Partie 24 : J'ai foi
Ecrit par Mayei
...Hakeen fanti...
Je n’ai pas fermé les yeux de toute la nuit. Depuis je n’avais toujours pas de nouvelles de Cyrah ce qui me tuait encore plus ! sans compter que la salle d’attente était plongée dans une atmosphère tendue. D’un côté il y’avait les parents de Cyrah, junior son frère et Charlène. De mon côté, ma mère, ma tante et mes deux frères. Ma mère avait fait vraiment vite pour se retrouver ici.
Personne n’osait parler mais mes deux mamans priaient encore et encore. La mère de Cyrah ne faisait que pleurer et son mari quant à lui, la consolait. Il arrivait que je croise son regard plein de colère sur moi. Je ne savais d’ailleurs pas pourquoi elle me regardait ainsi, comme si j’étais responsable de ce qui arrivait à Cyrah.
« La famille de Cyrah Elloh »
Laurence : c’est nous, nous sommes la !
J’avais voulu me lever aussi mais ma mère me retint par le bras me demandant de leur donner un peu d’espace. Contre mon gré et résistant à l’envie d’y aller, je m’assis à ma place.
Paul : nous sommes là depuis tard dans la nuit et c’est seulement maintenant qu’on vous voit.
Lui : je m’en excuse mais il s’avère que le cas de votre fille est un peu particulier pour ne pas dire très difficile.
Je me figeais en entendant cette phrase sortir de la bouche du docteur
Junior : qu’est-ce que ça veut dire exactement docteurs ? Soyez plus explicite s’il vous plaît.
Lui : nous avions fait une série de test préliminaires pour essayer d’identifier la possible cause de sa condition mais tout nous est revenu négatif. On ne sait pas exactement de quoi elle souffre pourtant...
Il n’avait pas fini sa phrase qu’il se retrouvait violemment plaqué contre le mur avec ma main autour de son cou. Je ne sais d’ailleurs à quel moment je me suis retrouvé devant lui mais la force avec laquelle je l’avais touché, je la connaissais. Cela arrive lorsque je suis vraiment contrarié. Et pendant ces moments-là, mieux vaut ne pas croiser mon chemin.
Moi : comment ça vous ne savez pas ce qu’elle a ? Vous êtes réputé pour être l’une des meilleures cliniques de la place et vous ne savez pas ce qu’elle a ?
Maman : Hakeen tu arrêtes ça immédiatement !
Bien que j’aie entendu la voix de maman et ses mots, je n’en fis cas. Je maintenais toujours la pression exercée par ma main autour de son cou. Il essayait de parler mais la pression que j’exerçais autour de son cou ne le lui permettait pas.
Mes frères se sont précipités vers nous et essayaient de m’éloigner de lui.
Kham. : Hakeen laisse tomber
Ils faisaient pression sur mes bras et réussirent à nous séparer. Le médecin tomba au sol en toussant très fort. Il reprenait sa respiration à grosse gorgées alors qu’il s’éloignait de moi rapidement. Je surpris le regard étonné du père de Cyrah et baissais la tête. Il doit penser que je suis une personne violente qui ferait surement mal à sa fille.
C’était le stress qui m’habitait ! J’étais sérieusement atteint par cette histoire.
Dr : comme je le disais (me regardant apeuré) nous ne savons pas encore la cause mais allons faire tout le nécessaire pour le découvrir dans les plus brefs délais. N’empêche que nous avons dû la mettre sous coma artificiel
Nous : quoi ?
Lui : ne vous alarmez pas, Cette technique est utilisée « soit pour empêcher le patient de souffrir, soit pour l'aider à respirer, soit les deux. Elle souffrait énormément et n’aurait pu supporter toutes les prise de sang. Il nous fallait la stabiliser avant que ce ne soit trop tard. Nous allons continuer les analyses.
Juste après que le médecin soit parti, la mère de Cyrah se dirigea vers moi et avec une force me gratifia d’une gifle que je n’avais pas venir. Je passais ma main sur ma joue endolorie. L’effet de surprise avait en quelque sorte augmenté la douleur.
Paul : Laurence qu’est-ce que c’est que ça ?
Sa mère : c’est de sa faute si Cyrah se trouve dans cet hôpital. Je lui avais dit que cette relation n’allait que lui attirer ces problèmes mais il n’a pas voulu la lâcher et voilà ma fille qui est entre la vie et la mort. Il y’a pas de souffrance plus atroce que celle-là pour des patents.
Maman (se levant) : Laurence, nous sommes peut-être amies mais que ce soit la première et la dernière fois que tu oses lever la main sur mon fils. Tu es peut-être restée loin du royaume pendant un bon bout de temps mais ce n’est pas pour autant que tu as oublié les règles. Je ferai fi de ce cas mais que ça ne se reproduise plus. C’est lui qui a mis Cyrah dans cet état ? Il souffre tout comme toi, regarde son visage il n’a pas dormi de la nuit il est à cran. Mais tout ce que tu trouves à faire c’est de te plaindre et le gifler ? Nous sommes tous ici pour Cyrah, priant pour elle alors que tout ce que tu fais c’est chercher quelqu’un à blâmer.
J’étais larguée après que ma mère ait pris la parole. Comment la mère de Cyrah connaissait elle les règles Assiè à moins d’être issue du royaume ? Je crois que Charlène et junior étaient tout aussi confus que moi.
Junior : de quoi parle-t-elle maman ?
Laurence : de rien du tout. Tu dois être satisfaite de toi n’est-ce pas Rimê ! Mettre le doute dans l’esprit de mon enfant
Maman : Laurence, tu es la personne la plus égoïste de cette salle. C’est toi que tu veux protéger et non tes enfants.
Laurence : je ne vais pas m’asseoir ici et te laisser me parler comme tu veux. D’ailleurs je ne veux plus vous voir ici tes enfants et toi. Restez loin de ma famille à moins que vous ne vouliez que j’alerte la police. Sortez d’ici
Tante Riah : et tu penses peut-être que la police fera quelque chose quand ils sauront qu’ils ont affaire à des fanti ? Laurence toute cette scène que tu veux créer n’a pas son sens ici. Nous sommes ici pour notre belle fille...
Laurence : jamais de la vie !
Tante Riah (narguant) : que tu le veuilles ou pas c’est Cyrah est notre belle fille. Tu ferais mieux de t’y faire car dès qu’elle ira mieux nous demanderons sa main n’est-ce pas Hakeen
Moi (revenant à moi-même) : tout à fait, oui !
Jusque-là le père de Cyrah qui était resté silencieux prit la parole. Et calma tout le monde, sa femme y compris.
... Tisha Okeke...
J’avais passé toute la nuit à faire l’amour avec mon mari. Sandilé est du genre très porté sur le sexe. Il suffit d’une simple caresse pour qu’il démarre. Néanmoins hier il m’a introduite une demande qui m’a laissée un peu perplexe même si je l’ai quand même exécutée.
Il était rentré avec un paquet qu’il cachait derrière son dos. J’ai insisté pour qu’il me remette le paquet en pensant qu’il s’agirait sans doute d’un cadeau, comme il aime très bien m’en couvrir. Et quelle ne fit ma surprise de constater qu’il s’agissait d’un sextoy. Un sexe masculin confectionné à base de Silicone. J’ai gardé la bouche ouverte en le regardant sans vraiment comprendre. Pendant un bref moment, j’ai eu peur qu’il soit homosexuel et me demande d’utiliser ce jouet sur lui. J’ai fini par lui demander à quoi cela rimait.
Il a fait une mine de chien battu et me demanda de me masturber sous ses yeux. Il me supplia presque, si bien que je ne pus refuser. Il était assis sur le lit et me regardait faire avec des yeux remplis d’excitation. Au fur et à mesure que je le faisais, il se débarrassait de ses vêtements et se touchait lui-même. Ce spectacle a duré jusqu’à ce que je jouisse et lui aussi. C’est seulement après ça qu’il a pris la relève. Ça devait être l’un de ses fantasmes.
J’avais remis mes dossiers à mon mari pour que je sois engagée car je n’avais pas envie de rester tous les jours à la maison à me tourner les pouces sans rien faire. Je passais sous la douche et descendit prendre le petit déjeuner. C’est à ce moment que Charlène m’appella.
Moi (enthousiaste) : allô cha ?
Charlène (Voix brisée) : ti comment tu vas ?
Moi : c’est plutôt à toi que je dois poser cette question. Ta voix m’a l’air terrible.
Charlène : ti les choses ne vont pas bien ici. Cyrah est dans un mauvais état. Elle est à l’hôpital depuis plusieurs jours maintenant
Moi : quoi ?
J’avais laissé tomber ma fourchette pendant que j’écoutais Charlène. Elle m’a décrit l’état de douleur dans lequel se trouvait Cyrah. J’en ai perdu l’appétit. Il fallait que j’aille à son chevet. Je ne pouvais pas rester ici à mener la belle vie alors que mon amie souffre sur un lit d’hôpital. C’est bien vrai que ma présence ne changera peut-être rien mais j’y tiens.
Charlène : tout le monde est inconsolable ici
Moi : je verrai si je peux venir vous soutenir. Quand Sandilé rentrera, je lui en parlerai.
Charlène : au fait Tisha, Uriel a débarqué un jour chez moi ! Tisha comment as-tu pu être aussi lâche. Tu nous as menti ! tu nous as regardées droit dans les yeux et nous as assurées que lui et toi aviez résolu les choses, que tout allait bien entre vous.
Moi : je n’ai pas envie de parler de ça actuellement
Charlène : ti…
Moi : passe une belle soirée
Clic ! j’ai raccroché sans lui laisser le temps d’en placer une. Quant à Uriel, il ne peut pas digérer son chagrin seul ? était-il obligé de se rendre chez Charlène pour faire je ne sais quoi ? c’est un homme après tout, pourquoi va-t-il étaler ses états d’âme devant mon amie ? voilà encore une autre raison qui me conforte dans le fait d’avoir choisi Sandilé. Je sais que lui, n’aurait jamais réagi de la sorte.
Sandilé se présenta à la maison à midi et je décidais de lui parler de la situation.
Moi : chérie ?
Sandilé : oui sunshine ?
Moi : j’aimerais te demander la permission de rentrer quelques jours au pays. Cyrah ne se sent pas bien et je dois être à son chevet. C’est très grave.
Il fronça les sourcils et me regarda étrangement
Sandilé : es-tu docteur ?
Moi : comment ça ?
Sandilé : ta présence n’apportera aucune amélioration à sa condition à moins que tu ne sois un médicament destiné à cet effet
Moi : je sais mais...
Sandilé : mais rien du tout. Nous venons tout juste de quitter ton pays et tu veux déjà y retourner. Ce ne sera pas possible. Tu resteras ici en prenant soin de la grossesse. D’ailleurs j’ai décidé que tu attendes que l’enfant naisse et ait au moins deux ans avant de retravailler.
Moi : Sandilé !
Sandilé (sortant de table) : je suis dans la chambre
J’étais dépassée par sa façon de prendre les décisions sans me consulter. Est-ce un crime de vouloir être près de mon amie ? Pourquoi doit il décider de quand je devrais travailler ? En quoi la grossesse m’empêche de me rendre au boulot et travailler ? Je n’aimais pas ce côté macho qu’il me montrait.
Je sortis de table à mon tour et fit signe à la femme de ménage pour qu’elle débarrasse. Je trouvais Sandilé couché sur le lit.
Moi : Sandilé il faut vraiment qu’on parle. Je ne suis pas du tout contente de comment tu prends les décisions. Nous sommes un couple et les décisions doivent se prendre ensemble.
Sandilé : c’est moi l’homme Tisha. C’est moi l’homme et en plus de ça, nettement ton ainé alors mes décisions ne sont pas à discuter. Où est le jouet d’hier ?
Moi : ... ...
Sandilé : prends-le et viens me faire plaisir s’il te plaît.
Je le regardais un instant. C’est ça le mariage ? Il faut accepter les défauts de l’autre et faire des concessions. Et voilà la première concession que je devais faire. Accepter son côté macho ! Au moins il m’autorisait simplement à l’aller au travail après que l’enfant ait deux ans. D’autre m’aurais carrément interdit le fait d’y aller, me maintenant à la maison avec le statut de mère au foyer.
Je pris le jouet et l’enduit de lubrifiant. Sandilé se redressa et touchait la bosse de son pantalon. Je lui offrais le spectacle qu’il voulait.
...Laurence Elloh...
Je souffre de voir ma fille dans cet état. Ce qui me désole encore plus est que les médecins de savent pas de quoi elle souffre exactement. Chaque jour qui passe il y’a un nouveau traitement proposé et des ordonnances à n’en point finir.
C’est difficile pour moi de dire ça mais heureusement que Hakeen est la sinon nous ne nous serions pas en sortis entre les frais de Cyrah et les soins de son père. Mon cœur se serre à chaque fois que je la vois couchée sur ce lit d’hôpital sans pouvoir bouger.
Dr : nous allons la faire sortir de son état et voir l’amélioration ok ?
Moi : d’accord docteur
Je t’étais un coup d’œil à Hakeen qui ne bougeait pas. Il avait ses mains dans ses poches et gardait le menton haut et fier. Pourtant ses yeux le trahissaient et décrivaient toute la peine qui habitait son amé.
Quelques minutes plus tard Cyrah ouvrait légèrement les yeux et mon cœur fit un bond dans ma poitrine. Ma fille !
Moi (me levant) : Cyrah...
Le docteur l’examinait lorsqu’elle poussa un cri d’effroi qui nous fit sursauté. Elle criait comme un animal blessé en se tordant. Entre ses cris elle essayait de parler. Elle tourna les yeux vers Hakeen
Cyrah : j’au...mal...ha...keen
Elle criait tellement que mes larmes inondaient mon visage. Le docteur lui a administré une dose de morphine mais cela ne fit aucun effet, elle criait et continuait à pleurer si bien qu’il n’eut d’autres choix que je la replonger dans ce coma artificiel.
...Hakeen Fanti...
Je suis sorti de la salle avec une forte douleur et une colère sourde qui m’habitait. J’ai formé un poing que j’ai envoyé dans le mur me faisant sérieusement mal. J’ai réussi à attirer l’attention vers moi si bien qu’une infirmière se dirigea vers moi.
Elle : monsieur il y a un problème ?
Moi : ai-je l’air de quelqu’un qui a un problème ?
Elle parut accuser le coup, c’est vrai que je m’étais montré quand même désagréable.
Elle : nous sommes dans un hôpital vous pouvez déranger les patients qui se reposent avec vos crises de colère. Alors calmez-vous a moins que vous ne vouliez que je fasse appel à la sécurité.
Je ne dis rien et elle s’éloigna de moi. Une vive douleur me rappela que je m’étais fait mal aux doigts. Mais ce mal comparé à celui que je venais de vivre en voyant Cyrah crier de la sorte, n’était rien du tout. Je n’ai pas pu retourner dans cette chambre mais suis descendu au parking et ai déverrouillé les portières de ma voiture pour y prendre place.
J’ai rejoint la maison avec l’esprit triste. En rentrant j’ai trouvé mes frères.
Kham : c’est comment man ?
Moi : j’ai connu des jours meilleurs
Issan : toujours pas l’amélioration ?
J’ai secoué la tête en guise de non et des images de tout à l’heure se sont incrustées dans mon esprit. Sa façon de me regarder ! elle avait l’air de me demander de mettre un terme à la souffrance qu’elle ressentait. Elle devait avoir terriblement mal et me voilà- incapable de l’aider malgré toute la fortune que nous possédons. Comme quoi l’argent peut acheter bon nombre de choses mais pas tout.
Kham : ça va aller, tu verras !
J’ai regagné ma chambre en pensant à elle. Elle me manque tellement !
… … …
Voilà maintenant deux semaines que Cyrah était dans cet hôpital. Il y’a une semaine, les médecins l’avaient extirpée du coma artificiel pour voir l’amélioration. J’espérais vraiment cette amélioration moi-même mais le cri de douleur qu’elle fit sortir de sa bouche en me regardant avec des yeux suppliant m’avait achevé. Je souffrais de la voir ainsi. Elle se tordait tellement de douleur que les docteurs l’ont automatiquement replongée dans ce coma. Sa mère avait tellement pleuré ce jour-là.
De mon côté je n’arrivais plus à faire quoi que ce soit. Toutes mes pensées étaient tournées vers Cyrah. Heureusement que mes frères comprenaient cette épreuve par laquelle je passais et s’étaient partagés mes tâches au travail. Ils passaient même souvent faire la garde à ses côtés. Pour cela je leur serai à jamais reconnaissant.
J’étais avec sa mère à son chevet aujourd’hui. Elle et moi je nous adressions la parole que pour le nécessaire. C’est à dire se saluer à part ça chacun reste dans son coin et évite de rentrer dans l’espace de l’autre.
Je regardais Cyrah couchée dans ce lit. Elle qui était si pleine de vie, elle dépérissait à vue d’œil et il fallait lui faire changer de positions chaque deux heures pour éviter les lésions dues au fait qu’elle soit consternant couchée. C’était terrible à supporter.
Le médecin rentra dans la chambre et demanda à parler à sa maman. J’étais sur le point de sortir lorsque sa mère m’adressait la parole.
Laurence : attends Hakeen ! (Au docteur) si vous avez quelque chose à dire docteur vous pouvez le faire devant lui.
J’étais surpris d’entendre cela sortir de sa bouche mais me rassis.
Lui : très bien ! Nous n’avons pas de bonnes nouvelles. Nous avons vraiment tout essayé. Elle a été testée pour le cancer mais elle ne souffre pas de ça. Nous sommes étonnés de son cas. C’est vraiment indélicat de vous dire que nous ne savons pas exactement de quoi elle souffre car son organise semble bien portant mais ce mal venu de nulle part persiste. Nous sommes en Afrique essayez de vous tourner vers la médecine traditionnelle pourquoi pas ? Nous ne pouvons cependant pas vous permettre de l’emmener à cause de ses fortes douleurs. Tout ce que nous pouvons faire c’est de la maintenir dans cet état pour minimiser sa douleur. Il va vous falloir être courageux et espérer un miracle.
Je me suis passée les doigts sur mes yeux alors que sa mère éclatait en sanglots. Sur le coup j’ai mis ma douleur de côté et me suis dirigé vers elle pour la prendre dans mes bras comme je l’aurais fait avec ma propre mère. J’espérais au fond de moi qu’elle ne me rejette pas et qu’il n’y aurait pas une autre gifle.
Laurence : que vais-je devenir sans elle ? Pourquoi veut-elle me quitter ? Elle n’a que vingt-quatre ans.
Moi : ne dites pas ça ! Elle nous reviendra bien vite. J’ai foi en cela, nous ne sommes pas encore mariés et elle ne m’a pas encore donné d’enfants.
Laurence : que Dieu t’entende, qu’il t’entende mon fils.
Elle est restée dans mes bras jusqu’à ce qu’elle se calme.
Des collègues à Cyrah sont passés la voir et nous laisser des mots d’encouragement. Louis, ce même type de la dernière fois a particulièrement duré à ces côtés. Je comprenais que c’était une visite mais je ne pouvais réprimer ma jalousie.
Nous nous reléguons pour rester à ses côtés. Ce soir c’étaient junior et Kham qui restaient à ses côtés.
Junior : tu rentres comment maman ?
Laurence : je vais rentrer avec Hakeen !
J’étais encore plus étonné car ces deux dernières semaines, je n’avais fait que lui proposer cela mais elle refusait catégoriquement. Nous sommes montés en voiture et je l’ai conduite jusqu’à chez elle à la maison.
Laurence : viens quelque minute au salon s’il te plaît.
Moi : bien sûr
Je la suivis. Le père de Cyrah était déjà couché. Il n’était pas très bien portant depuis son malaise et avait besoin d’assez de repos. Sa mère quant à elle avait posé devant moi un plat de riz accompagné de sauce tomate.
Laurence : mange et prend quelque force. Cyrah n’aurait pas aimé te voir comme ça.
C’est vrai que j’étais quelque peu négligé. La barbe de plusieurs jours que je trainais et je me nourrissais peu. Je lui ai dit merci. Elle s’est assise prêt de moi et s’est aussi servie un plat. Nous avons mangé silencieusement tous les deux à la même table.
Laurence : tu aimes vraiment ma fille hein !
Moi : plus que tout
Laurence : et elle t’aime aussi. Je tiens à m’excuser pour mon comportement.
Moi : vous n’avez pas à vous excusez, vous pouvez être ma mère et je respecte cela.
Laurence : c’est sage de ta part ! J’espère que tu comprendras mes motivations. Je reviens
Elle a disparu et quelques instants après, elle revenait avec un panier semblable à ceux des nourrissons. Enfin les couffins dans lesquels on pose les bébés. Elle le posa devant moi.
Laurence : regarde à l’intérieur du panier
Je fis ce qu’elle me disait avec un peu de réticence et vit un pagne à l’intérieur que je connaissais fort bien.
Moi (dépassée) : mais c’est le pagne de la maison...
Laurence : tout à fait
Moi : estes vous issue de cette maison ?
Laurence : non loin de là mais la vraie mère de Cyrah oui !
Je levais les yeux en entendait cette phrase. Donc elle n’est pas la vraie mère de Cyrah !
Moi : comment ça, sa vraie mère ?
Laurence : C’est dans ce panier qu’elle a abandonné Cyrah alors qu’elle venait de naître. Montre ce pagne à ta mère et dis-lui que c’est de moi que ça vient elle comprendra.
J’étais estomaqué ma mère avait donc raison par rapport à Cyrah. Elle avait raison sur toute la ligne. Moi qui croyais qu’elle se faisait des films et bien dis donc !
Moi : comment connaissez-vous ma mère ?
Laurence : arrête de me vouvoyer Hakeen. Ta mère et moi sommes de très bonnes amies. C’est moi qui t’ai fait naître et ce nom Hakeen que tu portes, je l’ai soufflé à ta mère
Voilà une nouvelle encore plus saugrenue. Il fallait que je me rendre le plus vite au royaume et présente ce pagne à ma mère. Je ne sais pas pourquoi mais j’avais la ferme conviction que la maladie soudaine et inexpliquée de Cyrah était liée à ce pagne.