Partie 47 : un coup de gueule

Ecrit par labigsaphir

- P***** ! Fais c**** !

- Chéri, calme-toi. Que se passe-t-il ?

- Excuse-moi, Jen mais j'ai grand besoin de respirer, de m'aérer l'esprit.

- Ok, fait-elle en reculant.

- Excuse-moi, je ne souhaitais pas te crier dessus.

- Humm.

- Que se passe-t-il ?

- Je vais prendre l'air. Si je reste là, je vais faire un malheur.

- Ok.

Je la laisse et vais récupérer mon véhicule dans le parking de SUPER U, à Corgnac. J'ai une furieuse envie de taper sur quelqu'un et particulièrement, Louhann. Ah oui, vous ne comprenez pas ce qui m'arrive. Je vais donc vous expliquer.

Je sors de la confrontation avec Louhann, concernant la plainte pour coups et blessures avec deux semaines d'arrêt. Selon Louhann, je ne l'ai pas seulement bousculée avec légèreté comme précisé par ma personne mais l'ai aussi blessée car elle présente des ecchymoses sur tout le corps.

J'ai failli devenir fou en voyant les traces sur ses bras, avant-bras et mains. Je crois qu'elle s'est carrément tailladée avant d'aller se faire établir le certificat médical par le médecin traitant. Son corps était tout rouge et enflée. A beau dire à l'officier qui était là, que je n'ai rien fait, personne ne me croyait. Louhann qui ne faisait que verser des litres de larmes en simulant la douleur, je ne savais plus où mettre de la tête.

- Chérie, viens, s'il te plait.

Elle se lève et vient s'asseoir près de moi, pose sa main sur ma cuisse. Je ferme les yeux et respire bruyamment avant de me tourner vers elle.

- Louhann s'est tailladée avant d'aller son médecin traitant. Elle prétend que je suis un être violent et demande des mesures d'éloignement et des dommages et intérêts.

- Cela risquerait influencer le JAFF, s'écrie-t-elle.

- Oui, je crois que c'était le but de la manœuvre.

- Oh non ! Tu risquerais ne plus voir ton enfant en plus d'avoir un casier judiciaire.

- Je t'assure. Je suis dépassé par tout ce qui m'arrive.

- Calme-toi, mon cœur. Nous allons trouver un bon avocat.

- C'est aussi ce que je pensais.

- Attends, j'en connais un, dit-elle en se levant.

- Humm.

- Une femme, elle est française d'origine camerounaise.

- Bien !

Elle appelle l'avocate et prend rapidement rendez-vous avec elle pour le lendemain.

UNE SEMAINE PLUS TARD...

- Elle est vraiment sérieuse avec ces affaires de mesure d'éloignement ? M'énervai-je en mettant mes mains dans les poches.

- Je crois que oui, répond Jen.

- Monsieur Biyo'o, vous feriez mieux de vous calmer. Vous devez rentrer dans votre rôle et bien le tenir sinon, vous perdrez tout.

- Le fait que vous n'ayez aucun antécédent, joue en votre faveur.

- Mais je ne pourrais voir mes enfants si la mesure d'éloignement lui est accordée.

- Vous verrez vos enfants au centre de médiation.

- Vous paraissez certaine, fais-je dubitatif.

- Ce n'est pas la première fois que j'ai un cas pareil.

- Ok.

- Vous avez les photos de l'accouchement, les factures de ce que vous avez dépensé pour vos enfants ainsi que les témoignages de vos voisins et les siens. Vous n'êtes pas un père absent ou un mauvais père, c'est déjà un bon point.

- ....

- Quand à la pension demandée, elle sera d'au maximum, 75 euros.

- Ok.

- Vous pourrez voir votre enfant au centre de médiation, un week-end sur deux, c'est-à-dire un samedi sur deux de 10h à 18 heures.

- Ça me va.

- Nous allons maintenant nous atteler à demander à ce que vous puissiez accueillir votre fils, un week-end sur deux et la moitié des vacances scolaires.

- OK.

- Et pour ce faire, il va falloir déménager pour un appartement plus grand. Emménager la chambre du petit et je demanderais à ce que les assistantes sociales y fassent un tour afin de donner leur approbation.

- Et pour ce qu'il en est de ma compagne ?

- Normalement les déboires en Angleterre ne devraient avoir aucune influence sur le déroulement de la procédure car toutes les charges ont été levées. Je me trompe ?

- Non, maître.

- Cela aurait encore été mieux, si vous étiez pacsés.

- Pourquoi ? Demande Jen en ouvrant grand les yeux.

- Nous ne parlerons plus de copine mais de concubins, et donc, un véritable foyer.

- Ok.

- Je ne vous mets aucune pression mais pensez-y.

- Et si nous emménagions dans une maison et mettions nos deux noms dans le contrat ?

- Pourquoi pas ? Je vous ferai parvenir les documents, une fois que le juge aura statué.

- Merci Maître.

Nous lui serrons la main et nous dirigeons vers la sortie. Je ne sais pas comment Jen fait pour me soutenir et me supporter. Je remercie le Seigneur tous les jours de m'avoir envoyer une femme telle qu'elle, c'est ma muse.

DEUX SEMAINES PLUS TARD....

- Wow ! C'est quoi ce sourire ?

- J'ai reçu un courrier de l'avocat.

- Alors ?

- Comme elle avait dit, je vais prendre le petit, un samedi sur deux de 10h à 18h et paierais 75 € de pensions alimentaire.

- C'est bien.

- Et dire qu'elle a souhaité que l'on fasse aussi intervenir tes ressources.

- Je t'avoue avoir encore du mal à y croire.

- Louhann est tout simplement folle.

- A chaque fois que nous irons voir le petit, nous aurons un cadeau pour lui.

- Huhumm.

- Et par rapport à l'autre procédure ?

- Je vais payer une amende de 450 €. Heureusement que cela ne figurera pas dans mon casier judiciaire.

- Le juge a vraiment été clément.

- Je t'assure.

- Donc tu n'iras plus chez elle pour l'enfant ?

- Oui.

DEUX SEMAINES PLUS TARD...

- Non, ramène ça !

Elle jette le plastique sur moi, indifférente aux regards de l'assistance.

- Il a 4 mois et toi, tu achètes des vêtements de 6 mois. Tu es comment ? Il y a l'eau dans ta tête à la place de ton cerveau ?

- Louhann, fais-je en serrant les dents.

- Quoi ? C'est français non ? Essaie de parfois réfléchir avec ta tête au lieu de ce que tu as, entre les jambes.

- Calme-toi, bébé, me dit Jen.

- Oui, écoute ta pouffiasse ! Siffle-t-elle en sortant du centre.

DEUX HEURES PLUS TARD...

- Je ne sais si je pourrais supporter longtemps, cette femme a le don de m'énerver. Je regrette d'avoir fait les enfants avec elle.

- C'était écrit, il n'y avait rien à faire.

DRIIIIIIIIIING....DRIIIIIIIIIIIIIIING....DRIIIIIIIIIIIIIIIIIING....

[ JENEYA ]

- Oui allo, fais-je en décrochant.

- C'est tonton Jamice. Comment vas-tu ?

- Bien, merci tonton et vous là-bas ?

- Tout le monde va bien, merci.

- Ok.

- Dis-moi, aurais-tu du temps libre dans deux semaines ?

- Je ne sais pas. Pourquoi ?

- J'aimerai tous vous réunir chez moi pour un week-end.

- Ah ok.

- Ton copain est aussi invité. Il aurait apparemment fait une forte impression à ta mère, ton père, Lavigna et les autres.

- Ah bon ?

- Oui, oui, j'aimerais en apprendre plus sur lui.

- Ok, c'est noté. Les autres seront-ils tous là ?

- Oui, tous.

- C'est parfait, nous viendrons.

- Merci ma fille. Je ta rappellerai plus tard pour les détails.

- Ok.

- Je t'embrasse.

- Moi de même.

Je raccroche avec un doux sourire aux lèvres et me tourne vers Elric qui semble attendre une explication.

- Nous sommes invités chez tonton Jamice dans deux semaines, toute la famille sera là.

- Tu as bien dit, nous ?

- Oui, il a demandé que tu sois là. Tu aurais apparemment fait forte impression sur mes parents.

- Ok, je vois. Mon Dieu, la pression. !

- Ha ha ha tu es un homme ou tu ne l'es pas.

- J'aurais aimé être là mais je prends le petit dans deux semaines.

- Et cela tombe ce week-end...Aie ! C'est vraiment compliqué cette affaire.

- Je vais essayer de m'arranger avec elle.

- C'est mieux et vas-y doucement, tu es demandeur.

- C'est noté.

UNE SEMAINE PLUS TARD...

- Pourquoi as-tu l'air aussi contrarié ?

- A ton avis ?

- Louhann ?

- Elle dit que je suis un père démissionnaire, fantôme et irresponsable.

- Quoi ?

- Oui, elle dit que je fuis mes responsabilités et préfère aller folâtrer avec toi, rester dans tes jambes au lieu d'assumer notre enfant.

- Qu'elle arrête de fumer la moquette, bon sang !

- Ce n'est pas tout.

- Qu'a-t-elle encore fait ?

- Elle demande que je paie 25 € à chaque fois que je ne prends pas le petit.

- Pourquoi ?

- Elle dit que cela compense ce qu'elle achète comme nourriture ce week-end-là, en plus de l'eau et l'électricité.

- Mais c'est aussi son enfant. Comment peut-elle compter pour son fils ?

- Je ne sais pas chérie. Les folles ne sont pas seulement celles qui résident dans des centres psychiatriques.

- C'est une p***, c'est tout !

- Là, non, Elric, non non et non.

- Pourquoi, non ?

- C'est la mère de ton enfant et tu lui dois du respect. C'est comme cela et pas autrement.

- Jen,

- Si tu la traites de catin, que diras-tu de moi ?

- Ce n'est pas pareil, essaie-t-il de se justifier.

- Non, tu dois respecter les femmes, un point et un trait ! Si tu fais comme elle, e quoi serais-tu différent d'elle ?

- J'en ai marre que tu me fasses la morale et te prenne pour ma mère. Pour ta gouverne, j'en ai déjà une !

- Respecte la femme, c'est tout. Si elle qui a porté ton enfant, tu la traite de p****, que diras-tu de moi ?

- Pffffff...Tu me saoules ! Je vais faire un tour.

Il se lève ramasse les clés de sa voiture et sort en claquant la porte.


Jeneya CROFT, l'Impé...