Partie 61 : trébucher

Ecrit par labigsaphir

- Ok, maman, je serai là.

Je raccroche en soupirant et m'assieds lourdement sur le canapé, posant la main sur mon front. Cela fait une semaine que je me suis prise la tête avec Amicie, Odessa et maman, parce que je veux avorter et elles, sont évidemment contre. Il a fallu que maman raconte tout à Lavigna et elle, comme la généreuse tante qu'elle est, m'a de suite appelée et passer un savon. J'ai eu droit à un laïus portant sur la responsabilité morale des adultes en ce qui concerne les rapports sexuels.

- Sérieux, j'en ai marre que tout le monde me prenne pour une inconsciente ou une tueuse de bébés.

Je regarde l'horloge murale pour une énième fois et soupire, c'est aujourd'hui que j'ai rendez-vous à l'hôpital pour l'IVG( Interruption Volontaire de Grossesse). J'ai pu in extremis, avoir un rendez-vous ; Amicie a refusé de m'assister dans les démarches, soit disant, elle ne tenait pas à avoir la mort d'un bébé sur la conscience. Ma mère qui est dans les environs, sera là dans l'après-midi et nous irons tous les deux.

Je pose la main sur la chaîne que j'ai finalement récupérée et recommencée à porter depuis deux jours. Je me l'enlève du cou et ouvre le médaillon, regarde les photos et passe le doigt sur les initiales gravés. Je ne saurais vraiment dire ce que je ressens cet instant, mais suis certaine d'avoir un nœud dans l'estomac, comme si je me mentais à moi-même. Je veux me faire un café mais me ravise au dernier moment et fais un chocolat chaud au lait et me rassieds, zappant sur la télécommande.

Mes pensées me ramènent invariablement vers Rustine et à la dernière scène, le dernier acte que nous avons joué en Afrique du Sud. Je ne sais pas mais j'ai l'impression de me trouver à sa place, il y a de cela quelques années et...

TOC...TOC...TOC...

- Qui est-ce encore ?

A peine ai-je terminé de parler que la clé rentre dans la serrure et la porte s'ouvre sur un Elric, aussi frais qu'un gardon. Mon cœur se met à battre follement, je détourne le regard, m'obligeant à l'ignorer.

- Que viens-tu faire ici ?

- J'ai oublié mon attaché-case, la dernière fois.

- Récupère-le et tu me fiches la paix !

Il m'observe durant quelques secondes, puis va dans la chambre, revient quelques minutes plus tard avec l'attaché-case qu'il pose sur la table et s'assied en face de moi.

- Il faut qu'on parle, dit-il simplement.

Je me lève avec l'intention d'aller rester dans ma chambre, je n'ai aucune envie d'entendre ses mensonges et encore moins, d'échanger avec lui. Je suis devant la porte, lorsque la tasse m'est enlevée des mains et suis projetée vers le mur avec force.

- Mais...

Il se colle à moi et pose sa bouche sur la mienne avec force. Je serre les dents et pose mes mains sur ses épaules afin de le repousser pendant que je serre les dents pour ne pas laisser passer sa langue.

- Laisse-moi tranquille ! Va-t-en d'ici ou j'appelle la police, dis-je les larmes aux yeux et la voix chevrotante.

- Dans ce cas, fais-le ; il me tend son téléphone que j'ignore et me tourne pour m'en aller.

- J'ai dit que nous devons discuter, fait-il en me retenant.

- Elric, laisse-moi tranquille. Ok ?

- Jen, Non, laisse-moi tranquille, dis-je avant d'éclater en sanglots.

Il m'attire à lui avec force, j'essaie de résister durant quelques minutes, puis finis par poser ma tête sur son torse.

- Pourquoi résister ? Je sais que tu es toujours amoureuse de moi.

- Si tu voulais m'humilier, tu as réussi, fais-je en le repoussant.

Je vais dans ma chambre et veux fermer la porte à double-tour, il bloque la porte avec le pied et pousse comme si je n'y appliquais aucune force.

- Elric, que veux-tu ?

- Jen,

- Tu voulais te prouver que je suis encore amoureuse de toi, bravoooo, tu as réussi ; des larmes coulent sur mon visage.

Il est là, devant moi, impassible, me regardant dans les yeux. Mais qu'attend-il au juste de moi ?

Je me couche et suis rejointe quelques minutes plus tard par Elric. Je me défends durement quelques minutes, et vois rouge lorsqu'il passe sa main sous mon pyjama ; je ne porte pas de petite culotte. Il pose sa bouche sur la mienne, je serre les dents et les cuisses, ne sachant jusqu'à quand je vais résister.

Il finira par traverser la barrière de mes lèvres, je relâche la pression sur mes pieds durant une seconde ; une seconde de trop. Sa langue se met à explorer ma bouche de fond en comble, je ne réagis pas au début mais finis y par prendre gout et participer. Elric atteint le cœur de ma féminité en quelques secondes, fait rentrer un puis deux doigts pendant qu'il m'embrasse et pétris ma poitrine de l'autre main.

En quelques secondes, il fait grimper la température en moi et avant que je m'en rende compte, il fait passer le pyjama par-dessus ma tête et sa tête se retrouve entre mes jambes pour un cunnilingus d'enfer. Entre les pointes de mes seins, durs et douloureux et ma féminité en feu, je ne sais plus où donner de la tête. Elric se met à grogner puis se relève pour me regarder droit dans les yeux.

- J'arrête ou pas ?

- N'arrête pas ; est-ce vraiment ma voix ?

Il se déshabille, passe sa tête à nouveau entre mes jambes, durant quelques secondes avant de passer son gland sur l'entrée de mon vagin. Il se redresse, passe un doigt puis le met dans sa bouche en me regardant ; ce geste me rend dingue et il le sait. Il m'embrasse, puis s'occupe de ma poitrine avant de repartir vers mon clitoris dont il altère les caresses de la langue et des doigts ; le même traitement est réservé à ma caverne, un vrai supplice.

- Que veux-tu ? Demande-t-il au bout de quelques minutes ?

- Je te veux en moi, en moi, réussis-je à murmurer.

- Je n'ai rien entendu, Jen, répète.

- Je te veux en moi, dis-je la voix tremblante.

- Comme ceci ?

- Oui, oui.

Il met juste un bout et enlève, me regardant encore et toujours dans les yeux. Il agit ainsi durant quelques minutes, me rendant folle, jusqu'à ce que je m'agrippe à lui et fait rentrer tout son sexe ; s'en suit une danse que seuls nos corps maîtrisent. Nous imprimons un rythme à nos corps selon les coups de butoir d'Elric. Nous passons du missionnaire à la cuillère en passant par la levrette.

- Pourquoi es-tu aussi chaude ? Demande-t-il tout à coup.

- Pour rien, dis-je en bougeant de manière à ce qu'il sorte de moi.

- Je sais que tu es enceinte, fait-il en me retenant et rentrant à nouveau en moi.

- Voilà pourquoi tu es là, dis-je en essayant à nouveau de m'éloigner.

- Je suis venue te demander de ne plus envoyer tes copines me sauter dessus. Lorsque nous commencions, elles n'étaient pas là. Jen, tu n'es plus une gamine mais une femme.

- ...

- Je n'ai pas terminé, fait-il en me maintenant près de lui et lui, en moi.

- Elric, lâche-moi, dis-je au bord des larmes.

- Tu as toujours été une gamine, toujours un comportement de gamine, à pleurer pour un oui ou pour un non. Tu auras beau siéger au conseil d'administration de Stern, tu resteras une enfant et rien qu'une enfant. Concernant le bébé, je n'en veux pas, tu peux en faire ce que tu veux, que je m'en fous. Tu peux le garder mais sache que je m'en fous de cet enfant comme de ma dernière chemise. Tu peux aussi décider de le faire circuler, cela reviendra au même, ta mère t'aura au moins donné la chance de vivre, essaie de faire mieux qu'elle.

Il se redresse, se retire et me donne une tape sur les fesses avant de se rhabiller dans un silence total. De honte, je me couche et tire le drap jusqu'au menton.

- Jen, tu as toujours été bonne, c'est clair. J'avoue que tu es mieux que...

PAFF ! PAFF !

Je n'ai pu résister, il ramasse ses effets, sort rapidement de la chambre, ramasse son attaché-case sur la table et éclate de rire. Je n'ai jamais eu aussi honte de ma vie, et referme la porte aussi nue que le jour de ma naissance avant de rentrer dans la chambre pleurer à chaudes larmes.

Oui, oui, Elric vient de me prouver que je suis encore amoureuse de lui et faire de moi, son objet sexuel. Je reste dans mon lit jusqu'à ce que ma mère arrive.

- Jen, ça va ?

PENDANT CE TEMPS...

[ OAN ]

- Tu es méchant, dis-je en posant la bouteille de bière sur la table.

- Non, elle n'a eu que ce qu'elle mérite.

- El, tu as peut-être renforcé les pieds de l'enfant, plaisantai-je.

- ...


Jeneya CROFT, l'Impé...