Passer à autre chose

Ecrit par Farida IB


Eddie…


Toocc toocc tocc !!


Les yeux brouillés par le sommeil, je sursaute du lit et me dirige vers la porte tel un robot. Sans un regard par le judas, je retire la chaînette et parle par l’interstice.


Moi : c’est qui ?


Voix de maman pestant : tes aïeux, ouvre moi cette porte !!!


Moi étonné : maman ????


Je me redresse et ouvre la porte avec empressement pour accueillir deux gifles simultanées sur ma joue droite. Ma vue devient directement claire et nette.


Maman (s’arrêtant à ma hauteur) : je suis ta mère ?


Moi (me frottant la joue perdu) : maman ? 


Elle m’assène une autre gifle cette fois sur la joue gauche, là je lâche la porte avec l’impression d’avoir le visage en feu. 


Moi : mais maman !!!


J’esquive de justesse une quatrième gifle qui atterrit par contre sur le visage de Brady, c’est en ce moment que je remarque sa présence. 


Bradley maugréant : aïchh orrhh maman.


Je descends le marchepied à reculons pendant qu’elle avance d’un pas menaçant.


Maman : tu m’appelles maman que je suis ta mère ?


Moi : euhh.


Maman criant : dis-moi Eddie, je suis TA MAMAN ??


Je me retrouve dos à l’encadrement de la porte du poste pilote en mode panique.


Moi hochant vigoureusement la tête : oui oui


Maman ton dangereusement bas : ah, donc c’est mon mari qui n’est pas ton père ?


Moi :…


Maman : réponds-moi Eddie qui sommes-nous pour toi ?


Moi balbutiant : ma famille.


Maman : je n’ai rien entendu.


Moi articulant : ma famille !


Maman : ah aujourd’hui nous sommes ta famille ?


Moi : je suis désolé maman.


Maman (la voix tremblante de colère) : arrête de m’appeler ainsi, arrête de dire que je suis ta mère. (scrutant l’habitacle du regard) Tu devrais avoir honte de venir squatter (faisant un geste d’ensemble) mon bateau après tout ce que tu as dit à mon mari Eddie, tu devrais aller au bout de ta décision en prenant le large, en te détachant complètement de nous si tu estimes que nous ne sommes rien pour toi !! 


Moi : comprends-moi ma… Enfin ! 


Maman vénère : il n’y a rien à comprendre dans cette histoire, toutes ses années à veiller sur toi, à t’aimer et…


Moi : tu… Tu peux comprendre quel choc ça été pour moi de découvrir l’indicible que maintenant ? Tu ne peux pas imaginer ce que ça fait d’apprendre à 23 ans qu’on n’est pas celui qu’on a toujours cru être, qu’on a été élevé dans le mensonge. Et bien ça m’a blessé, vous aurez dû être honnête et franc avec moi, l’apprendre comme ça sur le tard (la fixant dans le blanc des yeux) quelque chose en moi s’est brisée, tu comprends maman, quelque chose d’irréparable.


Maman ton plus calme : je suis d’accord qu’on a failli…


Bradley l’interrompant : il est 5 h ma'a, on vient d’arriver d’un long voyage, ça peut attendre nan ?


Elle lui lance un regard lui intimant de se taire, il prend leurs affaires et s’en va sans demander son reste. 


Maman (reprenant toujours calme) : écoutes je ne sais pas comment tu l’as appris, mais tu n’aurais pas dû l’apprendre de cette manière, tu n’aurais pas dû l’apprendre du tout. Ton père et moi avons toujours lutté pour garder ce secret…


Moi : pourquoi ?


Maman : pour te protéger,


Moi faisant les gros yeux : me protéger ?? De quoi ou de qui ?


Maman : de toi-même.


Je hausse les sourcils d’incompréhension.


Maman : nous voulions t’épargner d’être rejeté, de te sentir différent, seul et abandonné. Nous redoutions aussi ta réaction le jour où tu apprendras cette vérité sensible. Nous avions peur que tu te braques et que tu prennes tes distances comme tu viens de le faire. 


Moi m’insurgeant : tout ça n’excuse pas du tout le fait que vous m’ayez caché la vérité. Ça n’aurait rien changé par rapport à l’amour que j’ai pour vous. Quel qu’en soit le cas vous demeurez mes parents, vous m’avez élevé et donner tout l’amour qu’un parent puisse donner à son enfant, et même plus. Vous avez fait de moi ce que je suis. Si je me tiens debout aujourd’hui dans sur cette péniche, dans cette ville, c’est grâce à vous. Je ne suis pas si ingrat pour vous tourner le dos en apprenant que vous n’êtes pas mes parents biologiques. Sincèrement, je ne m’attendais pas du tout à un tel manquement venant de vous. 


Maman (l’air outragé) : tout ce qu’on a fait ton père et moi, c’était pour ton bien.


Moi : vous avez cru bien faire et je suis sûr que c’est papa qui a pris la décision de garder le secret. (me passant la main dans le cheveux) Lui, je peux comprendre que c’est sa personnalité, mais toi, tu aurais dû m’en parler depuis des années. 


Je l’ai dit d’un ton plus accusateur que je ne l’aurais voulu. 


Maman la voix tremblante : pardonne-nous de t’avoir caché la vérité, je t’assure que nous avons agi avec les meilleures intentions qu’ils soient. Nous étions surtout motivés par la reconnaissance de t’avoir comme fils, de t’avoir chaque jour auprès de nous. Nous avons cette crainte perpétuelle que tu nous abandonnes en apprenant la vérité. C’est pour cela que ton père tient à ce que tu rentres, on te sent de plus en plus détaché de la famille. Ça fait sept ans que tu es ici, tu n’es rentré qu’une fois, et cela, de force.


Moi : oui, parce que je grandis et j’ai besoin d’espace pour me construire  et pour être honnête, c’est un répit pour moi de vivre ici.


Elle a un mouvement de recul.


Moi m’expliquant : ce n’est pas facile pour nous de subir punition, chantage, menace, interdit, reproche et j’en passe tous les jours que Dieu fait. Même, étant ici, je ne suis pas épargné. À un moment, c’est bon quoi ! Papa doit comprendre qu'on grandit et qu'on est appelé à vivre nos propres vies.


Maman : tu sais ton père est comme il est, mais il vous aime. Tout ce qu’il fait, toutes les décisions qu’il prend, c’est pour votre bien.


Moi : drôle de façon de nous le montrer.


Maman : ça c’était une parenthèse, tu nous pardonnes notre bourde ?


Moi (hochant la tête) : les parents ont également droit à l’erreur.


Elle prend mon visage en coupe en me fixant d'un regard plein de compassion et finit par se jeter dans mes bras les yeux brillants d’émotions.


Maman (la voix tremblante) : je t’aime tant fiston, j’ai eu tellement peur de te perdre.


Moi : je t’aime aussi maman, peu importe que tu m’ais porté dans ton ventre ou que ce ne soit pas le même sang qui coule dans nos veines, vous demeurerez ma famille.


Elle coule quelques larmes sur  mes épaules dénudées pendant que je nous fais asseoir sur le divan du coin salon. On se regarde ensuite dans les yeux sans parler, mais je peux lire ses supplications muettes et le désespoir dans son regard. Je lui fais un sourire tendre auquel elle répond. Je sais qu’il va me falloir du temps pour effacer cette blessure, il ne sert néanmoins à rien de leur en vouloir éternellement. Il est vrai que j’étais en colère et que j’ai dit du n’importe quoi à mon père, mais je n’aurais pas rêvé mieux comme parent dans la vie. Ils m’ont donné un amour incommensurable, jamais je n’aurais découvert le pot aux roses si Ian n’avait pas fait ces tests. Papa est ce qu’il est comme le dit maman, mais il n’en demeure pas moins un père bienveillant. J’ai reçu un précieux héritage de savoir-vivre et des valeurs morales que je chérirai toute ma vie et que je transmettrai volontiers à mes enfants. Elle a raison quand elle dit que cette histoire allait me chambouler. Il m'est dorénavant difficile de m’identifier à eux, je me sens effectivement différent, comme un enfant abandonné. En fait, toutes les pièces du puzzle se sont assemblées et je dois avouer que c’est très dur de se rendre à l’évidence. Ça explique pourquoi je n’avais ni les traits physiques, ni les mêmes aptitudes que les autres. De la faculté intellectuelle, on en possède tous, mais les enfants Elli, enfin les vrais sangs Elli sont bouillonnants et ce même les filles. Ce n’est pas pour me plaindre parce que franchement, je me sens plutôt bien dans ma peau et j’aime ma vie telle quelle est. Néanmoins, je veux savoir qui je suis, d’où je viens afin de comprendre certain aspect de ma vie. Et je dois dire que c’est devenu ma hantise.  Je tiens énormément à connaître mes vraies origines et pourquoi pas remonter à mes géniteurs histoire de savoir pour quoi ils m’ont abandonné. Enfin, je suppose que c’est le cas et que j’ai été adopté. Bon comme c’est l’heure des confessions, il vaudrait mieux qu’on cherche les infos à la source ou bien ? 


Moi (fronçant légèrement les sourcils) : maman, euh…


Maman ton suppliant : ça peut attendre après une petite somme ? Je suis harassée, je n’ai pas pu fermer l’œil dans l’avion. Il fallait que je surveille le chéri de Nahia.


Moi (fronçant les sourcils) : le chéri de Nahia ? Elle a un chéri ?


Bradley sortant du couloir : ton beau.


Moi réfléchissant : le frère de Yumna ?


Bradley hoche la tête pendant que maman passe son regard de lui à moi intriguée.


Maman : c’est qui elle ?


Bradley : la petite sœur du petit ami de Nahia.


Maman perplexe : toi, tu connais sa petite sœur ?


Moi : oui, c’était ma pote.


Bradley et elle parlent en même temps.


Bradley : c’était ??


Maman : celle dont tu es amoureux ?


Je lève un regard interrogateur sur Bradley qui lève les mains en l’air en remuant la tête.


Moi : ça n’a plus d’importance de toute façon.


Maman : mais encore ?


Moi coupant court : tu n’es plus fatiguée maman ? On en reparlera plus tard.


Maman claquant la langue : j’espère au moins que tu as nettoyé tout le bateau, ça fait des années qu’on est plus revenu par ici.


Moi : oui oui, même si je ne m’attendais pas à votre arrivée.


Elle me toise et fonce vers le couloir, je suis Bradley qui se dirige vers la cuisine.


Bradley : tu pensais vraiment que maman allait te laisser filer ?


Moi : en parlant de ça vous m’avez même retrouvé comment ?


Dans la cuisine, je m’adosse à la porte et le regarder fouiller les placards. Il sort du pain pour se faire un sandwich, je crois.


Bradley : les gens t’ont aperçu par ici, mais maman a toujours su que ce que tu as dit à papa était des paroles en l’air. 


Moi sourire contrit : mouais et je commençais à désespérer qu’elle n’ait pas tentée de me retrouver. Enfin, j’espérais qu’ils le fassent tous les deux. 


Bradley riant : lol, c’est la procédure d’obtention du visa qui a pris du temps sinon maman débarquerait le jour même de ton altercation avec papa.


Moi : heu, il va bien ? Comment est-ce qu’il le prend ?


Bradley (se tournant vers moi) : tu veux vraiment le savoir ?


Moi me grattant la tête : non non


Bradley : dans tous les cas, tu iras toi-même voir ce qu’il en retourne.


Moi arquant le sourcil : aller où ?


Bradley : à Lomé, tu rentres avec nous.


Je lui jette un regard paniqué.


Bradley : il n’y a pas lieu de s’inquiéter, c’est pour lever le voile sur cette affaire une fois pour de bons. Il a compris, enfin, on a réussi à le persuader du bien-fondé de ton choix. Tes résultats ont aussi penché en ta faveur.


Je soupire d'aise.


Moi (au tac) : tu le savais ?


Bradley (me fixant en secouant la tête) : non et si maman n’avait pas besoin de moi pour te convaincre, je n’en saurais rien. Quand bien même ma présence n’a pas été utile finalement.


Moi me confiant : ça m’a vraiment chamboulé, j'avais l'impression d'être seul au monde.


Il stoppe ses gestes et se tourne vers moi.


Bradley : je comprends et si ça se trouve, je ne suis pas leur fils non plus. Ce n’est pas ça le plus important, la famille ce n’est pas uniquement le sang. C'est ceux qui t'aiment et seront toujours là pour toi et nous on te lâchera jamais parce que dans nos cœurs tu es un Elli. Et ça, rien ni personne ne pourrait le changer.


Moi hochant la tête : t’as raison. 


Flottement.


Moi : je suis content de vous voir, je craignais de vous appeler après tout ce que j'ai dit à papa.


Il lève son poing que j’entrechoque avec le mien, histoire qu’on se fasse un check.


Bradley : on ne lâche jamais la famille bro.


Je lui souris et le rejoins pour nous faire du café pendant qu’il dispose les sandwichs sur deux plats. C'est alors que nous mangeons que le  sujet de Yumna revient sur la table des discussions. Ce n’est pas un sujet dont j’ai forcément envie de parler, mais je lui explique quand même la situation.


Moi concluant : c’était un coup de massue de plus et si j’ai voulu m’éloigner c’était surtout à cause d’elle. Je ne supporterai pas de les voir ensemble, ça me fait mal pour notre amitié, mais c’est mieux ainsi.


Bradley : je te comprends, c’est pénible de se voir contraindre de vivre sa vie tout en sachant que la personne qu’on aime est épanouie avec un autre. Sauf que tu ne peux pas lui en vouloir, c’est uniquement ta faute. Je t’ai toujours dit que ta procrastination te perdra, tu aurais pu simplement ouvrir la bouche et lui avouer ce que tu ressens. Je sais que ce n’est pas facile, mais au moins, ça t’aurait évité cette situation ou tu serais passé à autre chose depuis belle lurette. 


Moi soupirant : je sais tout ça et c’est ce que je m’évertue à faire désormais.


Bradley : ce n’est pas en restant confiné que tu y parviendras, donne-toi la possibilité de côtoyer d’autres personnes (je grimace, il précise.) pas forcément amoureusement. 


Je hoche simplement la tête.


Bradley secouant la tête : tu as raté la bombasse arabe, tu es un looser frérot.


Moi : normal, je n’ai pas ça dans les gênes.


Bradley : ça n’a rien à voir, tout est dans l’attitude. Tu as choisi toi-même d’être un poltron, mais bon ça t’aurait servi de leçon pour les prochaines fois. 


Je soupire seulement.


Bradley me fixant intensément : ça ira ?


Moi hochant la tête : je me maintiens.


Bradley (me tapotant l'épaule) : c’est bon à savoir.


Il me laisse quelques minutes après pour se reposer, je débarrasse la table et range la cuisine avant de lui emboîter le pas avec l’intention de prendre un bain pour ensuite faire un tour en ville. Il faut ravitailler les frigos et les placards qui sont presque vides. Au fait, je suis à Manhattan, juste à 1 h d’Utica. Il faut dire qu’en aspirant à ma fugue, je n’avais aucune destination en vue jusqu’à ce que je me rappelle avoir passé deux ou trois vacances en famille sur cette péniche que maman cache sur le terminal portuaire de Manhattan. C’est normalement le dernier endroit où je devrais être, mais c’était la planque idéale en attendant de me trouver un endroit stable. D’autant plus que c’est le seul où Yumna serait le moins susceptible de me retrouver. Je l’ai aperçu deux fois chez Ian, et quelques fois à l’école. Ça me faisait de la peine de la voir tout aussi malheureuse, j’avais même décidé qu’on en parle pour parvenir à une solution qui satisfera tout le monde. Mais il a fallu que je crame elle et son type en pleine action à la station, une scène que ma mémoire s’efforce d’oublier sans succès. J’ai passé des jours très sombres après cela, c’était la goutte d’eau de trop. (soupir) N’empêche qu’elle me manque, et notre amitié encore plus. Toutefois tout ce que je peux faire, c’est de m’efforcer de l’oublier et ça ne pourra se faire qu’en restant très loin d’elle. 


Trois quarts d’heure plus tard, je suis en train de garer devant une supérette lorsque des notifications résonnent incessamment dans mon téléphone pour ensuite faire place à la sonnerie d’appel. Signe que j’ai retrouvé une couverture réseau. J’appuie sur le bouton décroché par mégarde alors que je m’apprêtais à couper le son. Je colle tout de même l’appareil à l’oreille.


Ussama d’entrée de jeu : là, c’est sûr que c’est mon jour de chance.


Moi : lol bonjour.


Ussama : bonjour, comment tu vas ? Tu nous as foutu une sacrée pétoche.


Moi : ça va, je vais bien. Vous n’avez pas d’inquiétude à vous faire. 


Ussama : tu es où ?


Moi : ça n’a pas d’importance, j’espère que ta sœur n’est pas à côté.


Ussama : non non, je veux néanmoins te parler d’elle.


Moi : on est obligé de parler d'elle ?


Ussama : je veux juste te demander de lui parler, juste un signe de vie. Elle est malheureuse, elle s’inquiète pour toi. Encore que vous avez besoin de parler pour éviter que la situation ne s'enlise davantage. 


Moi : dis-lui que je vais bien.


Je l’entends soupirer.


Ussama : tu sais, elle n’est pas obligée de t’aimer en retour, du moins pas comme tu l’espérais. Cependant, une chose est certaine, c’est que tu comptes beaucoup pour elle. Au nom de votre amitié, au nom de tout ce que vous avez partagé par le passé, tu devrais reconsidérer ta position et essayer de trouver un terrain d’entente avec elle.


Moi dépité : je ne peux pas, enfin pas pour le moment. Je prends du recul par rapport à tout ça, j’ai besoin de temps pour faire le deuil.


Ussama : je te comprends, mais tu dois savoir que ce n’est pas facile pour elle non plus. 


Moi : ça ira pour elle. Elle est forte, en plus elle n’a pas si grand besoin de moi. Il y a « Elias » qui joue très bien son rôle.


Ussama : tu n'y es pas du tout.


 Moi : quoi qu’il en soit, je lui souhaite d’être heureuse. 


Je le dis avec un gros pincement au cœur. 


Moi dans le combiné : mec, je dois te laisser.


Ussama soupirant : ok, donne de tes nouvelles de temps en temps.


Moi : je ne manquerai pas.


Il raccroche et je pose ma tête sur le volant, revoyant sans cesse le visage angélique de Yumna. Je secoue vigoureusement la tête pour extirper ces images de ma tête avant de me décider à sortir de la voiture. Je pose juste le pied à terre que mon téléphone sonne de  nouveau. Cette fois, c’est mon numéro fantôme. Je devine que c’est ma mère.


Moi d’un ton rassurant : maman je suis juste sorti faire des courses, je ne vais pas tarder.


Maman : Dieu soit loué, j’ai eu peur que…


Moi : je suis calé maman, vous et moi, c’est jusqu’à la gare.


Maman riant : ramène des pommes de terre, je vais nous faire du frittata.


Moi (me léchant mes babines) : yess on va se régaler.


Maman : tu choisis bien les pommes.


Moi : celles avec la peau jaune.


Maman : exactement, à toute mon chéri.


Moi : à toute mum, bisou.


Je raccroche tout sourire, kieeee Eunice Elli qui balise pour une fois dans sa vie. Il faut le vivre pour le croire krkrkr…     






Le tournant décisif