Partie 25 : Parfaite idylle
Ecrit par Fleur de l'ogouée
Marc-André Moussavou
Aimé-Gérald Itu Moussavou, mon
héritier est enfin là, c’est incroyable d’être autant attaché à ce petit bout
de personne rencontré la veille à peine. Hier je n’étais qu’un homme comme les
autres, aujourd’hui je suis un père, mon petit garçon me remplit de bonheur. Je
ne cesse de l’admirer
-Laisse le dormir Marc
-Mais je le regarde seulement
-Assied-toi monsieur
Je m’exécute simplement, la
voir dans le rôle de maman c’est drôle, elle est devenue subitement autoritaire,
elle a gagné de l’autorité en deux jours seulement. Je m’assois et la regarde
se débattre pour se lever, elle est tellement forte, son courage m’impressionne
beaucoup, je me lève pour l’aider, puis l’accompagne jusque dans la douche. Je
dois aller à la mairie tout à l’heure pour déclarer le petit on a choisi de
l’appelé Aimé-Gérald, la défunte mère de Mari s’appelait Aimée et la mienne
Géraldine, nous avons combiné les deux prénoms pour faire un prénom composé, on
l’a aussi nommé itu qui peut dire espoir en langue yipunu qui est notre
dialecte à tous les deux et enfin il porte le nom Moussavou, le digne
descendant de son père. C’est tout joyeux que je me dirige à l’état civil,
ensuite j’irai lui acheter plein de cadeaux, j’ai envie de la couvrir de
cadeau, je suis tellement reconnaissant pour ce don de soi qu’elle a fait, elle
a portée mon enfant et m’a rendu père. On oublie souvent que la grossesse est
un état instable, certains disent même que c’est une périodes pendant laquelle
elles ont un pied dans le monde des vivants et l’autre dans le monde des morts.
En sortant de la mairie je
vais faire un tour à Mbolo pour faire quelques courses pour la maison, en marchant dans les
rayons je croise une des copines de la chérie de Tim, celle qui était restée insensible à mes talents
de dragueurs, je rigole en la voyant, elles ne sont pas nombreuses à pouvoir
dire qu’elles ont résistées à mon charme ravageur
-Bonjour Marc, comment-vas-tu ?
-Je vais bien et toi ? Je
suis ravie que tu te souviennes de mon prénom
-Je vais bien, j’ai une très
bonne mémoire a ce qu’il paraît
-Maintenant, j’ai honte d’avoir
oublié le tien
-Ce n’est pas bien grave, c’est
Jessica mon prénom. Du coup tu me devras un verre la prochaine fois qu’on se
verra pour te racheter
-Avec plaisir cher Jessica et quand
sera cette prochaine fois ?
-Seul le destin nous le dira
très cher Marc
Elle s’en va et je reste là
debout sourire aux lèvres, je me rappelle du soir où elle avait refusé mes
avances, c’était il y a trois mois déjà, plusieurs choses ont changés depuis. Nina
a tourné la page, j’ai emménagé avec Marimar et je suis devenu papa, c’est fou
comme la vie est imprévisible. Je continue à faire mes courses, j’achète de
quoi faire à manger et ensuite je vais récupérer le bijou que j’ai commandé. J’ai
appelé Gémina pour m’aider à faire une surprise à Marimar pour sa sortie de la
clinique, un diner romantique, bougie, petite décoration, du vin et de la bonne
nourriture, un moment rien que tous les deux, elle sera contente. Je rentre
avec les courses à la maison, je dépose les cadeaux sur le lit et je retrouve
Mina au salon.
-Merci pour ton aide ma petite
sœur chérie
-Ce n’est rien, je le fais
pour toi et mon beau neveu
-Mais pourquoi es-tu aussi hostile
envers Marimar en fait ?
-Nina c’est comme une sœur pour
moi et ta relation avec Marimar l’a brisé
-Mais Marimar n’y est pour
rien, je suis le seul fautif. C’est moi qui devais fidélité à Nina et c’est moi
qui ai trahi sa confiance
-Oui mais elle n’avait pas à
sortir avec un homme en couple
-C’est du passé en fait, Nina
a refait sa vie et moi aussi, laisse-lui une chance
-On verra
On a mis tout en place, puis
je l’ai raccompagné à la maison, elle doit retourner dans son appart la semaine
prochaine, j’espère pouvoir convaincre Marimar d’accepter d’emménager chez moi,
cet appartement est déjà étroit pour nous deux, avec le petit en plus ce sera
très vite oppressant. Je me mets en route pour aller les récupérer, le petit
fera sa première nuit hors de l’hôpital ce soir. Elle a accouché il y a trois
jours mais elle n’en a pas l’air, elle est si brave et courageuse, je suis si
fière d’elle, c’est une forte femme. Dans ma tête notre relation n’est pas
encore bien définie, j’ai des sentiments pour elle mais je ne sais pas comment
les définir, pour l’instant nous nous concentrons sur ce petit bout de chou, il
est magnifique cet enfant et il nous rend si heureux.
J’ai réglé la facture avec la
dame de l’assurance et ensuite arrangé les affaires dans la voiture, hier j’ai installé
le siège bébé, donc nous mettons le petit à l’intérieur et nous nous dirigeons
vers l’appartement.
Koumba Marimar
Mon corps se remet en forme petit
à petit, je suis fatiguée mais en même temps j’ai de l’énergie à revendre, les
douleurs au dos ont totalement disparus dès que j’ai accouchée. Je suis amoureuse
de ce petit garçon qui est sorti de moi, il est parfait, devenir mère c’est la
plus belle chose que la vie m’a donné. Marc est totalement fan de son fils, il
peut rester pendant de longues minutes à le regarder dormir, il est tellement
heureux, le voir comme ça me fait plaisir. Ces trois derniers mois sont
magiques, vivre ensemble nous a beaucoup rapprochés, maintenant nous avons
notre petite famille et nous sommes joyeux. Aujourd’hui nous rentrons à la
maison, monsieur est arrivé pour venir nous chercher, si beau dans sa chemise
blanche, on a tellement passé plus de temps à se tirailler qu’à s’aimer que
parfois j’en oublie que c’est un très bel homme, un corps athlétique, une
carrure de sportif, un sourire ravageur, bref il a tout ce qu’il faut pour
avoir pleins de femmes à ses pieds. Je ne sais pas quelle tournure prendra
cette relation je ne sais pas réellement ce qu’il ressent pour moi, nous avions
décidé de nous concentrer sur le bébé et c’est ce que nous faisons. Après une
trentaine de minutes nous sommes de retour à la maison, une fois dans le salon
je suis agréablement surpris, il y a une jolie décoration et une table dressée digne
d’un grand restaurant, je suis si émue, c’est ce genre d’attention qui me font
tomber amoureuse encore plus. Déjà bien heureuse je me dirige dans la chambre et
quelques larmes s’échappent quand je découvre sur le lit, ces cadeaux, un
coffret contenant un pendentif en or avec mes initiales, un sac à main de luxe,
un coffret de parfum et une carte de vœux sur laquelle est écrit ‘’bon retour à
la maison’’, personne n’avait jamais rien fait de tel pour moi, personne ne m’avait
autant montré d’importance, je suis si touchée. J’essuie les quelques larmes
qui ont coulés sur mes joues et je retourne au salon, il est en train de mettre
le petit dans son couffin, la scène est si belle à regarder. Peut-être que j’ai
enfin touché le gros lot, ma famille de rêve.
-Merci pour tout Marc
-Merci à toi de m’avoir donné
le plus beau cadeau de toute ma vie
Nous nous enlaçons et restons
silencieux pendant quelques minutes, là dans ses bras je me sens si bien mais
si vulnérable en même temps, qu’est-ce que je deviendrai si notre relation ne
tient pas ? Comment vais-je rebondir et élever mon fils toute seule ?
-Madame à table, le repas est
servi
Nous dînons tranquillement, sous
le regard de mini nous, je suis si fière de ce tableau, la famille dont j’ai rêvé.
Après manger nous nous mettons au lit, le petit dormira pour la première fois
dans sa chambre, Marc a installé un baby phone, quand le petit va pleurer dans
la nuit nous l’écouterons depuis notre chambre.
Je suis épuisée ce matin à
croire que le petit ne supporte pas sa chambre, il a pleuré toute la nuit, je
me suis levée tellement de fois pour le calmé, mon sommeil n’a pas du tout été
paisible et la cerise sur le gâteau alors que j’avais réussi à faire l’œil, c’est
le père qui a pris le relais en faisant beaucoup de bruit en s’apprêtant pour
le boulot, j’ai le sommeil léger et monsieur le sait bien. Je m’assois sur le
rebord du lit en essayant de me calmer, je suis au bord de la crise de nerf
-Bonjour maman tortue, tu es
bien matinale
Je lève la tête, lui lance un regard
noir, puis me remets la tête entre les mains. J’ai besoin d’au moins 7h de
sommeil par jour, sinon je ne suis absolument pas de bonne humeur
-Désolé, je t’ai réveillé avec
mon bruit ?
-OUI
-Demain j’irai me préparer
dans l’autre pièce alors, bon j’y vais
-T’as pris ton petit-déjeuner ?
-Oui, je me suis fait une omelette
et des toasts
-D’accord, passe une bonne
journée
Il sort de la chambre et
revient sur ses pas au bout quelques secondes puis me fait un bisou sur le
front avant de s’en aller, de quoi me mettre un sourire sur mon visage. Je
trouve le courage de me lever du lit, je change bébé et lui donne sa tétée et
ensuite à mon tour je petit déjeune. Une fois mon repas avaler, je m’allonge
sur le canapé pour gratter quelques minutes de sommeil avant de faire le ménage
et la cuisine.
Marc-André Moussavou
Ce matin en arrivant au boulot
je trouve une invitation à un mariage sur mon bureau, c’est un de mes jeunes
collaborateurs qui se marie, il m’en avait déjà parler. C’est un gars que j’apprécie
bien, il a tout juste 26ans, plusieurs collègues plus âgés ont tentés de le
décourager mais il y tient à sa princesse Ghisir et à leur mariage. Je regarde
cette enveloppe et je m’interroge, devrais-je y aller avec Marimar ? Au
final très peu de personnes ici savent que la raison de ma séparation est un
enfant adultérin, ils ne connaissent pas son existence, ce sera peut-être l’occasion
de l’introduire. De toute façon j’ai deux mois pour décider si j’y vais avec
elle ou non, présenter une femme à ses collègues est toujours délicat, ils vont
entièrement la scruter, regarder ses moindres détails. Nina c’était mis tout le
monde dans la poche il y a 5 ans au premier banquet de la société auquel nous
avons assisté ensemble, toutes les femmes voulaient recevoir des conseils de sa
part et mes supérieurs étaient jaloux qu’un petit de quartier à peine diplômé
se pavane auprès d’une telle femme, c’est une personne avec une forte aura.
Je dépose cette enveloppe et
me mets au boulot, désormais j’ai un fils qui compte sur moi, je me dois de
tout faire pour que mon petit prince, mon héritier, la moitié de moi ne manque
jamais de rien.