Partie 26 : Remous

Ecrit par Mayei

...Uriel...

Ma vie a été chamboulée par cet affront que m’a fait Tisha. S’en aller comme ça sans prendre la peine de me parler en face ? depuis je rumine ma colère en silence. J’ai dû expliquer à toute ma famille que finalement il n’y aurait plus de fiançailles ou de cérémonie de dote. J’ai passé mon temps à espionner son Facebook où elle étale sa nouvelle vie de luxe. 

Les magasins de luxe dans lesquels elle se promène, les reçus aux prix exorbitants sans compter les voitures et le chauffeur. Je le reconnais c’est bas de passer des heures à l’espionner mais je n’y peux rien, je l’ai encore dans la peau. J’ai quand même passé assez de temps avec elle en étant en relation. Ça me fait de plus en plus mal de me rendre compte que c’est pour de l’argent qu’elle m’a quitté. Cela me donne la force de me donner encore plus au travail afin de me faire remarquer par les responsables et gravir les échelons. Je me donne un délai d’une année pour tripler mon salaire. C’est pour un plus riche qu’elle m’a laissé et ben je vais lui en donner de quoi regretter. Je garde au plus profond de moi l’espoir qu’elle me revienne un jour.

J’ai arrêté la télévision en voulant me diriger vers ma chambre lorsqu’on sonna à la porte. Je restais un moment sans bouger en espérant que la personne se désiste. Je n’avais pas envie de voir qui que ce soit en ce dimanche. Après environ une minute la personne sonna à nouveau. Je dû me résoudre à aller ouvrir la porte. C’était Stella. Cela faisait un bon moment que je n’avais pas eu de ses nouvelles, depuis cette fameuse nuit. Je me mis sur le côté pour lui permettre de rentrer. Ensemble nous regagnions le salon.

Stella : tu m’évites Uriel ?

Moi : pas le moins du monde 

Stella : alors comment ça se fait que depuis la dernière fois, je n’ai plus de tes nouvelles ?

Moi : j’étais super occupé au travail 

Stella : combien de temps cela prend pour répondre à un message ?

Moi : ... ...

Stella : tu avais dit qu’on ferait comme si rien ne s’était passé mais ce n’est pas ce que je constate 

Moi : Stella qu’est-ce que tu veux ?

C’est vrai que sa déclaration m’a quelque peu ennuyé pour ne pas dire complètement dépassé. J’ai toujours pensé que nous étions sur la même longueur d’ondes. Je pensais que nous étions vraiment dans cette optique d’amitié mais chose est de constater qu’elle pensait bien plus. Stella amoureuse de moi ? c’est un plus trop difficile à concevoir ! trop gros à avaler, cela risquerait de tout gâcher entre nous et je ne veux pas.

Stella (les larmes aux yeux) : je savais que si je te parlais de mes sentiments nous allions en arriver là. Je n’ai pas fait exprès d’être tombée amoureuse de toi. C’est venu comme ça. Si pour ça tu ne veux plus faire partir de ma vie tu n’as qu’à me le dire en face...au lieu de passer ton temps à m’éviter comme un lâche.

Moi (doucement) : je ne suis pas un lâche. 

Stella : tu peux essayer de te convaincre mais tu te comportes comme un lâche. Tu passes ton temps à te morfondre pour une fille qui n’a pensé qu’à elle alors que je suis là depuis le début. Jamais tu ne m’as regardée avec des yeux comme tu la regardais. Tout tournait autour d’elle et je me contentais de tenir la chandelle. Depuis que nous sommes amis, depuis la classe de seconde combien de filles ai-je vu passer dans ta vie ? combien de fois ai-je souhaité être à la place d’une d’entre elle, savoir ce que ça fait d’être dans tes draps… 

Moi : arrête...

Stella : Tisha, ta Tisha que tu aimais tellement ! combien de fois t’ai-je prévenu ? où est-elle maintenant ? Elle s’affiche sur Facebook sans penser une seconde à toi...à ce que tu peux ressentir...

Je sentais la colère augmenter en moi à chaque fois qu’elle disait un mot de plus si bien que je me mis à avancer vers elle de façon menaçante. Elle se retrouva coincée contre la porte du séjour.

Moi : c’est pour me casser les couilles que tu es venue chez moi aujourd’hui ?

Stella : non ! Pour que nous ayons une discussion franche et que tu me dises si oui ou non tu souhaites rester dans ma vie ou continuer à m’ignorer comme le lâche que tu es actuellement.

Moi : c’est uniquement pour ça que tu es là ? Pour rien d’autre ?

Elle me regarda sans comprendre. Drôlement, cette situation ambiguë dans laquelle nous nous trouvions éveillait les sens. Sa poitrine se soulevait et imposait la vue de ses beaux seins à mes yeux. D’un bond je la soulevais, lui arrachant un cri de surprise puis la posais dans le canapé en me mettant au-dessus d’elle.

Stella : qu’est-ce que tu fais Uriel ?

Moi : je te donne ce pourquoi tu es réellement ici.

Elle voulut dire quelque chose mais avala ses mots quand elle me vit retirer la ceinture qui tenait mon pantalon puis mon pantalon lui-même se retrouver au sol. Le haut qu’elle portait ne tarda pas lui aussi à rejoindre mon vêtement. Lorsque je pris son sein dans ma bouche, elle poussa un léger soupire de satisfaction. Je réussi sans trop de difficulté à faire glisser mes doigts en elle car elle était incroyablement humide et cela me rendait fou. Elle ne portait d’ailleurs pas de caleçon. Elle avait bel et bien une idée cochonne derrière la tête en venant ici. Elle disait haut et fort qu’elle voulait qu’on parle mais comme les femmes peuvent être fourbes. Je ne m’attardais pas sur cette pensée et me reconcentrais sur elle. C’est vrai que l’idée qu’elle soit amoureuse de moi ne m’enchante pas mais je suis un homme et j’ai des pulsions. À quoi elle s’attendait quand elle vient chez moi avec une tenue aussi affriolante ? Et cela fait quand même deux mois, depuis que Tisha est partie que je n’ai pas encore trempé mon bâton. 

Au moment de la pénétrer, elle fit sortir un préservatif de son sac que j’enfilais avant de me mouvoir en elle. Je fus surpris d’adorer cette caresse exquise.

…Laurence…

La nuit passée a été vraiment difficile ! Cyrah s’est réveillée elle-même du coma artificiel. Elle criait et se plaignait toujours des douleurs. Les docteurs ont essayé de le replonger dans son état mais son organisme ne répondait pas. Elle a passé toute la nuit à crier et geindre de douleur. Nous étions tous en larmes. Les docteurs ont essayé la morphine, là encore aucun résultat attendu. Mon cœur se serrait à chaque fois qu’elle criait. Toutes les infirmières étaient passées dans notre chambre pour essayer d’amoindrir son mal mais rien ne fit. Cependant elle a fini par s’endormir.

Je la regardais lorsqu’elle ouvrit les yeux et dans un soupir me dit 

Cyrah : maman…je n’en peux plus…je veux juste m…

...Okou Fanti...

Je ne me rappelle plus de la dernière fois qu’une réunion extraordinaire a été convoquée. Il faut aussi dire que Assiè a très rarement connu des remous. J’ai personnellement demandé à ce que cette réunion soit convoquée réunissant pour spectateurs, la maison fanti, celle des Kwam et des Dankwa sans oublier les notables. Nous avons aussi fait venir l’Oracle pour qu’il soit témoin de tout ce qui se passerait ici.  

Rimê était à mes côtés alors que nous attendions que tout le monde soit présent. Ohoro fut le premier à se présenter avec sa famille. Comme toujours, Mossane était d’une présence agréable avec ses gestes doux et son sourire accueillant. Nous échangions les civilités alors que Amana s’avançait vers nous avec un regard mauvais. Seuls ses enfants eurent le respect de nous adresser des salutations. 

Une fois tous les notables rassemblés, je me levais pour prendre la parole. 

Moi : j’adresse mes salutations à toute l’assemblée ici présente.

Ils répondirent en cœur...alors que je me raclais la gorge pour commencer mon récit, Kiara, la fille Dankwa demanda à prendre la parole surprenant tout le monde. 

Moi : nous t’écoutons Kiara Dankwa

Kiara : merci de m’accorder la parole patriarche fanti. Je voulais demander à ce que la réunion ne commence pas maintenant car nous attendons un dernier invité. 

Sa requête me parut étrange mais pas plus qu’à sa mère dont le visage était recouvert d’incompréhension. Kiara s’assit en souriant puis les gens se mirent à regarder dans mon dos, tous affichant des visages étonnés. Rimê me fit signe de me retourner et quelle ne fut ma surprise de constater que le roi était à nouveau sur pied, marchant vers nous. Nous le pensions mourant et contagieux selon les dires de Amana ici présente. 

Comme s’il n’avait jamais été absent, il salua tout le monde et reprit sa place sur cette chaise qui lui était destinée. Cette chaise sur laquelle Amana avait pris plaisir à s’asseoir ces neuf derniers mois. 

Felix : excusez-moi de vous avoir fait attendre. J’ai eu un léger retard en me tenant près. Mon frère Fanti tu peux continuer ce que tu disais.

Tout le monde était sous le choc de sa présence ! je jetais un coup d’œil à Amana, elle paraissait pale tout à coup et son fils quant à lui était troublé mais je me ressaisis et repris la parole.

Moi : chers tous, si je vous ai convoqués ici c’est pour un événement assez grave. Tous ici connaissez mon fils héritier, Hakeen.

Ils firent un oui avec un signe de la tête.

Moi : pour mon plus grand bonheur il a enfin jeté son dévolu sur une femme qu’il aimerait épouser et pour cela il a la bénédiction de sa famille. Cependant certains détails ont attiré notre attention sur cette dernière. D’abord son prénom...Cyrah 

Il y eut des murmures dans toutes l’assemblée 

Moi : oui vos murmures sont fondés ! Vous conviendrez avec moi que ce prénom est de la royauté et encore plus loin, de notre contrée. Ne porte ce genre de noms qui veut. Ma femme ici présente a fait ses enquêtes et il s’est avéré que les parents qui ont élevé notre future belle fille se sont pas ses parents biologiques. Il y’a vingt-quatre ans Laurence Kossonou, la fille de la matrone que vous connaissez tous, a récupéré Cyrah au bord du lac derrière mon jardin fruitier. 
Nous savons tous ici qu’il y’a vingt-quatre ans, Amana et Mossane avaient toutes deux accouché en l’espace de quelques heures de filles. Malheureusement nous avions appris que ces dernières seraient mortes. Et bien l’une d’entre elles a tout simplement abandonné son enfant. 

La foule était déchaînée ! Certains criaient au scandale tandis que d’autres se frappaient les mains pour exprimer leur étonnement. Felix prit alors la parole, ce qui calma tout le monde. 

Felix Dankwa : mon frère fanti, ce que tu dis est assez grave. Très grave même ! As-tu des preuves de ce que tu avances ?

Moi : je vais laisser mon épouse prendre la parole avec votre permission bien sûr. 

Felix : Rimê Fanti, nous t’écoutons !

Ma femme s’avança avec toute la grâce dont elle a toujours disposé. Elle est incroyablement belle. Chaque jour qui passe je l’admire un peu plus. Qu’allaient être sans elle ? Derrière un grand monsieur se cache une dame de feu...la voilà ma dame de feu. Calme mais efficace ! Elle balança son éventail fait en plumes blanches sur le côté puis se mit à parler avec éloquence. 

Rimê : roi d’Assiè nous savons que ces accusations sont graves mais nous ne serions pas devant vous si nous n’étions pas surs de ce que nous avancions. Comme mon mari l’a dit, j’ai d’abord tiqué par rapport au fait qu’elle porte un prénom Royal. Et sans même qu’elle ne le sache, elle a cette grâce et ces gestes qui témoignent du sang royal. Vous me direz sans doute que ce sont des choses aléatoires. 
Mon fils assez impatient a voulu disposer de son corps mais à travers un simple baiser s’est carrément brûlé de l’intérieur et nous savons comment ça marche quand deux personnes issues d’une famille royale s’engagent sans avoir reçu les accords des différents parents.

Les gens autour de nous portaient de plus en plus attention à ce qui se passait.

Rimê : je me suis rendue moi même chez elle et lui ai demandé de choisir un élément parmi tous les éléments et comme par hasard c’est le feu qu’elle a choisi. 

Ohoro Dankwa a frémi alors que tous les visages se tournaient vers lui. Il bougea dans son siège mais n’ouvrit pas la bouche. Il regardait avec insistance et paraissait porter de plus en plus attention. 

Rimê : mais le fait intriguant est qu’elle ait choisi au hasard la panthère comme son animal préféré et la panthère n’est nulle autre que le totem de la maison Dankwa. J’ai confronté mon mari face à cela et nos doutes envolèrent vers une liaison adultère entre Ohoro Kwam et Amana Dankwa ou (baissant la tête) Mossane Kwam et vous mon roi. Mais un dernier indice nous a fait découvrir la vérité. Il s’agit du pagne dans lequel la petite Cyrah a été abandonnée. 

Rimê ordonna à l’une de nos servantes de lui envoyer le sachet qu’elle avait laissé à sa place. Elle en fit sortir le pagne et le brandit haut afin que tout le monde puisse le voir. Toute l’assemblée s’exclama. Il ne s’agissait d’autre que du pagne de la maison Dankwa. Ce qui voulait dire que Cyrah était l’enfant de Ohoro Kwam et de Amana Dankwa. 

Ohoro : ce sont des conneries ! Des foutaises ! Je n’ai jamais trompé ma femme encore moins avec elle. Je ne convoite pas ce qui appartient à mon voisin. Fanti vous voulez la guerre ?

Moi : il ne s’agit pas de ça Kwam.

Amana : c’est un complot ! Mon pagne a certainement été volé pour me faire porter le chapeau. Rimê si c’est moi que tu cherches dans ce royaume tu auras de mes nouvelles. Je te montrerais qu’on ne s’en prend pas à moi comme ça !

Felix : SILENCE ! 

Tout le monde resta calme alors que Rimê venait reprendre sa place à mes côtés. 

Felix : oracle ! Voilà ce qui se passe, c’est même très grave. Je crois que cela relève de la stabilité du royaume et tu dois intervenir. 

Tous les regards étaient braqués sur l’oracle. Il se leva et se tint au centre de l’assemblée.

L’oracle : oui, cette petite a le sang Kwam et Dankwa en elle ! Son destin est d’être avec le fils fanti et à eux reviendra Assiè et pour toujours à leur descendance ! c’est tout ce que je sais pour le moment.

Cette fois ci même Rimê et moi étions surpris ! Pour toujours à leur descendance ? Qu’est-ce que cela pouvait bien signifier ? comme si Felix avait lu dans mon esprit il posa la même question à l’Oracle. 

L’oracle : cela veut dire que leurs enfants porteront en eux toutes les trois maisons de Assiè donc le bois de succession n’aura plus rien à faire comme désignation. La succession ne se fera que par eux...

Ohoro : nos enfants ne pourront plus jamais hériter ce cette terre qui a aussi appartenu à nos ancêtres ?

L’oracle : c’est exactement ça 

Ohoro : ça ne se passera pas comme ça ! (S’adressant à sa famille) nous quittons les lieux.

Mossane : avec qui comptes tu quitter les lieux ? Va retrouver Amana et ensemble quitte les lieux. Bande de traîtres, bande d’hypocrites...me faire ça à moi Ohoro ?

C’était une première pour nous d’assister au fait que Mossane se fâche. Je me demandais si cette dernière parvenait à se fâcher et voilà que ma question avait eu sa réponse. Ohoro avait l’air embarrassé et quitta la réunion dans sa famille. Amana de son côté n’arrêtait pas vociférer. 

Felix : jusqu’à présent, ce sont des spéculations oracle, il y’a-t-il un moyen de vérifier cette histoire ?

Oracle : oui ! Il faudra qu’elle vienne ici au royaume et qu’on lui fasse passer certaines épreuves.

Rimê : j’ai peur qu’elle ne soit en danger ici dans ce village. Sa mère l’a abonnée et essayée actuellement de la tuer pour protéger son secret. 

Amana : tu me regardes pourquoi Rimê ? 

Moi (voix grave) : Dankwa calme ton épouse !

Rime (l’ignorant) : elle est présentement grièvement malade et cette maladie n’a rien de naturelle. C’est un sort qu’on lui a lancé 

Amana : qu’elle meurt alors que nous ayons tous la paix 

L’assemblée s’exclama encore une fois, choquée par ce que venait de dire Amana. Nous quittions la réunion avec l’espoir que Cyrah se rétablisse pour pouvoir passer ces épreuves dont personne n’avait déjà entendu parler.

...Mossane Kwam...

J’ai regardé mon mari quitter l’assemblée avant tout le monde et mon cœur d’épouse s’est brisé. Ce sont les coupables qui réagissent de la sorte. Personne n’a osé quitter l’assemblée mais lui, tellement fâché décide de le faire. Je pense que c’est plus pour fuir la honte qu’autre chose. Lorsqu’il m’a demandé de le suivre, c’était trop pour moi. J’ai dû lui cracher ce que je pensais et ce devant les gens. Je crois que mon comportement toujours doux a évité qu’on me tire les oreilles. 

Lorsque le roi que nous pensions mourant a annoncé la levée de l’assemblée, j’ai pris ma fille Ina et me suis dirigée vers notre concession. Cette dernière me parlait tout le long du chemin mais je n’y prêtais pas attention trop préoccupée par ce qui venait de se passer. 

Cette fille que nous avons tous vue lors du diner chez les Fanti était donc la fille de mon mari ? Je n’en revenais pas. 

Ina pris le chemin de sa chambre et moi de la mienne. Je fus surprise de trouver Ohoro assis sur mon lit m’attendant. Dès qu’il me vit, il s’avança vers moi 

Ohoro (essayant de me toucher) : Mo...

Moi (hurlant) : ne me touche surtout pas sale porc !

Ohoro : Mossane s’il te plaît 

Moi : je te hais ! Amana ? C’est avec elle que tu as osé me tromper jusqu’à lui faire un enfant ? 

Ohoro : ce n’est pas vrai !

Moi : arrête avec tes mensonges ! L’oracle a parlé et cette petite vient vraiment des deux maisons. C’est peut-être moi qui ai couché avec le roi ?

Ohoro : ... ...

Moi : au même moment ! nous avons accouché au même moment, tu nous as mises enceinte au même moment ohoro ! tu es un diable

Ohoro : surveille ton langage femme ! ce n’est pas parce que je te permets de dire ce que tu penses que tu vas te croire tout permis.

Moi : à cause de toi nos petits enfants seront privés à tout jamais de la possibilité de résigner sur Assiè. 

Ohoro : Mossane écoute moi s’il te plaît 

Moi : je ne veux rien entendre, sors de mes appartements immédiatement 

Ohoro : je vais te laisser te calmer et nous en reparlerons.

Moi : fou moi le camp

Il m’a regardée désarçonné et s’en est allé, la mine triste. Avec beaucoup de mal je me suis assise sur le lit, le cœur rempli de sentiments divers. Tout est chamboulé en moi. 

...Hakeen Fanti...

J’ai quitté le royaume alors que mes parents se dirigeaient à leur fameuse réunion. Comme je l’ai dit, j’aurai aimé y assister mais j’ai bien d’autre choses à faire. C’est toujours ennuyeux quand tu voyages seul. J’ai mis la musique et pour ne pas m’endormir, me suis mis à mâcher de la gomme à mâcher. Je connaissais cette route par cœur mais aujourd’hui j’avais l’impression que le temps ne passait pas du tout. 

Lorsque j’ai vu le portail de notre résidence, j’ai poussé un ouf de soulagement. Le gardien m’a ouvert et j’ai stationné la voiture à ma place habituelle. J’ai pris ma clé en laissant ma valise dans le coffre, je la monterais après. 

Une fois dans la maison, je n’ai trouvé personne. J’ai crié le nom de Kham et Issan mais n’ai reçu aucune réponse. J’ai pris la direction de ma chambre et me suis débarrassé des vêtements que j’avais sur le dos et directement sous la douche. Je me tenais prêt pour aller à l’hôpital voir Cyrah. Depuis trois jours je ne l’avais pas vue. 

En ressortant je me suis excusé auprès du gardien que je devais encore déranger pour qu’il m’ouvre le portail. J’ai pris une autre route que j’aurais souhaité ne jamais connaître par cœur, celle de l’hôpital. Je me suis présenté à la réception et j’ai tout de suite tracé vers la chambre de Cyrah. J’ai ouvert la porte mais il n’y avait personne. Aucune trace de qui que ce soit. Je regardais dans cette chambre qui n’étais pas si grande d’ailleurs dans l’espoir de trouver je ne sais qui, je ne sais où. J’ai senti ma tension monter à en avoir mal à la tête. 

En ressortant, je suis tombée sur une infirmière que j’ai prise par la main. C’était la même que la dernière fois comme par hasard.

L’infirmière (me regardant avec dédain) : encore vous ?

Je n’avais pas le temps de me chamailler aujourd’hui.

Moi : excusez-moi, où est la patiente de cette chambre ?

L’infirmière (changeant d’expression) : oh ! Vous êtes un parent de la fille qui était ici ?

Moi : son fiancé ! Je vous en prie dites-moi ce qui se passe.

L’infirmière : je ne suis pas habilitée à vous le dire mais je peux vous conduire vers le reste de sa famille. Ils sont tous là depuis ce matin.

Moi : ok je vous suis. 

J’ai posé le regard sur mes mains, celles-ci tremblaient comme pas possible. Mon cœur lui-même avait raté plusieurs battellements depuis que je n’avais pas vu Cyrah dans cette chambre. Je me rappelais que depuis ce matin j’avais essayé de joindre la mère de Cyrah pour lui dire que je rentrais aujourd’hui mais je tombais directement sur messagerie. Néanmoins, je suivais machinalement l’infirmière jusqu’à ce qu’on arrive dans cette salle d’attente où se trouvaient tout le monde. Je dis bien tout le monde : maman Laurence, papa Paul, Paul junior, Charlène, Kham, Issan et une autre femme que je ne connaissais pas. Ils ne m’avaient cependant pas vu.

L’infirmière : je vous laisse 

C’est à ce moment-là qu’ils levèrent tous leurs têtes vers moi et me regardaient avec cette lueur dans les yeux que je ne saurais déterminer. 

Moi (calmement) : peut-on me dire ce qui se passe ici ? Pour quoi Cyrah n’est pas dans sa chambre ?

Je sais je marche sur les bonnes manières mais nous pouvons nous passer de ça en ce moment. J’ai vu Issan et Kham venir vers moi et me tenir fermement.

Moi : qu’est-ce qui se passe ? Pourquoi vous me tenez ?

Issan : calme-toi s’il te plaît.

Moi : pourquoi devrai-je me calmer ? Je suis déjà calme...

Kham : Hakeen 

Moi : merde à quoi vous jouez ? Cyrah n’est pas dans sa chambre, où est-elle ? Je vous ai laissés ici seulement trois jours, vous devriez prendre soin d’elle 

Laurence : mon fils...

Mal Dans Sa Peau