Partie 48 : surprise

Ecrit par labigsaphir

- Il a fait de la diarrhée, dis-je en lui remettant le sac à langer.

- Il est très sensible ces derniers jours, répond-elle en grimaçant.

- Tu ferais mieux d'arrêter certains aliments comme le lait.

- Pourquoi ?

- C'est ce que Jen fait, elle lui a donné des compotes de pommes. Il a vraiment aimé et a en redemander.

- Tu veux dire qu'elle sait s'occuper de mon enfant mieux que moi ?

- Ce n'est pas ce que j'ai voulu dire et tu le sais bien. C'est une femme comme toi et...

- J'en ai rien à secouer de ce qu'elle pense. Si elle veut materner quelqu'un, qu'elle le fasse avec toi ou accouche son enfant. Si elle est un ventre vide, ce n'est pas de ma faute !

- Louhann, tu sais parfaitement que ce n'est pas ce que je voulais dire.

- Je m'en foutasse ! Quand tu parles de mon enfant, évite d'impliquer ta guenon !

- Je ne te permets pas !

- Tu ne me permets pas quoi ? Comme tu as appris à uriner debout au lieu de le faire accroupi, tu te crois déjà arriver ?

Je fais un pas vers elle et me retiens finalement.

- Tu attends quoi pour frapper ? Essaie seulement, je vais t'interdire de voir Alden. Tchiiiiip ! Un faible de formation en plus.

- Je ne te permets pas, ok ? Connasse !

- La conne que tu as failli épouser, je te rappelle.

- Heureusement que je n'épouse pas les p***** !

- Imbécile !

Je dépose son sac sur le pas de la porte et tourne les talons. A peine sommes-nous rentrés d'Angleterre, hier soir, que je suis passé chercher mon fils. Entre Louhann et moi, la situation ne s'arrange pas. J'ai l'impression qu'elle souhaite me pousser à bout.

- J'ai fait un bouillon avec la viande de bœuf et des plantains murs, dit-elle en dressant la table.

- Merci bébé.

- Ça a été ou pas ?

- Humm, tu la connais.

- Je t'ai demandé de te calmer et la mettre dans de bonnes dispositions.

- Je sais, je sais. Seulement, j'ai du mal à me maîtriser avec elle.

- Elle le fait exprès et tu le sais.

- Huhumm.

- Miam, ça sent vraiment bon.

- Si tu allais te laver les mains, ce ne serait pas plus mal.

- C'est vrai avec tout le monde qui passe dans les ascenseurs.

Je vais me laver les mains avant de passer les pieds sous la table. Ma femme est un vrai cordon bleu. Même si sa famille demande 10 porcs longs châssis, 10 camions de Makanjo, je vais donner. Elle fait le service et nous dînons tranquillement.

DEUX MOIS PLUS TARD....

[ ELRIC ]

- Non, ne t'inquiète pas, maman.

- En es-tu certain ?

- Mais oui, je te dis.

- Es-tu certaine qu'elle ait accepté ?

- Oui, oui.

- Hummm, je ne voudrais pas de mauvaise surprise.

- Non, non, cela fait un mois que notre relation est au beau fixe.

- Beau fixe, tu dis ?

- Oui, les disputes sont rares. Je lui-même laissé un peu d'argent.

- Ok. Gloire à Dieu, je vais pouvoir voir mon petit-fils.

- Je te dis.

- Humm et ta copine ?

- Jen ?

- Elle vient avec nous mais restera juste trois jours et continuera en Afrique-du-Sud.

- Seulement trois jours ?

- Oui. Pourquoi ?

- C'est peu. Je voulais qu'elle apprenne à nous connaitre.

- Ha ha ha ha ha ha c'est ta belle-fille que tu veux flatter et tu me laisses ?

- Aka un vieux comme toi !

- Ga ga ga ga ga Madame Biyo'o !

- Aka laisse le faux attalakou, passe-la-moi.

- Attends alors...Chérie, peux-tu venir ?

- Cherie ? Voilà ce que ça donne quand un Bulu reste longtemps chez le blanc, il se prend pour un gaulois.

- Ga ga ga ga ga Weeeeeeeeeeee la mater, tu ne m'as pas raté hein ?

- Ou meme ? Ça te rate même un peu, il faudra venir ici avec ça.

- Ga ga ga fais-je en éclatant de rire. Tchiiiip ! Chérie, chérie, je suis la seule dans ton cœur pour l'instant.

- Tchiiiiip ! Et il rigole en plus.

- Tiens, c'est ma mère, dis-je en tendant le combiné à Jen.

Je recule et m'assieds sur le canapé en tenant mon ventre. Akieuuuu bebela les femmes.

- Bonsoir maman....Bien, merci et toi ? ...Oui, tout va bien...Ce ne sera pas la première fois...Huhum, il est têtu mais ça peut aller....Moi aussi, j'ai hâte. ...Merci pour l'appel et à bientôt.

- Humm, j'ai peur des femmes qui sont complices de leur belle-mère, dis-je en l'attirant vers moi.

- Ah bon ?

- Mais oui. Nos secrets devront rester nos secrets.

- Dis plutôt que tu as peur que je ne te trahisse à ta mère en cas de bêtises.

- Aka, les bêtises, nous les faisons à deux, dis-je en l'embrassant avec fougue.

Je mets la main dans sa petite culotte et la descends, avant de la doigter. Elle grogne puis se met à mimer un coït avec mon doigt. En quelques minutes, ma main est pleine de cyprine, c'est ce que je préfère chez elle. Je me redresse, baisse ma culotte et elle s'empale sur moi.

- Mmmm, gémit-elle.

DEUX SEMAINES PLUS TARD...

- Je crois que nous allons devoir nous séparer ici, dis-je en touchant son épaule.

- Pourquoi ?

- J'ai le passeport Ndolè ( vert, le passeport camerounais).

- Ah oui, je comprends.

Je me mets dans la file et attends patiemment mon tour. Je présente nos deux passeports, la dame derrière la grille vérifie, cligne des yeux et fait signe à sa collègue qui arrive rapidement.

- Que se passe-t-il ? Demandai-je surpris par leur attitude.

- Monsieur, sortez de la file, je vous prie. Demande son collègue en s'exprimant avec emphase.

- Non, répliquai-je ulcéré par leur manière.

- Monsieur, ne rendez pas la chose plus difficile qu'elle ne l'est déjà.

- Qu'est-ce qui est difficile ? Mon enfant et moi, allons en vacances au Cameroun.

- Monsieur Biyo'o, s'il vous plait.

- Monsieur, si vous lui expliquiez tout simplement, balance le monsieur derrière moi.

- Avez-vous un document certifiant que la maman a autorisé la sortie du territoire de son enfant ?

- Non, non mais nous étions d'accord ?

- Ah bon ? J'en doute.

- Pourquoi ?

- La mère de cet enfant et son avocat ont lancé une procédure d'interdiction du territoire.

- Quoi ?

- La mère ne serait-elle pas Louhann...

- Si si si.

- Attendez, je vais imprimer le document et vous le remettre.

- Et pourtant...

- Désolé mais sortez de la file, les autres doivent continuer.

Le ciel me tombe sur la tête. Et dire que pas plus tard que ce matin, elle souriait avec moi et m'a remis un bagage à remettre à ses parents. Le monsieur vient me remettre le document et demande à ce que Louhann me fasse un document écrit pour que le petit sorte du territoire.

Je fais signe à Jen qui approche, lui explique la situation ; elle parait déçue et triste. Je suis tétanisé par la roublardise de Louhann et prend note de son comportement. Elle a de la chance que nous soyons en France, parce qu'au Cameroun, je lui aurai tout simplement enlevé cet enfant pour le confier à ma mère.

- C'est dommage, bébé.

- Ecoute, toi, vas-y.

- Mais...

- Je vais régler cette situation. OK ?

- Ok.

- Tu sauras expliquer à ma mère.

- Elric,

- Non, chérie, j'y vais.

Je lui fais un bisou sur le front et tourne les talons. Je récupère mes bagages et prends une chambre dans un hôtel non-loin de l'aéroport. Heureusement que j'ai le nécessaire et fais manger le petit, qui s'endort aussi qu'il est plein. Je compose le numéro de Louhann qui décroche.

- Louhann,

- Oui, monsieur Biyo'o.

- Louhann, pourquoi ? Je croyais pourtant que nous avions dépassé ce stade.

- Pour t'apprendre la vie. Nous sommes en France et non, au Cameroun.

- Dépêche-toi et viens me remettre mon enfant.

- Tu as jusqu'à demain 18h, car passé ce délai, je ferai appel à mon avocat.

- Louhann.

CLIC...Elle m'a raccroché au nez...J'ai une furieuse envie de cogner sur un mur mais me retiens. La femme, c'est vraiment le diable, je vous assure.


Jeneya CROFT, l'Impé...