Partie 26 : nouveau départ

Ecrit par Fleur de l'ogouée

Koumba Marimar

Pour l’instant je poursuis mon congé maternité, je suis à la maison et je profite de mon petit bébé, la semaine dernière je suis allée au boulot pour montrer le petit à mes collègues, certaines l'avaient déjà vu quand elles sont venues me voir à la clinique, j’ai apprécié le geste, Raoul lui m’a offert des paquets couches, vraiment le meilleur patron. Je ne sais pas comment je vais faire avec le petit une fois que je vais recommencer le travail, Marc à proposer de le mettre à la crèche mais je ne suis pas rassuré à l’idée qu’il soit entouré par des étrangers, heureusement, j’ai encore 6 semaines pour trouver que faire. Je m’affaire en cuisine pendant que le petit fait sa sieste dans les bras de son père, il aime tellement l’avoir près de lui, que je ne trouve plus la force de lui dire de le laisser dans son berceau. Les voir comme ça me fait chaud au cœur. Je prépare un bon plat de feuille de manioc accompagnée de timba (tubercule de manioc), Marc aime beaucoup cette association, si je l’écoutais on en mangerait tous les week-ends. Une fois le repas prêt je dresse la table, puis nous mangeons.

-C’est délicieux, comme d’habitude

-Merci

Flattée, ce sourire aux lèvres ne me quitte pas, après avoir essuyé critiques sur critiques de la part de Marc, j’ai enfin l’impression que ma présence est estimée à sa juste valeur, cette nouvelle facette de notre relation me plaît beaucoup, avoir en face de moi quelqu’un qui m’apprécie et me le montre c’est plaisant. Après manger il s’affaire à la vaisselle, pendant que je m’occupe d’Aimé qui a souillé sa couche, dans sa chambre je le change en chantonnant une des ses chansons que chantaient les femmes de mon village, quand je lève la tête je tombe sur un Marc tout sourire

-Qu’est-ce qui vous fait sourire monsieur ?

-Tu chantes bien en fait et vous êtes beaux

-Merci

-Ah il faut qu’on parle Mari

Figée, un nombre incalculable de scénarios se créent dans ma tête, puis je me retourne et essaye de cerner son expression faciale, de quoi veut-il bien qu’on parle, j’acquiesce de la tête et continue à changer bébé, tandis qu’il retourne au salon. Inquiète je me demande que peut bien être l’objet de cette discussion, c’est le cœur battant que je le rejoins au salon en portant le petit qui est maintenant tout propre, je le mets dans son couffin et m’assois en face de lui prête pour la discussion. Son visage est détendu, je me persuade que rien de négatif ne peut émaner de lui à cet instant, il est heureux, pourquoi mettrait-il fin à quoi que ce soit. Il se lance dans une longue explication sur le pourquoi on devrait aller vivre dans sa maison et quitter cet appartement, j’avoue que cette idée ne m’enchante guère mais ses arguments sont convaincants.

-Mari si tu veux on change la décoration tu feras ce qu’il te plaît

-D’accord, dis-je pour couper court

Il reste celui qui paie cet appartement et il a raison que c’est de l’argent jeter par la fenêtre. Je vais devoir faire abstraction du fait qu’il a vécu là-bas avec sa Nina. J’ai bien de l’argent de côté je pourrais ne pas le suivre car s'il faut que je m’occupe de mon fils toute seule, je suis en mesure de le faire. Mais cette parfaite image de famille me plaît beaucoup, donc pourquoi ne pas tenter cette nouvelle aventure. Au final je m’attendais à pire comme nouvelle donc je suis soulagée, je le rejoins sur le canapé et nous passons une soirée cinéma en amoureux. Dans ses bras je me sens si bien.

 

Moussavou Marc-André

Gémina est retournée chez elle la semaine dernière, elle a enfin pu tourner la page, son ex fiancé a d’ailleurs encore rompu ses fiançailles, elle a enfin compris que c’est lui qui était instable et indécis, maintenant elle va mieux, son moral est remonté. Je dois avouer que Raoul aussi l’a beaucoup aidé à remonter la pente, moi étant occupé à mes propres tourments je n’aurais pas pu être autant présent que lui. Maintenant que la maison est libre c’est enfin le bon moment pour demander à Marimar de déménager. Dans cet appartement nous sommes à l’étroit alors que j’ai une maison avec trois chambres de libre, elle a accepté le deal, dès demain on fera le transfert, avec Tim et H nous allons déplacer les affaires de mini Moussavou et nos vêtements, pour les meubles nous n'allons pas les prendre vu que j'en ai ai déjà, j’ai appelé un ami qui a un magasin de décorations d’intérieures, il m’a racheté à bon prix ce qu’il m’a vendu neuf mois auparavant. Hâte de retourner chez moi, cette maison à une valeur sentimentale à mes yeux, c’est mon tout premier bien immobilier, j’ai pris un crédit que j’ai rembourser en quatre ans pour l’acheter, ensuite nous avons fait des travaux de rénovation pour la remettre au goût du jour, cette maison c’est un peu mon premier bébé. Maintenant que ceci est réglé j’ai l’impression d’être sur un nouveau départ, toujours tourmenté par l’absence de Nina je sais que ça finira par me passer, il faut que j’aille de l’avant, j’ai cette femme qui m’aime et qui m’a donné le plus beau cadeau que la vie aurait pu me donner. C’est peut-être enfin l’occasion de former la famille parfaite dont j’ai rêvé toutes ces années.

Ce matin Tim, H et moi nous affairons au déménagement, je voudrais commencer la semaine dans une nouvelle vie, il n’y a pas grand-chose à transporter donc tout ira vite, Mari est allé faire quelques courses avec Cynthia pendant ce temps. Pour gagner en temps nous n’allons pas démonter les meubles du petit mais les mettre dans le véhicules double cabine de Tim, le matin Mari à ranger les vêtements et les autres choses que nous voulons apporter, je pense qu’en deux allers-retours on aura tout apporté avec nos deux voitures. Pendant que nous chargeons les véhicules les gars se moque de moi, le fait d'être passer du Marc fêtard au Marc père de famille sans transition

-Les gars arrêtez de me fatiguer, maintenant que le bébé est là, les activités vont bientôt reprendre

-La machine de guerre, crie H comme un ado

-Le dragueur en série, réplique Tim

-Non je ne suis plus dedans, mon fils avant tout

-Man laisse ça, c’est toi la machine

On éclate tous de rire, c’est vrai que ça fait vraiment longtemps que je ne suis pas sorti me péter la gueule, j’avais peur de laisser Marimar seule pendant sa grossesse à cause de sa santé fragile, maintenant que le petit est là et qu’elle gère, une petite virée me ferait grand bien.

-Les gars le week-end on se met la tête à l’envers ?

-Toujours prêt, dit H

-Mission acceptée, répond Tim

-Top, on va un peu faire vibrer Libreville, ça dort trop

Je jubile déjà à l’idée de sortir goûter aux joies de la vie nocturne, après avoir passé plus de quatre mois sans sortir j’ai hâte de me sentir jeune à nouveau. Je sais que Marimar n’y verra pas d’inconvénient, c’est une grande fille, elle pourra bien se passer de moi pour une soirée.

 

Koumba Marimar

Le petit et moi avons passés la journée avec Cynthia pendant que Marc et ses amis effectuent le déménagement, un chapitre se ferme et un autre s’ouvre, j’espère que retourner chez lui ne réveillera pas ses anciens démons. Je fais part de mes inquiétudes à Cy et elle me rassure comme elle peut, au final j’ai l’impression de recommencer tout à zéro, j’ai peur de devoir me battre à nouveau pour garder cette relation sur pied, ces derniers mois ont été magiques, je n’aurai pas cette force. Une fois que le déménagement est fini Marc est venu nous récupérer chez Cy avec les petites courses qu’on a fait tout à l’heure. Il est déjà 19h, donc le petit dort pour mieux nous réveiller à 3h du matin, je l’installe dans son siège pendant que Marc range les affaires dans le coffre, ensuite nous prenons la direction de notre nouveau chez nous. Nous arrivons dans cette maison grande maison, il entre la voiture dans le garage après que le gardien est ouvert le portail, ensuite nous entrons dans le salon que je connais déjà, ce salon où Gémina m’a bien fait comprendre qu’elle est moi ce ne sera jamais possible. Il me fait faire le tour du propriétaire, nous commençons par la cuisine où nous rangeons les courses, elle est immense, pleine de meubles et équipée d’appareils électroménagers de pointes. Ensuite nous passons aux chambres, il y en a trois, elles sont toutes les trois si grandes, dans une se trouve les affaires de Aimée-Gérald, il sera dépaysé le pauvre son autre chambre était si minuscule. Il y a deux autres chambres identiques en terme de surface mais une comprend une salle de bain et l’autre non, je comprends aisément que la suite familiale est celle qu’il a occupé avec Nina, mais j’essaye d’en faire abstraction, ceci est notre nouveau départ, il ne faut pas que je sois dans une mauvaise énergie. Après les chambres, il me montre les toilettes visiteurs et la deuxième salle de bain, ensuite en sortant par la porte arrière nous avons une magnifique terrasse et une autre salle qui fait office de bureau. Cette maison est magnifique mais je me sens comme une invitée, il me faudra un peu de temps pour m’y habituer. Après le tour du propriétaire, je donne le sein au petit qui s’est réveillé entre temps, ensuite j’irai mettre un peu d’ordre dans la chambre que nous allons occuper.

La première nuit s’est très bien passé, nous avons bien dormi et le petit ne s’est réveillé que vers 5h du matin. Je prépare le petit déjeuner pendant que monsieur se prépare pour le boulot, je ne le fais pas souvent mais vu que je suis debout, je vais le faire. Je fais une omelette garnie qu’il mangera avec du pain que j’ai réchauffé, une tasse de café fort comme il aime et une assiette de fruits découpés. Je me fais aussi une tasse de lait pour l’accompagner, quand il sort de la chambre nous déjeunons ensemble, une fois fini il me fait un bisou et s’en va le soleil à peine lever. Maintenant qu’il est parti je me demande bien ce que je vais pouvoir bien faire ici toute la journée. Après la vaisselle, je nettoie mon bébé et le nourris, une fois ceci fait je le place sur mes genoux pour jouer avec lui. Je me suis assise au salon il y a tellement d’appareil, je ne sais pas quelle télécommande allume la télévision, de peur de faire n’importe quoi je laisse tout et j’appelle Cynthia pour bavarder histoire de faire passer le temps

-Allo

-Je dis hein Koumba l’appel de 8h du matin c’est comment ?

-Je m’ennuie Cy

-Mais regarde la télévision comme d’habitude

-Je ne sais pas comment allumer cette télé, elle est d’abord balaise

-Mais appuie tous les boutons jusqu’à ce que ça s’allume, tu n’as pas à avoir honte de ne pas savoir quelque chose

-Oui mais imagine que je gaspille un appareil et qu’il regrette de m’avoir invité ici

-Marimar écoute moi bien, de vous deux il est celui qui a le plus besoin de toi, il est chanceux de t'avoir. Ce n’est pas parce qu’il t’a sorti du quartier que tu lui dois quoi que ce soit, arrête de marcher sur des œufs et impose-toi un peu

-C’est facile à dire mais toi tu ne vis pas dans l’ombre de l’ex de ton compagnon

-Je sais, mais tu es toi et non une mini version de Nina ça c’est un fait. Fait les choses comme tu le faisais avant, sans essayer d’être quelqu’un que tu n’es pas.

Après cette douce remontrance je raccroche et m’attaque à cette télévision, effectivement au bout de quelques minutes je trouve le moyen de l’allumer, ma peur de déranger allait me faire rester là toute la journée à contempler le mur. Je suis la maîtresse de maison, c’est difficile de me l’intégrer mais il faut que je le fasse, plus vite j’aurais pris mes aises mieux je me sentirais. C’est le début de quelque chose, nous verrons bien où ceci nous mènera, notre relation n’est toujours pas défini, nous avançons à l’aveugle, mais emménager ici est une étape que nous venons de passer.

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