que celui-là. Voir une version de toi et savoir qu'on s'engage pour la vie à veiller sur ce petit être. Hélas je n'ai pas su mener à bien ma mission 

Moi : vous avez déjà trouvé les prénoms ?

Richard : oh oui 

Moi : Olivier n'est-ce pas ? Je savais 

Richard : pour qu'il soit aussi grognon que toi ? Merci Mais non merci ! Il s'appelle Ohouot Jean-Eliel Irwin 

Moi : ah oui vous avez cherchez 

Richard : lol 

Nous sommes restés un peu puis nous avons pris la route

Moi : Hamza je te dépose maintenant ou tu rentres un peu avec moi ? 

Murielle : que chez toi c’est chez moi ? Dépose-moi chez mon père 

Moi : c’est quoi cette façon de parler ?

Murielle : c'était qui la fille ? 

Moi : un plan cul pourquoi ?

Murielle : et tu me l’as présentée pourquoi ? Tu as vu comment elle s'est foutue de moi ? 

Moi : ... ... ...

Murielle : déposes moi chez moi 

Moi : ok comme tu veux 

Je ne vois vraiment pas ce que j'ai fait de mal. Elle veut que je la dépose chez elle ? Il n'y a pas de soucis je le ferai. Il n'y a plus eu de dialogue jusqu'à ce qu'on arrive chez elle.

Murielle : bonne soirée 

Moi : pareil à toi aussi 

Elle est descendue en fermant la portière de toutes ses forces. Elle est rentrée précipitamment chez elle. Je ne pouvais pas laisser passer. Je l'ai rappelée automatiquement 

Murielle : qu'est-ce que tu veux ?

Moi : tu te crois où pour claquer ma portière comme ça ?

Murielle : ... ... ...

Moi : que je sois la première et la dernière fois que tu te permets ce geste. Ok ?

Murielle : j’ai compris 

J'ai raccroché. Il faut que je rentre chez moi le plus vite possible. Ma journée avait bien débuté et voilà comment elle finit. Au niveau du rond-point de la Riviera 2 j’ai aperçu une personne qui ressemblait comme deux gouttes d'eau à...non ce n'est pas possible. J'étais tellement dépassé que j'ai freiné brusquement attisant la colère des chauffeurs derrières qui se sont mis à klaxonner pour exprimer leur colère.

J’ai gare sur le côté pour essayer de la retrouver avec mes yeux mais elle avait déjà disparu. Cette femme ressemblait incroyablement à Aline. Non ça ne peut pas être elle ! Bien que la voiture ai pris feu et que les corps soient calcinés donc méconnaissables ça ne pouvait être elle. Ça doit être la fatigue qui me fait divaguer. 

J'ai repris mes esprits et cette fois ci j’ai roulé tout droit à la maison. 

J’ai salué le gardien et comme par magie il y avait de la lumière au salon. Décidément...

Moi : qui est la ? 

Ruth (apparaissant) : c'est moi 

Moi : décidément tu aimes les surprises toi ! Ne quitte pas la maison demain on se parle pour l'instant je dois sérieusement me reposer 

Ruth : je ne comptais pas bouger de toutes les façons 

Moi : ok à demain 

Ruth : à demain 

...Cécile Kassoum...

Ma grossesse avance doucement et pour le moment personne ne peut deviner. Je n'ai même pas de malaises les matins comme avec la grossesse de Kenny. Oui j'ai décidé de garder cette grossesse, c’est mon enfant. Même si cela mettra ma relation avec Samuel en péril, que cela se fasse. De plus je n'ai même plus la force de lui courir après pour quelque chose que je n'ai pas fait ou du moins dont je ne m'en souviens plus. Je me concentre sur mon fils, mon travail et ma grossesse. 

La dernière fois j'avais rencontré Sidik dans ce restaurant car il voulait qu'on parle. Il n'avait pas dit de quoi exactement mais il disait que c'était vraiment urgent. Et comme la malchance me suit un peu partout, il a fallu que Samuel se trouve au même moment dans ce même restaurant. le temps que je lui cours après et que je revienne à ma place, Sidik avait disparu et depuis, je n'ai plus de ses nouvelles. Il est injoignable. J'ai essayé plusieurs fois son numéro puis j'ai fini par abandonner 

Naomie est là pour moi à chaque fois que j'ai besoin d'elle même si ces derniers temps, elle est un peu plus distraite. Le preuve ça fait plus de trois fois que je l’appelle mais elle est scotchée à ce téléphone 

Moi (la tapotant) : Naomie ?

Naomie : oui ? 

Moi : oui ? Ça fait plusieurs fois que je t'appelle mais tu n'en as que ce foutu téléphone 

Naomie (souriante) : laisse comme ça 

Moi : tu me caches des trucs. 

Naomie : Mais non. C’est un des fidèles de L'église. Je ne sais pas si je dois le dire comme ça mais j’ai l'impression qu'il en pince pour moi 

Moi : lol et toi dans tout ça ? Tu n'en pinces pas pour lui ? 

Naomie : tu sais combien l'amour et moi ça ne marche pas 

Moi : laisse ça et donne-lui une chance pour voir 

Naomie : tu sais souvent je regrette vraiment la façon dont je me suis comportée envers Auguste. Même si l'autre salop qui m’a dépouillée m’a rendue la monnaie de ma pièce je pense tout de même qu'il faut que j'obtienne le pardon d'Auguste et de sa famille. Je sais que c'est seulement après ça que j'aurai cette paix intérieure 

Moi : tu n'as pas totalement tort. Tu sais que sa fille est la mère de Mia.

Naomie : Mia ?

Moi : la fille de Nolan 

Naomie : ah si si 

Moi : donc tu peux te rapprocher de lui et demander à la voir. Sa mère et elle doivent sûrement avoir des nouvelles d’auguste. Il ne peut pas avoir disparu de la circulation comme ça. 

Naomie : c'est vrai que je peux procéder de la sorte. 

... ... trois semaines plus tard... ...

Je me sentais un peu fatiguée hier donc je suis restée à la maison me reposer un peu. J’ai essayé de joindre Naomie mais cette dernière ne décrochait pas, elle n’a pas rappelé non plus. Vendredi J’ai encore essayé et toujours pas de nouvelles. Aujourd'hui samedi pareil. Je crois que je vais passer chez elle pour être sûre que rien de grave n'est arrivé car on ne sait jamais.

Comme tous les weekends, j’ai déposé mon fils chez Audrey, son père le récupéra là-bas. Après ça je suis allée chez Naomie mais manque de bol je suis restée devant le portail. J’ai sonné mais personne n'ouvrait. Il semblait même qu'elle ne soit pas à la maison. Encore une fois j’ai essayé son numéro et celui-ci sonnait dans le vide. 

L'angoisse ne me quittait pas mais je me suis résolue à m'en aller. Elle me rappellera sûrement quand elle le pourra. J'avais une forte envie de pâtisserie, précisément de celles de l'hôtel ivoire. J’ai donc conduit jusque-là pour prendre quelques tartes aux citrons, des éclairs au chocolat ainsi que des palmiers.

Moi (à la caissière) : c’est possible de s'asseoir près de la piscine avec la nourriture achetée ici ?

Elle : oui madame, il vous suffit de montrer votre reçu et on vous laissera passer  

J'aime énormément ce cadre. C’est ici que Samuel et moi avons eu notre réception pour le mariage...je chasse vite cette image de mon esprit et comme la caissière me l’a indiquée je présente mon reçu et on me laisse passer. J’ai pris une table à côté de la piscine et j’ai commandé une bouteille te tonic. 

J'ai commencé par la tarte aux citrons. C’est super bon, je gémissais presqu'en la mangeant lol.

Des éclats de rire me sont parvenus et par curiosité j’ai jeté un coup d’œil dans ce sens. Je me suis mise à tousser bruyamment et retournant la tête aussi vite que je le pouvais. 

J’ai fouillé frénétiquement dans mon sac pour en faire sortir mon téléphone et j’ai lancé le numéro de Naomie. 

Une fois, deux fois puis une troisième fois. C’est à ce moment qu'elle a décroché 

Naomie : allo Cécile 

Moi (soufflant) : enfin tu décoches ? Depuis jeudi j'essaie de te joindre. Tu n'as pas été au bureau

Naomie : désolée il y'a eu une retraite à l'église et je t’ai parlé de celui qui me courrait après. Il a insisté pour qu'on y aille. Excuse-moi si je n'ai pas eu le temps de te prévenir 

Moi : Mais une fois là-bas tu aurais pu me rappeler 

Naomie : c’est un coin en plein dans la brousse, coupé de toute civilisation. Tu te rends compte qu’on fait même nos besoins en pleine nature ? C’est juste parce que nous sommes sortis faire quelque course pour le repas communautaire que j’ai réussi à capter un peu le réseau

Moi : ok 

Naomie : je rentre demain je passe chez toi  

Moi : ok 

Elle a raccroché. J'ai attendu environ cinq minutes avant de me retourner et admirer mon amie qui vient de me confirmer qu'elle est à une retraite spirituelle, accrochée au bras de mon mari. Je les vois comme ça s'embrasser. J'avais mal partout tout à coup. Mon au cœur, mal au ventre, mal partout je vous dis. Mais j’ai rassemblé tout ce qui me restait de force et me suis mise à marcher vers eux. 

J'étais presqu’à leur niveau quand j'ai senti mes jambes me lâcher, mes paupières se fermer et que j'entendais au loin 

"Regardez...rattrapez la…elle saigne...elle saigne"


Monsieur Grognon