Partie 42 : Nouveau Départ
Ecrit par Mayei
Partie 42 : Nouveau Départ
...Hakeen Fanti...
Moi : vous étiez au courant d’une règle pareille vous ?
Issan (le sourire aux lèvres) : moi pas !
Kham : moi non plus
Moi : Issan pourquoi es-tu si heureux ces jours-ci ?
Issan : man la vie ! La vie me rend heureux
Kham : c’est ça oui ! c’est parce que tu ne vis plus avec nous pour savoir ce qui le rend si heureux
Moi : tant mieux pour toi alors.
Kham : je dois vous parler de quelque chose, enfin c’est plus une suggestion qu’autre chose
Moi/Issan : nous t’écoutons
Kham : tout comme toi Hakeen, je vais devoir quitter l’appartement pour me prendre une maison avec Arielle. Et je pense que Issan finira par en faire de même. Qu’est-ce qu’il adviendra de l’appartement ? Allons-nous le vendre ou mettre en location ?
Moi : oh la ! Je n’y avais jamais pensé ! Je n’ai pas d’opinion particulière. Je suis ok avec la décision que vous prenez les gars.
Issan : et si on le laissait comme ça ! Je veux dire qu’on a passé tellement de bon moment-là bas, les souvenirs et tout. On prend une femme de ménage pour l’entretenir en fonction d’un emploi du temps et on peut s’y retrouver pour les matchs de foot par exemple. Ou encore lorsque la femme d’un d’entre nous sera tellement fâchée qu’elle ne voudra pas le voir en peinture, même si je sais déjà que ce sera moi, l’appart sera là. Pour finir il peut se transformer en garçonnière pour nos futurs garçons ! Qu’en pensez vous ?
Nous nous sommes mis à applaudir Kham et moi. Issan avait vraiment développé hein et ses arguments me plaisaient énormément. Je n’avais pas une seconde, pensé à tout ceci mais c’est quand même important. Et passer cela à notre progéniture sera plus que symbolique.
En parlant de progéniture, il y’a tout un discours au sujet de l’endroit où mes enfants doivent naître. Mon père et ma mère sont fermés sur le fait qu’un Fanti ne peut naître loin de sa terre. Ils me demandent donc de faire venir Cyrah qui est à sept mois de grossesse à Assiè. Mes enfants doivent naitre dans les mains d’une matrone du royaume. Ils veulent donc que je lui fasse faire tout ce trajet dans sa condition ! Et si cela lui crée des problèmes ?
Vraiment trop de règles et protocoles dont j’aurais bien voulu me passer.
Je me suis dépêché de finir ce que j’avais à faire pour aller récupérer ma femme à sa descente du boulot. Je ne peux tout de même pas la laisser conduire. Les embouteillages m’ont un peu retardé et en arrivant elle était déjà dehors avec ce mec, ce Louis. Ne sachant faire semblant, toute ce que je ressentais en ce moment, notamment une petite colère, se dessina sur mon visage.
Moi (lui tendant la main) : Louis ?
Louis : monsieur Fanti
Moi (à Cyrah) : on y va mon cœur
Cyrah : bien sûr
Je lui ouvris la portière pour qu’elle s’installe sur la banquette arrière et lui caressait le ventre au passage. Je pris le volant et démarrais.
Moi : même enceinte, il ne te lâche pas ce gars ! Quel vrai pot de colle
Cyrah : laisse-le tranquille Hakeen il s’assurait qu’on ne m’agresse pas
Moi : c’est ça ! Il est maintenant garde de corps
Cyrah (rient) : la jalousie ne vous sied pas monsieur Fanti
Hakeen : demain je te dépose moi-même à Assiè je verrai comment il ira te surveiller.
Elle se moqua encore plus de moi ! je m’en fiche, qu’il trouve quelqu’un d’autre avec qui il jouera aux gardes de corps, ce n’est pas avec ma femme à moi !
...Djénéba...
Je suis toujours chez ma mère mais en pleine recherche d’un nouvel appartement où je vivrais avec mes enfants. Je ne vais pas rester chez maman indéfiniment quand même.
Pour ce qui est de Abdoul ça fait un bon moment déjà qu’il a cessé d’essayer de me joindre car je ne répondais pas. Il a dû en avoir marre. Je passe la plus claire de mon temps à m’occuper de mon business et de mes enfants sans me soucier de ce qu’il adviendra de mon cher époux.
J’ai toujours ma servante avec moi pour ne pas être une lourde charge pour maman. Les enfants sont allés à l’école où j’ai laissé des instructions formelles pour ne pas qu’on accepte que leur père leur rende visite dans ces locaux.
Je sirotais un verre de jus lorsque ma fille de ménage s’avança vers moi avec dans sa main une enveloppe Kaki.
Mariam : tantine, le gardien a dit que quelqu’un est venu laissé ça pour toi
Moi : ah bon ? Quelqu’un qui ? Il ne t’a pas décrit la personne ?
Mariam : non oh, il ne m’a rien dit
Moi : va me l’appeler s’il te plaît
Je regardais l’enveloppe sous toutes ses formes en me demandant ce qu’elle pouvait bien contenir. Mon cœur s’emballait de façon frénétique pour ne pas dire de peur inexpliquée. Le gardien revint avec Mariam.
Moktar : madame vous m’avez demandé ?
Moi : oui Moktar, qui est venu laisser l’enveloppe la ?
Moktar : ce sont les facteurs ! Ceux qui se promène à moto et il a dit votre nom
Moi : et tu as pris ça comme ça sans savoir ce que c’était exactement.
Il reste debout à se gratter la tête, embarrassé jusqu’à ce que je le renvoie à son poste. J’ouvris tout doucement l’enveloppe et en sorti la feuille. En la parcourant, je me rendais vite compte que c’était une convocation établie par l’avocat de Abdoul, cet avocat qui pourtant nous représentait tous les deux, me demandant de me présenter dans exactement deux jours à son cabinet, muni de mon avocat pour une médiation concernant notre divorce.
Ai-je bien lu ? Divorce ! Il est quand même drôle ce monsieur ! Demander le divorce alors qu’il se trouve en mauvaise posture ? Il n’a pas peur d’être plumé à ce que je vois. S’il pense m’intimider avec cette démarche et bien il se fourre les doigts dans les yeux. Je n’ai pas peur de divorcer et c’est volontiers que je le ferai. Il ne me reste plus qu’à trouver un avocat qui me représenterait puisque lui et moi avions le même.
Je laissais l’enveloppe sur la table et retrouvais ma mère dans sa chambre.
Moi : maman ?
Maman : hum ?
Moi : dis-moi, as-tu un avocat ?
Maman (se redressant) : pourquoi me poses-tu cette question ?
Moi : parce que je vais divorcer de Abdoul et que je n’ai que deux jours pour me trouver quelqu’un qui me représentera
Maman : et tu dis ça comme ça ? Pourquoi es-tu aussi têtue Djénéba ? Tu ne penses pas à tes enfants quand tu prends tes décisions ? Ça te coûte quoi de baisser ton cœur et essayer de régler les choses avec ton mari ?
Moi (levant mes yeux) : ce n’est pas moi qui demande le divorcer mais Abdoul lui même
Maman : je vais appeler sa mère pour qu’on vous fasse asseoir et que vous échangiez. Vous prenez des décisions en ne pensant qu’à vous. Vos enfants vous les mettez où ? Comment pouvez-vous être si égoïstes ?
Moi : maman laisse cette affaire de réunion ça ne servira à rien, je ne compte pas retourner avec Abdoul.
Maman : c’est ce qu’on va voir
Je savais déjà que j’allais devoir supporter Abdoul d’un moment à l’autre. Quand ma mère a une idée en tête, il faut être sûr qu’elle la matérialisera. Puisqu’elle ne voulait pas m’aider à trouver un avocat, j’allais moi-même chercher dans l’annuaire.
... ... ...
Mariam (voix lointaine) : Tantine, votre maman demande à ce que vous descendiez la retrouver.
Elle me tapota légèrement l’épaule et j’ouvris mes paupières qui étaient si lourdes. C’est à ce moment que je me rendis compte du fait d’avoir dormi en pleine recherche.
Moi : il est quelle heure Mariam ?
Mariam : presque dix-neuf heures Tantine
Moi : oh ! Zut !
Donc depuis quatorze heures je dormais comme ça ?
Moi : tu as été récupérer les enfants à l’école ?
Mariam : oui, ils ont mangé et tout
Moi : ok mais dis-moi il y’a qui en bas Mariam ?
Mariam : tonton est là avec une femme que je ne connais pas. Il y a aussi sa mère
Moi : ok ! Tu peux descendre j’arrive
J’ai passé une longue robe à la hâte et me suis attachée les cheveux dans un foulard. Je mis un peu de parfum avant de descendre les escaliers pour rejoindre le salon. Je vus mes enfants coincés contre leur père puis ma belle-mère. Je cherchais la troisième personne des yeux, Mariam avait pourtant dit qu’ils étaient...
Ma pensée resta en suspens lorsque je vis cette femme assise dans les fauteuils de ma mère. Cette femme qui écartait ses jambes comme si elle n’avait pas d’os dans le corps, sur mes draps. J’ai passé l’éponge sur les bonnes manières et ne pris même pas la peine de saluer ma belle-mère.
Moi (en colère) : Abdoul tu va me faire le grand plaisir de faire sortir cette pu... (regardant mes enfants) cette femme de la maison de ma mère. Je ne vais pas tolérer sa présence une minute de plus.
Abdoul : tu dis bien la maison de ta mère c’est seulement lorsqu’elle me demandera de la faire sortir qu’elle sortira
Moi : maman tu vois ça ? demande à ce qu’elle sorte maman !
Maman : calme toi djeny ! MARIAM...MARIAM...
Mariam (accourant) : oui maman ?
Maman : prends les enfants et montent avec eux dans leur chambre s’il te plait
Mariam : d’accord maman
Cette élise et moi nous regardions en chien de faïences. Comme deux personnes qui avaient envie de se sauter là-dessus et s’arracher les cheveux. L’atmosphère était remplie de tension.
N’nan : djeny, depuis le temps que je te cherche, tu étais passée où ?
Moi : j’étais occupée !
N’nan : trop occupée pour épauler ton mari dans cette dure épreuve qu’il traverse ! Abdoul tu vois ?
Moi : ... ...
Maman : hum ! Abdoul si j’ai demandé à ce que tu viennes aujourd’hui c’est par rapport au courrier que tu as fait parvenir à ma fille il y a peu. Je comprends ta colère, je comprends que ma fille ait manqué à ses devoirs d’épouse en désertant le foyer, te laissant dans cette impasse. Mais est-ce une raison pour parler de divorce ?
Abdoul : maman je te comprends parfaitement mais si ce n’était que ça je n’allais même pas lui en vouloir. Ce qu’elle a fait est tellement profond. Je reconnais l’avoir trompée, elle aurait pu m’en parler j’allais m’excuser ou faire tout ce qu’elle voulait, mais me faire ça maman c’est trop.
Moi : tchrrrr tu n’as rien de bon à dire lève-toi avec ta pute que tu traines la et dégagez.
Élise : qui traites-tu de pute ?
Moi : c’est toi, quand on se fait coucher dans le lit conjugable d’autrui qu’est-ce qu’on est si ce n’est une pute ?
Élise : ce n’est pas de ma faute si ton lit conjugal a besoin de moi pour lui donner vie
Maman : ÇA SUFFIT MAINTENANT ! Vous vous croyez où ? De grandes filles comme vous qui se chamaillent ?
N’nan : Abdoul pourquoi tu as fait venir ta maîtresse ici ?
Regardez-moi cette hypocrite de belle mère ! Sûrement qu’elle est au courant pour ces deux-là depuis et elle est là à se payer ma tête
Abdoul : N’nan si elle est là c’est parce que cette affaire nous concerne tous. Djénéba ne vous dit pas tout. C’est elle qui a délibérément placé ces vidéos dans des cybercafé
Maman/Élise/N’nan : quoi ?
Élise (se levant) : Abdoul tu veux dire que c’est elle qui s’est permis de foutre ma vie en l’air ?
Elle essaya de se jeter sur moi mais fut maintenue par Abdoul qui lui demanda de se calmer. Après son intervention il continua ce qu’il avait à dire. De toutes les manières c’est sa parole contre la mienne. A-t’il des preuves ?
Abdoul : heureusement que je n’ai pas voulu laisser cette affaire comme ça. J’ai demandé à ce qu’on mène une enquête on a non seulement eu les adresses d’où les vidéos provenaient mais on a aussi réussi à retrouver ces deux malfrats qui ont été payés par Djénéba. En leur proposant plus que ce que djeny leur avaient donné, ils m’ont tout dit de comment elle avait planifié tout ça. C’est aussi elle qui a demandé cette grosse somme d’argent que je devais leur apporter.
Plus il parlait, plus je me sentais mise à nue. Tous les regards étaient sur moi. Je ne savais que faire. Je n’aurais jamais imaginé qu’il puisse monter à moi après toutes les précautions que j’avais prise.
Abdoul : nous avons les vidéos de lorsqu’elle rentre et sort du cyber ! Les hommes sont prêts à témoigner si nous allons au tribunal
Maman : djeny c’est vrai ce qu’il raconte ?
N’nan : j’ai toujours dit que cette fille allait te créer des soucis Abdoul. Tu n’as pas voulu m’écouter voilà...voilà maintenant où tu en es
Elle se mit à parler en langue, en parabole surtout, m’insultant de façon voilée.
Moi : j’étais blessée maman ! Comment pouvais t’il emmener cette fille dans notre maison à chaque fois que je voyageais ? Pourquoi me faisait-il ça malgré tout l’amour que je lui avais donné ? Je lui ai donné deux beaux enfants. Pourquoi me manquer de respect de la sorte ?
Maman : était-ce une raison pour agir de la sorte ?
Moi : de toutes les façons je n’aurai jamais raison selon vous. Vous ne comprenez pas.
Abdoul : je ne veux rien d’autre si ce n’est divorcer et que tu m’octroies la garde de mes enfants. Une garde totale
Moi (piquée a vif) : JAMAIS ALORS LÀ JAMAIS. TU VAS DEVOIR ME PASSER SUR LE CORPS AVANT DE POURVOIR LES AVOIR
Abdoul : dans ce cas à toi de choisir, je porte plainte contre toi, pour harcèlement, complot, préméditation de viol, chantage et j’en passe plus la plainte de Élise, à toi de voir car tu passeras un bon moment derrière les barreaux et j’aurai les enfants quand même.
Maman : Abdoul nous ne sommes pas arrivé à cette extrême !
Abdoul : si ! Depuis qu’elle a franchi la ligne. Maman je vais demander la route mais je l’attends dans deux jours pour qu’elle vienne signer les papiers qui me donnent la garde des enfants sinon c’est la plainte. (Me regardant) Et je te dis en même temps Élise que tu vois sera ma prochaine épouse et belle-mère de tes enfants donc vous avez intérêt à nous entendre.
Il se leva, suivis de cette Élise qui, m’apostropha, et de sa maman. La haine que je ressentais pour lui était encore plus forte. M’arracher mes enfants, il faut être vraiment malade pour faire ça à une mère. Mes yeux se remplirent de larmes qui vinrent inonder mon visage.
Maman : tu as vu ce que tu as occasionné ? Comment as-tu pu aigrir de la sorte ?
Moi : et mes sentiments on en parle ? Pourquoi personne ne voit le mal dans le fait qu’il m’ait trompée ? il a poussé le vice jusque dans notre lit maman ! DANS NOTRE LIT !
Maman : tu aurais pu tout simplement partir...tu vois ce que la colère, la vengeance ont engendré ? Tu perds et ton mari et tes enfants
Moi : jamais ! Jamais je ne signerai cet accord
Maman : dans ce cas tu perdras ton mari, tes enfants et ta liberté puisque tu passeras du temps en prison (se levant) je vais dormir. Trop d’émotion pour une personne âgée comme moi n’est là recommandé.
...Tisha...
Depuis que Uriel est parti, je ne fais que me morfondre. J’avais tellement espéré qu’il prenne pitié de moi et me délivre enfin de cette prison dorée ! Hélas, je restais encore ici avec ce monstre qui me sert de mari. Je devais m’estimer heureuse puisque depuis un bon bout de temps déjà, je ne subissais plus ses envies sordides. Peut-être s’amusait-il avec une autre, je ne serais point déçue, au contraire. J’irai jusqu’à remercier cette dernière qui me déchargeait d’un lourd poids.
Aujourd’hui il n’a pas quitté la maison. Il se prélasse près de la piscine alors que je reste enfermée dans la chambre. C’est de plus en plus difficile de rester avec lui dans une même pièce tant il me dégoûte. Si je pouvais me mûrir de cette veilleuse qui se trouve à mon chevet et lui fracasser le crâne, je le ferai sans hésiter. Cependant, ce n’est pas à cause de lui, un sauvage et tordu de son espèce, que je vais finir mes jours en prison pour homicide volontaire.
Je place tout doucement ma tête contre l’oreiller dans l’intention de laisser le sommeil m’emporter lorsque je crois entendre des bruits provenir d’en bas, des bruits qui me font sursauter. Je reste assise sans bouger pour être sûre d’avoir bien entendu lorsque j’entends la femme de ménage pousser un cri.
Je saute immédiatement du lit et sors de la chambre pour retrouver au salon in Sandilé que des policiers sont en train de menotter.
Sandilé : est-ce que vous savez qui je suis ? Je vous conseille vivement de m’enlever ces saletés avant que je ne vous fasse perdre votre boulot
Le policier : nous vous rappellerons encore une fois que tout ce que vous dites Maintenant pourra être utilisé contre vous
Sandilé : je m’en fiche, ôtez-moi ces menottes immédiatement
Moi : qu’est-ce qui se passe ici ? Où entraînez-vous mon mari ?
Un policier : nous avons reçu l’ordre d’arrêter votre mari pour être le propriétaire d’une maison close et la distribution de drogues illégales.
Je les regardais choquée, je savais qu’il détenait une maison close mais qu’il soit aussi impliqué dans la drogue, ça je l’ignorais tout simplement.
Sandilé : Tisha, ouvre le coffre-fort, il y’a mes documents et le numéro de mon avocat, appelle-le et informe le de la situation pour qu’on puisse tirer tout ça au clair
Moi : je n’ai pas la combinaison
Sandilé : #720817*
Je mémorisais la combinaison en la répétant plusieurs fois dans mon esprit. Les policiers le tiraient violemment et sortirent avec lui de la maison sous les regards interrogateurs du personnel de maison. Mon intuition me disait qu’Uriel était derrière tout ça ! Finalement il m’avait aidée à sa façon je regagnais la chambre après que le calme soit revenu et me plaçait devant le coffre-fort. J’entrais la combinaison et comme par magie, ce truc que j’avais toujours voulu ouvrir s’ouvrit devant moi. Les liasses de billets qui s’y trouvaient m’aveuglaient. Je respirais très fort et en fit sortir tout le contenu. Il y avait des documents comme il l’avait dit mais je cherchais surtout mes passeports celui de mon pays et celui de l’Afrique du Sud. Un sentiment de joie inestimable envahie mon corps tout entier.
Je me mis à danser et sauter de joie en ayant mes passeports entre mes mains. Il fallait que je fasse vite. Je n’avais besoin ni de vêtements ni de quoi que ce soit, juste mon sac, mes passeports et mon téléphone. Je n’oubliais pas de prendre tout l’argent qu’il y avait et le numéro de l’avocat.
Moi (à la fille de ménage) : je reviens, je vais voir ce qui se passe avec monsieur
Elle : bien madame
Moi : à tout à l’heure
Je fis un tour en banque pour mettre ce que j’avais en cash sur ma carte bancaire et mis le cap sur l’aéroport. Je laissais la voiture dans le Parking avec la clé à l’intérieur. Celui qui trouvera prendra, je n’en ai rien à faire. Sur place j’achetais un billet et une fois assise devant ma porte d’embarquement je composais le numéro de l’avocat.
Lui : maître Oliver Rixe comment puis-je vous aider ?
Moi : bonjour Maitre, je suis l’épouse de Sandilé...
Lui : ah comment allez vous ?
Moi : nous avons quelques soucis. Mon mari vient d’être arrêté et transporté au poste de police.
Lui : comment ?
Moi : je ne sais pas tellement ce qu’ils lui reprochent mais il a demandé à ce que je vous appelle
Lui : et dans quel poste sont il ?
Moi : celui qui est près de la maison
Lui : ok attendez moi, j’arrive tout de suite
Moi : je vous attends
Après avoir raccroché, je retirais ma puce et la brisais en de petits morceaux avant de les jeter dans la poubelle qui se trouvait juste près de moi. Lorsque ce fut le moment d’embarquer, je pris l’allée sans regarder derrière moi. Je laissais derrière moi ce triste épisode de ma vie.
Je savais que je n’avais pas fini d’entendre parler de Sandilé mais au moins j’allais dans mon pays, là où j’avais toutes ces personnes sur qui compter et qui sauraient m’épauler. Je ne compte pas garder cette histoire pour moi seule d’ailleurs
...Abdoul...
Elle a signé, j’ai la garde exclusive de mes enfants. Je ne peux pas les garder avec une personne aussi cynique que leur mère. Aller jusqu’à payer des hommes pour me voiler et m’exposer sur la toile, le père de ses enfants ? A t-elle pensé à ce que leur ferait subir cette affaire ?
Cette signature a été obtenue dans les cris et les pleurs mais bon nous y sommes et il n’y a pas de retour en arrière. Elle a renoncé à ses droits sur les enfants et je m’en porte plutôt mieux. Il ne faut pas oublier qu’elle m’a transféré ce qui restait de mon argent selon elle. Je n’avais pas envie de trop fouiller de ce côté car ne voulant plus rien à voir avec elle.
Élise : je te trouve pensif
Moi : comment ne pas être pensif avec tout ce qui se passe dans ma vie
Élise : hum
Moi : tu as quelque chose à dire ?
Élise : non pas du tout
Moi : et si nous nous relocalisions ?
Élise : comment ça ?
Moi : c’est sûr qu’avec un pareil scandale même si ça sort au grand jour que ma femme était derrière tout ça, je n’aurai plus une bonne place dans une quelconque compagnie. Toi aussi ce sera vraiment difficile pour toi. J’ai la nationalité américaine, si l’on se marie tu l’auras aussi. On ira tout simplement vite au États Unis avec les enfants et se refaire une nouvelle vie.
Élise : ce n’est pas mauvais comme idée, une sorte de nouveau départ en fait
Moi : tu as tout compris
À ce moment précis je remerciais le ciel du fait que j’ai cette nationalité qui me permettra de repartir à zéro. Avec mon cv je n’aurai pas trop de difficulté à trouver un emploi décent et stable qui me permettra de prendre soin de ma famille. En plus je maitrise la langue dû au fait d’y avoir fait mes études. Dès demain je commencerai à liquider mes véhicules et mettre ma maison en vente. J’aurai une somme assez conséquente pour effectuer ce si gros déménagement.
Je ne sais pas si je rentrerai un jour mais rien n’est sûr. Pour le moment, je sais juste que j’ai besoin de sortir de ce pays au plus vide car je manque d’air. Le coup que m’a donné Djénéba fait vraiment mal, encore plus mal lorsque tu ne t’attends pas d’une chose pareille venant d’une personne comme elle. En tout cas cela m’a enlevé le goût de tromper celle avec qui je serai et le destin a voulu que ce soit avec élise plus que je vais m’unir avec cette dernière. Notre divorce a été prononcé, je n’ai plus d’attache avec elle.
Ma future femme et mes enfants seront dorénavant le centre de ma vie et je ferai tout ce qui est en mon pouvoir pour qu’ils ne manquent de rien et ne se privent de rien.