Partie 4 : les grandes décisions
Ecrit par labigsaphir
[ BLESSING
Cela fait trois jours que je suis hospitalisée non
pas à l’hôpital central mais dans une clinique de la ville. J’ai eu beau dire
non, Malick a insisté et décidé qu’il
serait préférable pour moi d’être internée ici au lieu d’un établissement
public. J’avoue apprécier le confort, la télévision, le lit et la propreté de
la chambre. Malick passe me voir, matin, midi et soir. Il est toujours accompagné
de Marimar ou de Faith.
TOC…TOC...TOC…
-
Entrez ! Dis-je en me
redressant ; je me félicite d’avoir recouvré des forces.
-
C’est comment, la malade ? Fait
Faith en rentrant avec Sandrine et féfé.
Elle se met à bouger dans ses bras en me voyant.
Cela fait tout de même quatre jours que nous ne nous sommes pas vues. Je suis
heureuse de retrouver ma fille.
-
J’espère qu’elle ne vous dérange pas
trop, Faith ?
-
Elle
se réveille toutes les nuits et te cherche.
-
Wéééé, mon bébé, fais-je en parsemant
son visage de baisers.
-
Et vous venez à peine de rentrer, Faith.
-
Laisse-tomber, aurais-je du te laisser tomber ?
-
Non ooooo. Merci pour tout, ma chérie.
-
Papa Michel est passé, hier soir. Il a croisé Malick.
-
Quoi ?
-
Oui. Alors que je descendais de la
voiture, il est venu vers moi et a demandé après toi.
-
C’est vrai, son loyer.
-
Il a exposé son problème et Malick a
réglé les deux mois de loyer comme tu
comptes déménager dans deux mois.
-
C’est vrai. Mais il n’avait pas à payer,
Malick.
-
Aka, c’est fait, ma chérie.
-
Humm.
-
Je dois même rentrer à la maison. Malick
a laissé des sous pour que je te prépare ce que tu veux.
-
Fais-moi un bouillon de machoiron avec
un peu de piment, juste une pointe et du Ntuba( plantain pilé).
-
Dis donc, les choses des N’nomgui( les
grands).
-
Ha ha ha ha ha ha .
-
Où connais-tu Fuller ?
-
Au quartier. Pourquoi ?
-
Je sais que la séparation d’avce Jack a
été douloureuse mais il faut faire attention à lui et surtout que…
-
Faith, c’est un ami et juste un ami
-
Tant mieux, parce qu’il a des allures
d’un bandit.
-
Ah ça !
-
Et avec Malick ?
-
Aussi un ami.
-
Un ami ne peut pas te regarder
et s’occuper de toi, comme il le fait.
-
Malheureusement, je ne ressens rien pour
lui.
-
Je sais. Ta séparation d’avec Jack est
encore récente.
-
Et il le sait.
-
Blessing, il a l’air d’être quelqu’un de
bien. L’on ne te demande pas de coucher avec mais de garder son dossier sous le
coude. Il a l’air de vraiment aimer féfé.
-
Je ne lui ai jamais rien demandé, Faith.
-
Pas besoin de te justifier, je te
connais assez bien.
-
…
-
Je sais que tu as souffert et souffre
encore mais tous les hommes ne sont pas Jack.
-
Huhum.
-
Observe-le, étudie bien Malick, l’on en
sait jamais.
-
Huhum.
-
Il faut que je te laisse et en passant,
voici la viande qu’il t’a envoyé avec du poulet roti et des frittes de
plantain.
-
Où as-tu acheté tout ça ?
-
Nous nous sommes arrêtés devant un
restaurant, il avait passé la commande.
-
Mais il est n’est que 10h.
-
Pardon, c’est un homme qui a la
politique de ses moyens.
Elle pose le tout sur la table de chevet, l’odeur
m’ouvre de suite l’appétit. Nous
mangeons toutes les deux en discutant et donnons des gâteaux à féfé qui
est contente.
UNE DEMI-HEURE PLUS TARD…
-
Allo, maman.
-
Ça va mieux ?
-
Oui, maman.
-
Marie, ma cousine qui est infirmière à
l’hôpital centra te cherche depuis quelques jours.
-
En fait, je n’y suis pas. Je suis dans
une polyclinique.
-
Eukieeeeeeeee qui va payer ?
-
Moi-même.
-
Tu pouvais bien aller à l’hôpital
central.
-
Maman,
je n’étais plus consciente.
-
Ça doit te couter cher. Non pas que ta
santé ne m’intéresse pas.
-
Maman, ça va aller.
-
Bon, je te laisse. Je vais aller me
doucher.
-
Ici, c’est très chaud.
-
Ah, ok. Je vais envoyer une personne le
faire.
Je raccroche, me lève, ouvre l’armoire et récupère
le peignoir et le nécessaire pour le bain. Malick a fait les choses en grand,
il est allé faire les courses avec Faith. Il ne me manque pratiquement rien. Je
prends mon temps et revient plus d’une demi-heure plus tard en soupirant
d’aise. Malick, les bras chargés de cadeaux, m’y attend.
-
Bonjour Malick.
-
Bonjour Blessing. Ça va mieux, à ce que
je vois.
-
Ah oui, oui et merci pour tout.
-
Tu n’as pas besoin de me remercier.
-
Faith et moi, nous sommes régalés ce
matin.
-
Ah,
tant mieux. Si tu as recommencé à manger, c’est bon signe.
-
C’est aussi ce qu’a dit le médecin. Et
toi, comment vas-tu ?
-
Bien, merci.
-
J’ai appris pour le bailleur.
-
J’ai voulu t’épargner un souci. Je tiens
à ce que tu n’ais aucun problème particulier.
-
Dis-moi, Malick.
-
Où prends-tu cet argent ?
-
Ah oui, je ne t’en ai jamais parlé.
-
C’est vrai.
-
Je suis ingénieur mécanicien. Je
travaille à la fois dans l’automobile et l’aéronautique.
-
Ah ok.
-
Oui, je trempe mes mains dans le
cambouis, un pur plaisir.
-
Ha ha ha ha .
-
Cela fait du bien de t’entendre rire.
-
Pourrais-je utiliser ton mobile, s’il te
plait ?
-
Ok.
-
En fait,
-
Tu n’as pas besoin de m’expliquer, je te
fais confiance.
-
Malick, je préfère quand même
t’expliquer. Le jour où je suis tombée malade, je devais envoyer des sous à ma
mère et payer mon loyer.
-
Ok.
-
Je voudrais que Faith aille chez moi,
récupérer de l’argent dans la corbeille
qui est dans ma penderie et faire un mandat à ma mère.
-
Ok. Ecris les noms et numéro de
téléphone de ta mère, s’il te
plait ; il me tend une feuille et un stylo.
-
Merci ; je m’exécute et la lui
remets.
-
Combien comptais-tu lu envoyer ?
-
Soixante mille francs.
-
Ok.
-
Je transmettrais. J’ai fait un tour à la
briqueterie et t’ai ramené, ceci.
-