Partie 24 : la série de grossesses

Ecrit par Mayei

Partie 24 : la série de grossesses

...Cécile Kassoum...

Je suis couchée sur ce lit d'hôpital regardant le plafond. Je mangeais tranquillement quand j'ai entendu ces rires, Naomie dans sa tenue se collait contre mon mari, l'embrassant par moment. J'ai vu comment elle regardait avec dédain son téléphone quand je l'ai appelée les deux premières fois puis comment elle s'est éloignée pour décrocher et me mentir qu'elle était à la retraite spirituelle. 
La douleur est tellement forte que je n'arrive même pas à m'exprimer. Je suis restée muette depuis que j'ai ouvert les yeux, ce qui a même inquiète les médecins 

L'infirmière : vous avez de la visite 

Je me suis juste retournée vers elle et lui au fait un geste de la tête pour lui indiquer qu'elle pouvait laisser passer. Je devinais aisément que c'était soit Samuel soit Naomie. Quand la porte s'est de nouveau ouverte, mon second avis s'est confirmé. Elle avait des gestes maladroits, tira la chaise et parvient difficilement à s'asseoir 

Naomie : Les docteurs ont dit que tu allais mieux.

Moi : ... ... ...

Naomie : écoutes j'ai voulu attendre que tu sortes de l'hôpital pour t'en parler mais je me sens tellement coupable si tu savais 

Moi : ... ... ...

Naomie : Cécile je n'ai jamais voulu te faire mal. Tu es mon amie. Ce qui s'est passé avec Samuel je ne l'ai pas prémédité. Il m'avait appelée après qu'il t’a aperçue avec Sidik et il a essayé de m'embrasser. Depuis ce jour il n’a pas arrêté avec les messages à n'en point finir et sans savoir comment ni pourquoi je m'y suis prise au jeu. 

Moi : ... ... ...

Je la regardais parler, et me demandais si ces larmes qu’elle coulait étaient sincères ou une mise en scène.

Naomie : je te demande sincèrement pardon pour ce que tu as vu. Mais j'aime Samuel, en ce petit espace de temps il m'est devenu indispensable. Je sais que ça te fait mal mais je t'en prie votre relation était déjà finie puisqu'il voulait divorcer 

Moi : en fait...

Elle a sursauté sûrement surprise de m'entendre parler car depuis je n'avais dit aucun mot 

Moi : je ne sais pas qui est plus à fond dans la méchanceté entre Samuel et toi. Je t'ai prise sur ton lit d'hôpital Naomie...c'est mon argent qui ta fait ce lavement d'estomac pour que tu sois vivante pour aujourd'hui me dire que mon mari t’es indispensable. Je t'ai accueillie chez moi alors que ta propre famille ne voulait plus de toi, je t'ai donné un poste dans ma boite bien que tu n'aies pas de diplômes supérieurs au Brevet, pour que tu te remettes sur pieds et c’est comme ça que tu me remercies ? Tu es sûre que tu vas même à l'église ? 

Naomie : Cécile...

Moi : tu es foncièrement méchante et incapable d’aimer quelqu’un si ce n’est ta propre personne. Aujourd’hui je te vois vraiment comme tu es réellement. Un monstre, un monstre égoïste qui ne pense qu’à elle. Tu t’en fous du mal que tu fais autour de toi du moment que toi tu t’en sors heureuse. Maintenant sors d'ici ?

Naomie : pardon ? 

Moi : J’AI DIS DEHORS 

Elle a bondi de frayeur tellement j'avais hurlé.

Moi : je ne veux plus jamais te voir de toute ma vie. Tu es foncièrement méchante, incapable d'aimer véritablement. Je vous souhaite le meilleur à Samuel et toi 

J’ai retourné la tête pour faire face au mur et j’ai laissé mes larmes couler. Ça fait atrocement mal. Trahie par celle que je prenais comme ma sœur. J’ai pleuré un bon bout de temps. Il faut que je me relève de cette épreuve encore plus forte. J'aurais pu perdre mon enfant mais je dis merci à Dieu car j'aurais été triplement anéantie. 

J'ai appuyé sur le bouton pour qu'une infirmière se rende à mon chevet. J’ai entendu la porte s'ouvrir et sans me retourner, j’ai demandé à ne plus recevoir de visite jusqu'à ce que je sorte de cet hôpital 

"Trop tard, je suis déjà là”

Je me suis retournée en entendant la voix de Samuel. 

Moi : sors de cette chambre immédiatement 

Samuel : j'attends que tu te lèves pour venir me faire sortir 

Je voulais atteindre le bouton pour les infirmières. Mais qu'est-ce qu'elles foutent ? Depuis que j'ai appuyé 

Samuel : ne te déranges même pas, personne ne viendra. 

Moi : qu'est-ce que tu me veux ?

Samuel : donc tu es même enceinte ? 

Moi : ... ... ...

Samuel : qui est le père ? ton amant je suppose ?

Moi : cela ne te regarde pas. Vous me fatiguez, vous représentez de mauvaises ondes Naomie et toi. Je n'ai pas besoin de ça autour de moi. Continue ta belle vie avec Naomie. Je t'ai peut-être fait mal mais au moins j'étais inconsciente, ne sachant pas ce qui se passait mais toi c’est délibérément que tu as fait ton choix. Quand tu es prêt envoies ces foutus papiers de divorce que je les signe une bonne fois pour toute 

Samuel : pardon ?

Moi : j’ai dit envoies moi ces papiers. Je ne plus rien à avoir à faire avec toi

Samuel : tu es sûre de ce que tu avances ?

Moi : plus que sûre 

Nous nous jaugions du regard. J'ai soutenu son regard jusqu'à ce qu'il se lève et sorte de la pièce en claquant la porte. C'est seulement après qu'il soit parti qu'une infirmière a fait son entrée. 

...Olivier Thalmas...

J'ai passé une très mauvaise nuit et pour cause, mes rêves ont refait surface. C’est sûrement cette dame qui ressemblait fort étrangement à Aline qui est à la base de tout ceci. Au cours de la nuit plusieurs hypothèses se sont heurtées dans mon subconscient. Et si elle n'était pas morte ? Et si elle avait une sœur jumelle ? Non sûrement que ses parents en seraient avertis. Je me fais sûrement des films. Je me suis apprêté pour la messe de 7 heures. 

J'ai écouté attentivement l'homélie du prêtre qui portait sur le pardon. Sur combien de fois nous demandons à Dieu de nous pardonner alors que nous même ne sommes pas en mesure de pardonner à notre frère ou à notre sœur. Après la messe je me suis senti mieux, j’ai fait un tour au super marché et ensuite je suis rentrée. 

Moi : Ruth ? 

Ruth (sortant de la cuisine) : oui ? 

Moi : tu fais quoi la ?

Ruth (me montrant la louche) : et ben la cuisine 

Moi : je t'avais dit qu'on devait parler toi et moi 

Ruth : laisse-moi le temps de finir et on parlera 

Moi : ok. Je t'attends 

J’ai mis le match de foot, aucune de mes équipes ne jouait donc je regardais juste pour le fun. J'ai glissé ma main dans ma poche pour récupérer mon téléphone quand je me suis souvenu que je l'avais laissé à mon chevet. La batterie doit être à plat à l'heure qu'il est.

Je suis monté récupérer et le mettre en charge près de moi au salon 

Ruth (prenant place) : je suis là 

Moi : comment a été ton année scolaire ?

Ruth : bien, j’ai tout validé 

Moi : ravi ! Tu peux m'expliquer un peu ce qui t’ai passé par la tête ? Refuser que je paie l'université et le loyer. Tes sous du mois tu n'y touchais pas. Peux-tu me dire ce que tu essayais de prouver ?

Ruth : ... ... ...

Moi : tu sais que j'ai horreur de ça ? Quand je te pose des questions tu réponds 

Ruth : tu as dit que c’est seulement quand je n'aurais plus besoin que tu paies quoi que ce soit que je pourrais fréquenter...

Moi : ton type la ? Donc c’est pour un homme ? C’est la raison qui se cache derrière ? Il est où ? Qu'il vienne se présenter officiellement maintenant 

Ruth : nous...nous ne sommes plus ensemble 

Moi : ... ... ...

Ruth : ... ... ...

Moi : et ben je n'ai plus rien à ajouter. Les conséquences parlent plus que les conseils. Tu vas me faire ton CV et dès demain postuler pour les stages 

Ruth : ok 

Moi : c’est tout, tu peux t'en aller 

Ruth : ok

C'est juste que je n'avais pas envie de remuer le couteau dans la plaie mais quand je parlais ici de ce jeune homme qui ne m’a pas cloué sur la Croix ici ? Voilà maintenant. Quand on parle il faut savoir de poser et écouter. 

...Murielle Hamza...

Votre type jure qu'il boude. Ça fait plusieurs fois que je lui envoie les messages, il ne répond pas. Tu me présentes à ton plan cul qui m'envoie bouler comme ça alors que je lui tendais la main avec tout mon bon cœur et c'est toi qui te fâche soi-disant que j’ai fermé bruyamment ta portière. 

Maman : pose le téléphone la Léna et vérifie le poisson 

Moi : roooh d'accord 

Maman : c’est pourquoi ce roooh du début ?

Moi : rien, je me parlais à moi même 

Maman : c'est mieux pour toi 

Je suis allée vérifier le poisson comme elle me le demandait. Juste quelques minutes et tout sera prêt. Mickaël a décidé de venir présenter sa copine officiellement donc on mange tous en famille aujourd'hui. Moi je la connais déjà c’est le reste de la famille qui ne l’a pas encore vue. 

Maman : au fait comment va Olivier ? 

Moi : je suppose qu'il va bien 

Maman : tu supposes ? 

Moi : oui depuis j'essaie de le joindre il ne répond pas 

Maman : tu as encore fait quoi ? Pardon je ne veux pas que ton mariage se fasse quand je serai dans ma tombe. Je veux danser aussi 

Moi : lol tu es grave maman 

Ça m'arrangeait que Mia soit chez son père pour toute la semaine comme ce sont les vacances. Sinon si je devais gérer la partie technique en plus de m'occuper d'elle ça allait chauffer vue qu'elle ne peut pas rester en place. 

Nous avons fait sortir les plats et je suis montée prendre une douche et me changer. J'étais simplement habillée d’un boubou marocain de couleur vert. J’ai laissé mes cheveux tomber en cascade et j’ai fait une photo pour l'envoyer à Monsieur grognon via WhatsApp. Ça a été vraiment dure de réussir à le convaincre qu'il devait utiliser cette application. 

Tristan et sa femme iris sont arrivés les premiers. Il était devant alors qu'elle était derrière 

Tristan : ça va la compagnie ?

Moi : c’est moi seule que tu qualifies de compagnie ? 

Tristan : pousse...où sont les parents ?

Moi : en haut...Mais pourquoi tu caches Iris ?

Elle riait derrière 

Tristan : vas d'abord les appeler s'il te plaît 

Moi : vous êtes louches mais puisque tu as si gentiment demandé j’y vais. 

Je suis montée et j’ai frappé avant de rentrer pour tomber sur papa tenant ma mère et l'embrassant sérieusement 

Moi : beurk...vous n'êtes pas trop vieux pour ça ? 

Maman : sors d'ici 

Moi : juste vous dire que Tristan est en bas. Il demande à vous voir 

Papa : franchement quand on a des enfants on ne peut plus profiter de la vie 

Moi : descendons seulement après vous allez profiter de la vie  

Maman : tchipppp

Nous sommes descendus tous les trois et iris se tenait la debout avec son ventre arrondi...son ventre arrondi ???

Moi (sautant de joie) : oooooh tu es enceinte ? 

Iris (Les larmes aux yeux) : snif oui

Maman (toute aussi émue) : combien de mois ?

Iris : six mois 

Maman : et vous nous avez caché ça ?

Tristan : on voulait être sûrs de passer au moins le cap des six mois vus que les deux autres fois ça avait été impossible

Papa : ne parle plus du passé...Les félicitations sont de rigueurs mon fils 

Moi : espèce de cachotière c'est pour ça que tu avais disparu et ce vilain là-bas nous disait à chaque fois que tu avais quelque chose à faire 

Nous l'avons prise dans nos bras pour un long câlin chaleureux. Il faut dire qu'ils ont un peu souffert avec deux fausses couches qui l'avaient anéantie. C'était un peu difficile pour elle côté fertilité c'est ce qui l'avait d'ailleurs rapprochée de maman. 
C’est comme ça que Mickaël est venu nous trouver. 

Mickaël : ça sent la joie i...(voyant iris) ooooh c'est le gros ventre ? Le ballon d'or 

Iris : lol 

Moi : idiot 

Il a passé les félicitations 

Maman : mais Mickaël c’est comment ?

Mickaël : oh veillez m'excuser c'est le trop plein d’émotion...je vous présente à tous Mathilde Obrou, celle que mon cœur a choisi 

Maman : bonne arrivée ma fille 

Mathilde (timidement) : merci maman 

Papa : tu as du goût espèce de clown...(à Mathilde) ma fille tu es sûr que c’est ce clown que tu veux ? Tu peux encore changer d'avis et me prendre moi 

Elle souriait mais il ne fallait pas voir le regard de ma jalouse de mère. 

Mickaël : tu abuses le père 

Moi : Mathilde laisse-moi te débarrasser de ce plat comme personne n'a proposé la 

Mathilde (me regardant à peine) : Mickaël s'en chargera 

Moi : oh 

Iris qui a suivi la scène ma regardée et j’ai souris. Nous sommes passés à table. À chaque fois que j'ai voulu faire la conversation avec Mathilde je me suis heurtée à un mur et j'avais l'impression que personne ne s'en rendait compte à part iris. J’ai débarrassé la table aidée de Mathilde et iris. 

Moi : Mathilde ?

Mathilde : oui ? 

Moi : excuse-moi, je me fais sûrement des idées mais il y a-t-il un problème entre nous ?  

Mathilde : je ne vois pas de quoi tu parles

Moi : je fais le pas vers toi mais c’est comme si tu n'en avais rien à foutre excuse-moi du mot 

Mathilde : je ne te connais pas c'est normal que j’ai besoin d'un peu de temps pour me familiariser 

Iris : oh ! 

Moi : ok 

Mathilde : c'est tout ? 

Moi (secouée) : oui oui c'est tout 

Iris : tu jeux aller au salon nous allons nous occuper du reste 

Mathilde : c'est comme vous voulez  

...Nolan Ehui...

Je me retrouve dans l'église de Ashley à me battre contre le sommeil. Elle n’a pas cessé de me demander de la suivre ce dimanche car il y aurait une assez grande nouvelle pour nous. Je ne savais pas comment me dérober donc me voici au milieu des cris, des danses et chants. Je suis là sans vraiment être la quoi 

Le modérateur : Chers Fidèles nous allons applaudir notre sœur Ashley qui a tenu à rendre un témoignage très puissant aujourd'hui 

Cette annonce m’a à coup sûr réveillé. Je me suis redressée alors que toute la salle applaudissait pour elle. Elle s'est installée sur l'estrade face au micro 

Ashley : paix et joie 

"Amen" 

Ashley : je dis PAIX ET JOIE 

"Ameeeeeeeen"

Ashley : mes frères et sœurs en Christ, le Seigneur est puissant, il est merveilleux. 

"Prêche ma sœur"

Ashley : il a fait pour moi des merveilles et c’est pour cela que je me tiens aujourd'hui debout pour rendre ce témoignage, pour lui rendre grâce. Alléluia 

"Ameeeeeen"

Ashley : il y a un an de cela, ma vie n'était pas aussi ancrée en Dieu. J’ai pris des décisions qui ne l'honoraient pas. C’est comme ça que guidée par le malin j'ai décidé de mettre fin à la vie de l'enfant que le père m'avait accordé. J'ai préféré l’avortement. Oui je n'ai pas honte de le dire car Le seigneur m’a pardonnée et lavée de ma faute. 
Après cet avortement, les choses ont mal tourné et on a dû me retirer l'utérus. Vous vous imaginez aussi jeune que je suis, sans utérus et sans ce serait-ce qu'un seul enfant ? Malgré cela mon mari que voici a tenu à m'épouser. C’est dans mon mal que mon amie m’a conseillée cette église. 
Je remercie papa pasteur pour son suivi quotidien. Chaque fois que je n'allais pas bien il a su me donner des passages précis qui me donnaient encore plus de forces. Après des jeunes et séances de prière, je me rends à l'hôpital il y'a deux semaines de cela pour un simple suivi et là, les médecins sont estomaqués. Non seulement mon utérus est de nouveau en place mais aussi j'attends un enfant

Tous les fidèles se sont levés pour danser et chanter. Ceux qui étaient à côté de moi me félicitaient et me faisaient même des accolades alors que je n’avais pas encore bien compris le sens de son message. Elle m'annonce comme ça qu'elle attend notre enfant ? Que quoi ? son utérus est réapparu ?


Monsieur Grognon